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[Accepté]Le cycle s'achève - Candidature à la chevalerie -


Zovsky
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[justify]— L’étau se resserre, maîtresse, grinça l’homme difforme, le pourpre de sa toge accrochant le sinistre éclat des étincelles projetées à intervalles réguliers par le brasero positionné au centre de la pièce. Nos informateurs nous font savoir que notre..ami est retourné à Stendel. Comme vous l’avez ordonné, la ville a été scellée, nul moyen pour lui d’en sortir avant que nous le trouvions. Ne vous en faites pas, votre Majesté Impériale, reprit-il en se courbant autant que son dos bossu le lui permettait, bientôt, la Famille sera de nouveau...

 

La phrase de l’homme resta en suspens. “Elle” venait de lever la main.

Du haut de la Tour des Astres, la plus haute et la plus secrète du château des Gouverneurs, “Elle”, l’incarnation même de la puissance de l’Empire, le personnage le plus craint et le plus adulé de tous les plans, fixait l’horizon. Ses nobles mains, dont la blancheur ne trouvait écho que dans le noir de jais de sa longue chevelure, reposaient dignement sur la rambarde de fer forgé cerclant la plate-forme d’observation, tandis que, magnifiée par les premières lueurs de l’aube, sa silhouette altière se découpait sous l’arche de pierre menant à la balustrade.

 

Si l’homme encapuchonné, paralysé par un simple mouvement de main de cette femme qui lui tournait le dos, demeurait dans l’ombre, à l’intérieur de la tour, “Elle” baignait dans la lumière.

 

— Cesse une seconde de déblatérer, Nécromancien, dit la femme sans se retourner, et dis moi ce que seul ton oeil peut voir.

 

Une fraction de seconde, l’intéressé resta coi. Puis, lentement, avec moult précautions, il releva sa capuche, révélant l’oeil unique, d’un bleu très pâle — presque transparent — incrusté au milieu de son visage squelettique. L’immense pupille se rétracta brusquement en rencontrant l’astre céleste pointant à peine au-dessus des montagnes céruléennes, et plusieurs secondes s’écoulèrent encore avant que le Nécromant ne se soit adapté à une clarté de laquelle il n’était visiblement pas familier.

Une fois acclimaté, si une créature des ténèbres puisse jamais se sentir à l’aise ainsi exposée à la lumière du jour, le globe, telle une entité dotée d’une volonté propre, entama une inquiétante rotation sur lui-même.

 

— La Corruption progresse, votre Majesté, dit-il d’une voix atone. Partout, les hiatus se multiplient, piégeant l’essence des créatures magiques osant s’y aventurer. Démanteler la source du Dominion n’aura pas suffit, il est de plus en plus vraisemblable qu’un Fragment se soit incarné — peut-être invoqué par le seigneur A..par vous-savez-qui avant son emprisonnement dans la Citadelle.

 

Si «Elle» avait été affectée par cette nouvelle, rien, de ce que le Nécromant pouvait observer, ne transparut.

 

— A quoi devons nous nous attendre ?

 

— Si l’on se fie aux archives d’Eyën, le Fragment va devoir trouver un hôte, humain de préférence, lequel fera office de vecteur, d’intermédiaire lui permettant d’agir sur le monde. Il est d’ailleurs probable que cet hôte ait été choisi depuis bien longtemps déjà, car comme vous le savez...

 

— En effet, je sais très bien quelles sont les conditions d’incarnation d’un Fragment, Nécromancien, dit la femme d’un ton assassin.

 

— Donc, vous savez pourquoi il est vital de retrouver notre..ami au plus vite, reprit-il, un peu plus assuré. Vous savez qu’il a utilisé la Clé des bibliothèques du Dominion pour contacter Erÿn, qui sait quels souvenirs lui auront été réimplantés ? La guerre des plans est finie, votre Altesse, et la Corruption est une arme qui n’aurait jamais dû être créée, mais une chose n’a pas changée, le temps nous est encore compté...

 

— Retrouve-le, Nécromancien, retrouve-le, et sauve-le.

 

Une bourrasque balaye le sommet désert de la tour des Astres. Le brasero ne couve plus que des cendres et , au loin, on entend la rumeur des marchands se préparant à une nouvelle journée de labeur.

En glissant sur la plate-forme, on aperçoit un fier trois-mâts s’apprêtant à quitter le port.

Au coucher du soleil, la Traque débutera..

 

 

Au pied du Kubnigera, la foule fourmille littéralement.

Tous sont venus, soldats et érudits, humains et myrmécéens, nul n’a su ignorer l’appel qui — on s’en était assuré — avait été répandu aux quatre coins de la Colonie.

Cela fait des heures qu’ils patientent, leurs membres endoloris, leur esprit vague, martelés par le soleil de plomb dont la bienveillante ramure de l’acacia ne les protège pas à cette heure du jour.

Les voilà qu’ils grouillent à présent, se plaignent, grognent alors que les retardataires les plus téméraires tentent de se frayer un chemin au travers de cette jungle suante et chitineuse.

 

A aucun moment, il ne vient à l’esprit d’un colon de quitter les abords de la butte.

Une annonce doit être faite.

Une terrible annonce.

 

Rien dans l’injonction ne laissait présager que de mauvaises nouvelles leur seraient bientôt communiquées, mais le peuple, formant cette gigantesque conscience bourdonnante lorsqu’il est ainsi rassemblé, ressent, sait quand une menace se profile.

 

Soudain, flottement au coeur de l’assemblée.

Le silence frappe. La foule s’étrangle.

Torpeur... stupeur ! Tous tournent la tête.

 

Le sol tremble.

 

On ne voit rien. Par vagues régulières, les ondes sismiques viennent ébranler la foule amassée au pied de l’arbre.

L’écho se rapproche.

Dans l’assemblée, les rangs se resserrent.

 

Dans l’axe menant de l’estrade naturelle à l’acacia, les colons s’éparpillaient pour laisser passer une colonne de combattants myrmécéens. Suffisamment écartés pour former une allée de muscles et d’acier parfaitement dégagée, les gardes d’honneur lacustres leur faisait suite, deux par deux.

Les premiers soldats se répartirent autour de la butte avec une précision et un calme implacable tandis que la foule impatiente piaffait et piétinait pour mieux observer la suite des événements. Au milieu du brouhaha général, on distinguait des bribes d’exclamations indignées : pour les dignitaires et les plus anciens des colons, une telle démonstration de force armée dans un lieu toujours ayant été réservé à des négociations courtoises et feutrées était une terrible insulte.

Si grands que tous purent les distinguer dès qu’ils émergèrent de la base de l’acacia, quatre soldats d’élite myrmécéens s’engagèrent entre la haie d’honneur ainsi formée. Arrivés près de la butte, impressionnants dans leur cuirasse d’acier et leur cotte de maille, ils se hissèrent sur l’estrade naturelle avec une légèreté sans commun rapport avec leur masse titanesque, et se placèrent aux quatre points cardinaux de l’esplanade.

 

 

Soudain, au sommet de la butte, l’air ondoie, se trouble, puis se met à irradier une lueur insoutenable, arrachant des glapissements de stupeur aux nobliaux de l’assistance.

Aucun des soldats n’a esquissé un geste.

 

« LACUSTRES ET MYRMECEENNES » tonne une voix, grave et profonde comme les trompettes de l’apocalypse.

 

La clameur semblait jaillir de partout à la fois. D’une ampleur insupportable — une chose vivante pouvait-elle vraiment produire un tel volume sonore ? — l’onde se répercuta encore et encore entre les frondaisons, pénétrant et vibrant jusque dans la boîte crânienne de chacun, paraissant multiplier ses sources de seconde en seconde.

 

Comme un seul homme, la foule toute entière se retourna vers l’ombre qui se dressait au sommet de la butte.

 

Indistincte, sans forme ni limites clairement définies, on ne distinguait de la créature qui surplombait l’assemblée que deux yeux rouges, flamboyants comme deux tisons ardents au milieu de cette masse noire.

La créature fit jaillir deux pseudopodes de sa matrice — des ébauches grossières de bras — en direction du ciel, singeant la posture du sorcier invoquant les esprits.

 

« Veuillez accueillir le seigneur Fulmen, déclara sentencieusement la voix. Légitime détenteur des armes de Pouvoir, ambassadeur entre les mondes, dépositaire de la Connaissance, champion de tous les hommes libres, fléau des méchants et... chef suprême de l’Alliance myrméco-lacustre. »

 

Zébrant le ciel pourtant dégagé, un éclair vint frapper le sol juste devant la créature démoniaque.

L’instant d’après, Dom se tenait là.

Ses yeux verts rivés sur la foule, un mince sourire sur ses lèvres, l’ancien conseiller ne cilla pas quand un rugissement de colère monta de l’assistance.

Il fit un pas un avant, prêt à prendre la parole.

 

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Stendel, capitale insouciante de l’Empire, s’endort.

A la lueur clignotante des hauts réverbères, tandis que, dans l’air du soir tournent sons et parfums capiteux en une mélancolique et langoureuse, valse, l’ombre s’enfuit.

Craquelée, vacillante, presque méconnaissable, elle tressaute d’allée en allée, d’arcade en porte cochère, bondissant entre les bouts de fumée se déversant en drus et noires volutes des hauts toits pentus.

 

Jusqu’à l’aube, la Traque se poursuivra.

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“ Messire Novchenko ! Messire Novchenko ! Arrêtez vous je vous prie ! ”

 

Se frayant un passage à travers la foule, l’air profondément troublé, le petit garçon courut tant bien que mal jusqu’à la grande silhouette du guérisseur.

 

“ Messire Novchenko, reprit l’enfant, quelque peu essoufflé et peinant à suivre la démarche rapide de l’homme, mon frère a besoin de vous ! Il est très malade... ”

 

Le Fondateur stoppa net, et après l’avoir entraîné loin de la cohue de la foule, s’agenouilla devant le petit garçon. Le gamin, visiblement bouleversé, retira le bonnet froissé qui couvrait ses longs cheveux blonds. Des larmes coulant sur ses joues, il attendit que Novchenko prenne la parole, comme si un miracle allait se produire.

 

— Qui t’as parlé de moi, petit ? Comment t’appelles tu ?

 

— Dwin, messire, c’est mon ami Niel qui m’a dit que vous l’aviez guéri de son infection il y a quelques jours, alors j’espérais...j’espérais que vous puissiez faire de même avec mon frère...

 

— Que lui arrive-t-il, Dwin ?

 

En guise de réponse, le gamin éclata en sanglots, ne parvenant qu’à articuler des borborygmes incompréhensibles tant sa détresse était grande. Emu, Novchenko le prit dans ses bras.

 

— Dwin, essaie de m’expliquer…

 

— Mon frère..Mark....sanglota l’enfant… Il va de plus en plus mal, on lui acheté des herbes, les meilleures que l’on puisse trouver à Stendel, mais son état ne fait qu’empirer…

 

— Dwin, dit Novchenko en regardant avec alerte le soleil se rapprochant de l’horizon, je n’ai pas beaucoup de temps, mais conduis-moi jusqu’à Mark, et je ferai tout ce qui en mon pouvoir pour l’aider.

 

 

Le Fondateur, malgré la connaissance accrue qu’il avait acquise de Stendel — une conséquence inhérente à son séjour forcé dans la capitale — dû cependant renoncer à mémoriser le dédale de rues étroites et d’allées sinueuses que son guide lui fit emprunter. Il se rappela vaguement avoir contourné le quartier des herboristes pour passer dans la banlieue Ouest, mais les croisement s'enchaînèrent ensuite trop rapidement pour qu’il ait la moindre chance cartographier mentalement son parcours.

Tenant quand même à se repérer, Novchenko se résigna à noter simplement la position du soleil déclinant tandis que l’enfant le menait sans hésitation dans un invraisemblable labyrinthe de maisons délabrées et de cours intérieures boueuses et encombrées.

Il y avait des animaux partout - à croire que l’on avait déplacé le quartier des fermiers dans l’enceinte de cette banlieue miteuse. Des poules surgissaient sans cesse d’entre les amas de détritus, se précipitant entre les jambes du guérisseur avant de s’enfuir en caquetant comme si elles allaient se faire égorger. Parfois on apercevait au milieu d’un cor des chèvres, des moutons ou des cochons faméliques entassés les uns contre les autres.

 

Sans prévenir, le garçon s’arrêta.

 

— C’est là, déclara-t-il.

 

Sans mot dire, Novchenko le suivit au milieu d’une double rangée de curieux bâtiments à deux étages, le premier en pierre et le second en bois. Dwin s’arrêta devant une porte, ne prêta aucune attention aux curieux penchés aux fenêtres du bâtiment, et attendit le Fondateur.

Dès qu’il l’eut rejoint, le gamin ouvrit et se précipita dans l’escalier, appelant sa mère à grand renfort de cris.

 

— Maman ! Maman ! Messire Novchenko est avec moi ! Il est venu, maman !

 

— Les Empereurs soient loués, soupira la femme en dévalant l’escalier, relevant de sa main libre l’ourlet de sa robe grise.

