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[Accepté]Demande de Paysan - Gogollum


Gogollum
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Salut à tous !

 

Je me présente : mon petit nom c'est Marien et j'ai 22 ans. Je vis actuellement à Lille pour mes études de licence Japonais mais je viens de Troyes (ou il y a que des paysans, donc ma demande est légitime xD). Mon rêve (c'est toujours important un rêve quand on veut en apprendre plus sur quelqu'un), un jour, serait d'enseigner le français au Japon, autrement dit le Great Teacher Gogollum :).

 

J'ai visité le serveur Minefield qui m'a beaucoup impressionné tant par le nombre de créations que leur qualité. Je commence Minecraft depuis peu mais j'ai de bonnes idées pour ajouter mon cube à l'édifice. Mon temps est souvent pris par les cours ou ma team sur League of Legends, mais je dispose encore de 2 ou 3 heures quotidienne pour jouer avec vous, d'autant plus que la fin d'année et donc les vacances approchent.

Malheureusement je n'ai pas de screen de mes créations à proposer j'ai perdu mes sauvegardes il y a peu.

 

Bon, sur ce, vous conviendrez tous à l'évidence que je suis un mec sympa ( pourquoi j'entends une foule dire "Genre, le mec..." :lol: ), donc j'espère vous rejoindre vite ; en attendant un petit RP pour vous faire patienter. Je sais que ce n'est pas trop le genre de la maison, mais après tout, vous n'êtes pas obligés de le lire ^^.

 

 

RP

 

 

Je crois l'avoir toujours haïe

 

Aussi loin que mes souvenirs remontent je me vois vivre dans mon paisible village natal, entouré de pâtures, vergers, champs... en bref, un contexte agréable. Mais pourtant mon enfance ne fut pas si joyeuse que le décor dans lequel elle s'est déroulée.

 

J'étais plutôt introverti et parlais donc peu aux étrangers, exception faite de mon voisin Lumo. J'adorais passer du temps avec lui, étant la seule personne étrangère à ma famille avec qui je me sentais l'humeur de discuter. Nous passions souvent des après-midi entiers à s'inventer des histoires, des contes de fées ou des projections dans un avenir lointain, ou même des mondes où les habitants ne seraient pas cubiques mais ronds. Quand j'y pense, encore maintenant, je sens un rictus poindre.

 

Paradoxalement, je ne pouvais pas parler aux personnes hors de mon cercle familial, et en même temps c'est chez moi que j'ai passé les moments les plus tristes, en particulier en présence de mon père.

Il était le mineur du village : une condition pour le moins dégradante. Je pense que l'on connait tous la méchanceté des enfants entre eux. Mes camarades se moquaient de moi, disant que mon père ne se lavait pas, qu'il était pauvre et que pour passer toute la journée sous terre il devait sûrement être « un genre de vampire croisé avec un taupe ». J'ai gardé le sobriquet jusqu'à mon âge adulte, « The Mole ».

J'avoue mon laxisme vis à vis de ces moqueries. Je ne défendais pas mon père, et pour cause, je ne l'ai jamais porté dans mon coeur.

 

Il rentrait souvent tard le soir, à la tombée de la nuit parce que d'après lui il ne fallait pas sortir une fois la Lune levée. Il mangeait, se nettoyait de cette crasse qui le recouvrait tout le temps, puis allait dormir, sans un mot. De temps en temps, il parlait à ma mère, mais de ce genre de discussion grave qui vous fait envoyer aussitôt dans votre chambre, une « discussion de grands Cubes », comme elle disait. Les seules fois où ils s'adressait à moi c'était lors du repas où il me racontait des histoires qui me faisaient peur sur des revenants qui se relevaient de leurs tombeaux pour attaquer les Cubes imprudents qui osaient braver l'obscurité. Il dictait ses légendes avec un ton très dur, mais j'avais la nette impression qu'il prenait un malin plaisir à me voir recroquevillé sur ma chaise Ma mère intervenait en lui rappelant que j'étais toujours un enfant mais le mal était fait et j'ai passé la plupart de mes nuits à faire des cauchemars effrayants peuplés de squelettes, de fantômes et de zombies.

 

Ma peur et ma haine envers mon père avait trouvé une incarnation, un sujet que je pouvais détester sans m'en vouloir : sa pioche. Plus que de la véritable haine, j'éprouvais envers ce simple objet une incroyable jalousie. Elle occupait dans la vie de mon géniteur une place bien plus importante que la mienne, que celle de ma mère ou de quoi que ce soit dans ce monde. Il l'entretenait, l'avait partout où il allait ; elle occupait toute son attention. Il lui était dévoué, comme s'il s'agissait d'une sorte d'autel ou d'offrande future à un dieu. Je suis persuadé qu'à certains moments, il lui arrivait même de lui parler. Plusieurs fois j'ai imaginé des plans pour la détériorer afin qu'il concentre un peu son attention sur moi, mais en vain. Il l'emportait chaque soir, et j'en suis arrivé à la conclusion qu'il devait même dormir avec, bien au chaud sous son oreiller.