 

D’un geste plein de tendresse, elle enlaça son fils, et, d’une main qui tremblait à peine, désigna une embrasure de porte, au fond de la minuscule pièce qui servait de cuisine, de salle à manger et de salon.

 

— Suivez-moi, Messire, l’enjoignit Dwin.

 

Au passage, Novchenko, tentant de réconforter la femme, lui serra affectueusement le bras. Baissant un peu la tête pour ne pas se heurter aux poutres très basses, il pénétra à son tour dans la chambre obscure.

Une unique chandelle éclairait la pièce, permettant à peine de distinguer un lit branlant et une table usée. Comme pressées d’envahir définitivement la chambre, les ombres semblaient guetter la mort de la petite flamme.

Gisant sur la couche, une petite silhouette remuait faiblement. Sous le regard inquiet de Dwin et sa mère, Novchenko s’approcha.

 

Il n’avait pas fait trois pas qu’une odeur de viande pourrie lui agressa les narines.

 

 

Avec empressement, Novchenko ouvrit les volets, découvrant à la lumière du jour un petit garçon brun aux boucles brunes, couvert d’un drap autrefois blanc et d’un dessus-de-lit crasseux. La majeure partie de son corps n’était pas visible, mais ce que voyait Novchenko suffisait à éveiller de terribles souvenirs dans la mémoire du Fondateur qui faisait désormais partie de lui. Le cou du garçonnet était atrocement enflé, et chaque inspiration lui arrachait un horrible râle caverneux, véritable simulacre de respiration.

Les yeux clos, les cheveux collés sur le front par la sueur, l’enfant semblait inconscient.

 

— Je suis venu pour t’aider, Mark, dit Novchenko en lui tapotant l’épaule.

 

Se penchant vers le malade, le guérisseur dut se plaquer une main sur le nez et la bouche pour supporter la puanteur, et tira le drap et le dessus-de-lit.

 

— C’est impossible...soupira-t-il en découvrant les mains de l’enfant, jointes et reposant sur son ventre.

 

Le bout des doigts était noirs comme le charbon.

 

Rongeant toutes ses extrémités, la mort noire s’apprêtait à emporter l’enfant.

Ouvrant les yeux, Mark tendit une main noircie vers son “guérisseur”.

 

— Messire…souffla-t-il.

 

— Comment allez vous le soigner ? demanda brusquement la mère, se tenant à l’orée de la pièce. Va-t-il bientôt se rétablir ?

 

Le silence tomba dans la chambre, seulement entrecoupé par les râles du mourant.

Puis soudain, plus rien.

Le coeur battant à tout rompre, Novchenko fixait l’enfant, attendant que sa poitrine se soulève de nouveau.

En vain.

 

Dehors, les roues d’une charrette grinçaient sinistrement, et on entendait au loin des rires d’enfants montant de la cour.

Celui-ci ne rirait plus jamais…

 

Accablé, le Fondateur tendit un bras pour relever le drap…

Et se pétrifia quand la main droite de Mark se souleva.

 

Les doigts noircis fondirent vers la gorge de Novchenko, agrippant le col de sa chemise.

Le contact avec cette chair morte le plongea dans un océan glacé. Il se croyait de retour au beau milieu de cette clairière pourrissante, confronté à ces ténèbres drainant sa force vitale.

Avec une force inouïe, le cadavre attira à lui le Fondateur.

Puis sa poitrine se souleva.

La nuque hérissée, à deux doigts de la perte de conscience, Novchenko sentit les lèvres de marbre se coller contre son oreille.

Sa tête lui parut sur le point de se fendre en deux, et c’est au milieu d’une brume rouge sang que le souffle nauséabond du cadavre lui dicta son avertissement :

 

— La Corruption t’aura, Karajan…, murmura-t-il.

 

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Abasourdi, le Fondateur fit un pas en arrière. Le corps de l’enfant était redevenu inerte, et personne d’autre que lui n’avait entendu les quelques mots qu’il lui avait soufflé.

Derrière lui, dans le salon, la mère accablée gémissait de chagrin.

Tout paraissait tourner autour de Novchenko. Se sentant dériver, il chercha à tâtons la table branlante et d'une main s’appuya dessus aussi fort qu’il l’osa, tandis que de l’autre il appuyait fébrilement sur ses yeux fermés.

 

Il devait réfléchir, il devait absolument résister à la déferlante de souvenirs hideux qui tentait de submerger son esprit, ignorer l’avertissement du cadavre résonnant comme un tocsin sous son crâne.

 

La Corruption t’aura...

 

Ça ne pouvait pas recommencer. Ce gamin n’était sûrement pas le seul malade, contaminé par la Corruption. Si l’arme des Fondateurs recommençait à s’en prendre non seulement aux créatures magiques, mais également à s’intéresser à tous les êtres vivants sans distinction, cela ne pouvait signifier qu’une chose.

 

Le Conseil avait définitivement perdu la maîtrise de la situation. Eyën existait-elle seulement encore ?

 

Tout cela...tout cela était de sa faute. La chute d’Antaris, sa mort et la libération des Fragments sous sa garde avait définitivement signé l’incapacité des Fondateurs à combattre l’Empire, lesquels virent alors leur propre arme se retourner contre eux. Cela ne fit qu’accélérer l’issue de la guerre, mais dans la confusion générale qui suivit la victoire de l’Empire, plus personne ne songea à surveiller l’évolution de la Corruption, la pensant à jamais contenue derrière les portails des plans sur lesquels elle s’était déchainée, condamnée à l’anéantissement faute de proie.

De la Grande Guerre, des Fondateurs et des Fragments, le monde cessa de se soucier. Leur histoire devint une légende, la légende devint un mythe, et certaines choses, qui n’auraient pas dû être oubliées, furent perdues.

 

L’oubli laissa le champ libre aux Fragments, ou tout du moins à l’un d’entre eux, qui, insidieusement, étendit son emprise sur le monde. Ce survivant, consolidant patiemment son pouvoir, attendit patiemment l’occasion de s’incarner, de se doter d’un agent capable de constituer le vecteur matériel de sa volonté. Et ce que Karajan venait de voir ne laissait aucun doute possible; la plus grande crainte des Fondateurs se réalisait…

 

Karajan sortit d’un pas mécanique de la mansarde, son regard vague ne paraissant même plus remarquer la femme qui sanglotait dans un coin, effondrée sur le corps drapé de son fils. Le Fondateur s’apprêtait à passer la porte quand il sentit une petite main se glisser dans la sienne.

 

— Messire...dit Dwin, désemparé, que devons nous faire ?

 

D’une froideur absolue, Karajan dégagea sa main.

 

— Fuyez...souffla-t-il.

 

L’instant d’après, Dwin était seul, abandonné par un être qui, de nouveau, se voyait happé par sa mémoire.

 

 

 

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Quelle nuit funeste.

 

— Il faut brûler tous les corps, déclarais-je.

 

Dans la pénombre de son bureau, le Consul-Régent me regarda comme si j’avais perdu l’esprit. Cela faisait plus de trente ans qu’il occupait son poste à la Régie des Profondeurs, et si la force des choses l’avait parfois amené à prendre des décisions difficiles vis-à-vis des mineurs et de leurs familles, il n’aurait jamais cru que des événements d’une telle gravité pourraient jamais se produire.

 

Mais au vu des derniers rapports, la population minière dans son ensemble était menacée.

 

Les mineurs d’Antaris, les pionniers des Carrières, artisans de la ville sous la montagne. Au fil des siècles, les galeries creusées autour de la caverne s’agrandissant sans cesse, les ouvriers s’ étaient installés avec leur famille au sein même de l’exploitation, changeant rapidement ces mines primitives en un complexe industriel anarchique et tentaculaire.

En proie à une croissance irréfrénée, se modifiant constamment au gré des tunnels creusés puis effondrés, l’agglomération, était en passe d’échapper totalement au contrôle des autorités ants. Le gouvernement, soucieux du développement alarmant des crimes - et surtout des maladies - au sein de la cité, entreprit une grande campagne d’aménagement des sous-sols de l’île. Mené et poursuivi par plusieurs générations de Seigneurs successives, le plus grand projet des Ants avait souvent paru irréalisable, mais avait finalement porté ses fruits.

 

La ville se nichait désormais au coeur d’une faille, dans le prolongement d’une cavité naturelle qui avait servi de port et d’abri dès l’aube de notre civilisation. A la fin du chantier, la Régie des Profondeurs fut mise en place, conçue comme un avant-poste du pouvoir au coeur de la plèbe, mais présentée comme le centre régulateur du Réseau Ferroviaire Global et du Centre de Contrôle des Maladies, les nouveaux organismes chargés de maintenir l’ordre et la sécurité dans la société souterraine.

 

Les habitants accueillirent ces mesures avec joie, croyant en l’espoir d’une vie plus sûre et plus agréable, même pour les plus humbles d’entre eux.

 

Fidèle à ses objectifs la Régie n’avait jamais failli.

Jusqu’à aujourd’hui.

 

 

On m’avait fait appeler à la hâte plus tôt dans la journée, alors même que ma présence était requise au palais pour accueillir les souverains de la Fédération, à l’occasion de l’anniversaire de notre résistance.

Pour moi, l’emploi approprié du mot « catastrophe » ne se résumait qu’à un nombre très limité de situations désastreuses.

Celle qu’on venait de me décrire y correspondait parfaitement.

 

— Sozdätel, objecta le Consul, la voix assurée malgré son grand âge, je comprends que la mort de la quasi totalité des Gardes de la Chambre soit inquiétante, mais êtes vous bien certain que de telles mesures soient absolument nécessaires ?

 

Je pris un moment pour préparer ma réponse, comment lui faire comprendre que ces précautions étaient non seulement indispensables, mais probablement insuffisantes ? Prenant une grande inspiration, je me redressai sur mon siège, et déposai mes mains sur le bureau consulaire en chêne blanc marqué de la triskell ant cuivrée.

En face de moi, le Consul se crispa.

 

— Monsieur Woolf, fis-je du ton le plus calme et posé qu’il m’était possible d’adopter, vous savez tout comme moi que ce que nous conservons dans la Chambre des Profondeurs est d’une importance capitale. Il n’y a rien sur Antaris qui puisse rivaliser avec le contenu de cet endroit en terme d’enjeux pour la guerre et le reste du monde.

 

— Je ne sais cela que car vous l’affirmez, d’autant que vous n’avez jamais révélé à quiconque ce qui se trouve derrière les portes de la Chambre.

 

— Et je ne le peux toujours pas, rétorquais-je, n’en ai tout simplement pas le droit. Ce que je peux vous dire cependant, c’est que l’importance de ce qui s’y trouve s’explique en partie par sa dangerosité.

 

Le Consul ne broncha pas, ses yeux d’un bleu profond brillant sévèrement derrière les verres épais de ses lunettes.

 

— Nous devons considérer que le décès de ces malheureux est le fait d’une contamination, peut-être due à une mise en contact directe ou indirecte avec le contenu de la Chambre. Vous avez vu les cadavres, monsieur Woolf, la pire des éventualités est à envisager…

 

— J’ai bien peur de ne pas vous suivre, Sozdätel, répliqua le vieil homme, ses sourcils blancs et fournis se joignant et se détachant en un étrange ballet, comme dotés d’une volonté propre, si les gardes ont décédé d’une simple maladie, aidez-nous à trouver un remède comme vous l’avez toujours fait. La Régie remplira son rôle une nouvelle fois.

 

L’insistance du Consul m’agaçait, il cherchait à obtenir des informations que je ne pouvais pas lui fournir. La sécurité du Fragment dépendait du secret, si cet absolu devait être brisé, ce ne serait plus qu’une question de temps avant que les portes de la Chambre s’ouvrent.

 

A supposer que cela ne se soit pas déjà produit.

 

La Chambre des Profondeurs, bâtie à des centaines de mètres sous les mines abyssales, était la seule construction de l’île ayant impliqué directement la technologie de l’Ancien Monde et des Fondateurs, et fut réalisée avant même mon arrivée sur Antaris, probablement au moment où l’Ordre sélectionna les ants pour être guidés par un Fondateur. Moi même n’y avait jamais pénétré, mais je savais pertinemment ce qu’elle contenait et le danger que son contenu représentait. Maintes et maintes fois, les Sages de l’Ordre m’avertirent à ce sujet durant ma formation : protéger l’Arme, et assurer son confinement dans les chambres-fortes était un objectif susceptible de supplanter la survie même de la civilisation qui l’abritait.

 

L’Arme. Plus connue sous le nom de «  Fragments », ces entités conservées avec mille précautions et placées stratégiquement dans chacun des plans guidés étaient le symbole de la puissance absolue des Fondateurs, et la garantie qu’aucune des civilisations qu’ils avaient un jour élevées n’échapperait jamais à leur contrôle.

Un Fragment ne détruit pas la matière inanimée, il ne met à bas aucune muraille et ne peut couler aucun navire : seule la vie l’intéresse. Le Fragment, hors de son champ de confinement, se répandra partout, s’instillera dans chaque créature, aspirant progressivement leur énergie, leur magie : tout ce qui permet à la vie de subsister disparaitra, englouti par son appétit vorace.