Il s'en allait au petit matin, toujours sans un mot, sans un regard. En y repensant, je crois que le profil de mon père que j'ai le plus vu, c'est son dos dans l'encadrement de la porte. Il empoignait sa pioche avec force et délicatesse, et je dépérissais de penser qu'à la place de ce maudit manche devrait se trouver ma main, pour m'emmener à l'école ou juste m'étreindre avant de partir, comme c'était le cas des autres jeunes Cubes.

 

Cette insoutenable routine a duré 16 de mes printemps

 

Lors de ma dix-septième année j'ai perdu à la fois le peu d'affection à laquelle il avait le droit en tant que père, ma patience et ma raison. J'avais décidé de jouer ma dernière carte et de miser très, très gros. J'avais tout préparé : quelques vivres, des armes rudimentaires en cas de danger, un sac de torches. J'ai pris mon courage à deux mains et je suis sorti par ma fenêtre, sans un bruit, pour m'enfoncer dans la nuit.

Ma torche éclairait bien mais les ténèbres étaient tout de même très épaisses. Je me fichait de la peur, j'avais été entrainé par mon père toute ma vie ; et puis, décidant une bonne fois de tenter le tout pour le tout, c'était moi qui avais fait le choix de prendre ces risques pour qu'il puisse ressentir au moins une fois cet instinct de protection paternel. Et les risques, c'est sûr ont entendu mon appel et étaient au rendez-vous.

 

Une sorte de gémissement lugubre a retentit non loin de moi en me glaçant le sang. J'éclairai tant bien que mal au niveau d'un buisson suspect et je n'ai vu qu'une ombre approcher, puis la terreur vint. Un Cube horriblement défiguré croisait vers moi, tendant ses bras maigres pour essayer de m'attraper malgré la distance. Ma frayeur à peine estompée, j'entendis une sorte de sifflement caractéristique d'une flèche ou d'un carreau tiré. Le projectile me toucha à la jambe et sous la douleur j'ai lâché ma torche qui a roulé jusqu'au buisson, embrasant aussitôt la végétation environnante. J'aperçus une demi-douzaine de monstres autour de moi, et à mon grand soulagement, à mes cris se sont joint les cloches d'alarmes du village que le feu avait du avertir.

Mon calvaire a duré 5 minutes, qui m'ont paru être une éternité. Je me souviens que peu de ce qui s'est produit mais je revois encore les torches des villageois arriver, armés de quelques épées de bois comme la mienne et de sceaux d'eau. Nos armes ne nous ont été d'aucune utilité face à ces ennemis, leur faible résistance les fit se briser très vite. C'est alors que mon plan fit une réussite plus qu'inattendue.

Mon père se jeta dans la mêlée, sa maudite pioche à la main. J'espérais secrètement qu'elle se brise aussi pendant le combat, mais à la place, elle détruisit les revenants aussi sûrement qu'ils avaient cassé nos lames de bois. Mon père m'apparut alors comme un étranger, je le voyais, là, combattre comme un guerrier expert, au grand dam des villageois qui ne pouvaient, comme moi, qu'assister au spectacle, reflétant notre propre inutilité.

C'est après seulement 2 minutes que le combat fut terminé.

Père s'est tourné vers moi, le visage grave et couvert de blessures, mais il me semble maintenant avoir vu une larme couler sur sa joue, et je ne pense pas que cela venait de la douleur. Je dois avouer que je fut surpris, mais je crois qu'il était content que j'aille bien. Je me sentais plus content que jamais.

C'est alors que retentit une explosion. Une créature verdâtre s'était avancée sans un bruit et s'était jetée sur mon père dans le dos et avait éclaté à l'instar d'une bombe.

Il s'écroula au sol et dans ce qui m'a parut être une heure, il m'a prit la main en souriant et y glissa sa pioche et ces quelques mots : « Ce n'est qu'en grattant un peu la surface que tu verras ce qui se cache en-dessous ».

 

Peu de temps après sa mort, de nombreux commerçants sont venus réclamer leur dû. Mon père les avait supplié de patienter jusqu'à temps qu'il ramène du minerai rare. J'ai alors compris que son labeur n'avait pour but que de subvenir aux besoins de ma mère et moi et que, malgré ses apparences dures et froides, il avait été capable de supplier quelqu'un un jour. C'est peut-être ce qu'il voulait entendre par sa phrase.

 

Après avoir longtemps pleuré sa mort, j'ai fini par comprendre qui était réellement mon père et quelle personne formidable il était. Je l'avais tué et je ne savais plus quoi faire.

Alors j'ai essayé de devenir une partie de ce qu'il était. Je suis allé dans la concession qu'il possédait et je me suis mis à miner. A peine quatre cubes d'épaisseur derrière sa galerie se trouvait assez d'or, de redstone et de diamants pour vivre heureux plusieurs vie. Il n'aura jamais pu connaître cet âge d'or que fut le mien lorsque je me suis mis à mon compte et fonder ma propre famille.

 

Je ne renie plus ce que je suis : mon nom est The Mole, le mineur.

 

Et je pense que cette pioche, non seulement je ne l'haïrai plus jamais, mais elle est devenue le prolongement de mon bras et de l'âme de mon père.

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