 

Finalement, si un Fragment est laissé libre, il corrompra totalement le plan sur lequel il s’est déchainé, le transformant en une vaste étendue aride et morne, d’où la vie et la magie, sous toutes leurs formes, auront définitivement disparu.

 

Aussi, le processus d’incarnation fut mis en place, comme un garde-fou face à une telle éventualité. L’incarnation devait permettre au Fondateur délégué sur le plan où le Fragment avait été lâché d’en prendre temporairement le contrôle, en assimilant celui-ci à l’intérieur de son propre corps. La procédure, à terme fatale pour le Fondateur - celui-ci prenant en lui la Corruption qui affligeait son plan - lui permettait non seulement d’éviter une destruction totale de son monde, mais également de jouir pendant un court laps de temps des pouvoirs mêmes du Fragment.

 

Ainsi, l’Arme était prête à agir.

 

L’agent d’un Fragment disposait, durant le temps où celui-ci dévorait ses forces vitales, d’une puissance quasi infinie en regard du monde qui l’entourait. D’une simple pensée, il lui était possible d’étendre la Corruption sur ses ennemis, les anéantissant en moins d’un instant, d’un simple souhait, des peuples entiers pouvaient disparaitre, broyés par ce fléau imparable. Nulle retraite n’était assez éloignée, nul abri n’était assez fortifié, la Corruption était un danger auquel aucun être vivant ne pouvait échapper.

 

Du moins, telle était la théorie. Selon les archives d’Eyën, l’Arme n’avait été utilisée qu’une seule fois, avec un succès tout…

Le carillon d’une horloge me tira de ma rêverie.

 

— Cette fois-ci, la menace est différente, lâchais-je en soupirant, embarrassé d’être resté un long moment enfermé dans le mutisme. Si mes craintes sont avérées, notre marge de manoeuvre risque d’être extrêmement limitée, il faut placer tout Antaris en quarantaine dès ce soir.

 

 

— Comment ?! s’étrangla le Consul. Avec la célébration de la résistance ce soir ? Vous voulez prendre en otage la totalité des chefs d’état de la Fédération ? C’est absolument hors de question !

 

— Monsieur Woolf, repris-je, repensez à ces corps que nous avons vu. Vous pensez sincèrement qu’ils sont les seuls à avoir été contaminés ? Des dizaines de personnes, peut-être vous et moi, sont déjà atteints. Il faut, dans la mesure du possible, contenir ce mal dans nos murs. Nous n’annoncerons la nouvelle que demain aux dirigeants, inutile de ruiner une de nos rares fêtes en ces jours sombres… Faites moi donc le plaisir de contacter la tour de contrôle et la capitainerie, et de faire exécuter mes ordres. Et concernant la charrette… couvrez là - inutile de semer la panique dès maintenant - et faites la conduire au haut-fourneau. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, on m’attend au palais. Courage, monsieur Woolf, la Fédération vaincra, comme toujours…

 

Prestement, je me relevai, et sortit d’un pas rapide. Je n’avais pas passé la porte que la voix du Consul retentit une fois encore dans mon dos.

 

— Sozdätel, murmura-t-il, les gardes…ont-ils souffert ?

 

Frappé de stupeur, je m’immobilisai.

 

— Bien sûr que non, répondis-je dans un souffle, bien sûr que non.

 

Je me remis difficilement en route vers l’ascenseur central. Je n’avais pas osé me retourner pour répondre, de peur que mon manque de conviction ne soit trop flagrant.

La mort qu’infligeait la Corruption, bien que rapide, semblait être une longue agonie pour ses victimes tant leur souffrance était grande.

 

Dans son bureau, le Consul sortait son communicateur pour transmettre les directives qu’il venait de recevoir.

Fébrile, le vieil homme ne remarque pas que le bout de ses doigts est déjà noirci.

 

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J’arrivais au palais d’une humeur massacrante.

 

Astiul, et tous les chefs d’état membres de la Fédération avaient décidé — contre ma volonté bien entendu — de donner une grande réception pour célébrer nos deux ans de résistance face à l’Empire. Deux ans de batailles acharnées, deux ans de peur et d’effroi, de deuils et de souffrances sans fin...mais nous étions bel et bien là, toujours, tenant l’ennemi hors de nos frontières.

A l’orée de cette guerre, je ne nous aurais pas donné plus de deux mois. En y repensant, il était incroyable de constater ce que les humains pouvaient, quand leur survie en dépendait, déployer comme énergie et faire montre d’une efficacité sans commune mesure avec les capacités qu’ils déployaient en temps normal.

 

Cela dit, notre situation n’en demeurait pas moins précaire.

Extrêmement, terriblement précaire.

 

Des quatre coins de la Fédération, des rapports alarmants me parvenaient. Depuis quelques jours, les éclaireurs ennemis se faisaient plus aventureux, plus téméraires. Çà et là, on avait repéré des patrouilles circulant à l’extrême limite de la portée de nos systèmes défensifs. Ailleurs, on faisait état d’incidents étranges le long de nos lignes de ravitaillement; défaillances techniques, défection d’équipes entières. Des incidents trop providentiels pour ne pas être assimilés à du sabotage.

À n’en pas douter, une offensive se préparait. La seule question demeurant encore en suspens était : quelle serait son envergure ?

 

Un assaut massif probablement, et plus assurément encore un assaut maritime. Les impériaux, leur rage constamment avivée par les vantardises d’Astiul, devaient vouloir mettre un terme à cette guerre de la façon la plus expéditive possible, et j’étais bien trop conscient de leurs capacités pour supposer qu’ils ignoraient que la quasi totalité de nos navires avaient disparu lors de la Nmay Kazoëkir, la bataille dans l’ouragan, six mois auparavant..

Certes, cet affrontement fut un coup dur pour les deux parties, et les pertes avaient peut-être même été plus importantes du côté impérial. Mais contrairement à eux, malgré le financement considérable que nous fournissait ma Compagnie minière en pleine expansion, nous n’avions pas les moyens de rebâtir une flotte de guerre, et surtout pas dans des délais aussi brefs.

 

Les batteries de canons hérissant les parois de notre île me rassuraient néanmoins, tant que celles-ci demeureraient alimentées, l’Enfer lui-même pourrait se déchaîner sur nous, Antaris ne tomberait pas. Mais la menace qui pesait sur nous ne se limitait plus aux simples fusils de nos ennemis…

 

« — Sözdatel ? m’interpella un serviteur. Engoncé dans la lourde livrée ocre de la maison des Astiuls, et tenant à bout de bras un plateau d’argent où une multitude de verres de cristal tintinnabulaient et oscillaient de façon précaire, il suait à grosses gouttes, et je m’étonnais qu’aucun des domestiques, au milieu de la salle de bal surpreuplée, n’ait encore renversé un de leurs fardeaux au sol . Voulez-vous ?

 

— Sôzdatel ? répéta-t-il, me brandissant du mieux qu’il le pouvait son plateau sous mon nez. Voulez-vous ? 

 

Il me fallut bien quelques secondse encore pour reprendre pied. Le bourdonnement incessant des notables, bourgeois, seigneurs en tous genres, les infinis reflets des robes pailletées d’or et d’argent des comtesses précieuses, les suaves émanations des candélabres et des sept cent bougies ornant le lustre d’or planant loin au-dessus de ces nobles têtes, tout cela conférait à cette soirée, à cette salle pourtant immense une atmosphère étouffante, onirique, irréelle...

 

— Merci Heinrich, fis-je faiblement, mais ce n’est vraiment pas ce dont j’ai besoin ce soir. »

 

Heinrich — je m’appliquais particulièrement à mémoriser le nom de chacun des servants d’Astiul et à les traiter, à la différence de l’immense majorité de la noblesse que j’avais moi-même formée, avec tout le respect et la sympathie que ces êtres pour la plupart exceptionnels méritaient. Heinrich s’inclina prestement, se retourna, et adressa un dernier coup d’oeil à ma silhouette frêle recroquevillée près de l’immense escalier de marbre avant que la foule ne l’avale de nouveau.

Le contact visuel ne dura qu’une fraction de seconde, mais je savais lire l’esprit des hommes, et je sus que celui-ci comprenait, alors même que mes yeux se plantaient dans les siens, que je ne le fixais pas vraiment, que mon regard passait au travers de son corps comme si celui-ci n’était que fuméea, je sus que cet homme comprenait en cet instant précis à quel point, en dépit de ma grande ressemblance avec un humain, j’étais différent, prisonnier d’un monde qui n’était pas le mien, et à quel point, ce soir plus que tout autre, j’étais seul.

 

Définitivement lassé par cette célébration débaucheuse, je franchis les barrages interdisant l’accès à l’escalier central, et me rendis dans les secteurs supérieurs du palais.

 

Sans réfléchir, je m’arrête. Juste à ma gauche, au milieu de la coursive déserte, une porte baille tristement, laissant flotter un doux parfum de lilas jusqu’à mes narines.

Qui osait s’aventurer dans la cour intérieure du palais ?

Fébrile, je m’avance jusqu’à l’orée du jardin, tous les sens enivrés par cette essence capiteuse qui m’emplissait d’un feu vivace, contemplant devant moi les branches tendues telles des bras accueillants.

Je n’ai pas fait trois pas entre les massifs de fleurs soigneusement entretenus que je l’aperçois, seul point net dans mon champ de vision de plus en plus flou.

Elle ne devrait pas être là.

Elle ne devrait pas porter cette robe blanche.

Elle ne devrait pas m’ignorer de cette façon, alors que je vacille et chancelle sous un majestueux cornouiller parsemé de bourgeons scintillants comme de petites étoiles.

 

Je sens mes genoux frapper le sol humide. Une odeur de chair pourrie agresse mes sens.

Un frisson glacé parcourt ma main tendue, et c’est à peine si je sens encore mes doigts noircis.

 

« — Jenny...exhalais-je..

 

Enfin, le seul être que j’ai jamais aimé se retourne et me dévisage.

Ses yeux sont noirs comme la mort qui me guette.

 

— Meurs en paix, Fondateur, murmure-t-elle, sa voix méconnaissable semblant jaillir des buissons lestés de myrtilles, des parterres de muguet enchanteurs, de chaque brin de l’herbe luxuriante recouvrant la cour, nous deux n’avons fait que notre devoir. »

 

Alors qu’au loin, j’entends les premiers canons tonner, sonnant comme le glas de notre civilisation, je sens les affres de la Corruption fouir mes entrailles.

 

En cette soirée d’hiver, ce fut avec joie que j’accueillis les ténèbres.

 

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L’air ondulait encore autour de Dom que les colons les plus proches reculèrent en blêmissant. Partout dans la foule, des cris retentirent, les plus effrayés implorant les esprits protecteurs d’avoir pitié d’eux. Les plus téméraires, ou ceux que la panique ne pétrifiait pas, dégainèrent leur épée — des lames qui, en ces temps de paix, n’avaient pour la plupart vu que bien rarement la lumière du jour.

Imperturbable, les officiers myrmécéens —ces combattants d’élite qui, à la différence des soldats du rang, portaient en permanence une impressionnante cuirasse doublée d’une cotte de maille — prirent position autour des belligérants, et leur ordonnèrent calmement de ranger leur quincaillerie au fourreau. Devant ces redoutables machines à tuer, tous les hommes obéirent sans discuter.

Une fois le silence revenu, Dom, toujours souriant, prit la parole.

 

« — Mes amis, l’heure est grave. Au cours du temps que nous avons passé ensemble, vous m’avez connu comme votre conseiller, comme votre serviteur, mais toujours comme votre ami. Ensemble nous avons vaincu mille ennemis, nous avons relevé des défis sans cesse plus nombreux pour nous garantir une existence paisible et harmonieuse dans cette enclave qu’est le Kubnigera. Mais je suis venu vous parler de l’avenir, pas du passé. Aujourd’hui, alors que l’existence même de notre nation est menacée, je dois — nous devons tous — faire face à la réalité, et prendre les décisions nécessaires à notre survie.

 

Le sourire de Dom s'effaça. Même s’il était moitié plus petit que l’entité nébuleuse se tenant en retrait derrière lui, le seigneur Fulmen était un grand et robuste gaillard, dont la jeunesse singulière était sans rapport avec les responsabilités qui pesaient désormais sur ses épaules.

En pantalon de laine de noire, Dom arborait une chemise de la même couleur ainsi qu’une jaquette, également sombre, bordée d’une large bande d’or décorée des mêmes motifs géométriques que ses bottes. A sa taille, une magnifique ceinture en cuir, elle aussi réhaussée d’argent, soutenait une splendide sacoche dorée tandis que sur ses flancs battait un fourreau tout d’or et d’argent. Le dirigeant de l’Alliance avait drapé ses épaules dans une cape semblant avoir été tissée dans une matière fluide et ondoyante. Décorés d’anneaux imbriqués où s’affichaient les même motifs étranges, des serre-poignets d’argent rembourrés de cuir complétaient le tableau. Une aura d’autorité enveloppait l’ancien conseiller et attirait irrésistiblement l’attention sur chacun de ses gestes.

 

— Notre arbre, continua Dom, se meurt. Il est une contamination qui, peu à peu, s’étend au travers de tout l’Empire. Cette Corruption, j’en ai maintenant la preuve, est à l’origine des malheurs s’étant abattus sur Bel-O-Kube, et de bien d’autres encore…

 

Des murmures coururent dans l’assistance, vite suivis par des disputes à voix basse. Se détachant de la foule, un jeune homme - un prince elfique de passage à en juger (outre ses oreilles pointues) par la quantité faramineuse de joaillerie ornant ses habits - réduisit les contestataires au silence. S’inclinant ostensiblement devant Dom, il prit le temps de le gratifier d’un sourire carnassier avant d’amorcer sa diatribe.

 

— Seigneur Fulmen, nul ici ne doute de votre grande sagesse, laquelle est reconnue jusqu’aux confins des quatre royaumes, mais certains esprits parmi les plus brillants de l’Empire affirment que la magie est une source fondamentalement maléfique, n’apportant que des malheurs au monde et devant être éradiquée… Cette...Corruption ne serait-elle pas une bénédiction ?

 

— De telles paroles sont bien étranges, sortant de la bouche d’un être fondamentalement magique…

 

L’assistance hoqueta en comprenant brutalement ce que la phrase de Dom impliquait. Blême d’horreur, l’elfe recula devant le regard foudroyant du seigneur du Kubnigera, qui pour la première fois haussa le ton, menaçant, dissuadant quiconque de l’interrompre.

 

— Oui ! Vous avez bien entendu ! La Corruption n’est pas un phénomène ennuyeux, voire dangereux. Cette contamination évolue, se transforme comme un être vivant au fur et à mesure que son oeuvre destructrice progresse. Tous autant que nous sommes possédons une étincelle de magie en nous : à long terme, il n’y aura pas d’échappatoire.

 

— Nous voulons seulement vivre en paix ! cria un homme.

 

— Moi aussi ! Mon voeu le plus cher serait de retourner à l’insouciance de mes premiers jours parmi vous et l’existence simple qui les accompagnaient… Hélas, s’abîmer dans de douces rêveries revient tout simplement à offrir sa nuque et celle de ses enfants à nos ennemis...car ne vous leurrez pas, la Corruption n’est pas notre seul adversaire, il est temps que la Colonie cesse de courber l’échine devant les autres peuples !

 

Tendant le bras, il désigna l’acacia géant, dont le tronc jaillissait puissamment du sol à quelques dizaines de mètres de là.

 

— Regardez le Kubnigera ! Souvenez vous de tout ce que nous avons sacrifié pour nous créer un foyer, de tous ceux que nous avons sacrifié pour bouter les barbares hors des frontières de l’Empire ! Le Conseil n’était qu’un ramassis de traîtres, prompts à se prosterner devant les Elfes, ou les Nains, ces lâches ont laissé passer leur chance d’administrer correctement cette colonie...

 

Dom détacha une des bourses dorées de sa ceinture, et la lança aux pieds des premiers colons massés devant lui. Sous le choc, la cordelette maintenant la poche fermée se dénoua, laissant rouler au sol cinq anneaux dorés.

 

— Arthur est désormais la reine de Bel-O-Kube, annonça-t-il froidement, il n’assure donc plus aucune responsabilité officielle au sein de notre colonie. Quant aux conseillers félons...leurs anneaux et leur vie ont servi de gage à l’expiation de leurs fautes.

 

— Nous n’approuvions pas tous les choix pris par le Conseil, intervint un homme, à l’abri de la foule. Nous sommes nombreux à vouloir que le Kubnigera retrouve son indépendance passée, et construire une nation forte en ces temps troublés.

 

Cette déclaration suscita un grand élan d’enthousiasme dans l’assistance, qui semblait de plus en plus encline à se positionner de façon unanime. Mais certains hommes de desserrèrent pas la mâchoire, ni ne dégagèrent leur main du pommeau de leur épée.

 

— L’heure n’est plus à la discussion, répondit celui qui était désormais le seigneur de l’Alliance, ni les défunts conseillers, ni aucun de vous n’a su saisir sa chance quand cela était encore possible. Le temps des dissensions parasites, de la bureaucratie de salon est révolu. Je ne commettrai pas les même erreurs que nos prédécesseurs ! Je déclare que le Conseil du Kubnigera est officiellement dissous : à cet instant précis, je deviens le représentant légitime et plénipotentiaire de la Colonie !

 

— Les alliés du Conseil ne tolèreront pas qu’on se mêle ainsi de leurs affaires !

 

Dom jeta un regard d’une telle noirceur à la foule que la température parut baisser de plusieurs degrés. Derrière lui, l’ombre enfla dangereusement, plus menaçante que jamais, sa masse obscure traversée de façon intermittente par de petits éclairs rouge sang.

 

— Mettez vous ça une bonne fois pour toutes dans le crâne : le Conseil est dissous. Le passé est définitivement perdu, il vous faut désormais avancer avec moi, ou mourir sur le bord de la route…

 

C’est alors que l’assemblée explosa. Fous de rage, des hommes menaçaient de briser le cordon de sécurité disposé autour de la butte. Rouges de colère, beuglant comme des taureaux, ils brandissaient le poing et crachaient leurs insultes à la face de l’impudent qui osait ainsi les défier.

 

— Silence ! rugit Dom, sa voix, tout à coup décuplée, prenant des accents monstrueux.

 

La foule obéit instantanément : mystérieusement contrainte au mutisme, elle trépignait de rage. Sur l’estrade, l’Ombre parut se grandir encore un peu.

 

— Vous réagissez, encore une fois, bien trop tard. Une ère nouvelle commence : je partirai dès ce soir pour Stendel afin de rencontrer les Empereurs, et entériner ainsi la passation de pouvoir.

 

 

Des cris commencèrent à s’élever de nouveau, fusant d’un peu partout dans l’assemblée, les prolétaires se montrant aussi impérieux que les aristocrates.

 

— Assez ! cria Dom, et aussitôt le silence se fit. Je ne prétends pas que l’avenir qui nous attend sera facile, car la menace que nous affrontons est sans tête ni conscience. En mon absence, Tybalt l’Ancien s’assurera que tous respectent les décrets promulgués aujourd’hui. Gardez vous bien de tenter le moindre coup d'Etat, sinon je crains que d’autres anneaux ne viennent rejoindre ceux que j’ai déjà récolté… »

 

A présent, vous pouvez disposer.[/justify]

 

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La mort est un phénomène absolument délicieux. Alors que l’activité électrique de mon cerveau décroit, ma perception du monde réel s’étiole de plus en plus. La morsure de la neige contre ma peau, la chaleur du sang coulant en un mince filet de ma bouche entrouverte, peu à peu, tout perd de son sens et de son importance.

 

Dans un effort démesuré, je parviens à rouler sur le dos.

Loin, très loin au-dessus de moi, les étoiles clignotent tristement, comme pour me dire adieu.

Malgré la clarté de la lune pleine, ma vue s’obscurcit de plus en plus.

 

Pourquoi ai-je si froid tout à coup ?

Les choses auraient-elles pu être différentes ? Aurais-je pu changer…

 

….

 

Les ténèbres.

Fin des échanges chimiques du cerveau.

 

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L'univers défile.

 

Des tourbillons d'images, de souvenirs, sans suite logique, sans cohérence.

L'impression de flotter dans un lieu où rien n'existe, sans contrainte physique; de ne pas bouger, mais de parcourir des distances phénoménales; le passé, le futur, quel sens la notion même du temps pouvait-elle encore avoir ?

 

Je ne pense plus, je ne suis peut-être même plus, mais peu m’importait, un seul mot résumait ce que je ressentais : l'extase. Si j’avais pu émettre un son, j’aurais hurlé de plaisir, mais l'éclat des étoiles et des galaxies se reflétant dans mes yeux étaient bien assez évocateurs.

 

Tout se fige. J’entends une inspiration, un râle si profond et caverneux qu’il paraît aussi vieux que le Temps lui même.

 

« — Ta mission en ce monde n’est pas terminée, Karajan. Va, et accomplis ce qui doit l’être. »

 

Ebranlé par chacune des syllabes que la Voix a énoncé, l’univers vacille sur ses bases. Transpercé par la puissance des cette injonction, je n’ai pas le temps de méditer sur ce que je viens d’entendre : quelque chose ne va pas.

 

Une à une, les étoiles s'éteignent : vieillissant, se consumant à une vitesse incroyable; les galaxies se distordent, s'étiolent puis se dispersent telles des âmes en fuite, une fraction de seconde laissant s'écouler des millénaires entiers.

Bientôt, la lumière elle-même a été oblitérée. Ne reste que le silence et l'obscurité de la mort.

 

Le sentiment d'être emprisonné dans une gangue de plomb, le néant s'épaissit, s'agglutine autour de moi. Maintenant, chaque instant est presque éternel, et même ainsi semble encore s'allonger.

 

Une chute. Longue, angoissante, peut-être parce que je ne sais pas ce qui m'attend à l'arrivée..ou peut-être même parce qu'au fond de moi, je le sais.

 

Douleur. Froid.

Epines de glace transperçant la chair.

 

Me redressant brusquement, j’aspire une grande bouffée d’air glacial.

Vivant.

Je suis vivant. J’ai été renvoyé.

 

Je me sentais changé, différent. La nuance était subtile, mais dérangeante, comme si l’insidieuse griffe de la Corruption continuait, malgré m’avoir fait trépasser avec succès une première fois, à s’acharner sur mon essence.

Mais curieusement, cette attaque me laissait singulièrement indifférent.

 

Comme dans un rêve, je m’approchais de la balustrade à partir de laquelle les seigneurs d’Antaris s’adressaient au peuple les jours de fête, et d’où le point de vue sur la cité était imprenable. Sans relâche, mon esprit fatigué tentait de trouver la logique dans ce qu’il venait de se produire.

 

La Corruption...Jenny...l’Arme...comment ?!

 

J’embrassai mon foyer du regard au même instant où la lumière se fit dans mon esprit.

 

Horrifié, je dus agripper la rambarde de marbre craquelé pour ne pas m’évanouir. De ma mortelle rencontre avec Jenny ne me restait qu’un cuisant sentiment d’humiliation et de honte. Comment avais-je pu me laisser berner d’une telle façon ? Comment avais-je pu éprouver des sentiments pour une humaine ?

 

Faute de ne pouvoir nous détruire par la force, l’Empire nous avait assailli de l’intérieur. Ils m’avaient utilisé, ils avaient utilisé mon désir de sauver Antaris, ce désir même qui m’avait poussé à braver les interdits d’Astiul et à confier la garde de l’Arme à mes plus fidèles alliés de la Compagnie pour en interdire l’accès aux chefs de guerre la Fédération.

 

Et mes amis m’avaient trahi.

 

Les yeux irrités par la fumée âcre qui montait de la ville, une larme glissa sur ma joue. Cette folle ne savait pas ce qu’elle avait fait. Elle ne pourrait jamais contrôler le Fragment.

 

Alors que la réalité me rappelait à elle, je réalisais à quel point le vacarme était insupportable.

Il faisait clair comme en plein jour sur le plateau où la cité avait été bâtie. Leurs projecteurs braqués sur leur proie, les aéronefs ennemis, encerclant nos positions dans une trame inextricable, vomissaient leur poison et leurs hommes qui chargeaient en beuglant un abominable cri de guerre. Portés par le puissant mugissement de leur cor de guerre, les envahisseurs se déversaient en une marée pourpre dans la cité, submergeant inexorablement les rangs déjà clairsemés des défenseurs.

 

Un peu partout, des foyers d’incendie se déclaraient, projetant des colonnes de flammes semblant vouloir dévorer les bâtiments et leurs occupants terrifiés piégés à l’intérieur.

La guerre avait toujours été une chose abominable, mais contempler notre défaite était plus atroce encore. L’armée, les golems, tous nos stratagèmes avaient échoué, nous réduisant à appliquer la plus terrible des extrémités, soigneusement planifiée et préparée en cas où notre cause devrait échouer.

 

 

Malgré mon effroi, mes lèvres s’étirèrent péniblement en un mince sourire : les mécanismes d’auto-allumage des foyers fonctionnaient à merveille, assurant à l’incendie une prise rapide et ubiquitaire . L’ingénierie Ant, dans son dernier baroud d’honneur, n’aura pas failli : de la cité et de ses secrets, rien ne pourra être sauvé par l’ennemi.

 

De mon point d’observation, invisible pour nos bourreaux et leurs victimes, je contemplais, impuissant, des hommes et des femmes que je connaissais implorer une pitié qui ne leur était jamais accordée. Je vis, alors même que le brasier menaçait de les engloutir, des soldats ennemis regrouper des centaines de malheureux dans les rues, je vis jaillir des tunnels d’accès aux mines des familles innombrables, leur fuite désespérée ne me laissant aucun espoir quant à une éventuelle résistance des Carrières ou de la Régie.

 

Une brise chaude charria jusqu’au jardin la puanteur de la ville incendiée, la grandeur de la cité des étoiles s’envolait au vent dans un infâme mélange de poix, de bois, de tissu et de chair.

En voyant un groupe de soudards dévaler en courant le grand escalier menant au palais, je sus que le ménage avait déjà été fait parmi les têtes couronnées de la Fédération.

 

Derrière moi, au fond du jardin, la double porte explosa.

 

Me retournant d’un bond, je dégainai mon épée, prêt à montrer à ces chiens qu’un Fondateur ne se laisserait pas tuer si facilement, prêt à montrer qu’au moins un combattant leur ferait payer le prix de leur ignominie.

 

Avec un tintement cristallin, la pointe de mon arme vint heurter le sol de marbre.

 

A travers un rideau de fumée grise, je vis le corps ensanglanté du seigneur Astiul, attaché à son palefroi blanc. Trainé au sol comme une poupée de chiffon, son noble crâne déformé par les trop nombreux coups qu’il avait reçu, l’immortel seigneur d’Antaris gisait dans la poussière.

 

Avec une pointe d’amertume, je remis mon arme au fourreau, et enjambai la dépouille de celui qui fut, malgré nos profondes divergences, un ami pour moi dans cette vie.

 

 

Antaris était tombée.

Je devais lui survivre.

 

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Le soleil se couche une nouvelle fois sur Stendel. Une nouvelle fois, l’ombre sait qu’une nuit de Traque l’attend.

Silencieusement, elle se tapit dans l’ombre d’une ruelle, et regarde le disque solaire lentement disparaître derrière les murailles.

Très haut au-dessus de sa tête, un puissant battement d’ailes fait vrombir l’atmosphère.

L’ombre se retourne.

Son reflet lui fait face. L’oeil azur du Nécromancien ne cille pas.

 

— La Traque est finie, Fondateur. Certaines personnes doivent te parler.

 

Au loin, le château des Gouverneurs se profile.

Menaçant.

 

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Quand Karajan pénétra dans la salle du trône, sa colère était telle, son regard si meurtrier qu’aucun des gardes de son escorte ne se risqua à le dévisager, de peur d’être réduit en cendres.

Au centre de la salle, dont les hautes fenêtres laissaient se déverser la lumière sanguine du soleil couchant, attendaient deux hommes parfaitement identiques. Immobiles dans leur armure d’or rutilante, ils ressemblaient à deux colosses de métal. Des gardes d’honneur, sans doute…

 

Un peu en retrait, campée devant un splendide lutrin où reposait une épée d’un noir mat, une femme leur tournait le dos. La lumière faisait briller sa robe et pailletait ses longs cheveux noirs de reflets d’argent, se reflétant sur sa ceinture en or et le mince couteau incurvé y étant accroché.

A coups de hampe bien placés, les gardes firent s’agenouiller le jeune homme, dont le front heurta durement le sol de pierre. Prostré dans cette position inconfortable, Karajan attendit.

 

— Votre Altesse...susurra le cyclope, j’ai accompli ma mission, j’ai retrouvé le Fondateur. Ça n’a pas été facile, cette créature a changé d’enveloppe depuis la Grande Guerre et…

 

Karajan savait qu’il se retrouvait dans la situation qu’il aurait toujours dû éviter. Ne jamais approcher les maîtres de l’Empire, se sacrifier si la capture apparaît inévitable..des principes que le Fondateur avait longtemps tenu comme autant de règles indiscutables..mais cela faisait bien longtemps qu’il n’était plus soumis aux ordres du Conseil… Pour ne pas exploser de rage face à ceux qui avaient détruit son monde, il se concentra autant qu’il le put sur la douleur dans ses jambes.

 

— Relève-toi, mon enfant, murmura une voix douce…

 

Karajan se redressa, tentant d’adopter l’attitude la plus digne possible sachant le sort qu’on lui réservait. Constater que l’Impératrice, dont les yeux bleus étaient braqués sur lui, avait des traits agréables, respirant la bonté et l’intelligence ne le rassura pas, pas plus que cela ne fit taire la voix qui hurlait dans son inconscient. La sérénité absolument parfaite qui se dégageait de ce regard sans âge avait quelque chose de...perturbant.

 

— Tu n’es pas un homme facile à trouver, jeune Novchenko, souffla-t-Elle… Ou plutôt devrais-je dire Karajan ?

 

Impassible, le Fondateur croisa les bras. Totalement réduit à l’impuissance, continuer à faire briller une lueur de défi dans ses yeux était la seule et unique chose qu’il pouvait encore faire en attendant son trépas.

 

— Il y a quelques siècles, poursuivit l’Impératrice, je ne me serais pas embarrassée de toute cette mascarade, le Nécromant t’aurait incinéré au moment précis où il t’a trouvé. Mais les choses ont changé depuis la Grande Guerre…

 

— C’est bien pour cela que vous m’avez emprisonné dans votre capitale, puis traqué des semaines durant comme un animal, osa dire Karajan.

 

L’Impératrice sourit, et reposa ses mains sur le lutrin.

 

 

— La guerre est finie, jeune Fondateur, et nous avons désormais un ennemi plus dangereux à combattre...l’héritage que toi et les tiens nous ont laissé !

 

Avec une soudaineté incroyable, Elle se saisit de l’épée à la lame noire, la faisant tournoyer comme un bolas.

L’arme se planta dans le sol de pierre, aux pieds de Karajan, aussi facilement que s’il s’était agi de beurre chauffé.

 

— Vous ne pourrez pas arrêter la Corruption, dit Karajan en souriant à son tour, ignorant superbement la petite démonstration de dextérité. Si vous espérez apprendre de moi un quelconque secret, vous vous trompez lourdement. Ce n’est pas moi qui ait conçu l’Arme, ce n’est pas moi qui saurait la détruire.

 

Singeant moqueusement l’innocence, le Fondateur écarta les mains.

 

— Allez-y ! Tuez moi ! Assassinez le dernier Fondateur et terminez votre sale besogne !

 

Sans cesser de sourire, l’Impératrice plissa le front.

 

— Que de postulats erronés dans une seule et unique phrase, fit-Elle, l’air faussement désolé. Je n’ai aucune intention de te tuer, Karajan, et ensuite, qui a dit que les Fondateurs étaient morts ?

 

— Que voulez-vous dire ? demanda le jeune homme, décontenancé.

 

— Pourquoi aurions nous assassiné ceux qui avaient décidé de s’allier à nous ? Pourquoi détruire les sources infinies d’un savoir inestimable ? Non Karajan, l’immense majorité des Fondateurs est encore vivante, se battant vaillamment aux côtés de l’Empire.

 

— Je ne vous crois pas. C’est impossible.

 

— Je crains qu’il ne te faille te contenter de ma parole pour le moment, nous devons aborder la raison qui m’a amené à te faire conduire ici, et je n’ai pas le temps de nettoyer les directives farfelues que tu t’es mis dans la tête avec l’Ombre des Arcanes.

 

L’impératrice dévisagea Karajan en s’humectant les doigts.

 

— Il semblerait, si mes recherches s’avèrent exactes, que tu es le seul être a avoir jamais été au contact de la Corruption...et à avoir survécu. Cela te confère… — l’Impératrice s’arrêta un instant, scrutant Karajan du regard comme si elle décelait autour de lui une quelconque aura. Cela te confère une singularité très intéressante…ce contact ayant instillé en toi une fraction de ce poison, sans qu’il menace pour autant ta vie ou tes pouvoirs. C’est proprement prodigieux.

 

Karajan ne dit rien. Il savait que les implications d’une propagation anarchique de la Corruption dépasseraient de très loin les enjeux d’une simple guerre, aussi dévastatrice fusse-t-elle. Si l’Empire avait trouvé un remède, ou un moyen de la vaincre, il n’y avait pas d’hésitation à avoir.

 

— L’épée fichée devant toi a été extirpée des ruines d’Eyën — à ces mots, la gorge de Karajan se noua, mais il se força à se concentrer sur le discours qui lui était tenu — peu avant que le dernier portail y menant ne se referme. Il s’agit vraisemblablement d’une ultime tentative des Fondateurs d’arrêter la Corruption, avant qu’ils ne se résignent à sceller l’Ancien Monde pour éviter la propagation…

 

Le Fondateur tenta d’offrir le visage le plus indéchiffrable possible à sa geôlière, mais sa curiosité fut la plus forte.

 

— Et pourquoi ne pas l’avoir utilisée plus tôt, en ce cas ? Si les Fondateurs survivants sont avec vous, pourquoi ne s’en sont-ils pas servi pour mettre fin à cette folie ?

 

Les traits parfaits de l’Impératrice se froncèrent en un masque sévère.

 

— Parce que cette arme, bien qu’efficace contre les Fragments s’étant incarnés, est également mortelle pour celui qui l’utilise. Du moins en principe.

 

Karajan hoqueta, l’Empire lui demandait de se suicider ?!

 

— Tu n’ignores pas que la Corruption annihile la magie, et est attirée par elle comme un insecte par la lumière. Cette arme n’est pas magique en elle même, auquel cas elle serait aussi utile qu’un morceau de bois contre les Fragments, mais elle se nourrit de la magie de son porteur pour piéger dans sa trame la Corruption. Malheureusement, cela signifie que, durant le combat, celui qui la manie se retrouvera directement exposé à la contamination...avec les conséquences que cela implique…

 

— Et vous pensez donc que… ?

 

— Ton essence est au contact de la Corruption depuis des siècles, ce cas de figure unique devrait te permettre d’user de cette arme.

 

Karajan ne dit rien, fixant silencieusement la lame dont la garde noire d’onyx semblait aspirer la lumière environnante.

 

— On a toujours le choix, Karajan, souffla l’Impératrice…

 

—…il suffit de faire le bon, acheva le Fondateur.

 

Il n’eut pas le temps de méditer davantage. Le mur sur son côté gauche vola en éclat dans une explosion de pierres et de poussière

Au travers de la brume grisâtre soulevée par la déflagration, le jeune homme aperçut une forme indistincte et noirâtre se détachant entre les gravats. Aussitôt, le même sentiment d’effroi qu’il avait ressenti dans la clairière, puis dans la salle de la Gemme sous le Kubnigera s’empara de lui. La proximité de la Corruption électrisait l’atmosphère comme à l’approche d’un orage.

Sans plus tergiverser, le Fondateur, laissant les réflexes de Novchenko agir, dégagea d’une main la lame de la roche, laquelle se libéra en émettant un chuintement feutré, et arma discrètement son arme à feu dorée de l’autre.

 

Quoi qu’il émerge de ce brouillard, il serait prêt.

 

 

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A l’instant même où je mis la main sur la garde de l’épée, une décharge d’énergie déferla dans mon corps tout entier.

Comme l’énergie se déversait de l’arme jusqu’à mes doigts, de mes doigts jusqu’à ma main, de ma main jusqu’à mon bras, je sentis mes chairs se saturer d’une puissance indescriptible. Mais alors même que l’ivresse du pouvoir m’envahissait, à deux doigts de me soulever de terre, je sentis un autre processus s’enclencher.

Et celui-ci était beaucoup plus inquiétant.

 

Armée d’une multitude de griffes acérées, cette force étrangère vint se ficher dans mon esprit, l’auréoler de toute sa monstrueuse présence, l’enveloppant dans une trame inextinguible.

 

Surgissant du néant, la douleur me consuma en un instant.

 

Implacable, comme un ongle venant racler l’intérieur de ma boîte crânienne je sentis la force inquisitrice des Fondateurs ayant forgé l’épée sonder mon esprit.

 

Ma jeunesse à Eyën, bercée dans la toute-puissance de l’Ordre des Fondateurs, peut-être les heures les plus heureuses de mon existence.

Ma formation dans l’enceinte de Kurïn, la Forteresse des Fondateurs, l’enseignement de l’art des Arcanes auprès des Sages Séculaires.

Ma mission, tant attendue et crainte : délégué auprès d’une civilisation naissante sur le plan-océan.

Les siècles passés sur Antaris, avec des nouvelles de moins en moins fréquentes d’un Ancien Monde vacillant.

La guerre. Les morts. L’avancée inexorable de l’Empire. Le maestro et Jenny….

Ma mort, mon échec.

L’errance.

Zovsky.

 

Avec horreur, je sentis l’âme de l’épée fouir plus profondément dans mon esprit, repasser plus avidement encore le fil de mes souvenirs, remontant au jour où, au coeur du royaume des fourmis, Novchenko et moi avions fusionné nos esprits.

 

Et maintenant, sous la pression que la force magique exerçait, cette union se fissurait.

 

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Quand Karajan reconnut la silhouette au coeur du nuage de poussière, il manqua, sous le coup de la stupeur, de laisser ses armes lui échapper des mains.

 

Cela ne se pouvait pas.

 

Il l’avait mis en garde, l’avait temporairement protégé contre la souillure des Fragments, il ne pouvait pas ne pas s’être tenu à distance de l’ombre malfaisante qui le guettait.

 

Dom ne pouvait pas être l’agent du Fragment.

 

Et pourtant, le Fondateur pouvait sentir la proximité de la Corruption, il pouvait distinguer les reflets noirâtres qui emprisonnaient le corps de Dom comme dans une carapace.

Malgré l’aspect dramatique de cette situation, hésiter était exclu s’il voulait avoir une chance de vaincre.

Il n’avait que quelques secondes avant que le Fragment ne se rende compte de sa présence. Il devait les exploiter.

Sa prise se raffermit sur la crosse de son arme, dont le canon vient se braquer sur la tête de son ami.

 

Viser et tirer. Une seconde, une déflagration et tout serait terminé.

Sur la détente, l’index tremble.

 

Le regard de Karajan rencontre celui de Dom, son ami, celui avec qui il a frôlé et vaincu la mort maintes fois ces derniers mois.

 

Imperceptiblement, la pression se relâche sur la gâchette.

 

Mais le Fondateur ne peut empêcher les visages de tous ceux qui ont atrocement péri, souillés par Corruption, de défiler devant ses yeux, dur rappel de ce que coûterait et a déjà coûté au monde sa propre faiblesse.

 

La mort dans l’âme, il presse la détente.

 

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Le temps se fige. Le doigt immobilisé à mi-chemin dans sa course mortelle, Karajan contemple, stupéfait, l’étrange spectacle qui se dresse autour de lui.

La vie et la mort ont interrompu leur cours dans la salle du trône. Derrière lui, les gardes, poupées de cires dégoulinantes de sueur dans leur armure d’acier, sont stoppés dans leur élan alors qu’ils se précipitaient vers l’impératrice. Devant lui, le nuage a suspendu son expansion, formant une bulle de matière grise opaque et menaçante.

Dom lui même, ne se situant plus qu’à quelques pas de Karajan, est pétrifié, sa main gantée saisissant déjà le pommeau de son épée. Enveloppé dans une armure sombre, on ne pouvait lire dans son regard que la détermination… et une soif de sang inextinguible.

 

C’est alors que la voix s’adressa au Fondateur.

 

« — Ô Sözdatel, capitaine des armées de l’Ancien Monde, tonna la créature, sa clameur enflant au même rythme que les ténèbres frémissantes qui, surgies du néant, tourbillonnaient autour du Fondateur, toi et ta race furent les meurtriers et les geôliers de nombre de mes frères, toi et ta race ont utilisé notre essence comme une arme. Pour vos crimes, aucune expiation ne serait assez pieuse…

 

Avec une lenteur délibérée, Karajan rengaina le petit pistolet. Calmement, il brandit l’arme magique, et se mit en garde, guettant au coeur de la noirceur environnante la présence des yeux rouges du Fragment.

Il n’aurait aucune pitié.

 

— Oui, les crimes que ton peuple a perpétré méritent châtiment, poursuivit le monstre de son rugissement immatériel, son cri si incroyablement grave qu’il frôlait le grondement subsonique. Mais aujourd’hui, malgré toute ma rancoeur, je ne suis pas le véritable ennemi…

 

Impassible, Karajan serra encore plus fermement la garde de son arme. Le vortex ténébreux se dissipait peu à peu, laissant réapparaitre la scène immobile et qui paraissait désormais si rassurante…du moins en apparence.

Son regard se porta sur Dom, toujours nimbé d’une aura sombre qui luisait faiblement, telle une armure fantomatique. Une lueur étrange brilla dans les yeux du Fondateur quand il réalisa la seule chose qui lui restait à faire.

 

Se mouvant comme dans un rêve dans ce décor figé et embrumé, il marcha vers la silhouette solitaire de son ami, s’approchant jusqu’à ce qu’il puisse distinguer les innombrables petites cicatrices qui constellaient son front. Vestige d’un quelconque ancien affrontement ? Karajan n’en savait rien, et ne le saurait probablement jamais.

 

La lumière vespérale ne fit nullement briller l’épée d’onyx. Aucune clarté ne l’aurait pu.

 

— Arrête ton bras, Fondateur, reprit la voix, tout à coup d’un calme glacial. Aie la grandeur que n’ont pas eu tes maîtres, et écoute un des derniers survivants de l’espèce que vous vous êtes odieusement appropriés. L’ambassadeur Fulmen est mon agent, mais je ne suis pas un Fragment.

 

Pour la première fois, le masque d’indifférence du jeune homme se fissura.

 

— Ah, je vois que nul n’a jamais pris la peine de t’informer de ce « détail » ricana l’entité, sarcastique. Tu ne t’es jamais demandé comment les Fragments avaient été créés ? Bien sûr que non, des idiots savants, des marionnettes du Conseil Séculaire, voilà ce qu’étaient les Fondateurs !

 

 

La rage, ce sentiment si familier que Karajan tenait à distance depuis des siècles, menaçait de nouveau de l’engloutir. Quel était ce démon ressurgit du passé, ressuscité pour mieux le tourmenter ?!

 

— Mais peu importe ton ignorance et les exactions de jadis, reprit la voix, de plus en plus éthérée. Peut-être un jour nous retrouverons nous, et peut-être déciderais-je alors de combler l’abîme de ton ignorance, mais bientôt, le temps reprendra son cours, et l’ennemi se montrera. Sois prêt, Sozdätel, mon agent et toi devez coopérer, car seuls, le Fragment vous broiera. »

 

Avant même que le Fondateur puisse répliquer, la brume s’évapora, tandis que, le transperçant de ses eaux glacées, le flot du temps se libérait.

 

Il fallait agir vite.

 

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ZOVSKY

 

« — Ce n’est pas à moi que tu en veux, mon ami.

 

Sans rudesse, mais avec fermeté, Novchenko, épée au fourreau, arrêta le mouvement de Dom qui s’apprêtait à tirer son arme au clair. Désorienté, l’ancien conseiller mit quelques secondes à réagir, ne s’attendant vraisemblablement pas à voir apparaître devant lui son camarade depuis si longtemps disparu.

 

— Zovsky ? interrogea-t-il, Mais, qu’est-ce que ?

 

— On s’expliquera plus tard, dis moi seulement qui…

 

 

Ils sentirent l’approche du Fragment bien avant de le voir. S’infiltrant par la brèche que Dom avait percé, une rafale de vent glacé vint balayer la pièce, sifflant et hurlant entre les arches de la galerie impériale.

Inquiet, Novchenko jeta un bref regard à l’Impératrice. Immobile, sereine, les évènements ne semblaient susciter en elle qu’un intérêt modéré. L’espace d’un instant, il crut discerner dans ses yeux une pointe d’amusement.

 

Puis le sol trembla .

 

Tous les sens aux aguets, les deux compagnons se pétrifièrent.

 

Brusquement, le palais tout entier fut ébranlé sur ses bases. Lustres et morceaux de roches se détachèrent du plafond, comme si un météore venait de frapper les hauteurs de l’édifice. Sous l’effet des vibrations, plusieurs vitraux se fissurèrent et explosèrent en une dangereuse averse de poudre de verre. Un horrible craquement se fit alors entendre dans les étages supérieurs, pareil à la fracture d’un os titanesque.

 

Brandissant courageusement leurs épées, ridicules face à la démesure du cataclysme s’abattant sur le palais, les combattants tentaient de déterminer l’origine de ce phénomène. Les gardes et l’impératrice s’étaient volatilisés. Ils étaient seuls, piégés dans un bâtiment en passe de s’effondrer sur eux d’un instant à l’autre.

 

Une nouvelle onde de choc vint secouer la galerie, plus puissante, plus proche. L’édifice lui-même sembla frémir de terreur. Dans un vacarme épouvantable, plusieurs arches se brisèrent, leurs débris déchiquetés chutant violemment sur le sol.

 

D’un coup d’oeil circulaire, Novchenko examina la pièce. Il sentait inexorablement la crevasse s’élargir dans les profondeurs de son esprit : rien ne disait qu’il aurait toujours la force de se transporter ailleurs si la situation devenait trop critique, et évacuer le bâtiment de façon conventionnelle devenait une issue de plus en plus hasardeuse de seconde en seconde. L’ouragan sévissant dans les hauteurs du palais devint une clameur infernale. Une secousse plus violente que les autres projeta Dom au sol, tandis que Novchenko, projeté contre une colonne brisée, n’évita que par miracle de s’empaler sur sa propre épée.

 

Tout à coup, ce qu’il restait du plafond explosa dans une gerbe de gravats et d’éclats de bois. Indistincte, une masse noire s’ingéniait à agrandir l’ouverture qu’elle venait de créer, faisant s’abattre une pluie de débris sur les deux hommes. La créature parut soudain s’apercevoir de la présence des humains en contrebas. Prise de frénésie, elle acheva de déchiqueter la voûte admirablement décorée par les maîtres peintres de l’Empire, et se précipita sur le sol.

 

L’impact, terrible, ouvrit un cratère dans le marbre, rejetant les escrimeurs impuissants plusieurs mètres en arrière.

Arrachée des mains du Fondateur, l’arme enchantée vola au travers de la pièce, décapitant une statue au passage, et retomba non loin d’un mur, hors de portée.

 

Se relevant au prix d’un terrible effort, Novchenko vit que Dom faisait déjà face au monstre, lui admonestant un discours qu’il ne pouvait comprendre de là où il se trouvait. Tant bien que mal, il repéra son épée, et s’avança vers elle le plus rapidement possible. Hors d’haleine, le jeune homme remarqua à peine que son souffle se changeait en buée à chacune de ses expirations. A chaque pas, l’impression d’avancer au sein d’un étang glacé se renforçait, l’air même qu’il inspirait semblait tranchant, comme composé de milliers de lames de rasoirs affutées. Chaque mouvement le faisait désormais atrocement souffrir, tandis que sa vision, de plus en plus floue, se réduisait désormais à un long tunnel obscur au bout duquel l’épée l’attendait, sa garde finement ouvragée recouverte d’une mince pellicule de givre.

Si lointaine et si proche.

Indifférente.

 

La peau en feu, brûlée par l’air glacé et instillé du poison de la créature, Novchenko tendit le bras, et agrippa le pommeau de son arme. Aussitôt, une apaisante vague de chaleur traversa son corps, et la morsure de la Corruption s’atténua, repoussée par la puissance du talisman que brandissait de nouveau le Fondateur.

 

Dans son dos, un son terrifiant s’éleva. Inhumain, il rappelait la plainte des marécages ayant harcelé leur expédition durant leur épopée vers Bel-O-Kube. Mais dans son horreur dévastatrice, vrillant tous les nerfs du jeune homme, celui-ci paraissait plus un hurlement sortant de la gorge de la haine elle-même. Novchenko se retourna juste à temps pour apercevoir Dom bondir par-dessus la balustrade d’un petit balcon miraculeusement demeuré accessible. La bête, ignoble masse grouillante de tentacules, voyant qu’une de ses proies lui avait échappé, se retourna vers le Fondateur.

 

Le jeune homme leva son épée, arme redoutable et pourtant dérisoire confrontée à la taille démesurée du Fragment. Une substance noire suintait, purulait des membres informes de la créature, parsemant le sol de petites flaques corrosives rongeant et consumant la pierre. Si Karajan ne reconnaissait pas en cette atrocité l’arme créée par les Fondateurs, il comprit que Nigrum était devenu considérablement plus puissant depuis leur rencontre dans les profondeurs de Bel-O-Kube.

Gorgé de la magie de nouveaux plans d’existence, il s’agissait désormais d’un fléau comparable à la mort en personne, une force destructrice qu’aucun homme n’avait le pouvoir d’arrêter.

 

Ni lui, ni personne.

 

Persuadé que le Fragment allait se jeter sur lui, Novchenko serra les dents. Dom n’était plus là, et Umbra l’avait averti que seul, même armé de l’épée ensorcelée, il n’aurait aucune chance. Mais au lieu de s’élancer vers lui, tous tentacules dressés, la bête, comme balayée par le vent, se divisa en des milliers de petites silhouettes floues qui s’éparpillèrent dans toutes les directions. Dans un fracas qui couvrit un instant le reste de la tourmente, un titanesque bloc de pierre s’écrasa là où Nigrum s’était tenu une fraction de seconde auparavant, bloquant du même coup la sortie de fortune empruntée par Dom.

 

Novchenko resta coi, persuadé que le Fragment allait se rematérialiser d’un instant à l’autre, juste derrière lui peut-être, et lui régler son compte.

Imperceptiblement, l’atmosphère se réchauffa.

 

Rien de plus.

 

Le Fondateur s’ébroua, comme au sortir d’un mauvais rêve. Il était seul, mais pas sorti d’affaire pour autant. Partout autour de lui, l’édifice croulait, s’effondrait sur lui-même, sans qu’il ait aucune chance d’échapper à cet enfer.

Une à une, les colonnes de marbre bordant la galerie s’abattaient sur le sol, rythmant dans leur chute, sinistres tambours de guerre, la destruction du palais.

 

Le temps pressait.

 

Alors qu’il examinait encore la salle du regard, le déluge s’intensifia tout autour de Novchenko. Les débris sans cesses plus nombreux heurtaient le sol dans un vacarme de fin du monde, effroyable roulement de tonnerre ininterrompu, et soulevaient une telle quantité de poussière que le jeune homme ne pouvait plus rien distinguer de la grande galerie.

 

Incapable de faire un pas, prisonnier d’un oeil du cyclone improbable, le Fondateur réalisa qu’il était bel et bien piégé, condamné à attendre qu’un morceau de roche anonyme tombe du ciel pour mettre fin à son existence. Sarcastique, il ne put s’empêcher de se dire que parcourir un si long chemin, avoir survécu si longtemps, pour périr de cette façon, était presque ridicule. Ou même carrément stupide.

 

Un choc plus proche que les autres déstabilisa le Fondateur, l’obligeant à poser un genou à terre. Fermant les yeux, il se concentra une dernière fois, tentant de faire appel aux facultés hors du commun lui ayant été transmises par Karajan.

 

Nous partons. »

 

La voix de Karajan avait résonné - pour la première fois depuis longtemps - claire et distincte dans l’esprit du jeune homme, et avant même qu’il ne se soit remis de sa surprise, une pression considérable s’exerçait sur chaque partie de son corps. Pris dans cette étreinte d’acier, Novchenko ne parvenait pas à ouvrir les yeux, le simple fait de respirer relevait tout à coup du domaine de l’impossible; l’implacable étau le comprimait de toutes parts, niant impitoyablement à son corps le droit d’occuper de l’espace. Quand soudain…

 

Novchenko chuta brusquement sur le sol. Les poumons en feu, il roula sur le dos, et aspira une grande bouffée d’air frais.

Loin au-dessus de lui, les étoiles clignotaient dans le ciel.

 

Il avait réussi.

 

Se redressant -une fois de plus- péniblement, le jeune homme réalisa qu’il s’était transporté sur une des collines s’élevant non loin du port et du palais, au-delà des murailles de la ville. Du moins, Karajan l’y avait transporté. Testant précautionneusement son équilibre, Novchenko se risqua à faire un pas en avant, se servant de l’épée comme d’une canne de fortune.

 

Etonnamment, il se sentait bien. Même un peu trop bien au regard des chocs qu’il venait d’encaisser. Il était inconcevable - sachant que l’épée altérait peu à peu le lien qui unissait sa conscience à celle de Karajan - qu’il ait récupéré si vite, qu’il se sente ainsi empli d’une énergie capable de le faire bondir jusqu’aux étoiles.

A moins que…

 

— Il va falloir me faire confiance, mon jeune ami. Ce combat est le mien. »

 

Quelques secondes s’écoulent. Une bref moment où, telle la statue d’un héros inconnu, le corps du jeune reste immobile, les yeux dans le vague, absorbé par son concile intérieur.

 

Cette lutte ne peut être sans que j’y prenne part. Nous ne sommes qu’un désormais. Vous vous leurrez si vous imaginez que le choc que nous a causé l’épée nous séparera… »

 

— Tu ne sais rien de cette magie…

 

— Pas moins que vous ! Et pour cause !

 

Un cri, horrible dans son inhumanité, vint interrompre les pensées du Fondateur. Nigrum n’était pas loin, et Dom seul pour l’affronter.

 

D’un mouvement ample, parfait dans sa fluidité, Novchenko s’élança dans les bois, vers la source du rugissement. Dans la nuit tombante, ses yeux mauves brillaient d’un éclat renouvelé tandis que, loin derrière lui, une épaisse colonne de fumée noire montait du Palais des Gouverneurs.

 

 

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Le souffle court, Novchenko s’arrêta. La forêt n’allait pas plus loin, les hauts arbres laissant brusquement place à quelques buissons épars, comme si la sylve se gardait de plus approcher les falaises abruptes, distantes de seulement quelques dizaines de mètres.

 

Dans l'obscurité grandissante, le fracas des vagues venant s'écraser au pied des rochers acérés résonnait plus fort encore.

 

Si fort qu'il couvrait son propre souffle.

Si fort qu'il n'entendit pas Nigrum se matérialiser dans son dos.

 

Deux tentacules fouettèrent l'air, fusant vers la nuque de son ennemi. Plus rapide que n'importe quel humain, le Fragment n'était qu'une arme mortelle, vouée toute entière à un seul but. Tuer.

 

Mais Novchenko était un peu plus qu' humain.

 

Sectionnés en plein vol, les deux appendices chutèrent lourdement au sol. Inutiles, ils se tortillèrent compulsivement encore quelques secondes, puis s'évaporèrent dans l'obscurité. Sa lame aux runes rougeoyantes dégoulinant de fluide noir, Novchenko se tenait en garde , brandissant de ses deux mains l'épée ensorcelée.

 

— Vous êtes vaincu, Nigrum, rugit-il ! Je suis Karajan, légataire de l'Ordre des Fondateurs, gardien du Fragment d'Antaris ! Tremblez, car le Fléau ne vous sera d'aucune utilité contre moi. Cette nuit, je mets fin à votre misérable existence !

 

Se gonflant littéralement de rage, la bête se prépara à hurler. Dans son esprit torturé, elle préparait de longue date ce cri insidieux et fatal pour le pitoyable mortel qui le subirait de plein fouet. Le Fragment se préparait à mettre au jour son esssence corrompue. La mort faite son.

Le traversant de part, la lame de Dom lui coupa la parole.

Avec une vivacité inhumaine, le conseiller se jeta en arrière, hors de portée des tentacules rageurs.

— Tu es en retard ! balança le conseiller à la cantonade, un sourire carnassier suspendu à ses lèvres.

— Navré, rétorqua Karajan, la prochaine fois que tu m’abandonnes dans un palais en train de s’effondrer avec…ce genre de chose – il désigna le Fragment qu’il venait de nouveau de soulager de plusieurs membres, le malheur voulant que, telles les têtes d’une hydre, ceux-ci repoussent chaque fois plus nombreux – je jure de ne pas prendre le thé sur le chemin du retour.

Malicieux, les deux comparses échangèrent un regard. Puis le combat commença.

Souples comme des chats, rapides comme le vent, les deux escrimeurs se jouèrent habilement des attaques féroces du monstre. Bien que multipliant les coups, le Fragment ne parvenait jamais à se saisir de l’un de ses adversaires, et chacune de ses charges venait s’échouer dans le sol, lequel prit bientôt des allures de champ labouré.

Novchenko pouvait sentir la colère qui menaçait de submerger Dom. Il ne savait pas d’où provenait la rancune que celui-ci semblait éprouver personnellement à l’encontre de Nigrum, mais plus le combat durait, plus il craignait que celle-ci mène le conseiller à commettre une erreur fatale face à leur dangereux adversaire.

Esquivant une énième attaque, Dom poussa un grognement rageur et bondit en avant. Rester cantonné en défense l’exaspérait, et l’ouverture qu’il crut déceler dans la garde de la bête le conforta dans son assurance plus que de raison. Vif comme l’éclair, il se glissa se jusqu’à la masse grouillante du Fragment, et lui asséna un puissant coup de taille, le coupant pratiquement en deux.

Nigrum poussa un cri terrible. De son immonde blessure jaillissait à gros bouillon un fluide noir et corrosif, et une puanteur atroce se répandit aussitôt dans l’atmosphère. Devant son ennemi mortellement blessé, un instant Dom relâcha sa garde.

Ce fut suffisant.

Reprenant son apparence de terrible guerrier noir, le monstre, exempt de toute blessure, enserra Dom dans la prise d’acier de ses quatre tentacules dorsaux. Immobilisé, incapable même de lâcher son épée, l’aventurier ne pouvait espérer échapper aux griffes acérées qui volaient droit vers son cœur. Fermant les yeux, acceptant sa fin, ses pensées s’attardèrent étrangement sur Aïda, sa femme qu’il n’avait plus vu depuis des années. Il allait perdre tout espoir de jamais la revoir.

Une terrible explosion retentit, et Dom se sentit tomber…pour atterrir durement sur le sol.

 

En ouvrant les yeux, il vit Novchenko s’avancer vers lui, le canon de sa petite arme dorée encore fumant. Le Fragment avait disparu.

— Je crois que, tout diable qu’il soit, Nigrum n’apprécie pas vraiment ce petit jouet, commenta-t-il en lui tendant une main secourable.

Sans laisser à Dom le temps de répondre, la bête se rematérialisa au-dessus d’eux, toutes griffes dehors. Le Fondateur n’eut que le temps d’ériger un mince champ de protection, enluminant son corps d’un halo violet, et de se jeter sur le côté. Il remarqua à peine l’étrange énergie émanant soudain de son ami, dont les contours se troublèrent un instant, avant de se volatiliser, entrainant Nigrum avec lui. Faisant volte-face, Novchenko chercha fébrilement Dom du regard. Il l’aperçut, tout en sang et un genou à terre, quelques dizaines de mètres plus loin, et n’eut que le temps de le rejoindre avant que le Fragement soit de nouveau sur eux, plus hardi que jamais, comme excité par la vue des blessures des humains.

 

Hurlant de plus belle, Nigrum lance sa charge finale.

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Dom et Novchenko échangent un regard.

Sans bouger, ils attendent le Fragment.

Confiants.

 

Alors qu’ils se tiennent, prêts à s’élancer, Novchenko sent, entre ses mains tremblantes de fatigue, la faim dévorante de l’épée ensorcelée. L’arme, gorgée des forces du Fondateur, mais toujours plus avide, trépignait de bientôt frapper sa cible, de bientôt boire l’énergie de Nigrum à sa source même.

Un instant, le jeune homme se demanda s’il ne nourrissait pas un monstre pire encore que le Fragment.

 

« Zovsky… »

 

La pensée émise est si faible qu’elle parvient à peine à Novchenko.

 

« Mon jeune ami… que crois-tu tenter exactement ? Tu sais qu’il n’y a qu’une chose à faire pour vaincre cette abomination, et que cela ne se résume pas simplement à unir nos forces à celles de Dom Fulmen. »

 

Tout en tentant de maintenir son attention sur sa course, Novchenko se résigna à répondre.

 

- Nous utilisons déjà l’épée autant que nous pouvons l’oser, impossible de contrôler ce qui se passerait si nous forcions encore….

 

- Tu le sais aussi bien que moi, et c’est pour ça que je dois terminner cette guerre seul.

Avant même que Novchenko ait pu réaliser ce que le Fondateur venait de dire, tout bascula. Le choc, l’Hydre, les ténèbres, en un instant, il se retrouva prisonnier de son propre corps, tandis que Karajan éprouvait sa liberté recouverte.

 

- Désolé...murmura celui-ci, et l’écho de ce dernier mot résonna longtemps dans les ténèbres glacées qui cernaient l’esprit de Novchenko.

 

 

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KARAJAN

 

Certains de mes frères trouvaient très séduisante l’idée de mourir en héros. Vivre et périr pour l’Ordre, dans l’honneur, et appliquer jusqu’au bout les dogmes que nous avions juré de respecter lors de notre formation.

 

Sornettes que tout cela.

 

Franchement, selon moi, tout cela n’a jamais mieux valu que les discours creux que j’assénais aux jeunes recrues avant de les envoyer se faire hacher menu sur le front Est de la guerre avec l’Empire. Qu’on soit jeune, vieux, brave, lâche, fort ou faible, la mort nous frappe tous, indistinctement, et nous renvoie à notre modeste condition de tas de chair et de sang. Nul honneur ou beauté à cela. Et un peu trop définitif à mon goût.

 

C’est pourquoi je ne peux, en voyant Nigrum, avec son corps de guerrier énorme et invulnérable, sa gueule béante et dégoulinante garnie de crocs, plus vivant et terrible que jamais, je ne peux m’empêcher de ressentir un vague sentiment de découragement. On se tient, Dom et moi, coincés au bord de cet à-pic rocheux faisant face à l’océan, et pour ne pas se mentir, nous faisons peine à voir. Trop de blessures, trop d’énergie dépensée, tout ça pour à peine titiller ce maudit Fragment. Je regrette déjà ce que je vais faire, mais je me console en me disant qu’au moins, je ne le regretterai pas longtemps.

 

Dans ma main, la vibration de la lame est telle que la garder en main en devient un véritable effort. “-Le chant du cygne, pensais-je, ironique.” Puis, calmement, je ravale mon humour et marmonne les formules qui, une à une, lèvent les verrous et les sécurités mis en place sur l’épée par mes frères des siècles auparavant. Peu à peu, l’attraction exercée sur mon esprit devient plus forte, si forte que Novchenko n’aurait jamais su y résister si je ne l’avais pas caché, mis à l’abri là où la magie des Fondateurs ne le chercherait pas.

 

Soudain, Nigrum est sur nous Je lève l’épée pour parer un coup de griffe. Une seconde trop tard. Comme prévu.

 

Une douleur infinie. Je sens le pieux passer au travers de mon corps en se tortillant comme s’il était vivant. Mais j’ai réussi, je suis pratiquement collé au tronc du Fragment, dont je perçois à peine l’odeur putride tant la souffrance oblitère le monde qui m’entoure. Un liquide au goût métallique emplit ma bouche, si bien que c’est d’une voix pâteuse que j’intime à Dom “ - Maintenant…”

 

Sans savoir si celui-ci m’a entendu, je prononce les derniers mots d’enfermement, me livrant entièrement à l’épée, dont la lame vire soudain au blanc. Une dernière fois, je brandis mon arme démoniaque, et, lâchant un hurlement tant de douleur que de haine, la plante dans le corps de Nigrum, qui recule de plusieurs pas sous le choc.

 

Pendant un instant, rien ne se passe. Ma vision est trop floue, mon esprit trop embrumé pour que je saisisse ce qu’il se passe. Je me sens vide, plus rien ne retient le sang qui s’écoule de mon flanc. Du coin de l’oeil, je crois voir Dom se précipiter vers moi, sa propre arme tâchée de fluide noir. Aurait-il… ?

 

Tout à coup, je sens la griffe de Nigrum se retirer. Je ne vois plus, mais je sais ce que cela signifie.

Heureux, je profite de mes derniers instants pour repenser à Jenny.

Libre.

 

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ZOVSKY

 

Quand Novchenko reprit conscience, plusieurs secondes lui furent nécessaires pour réaliser où il se trouvait. Allongé sur un grand lit, dans une pièce aux murs dénudés et blancs, les grandes tentures que l’on avait disposé devant les fenêtres ne laissaient filtrer que de maigres rayons de soleil, l’empêchant de discerner avec force détails son environnement. Désireux de se lever, la douleur fulgurante qu’irradia son flanc dès qu’il esquissa un geste l’empêcha de mener un examen plus approfondi de l’endroit.

Du moins pour le moment.

 

Passant la main sous la simple chemise de lin dont on l’avait paré pour chercher le bandage, Zovsky prit une grande inspiration. Des gestes simples, on se dresse tout en souplesse, comme l’aurait fait K…

 

Le jeune homme s’arrêta net. Il était seul. Cette réalité le frappa comme un coup de tonnerre. Pas dans la pièce, ça, Novchenko s’en était aperçu dès son réveil, mais dans son esprit. Pour la première fois depuis près de deux ans, la présence de Karajan en avait totalement disparu. Cet événement, qu’il avait maintes fois appelé de ses prières, aurait dû le combler de joie, mais quelque chose, il n’aurait su dire quoi, le rendait incommensurablement triste. Le Fondateur, depuis leur mésaventure de Bel-O-Kube, était devenu plus qu’un simple parasite. Ils avaient, pendant un temps, pendant la Traque, été pratiquement une seule et même personne. Karajan mort, c’était une partie de son propre être qui disparaissait avec lui.

 

C’est alors qu’il vit l’épée.

Négligemment posée sur un guéridon, près de la porte menant, Zovsky en doutait de moins en moins, vers le dédale de couloirs du palais des Gouverneurs, l’arme ensorcelée semblait briller légèrement dans la semi-obscurité de la pièce. Tandis qu’il fixait sa lame, Zovsky se sentit tout à coup mal à l’aise. Les ombres parurent soudain plus noires, l’air plus frais, et la brise qui naguère chantait à l’extérieur rappelait désormais l’horrible plainte des marécages. Impossible de détacher son regard de l’épée maléfique, qui semblait se repaître de son attention tout comme elle s’était repue de…

 

“ - Ben, m’sire Novchenko, ravi d’voir qu’vous êtes ‘fin r’veillé, z’avez dormi t’t un jour ! ”

 

Interloqué, Zovsky dévisagea son visiteur. Un bref instant, il voulut reposer les yeux sur l’épée, mais le nouveau venu s’interposa - volontairement ou non, mystère - entre le convalescent et le guéridon. Grand, des cheveux bruns cascadant sur ses épaules, l’homme portait l’armure de la garde impériale, ainsi qu’une cape cramoisie frappé du blason d’or des gouverneurs. Dans son dos dépassait la poignée gainée de cuir d’une épée et son visage, bien qu’affichant pour l’instant un grand sourire, était marqué d’une multitude de cicatrices dont la diversité n’égalait que le nombre.

 

“ Z’avez s”mé une sacré pagaille, vous et votre ami kubnig’rien, ricana encore le soldat. J’crois ben avoir j’mais vu les Empr’eurs si verts qu’après qu’vous ‘yez bous’llé leur château.

 

Devant l’absence de réaction de Zovsky, le garde s’esclaffa une nouvelle fois.

 

“ Tirez pas une tête p’reille, m’sire ! Les magos d’la cap’tale eurent tôt fait d’réparer l’tout ! Faut v’s habiller main’tnant, la Dame vous convoque, on va cher’cher vot’ compagnon.

 

Et sans plus de cérémonie, l’individu s’effaça, attendant probablement derrière la porte que son hôte finisse de se préparer. Loin de vouloir contrarier un des reîtres des Empereurs, c’est avec une certaine précipitation que Zovsky tâcha d’enfiler les vêtements qu’on avait préparés à son attention, soigneusement pliés et disposés aux côtés de l’épée d’onyx. Il hésita un instant avant de se saisir de l’arme, puis, avec un claquement de langue agacé, empoigna la garde ouvragée et enfila le baudrier.

 

Le trajet jusqu’à la chambre où Dom reposait fut rapide. Suivant sans un mot son guide le long de grands couloirs étrangement déserts, Zovsky eut tout le loisir de constater qu’en effet, du carnage que Nigrum avait opéré dans l’enceinte du palais, il ne subsistait pas la moindre trace.

 

Ils trouvèrent Dom aussi frais et dispo qu’il aurait pu l’être après la bataille qu’ils venaient de mener. Le conseiller ne parut d’ailleurs pas autrement surpris d’être convoqué par l’impératrice - “ Sûr que ça, ça faisait partie de son plan” songea Zovsky - et se contenta de s’enquérir de l’état des blessures de son ami. Tout en se dirigeant vers la salle du trône, Novchenko lui expliqua, non sans réticence, ce qu’il était réellement advenu lors du combat contre Nigrum. Karajan le meurtrier, Karajan le Fondateur renégat, s’était offert en sacrifice à l’épée pour abattre le Fragment et protégé du même coup la conscience de Zovsky de la destruction.

 

Le jeune homme avait conscience que son discours n’était pas très clair, mais après tout, Dom aurait tout le temps nécessaire pour le questionner sur qui il était vraiment dorénavant, bien qu’à cette question, Novchenko lui même aurait eu du mal à répondre. Les souvenirs du Fondateur persistaient dans son esprit, et étrangement, il pouvait encore percevoir en lui une partie des pouvoirs qu’il avait toujours associé au Fondateur.

 

Les deux amis s’immobilisèrent devant une grande porte de chêne à double battant.

 

“ - C’est là. ”précisa leur guide, toujours aussi jovial.

 

Avec un dernier signe de tête à l’attention de Dom, Novchenko poussa les lourds battants, qui se refermèrent derrière lui avec un long grincement plaintif.

 

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- Avancez, messire, n’ayez crainte.

 

La voix avait retenti du fond de la galerie, non loin de la brèche naguère pratiquée par le Fragment. De cet outrage comme des autres, aucune séquelle n’était visible. N’étaient-ce ses propres blessures - autant physiques que psychiques - et ses souvenirs beaucoup trop précis, Novchenko se serait demandé s’il n’avait pas rêvé l'entièreté du combat.

 

Lentement, et cette fois les mains libre sans escorte, le jeune homme traversa la salle des trônes. Malgré la magnificence du lieu, il n’accorda pas plus que la dernière fois le moindre regard aux splendides colonnades, aux bas-reliefs et fines dorures qui ornaient la salle et s’offraient à ses yeux. Si sa démarche était souple, son regard demeurait de glace, et pas une seconde il ne lâcha la silhouette qui se dressait au loin. L’ombre de celle qui avait lancé la Traque contre Karajan, celle qui lui avait offert l’épée, celle qui dirigeait l’Empire de Stendel.

Elle.

 

Arrivé près de l’estrade où, pas plus tard que hier, Elle avait lui avait confié l’épée, Novchenko s’inclina.

 

- Ma mission est accomplie, votre Altesse, déclara-t-il, le Fragment est vaincu.

 

- Relevez-vous, messire, ordonna l’impératrice.

 

Novchenko s’exécuta. S’il n’était plus prisonnier, au moins en apparence, il n’avait pas plus le choix que précédemment.

 

- Je sais que le Fondateur n’est plus en vous, mon jeune ami, dit la femme drapée de rouge, montrez-moi l’épée.

 

A contre-coeur, Novchenko lui tendit l’arme. Il s’était aperçu plus tôt en l’équipant que de nouvelles inscriptions étaient apparues sur le plat de la lame. Il les avait montrées à Dom ensuite mais...non, il ne voulait plus y songer. Que l’End emporte cette épée et les Empereurs avec elle !

 

Pendant plusieurs secondes, l’impératrice ne dit rien, dévisageant seulement Novchenko, qui semblait plus jeune et dépenaillé que jamais dans son manteau bleu en lambeaux. Pas l’air d’un guerrier, encore moins d’un magicien ou d’un chevalier. Cependant…

 

- Messire Novchenko, déclara-t-elle enfin, en tant que dépositaire de l’âme du Fondateur Karajan, vous êtes également le dépositaire de tous ses crimes… mais aussi de tous ses exploits.. Aussi, le Conseil des Gouverneurs a pris une décision...

 

La voix de l’impératrice resta un instant en suspens, comme pour ménager l’effet que produirait sa déclaration. Impassible, Zovsky ne broncha pas. Un petit sourire aux lèvres, il attendait.

Confiant.

[/justify]

 

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Petit PS candidatures :

 

 

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[justify]:air::air: Yop à tous,

 

:air::air: Fidèle au poste et suivant mon activité préférée consistant à plussoyer les gens le premier dans la minute suivant le post de leur candidature (parce que oui, sinon je mets 765 ans et je procrastine, toussa...), je suis ici pour plussoyer mon camarade Zovsky que voici que voilà. Parce que oui, tant qu'à faire, puisqu'on en est à poster notre candidature au même moment, et bah je prépare mon plussoiement en avance dans la foulée, na !

 

:air::air: Zovsky... ce brave gars est arrivé comme une fleur inespérée sur le serveur avant même que l'on ai pu dire ouf. Dès ses premiers pas sur le serveur, il m'a surpris tant par sa sympathie que par sa bonne humeur. Il nous est tombé dans les bras, au Kubnigera, voilà un bon moment, et je me suis très vite attaché à lui.

:air::air: Zovsky est avant tout mon ami. Plus qu'un simple camarade de jeu que je côtoie sur le serveur, j'ai trouvé en lui une sorte de copie pas tout à fait conforme de moi-même. C'est un jeune homme gentil, agréable, parfois râleur, parfois ronchon ou un peu fourbe, mais qui toujours porte la joie de vivre et la bonne humeur. Il a donc tout mon soutien. C'est un joueur que j'admire. Il sait ce qu'il veut et ce qu'il fait.

 

:air::air: Son implication sur le serveur ne fait plus aucun doute. Son commerce a su se faire une rapide place au sein des autres marchands, Antaris est l'un des centres névralgiques de Nabes, et il est à présent un joueur reconnu parmi tous. Je pense qu'il mérite ce grade de chevalier. Il est à l'écoute des autres comme le prouve son commerce et son implication dans l'ANA. Il a des facultés de leader comme le prouve son projet. Il est entreprenant comme le prouve la Fédération qu'il espère mettre en place sur Nabes. C'est pour moi un joueur qui a un cœur gros comme ça et qui sait se mettre en quatre pour les autres. Il ne fait aucun doute pour moi qu'il a les qualités et le bagage nécessaire pour son adoubement.

 

:air::air: Sa candidature n'a rien à envier au minimum syndical requis pour la candidature type. Le tout est clair, bien présenté, et on ne peut rien en dire. Et ce RP... ce RP ! Comme lui et moi avions prévu de poster nos candidatures simultanément et d'écrire un bout de RP en commun, j'ai eu la chance de lire son chapitre à mesure de sa rédaction. Et c'est encore une veritable œuvre qu'il nous offre ! Je ne cesserais jamais de louer la qualité de ses écrits, et les éloges que j'en fais sur le topic rassemblant son odyssée sont valables encore aujourd'hui.

 

:air::air: Selon moi Zovsky rassemble tous les éléments pour permettre son adoubement. Il présente les qualités du preux chevalier ajoutées à celles du dirigeant, il est honnête, intègre. Sa candidature surpasse de beaucoup toutes celles que j'ai pu lire, et je sais plus que quiconque - pour avoir écrit la mienne simultanément et en avoir beaucoup parlé avec lui - qu'il s'est donné un mal fou pour préparer sa candidature. Il s' est donné les moyens de reussir, et je pense qu'il en a les capacités et qu'il le mérite.

 

:air::air: Bien évidemment, Zovsky a mon soutien inconditionnel, et je le plussoie fortement. Il ne m'a jamais déçu depuis tout ce temps, et je pense sincèrement qu'il mérite ce grade.

 

:air::air: Je laisse donc ma plume et ma place pour les autres qui le plussoierons.

:air::air: Mon ami, bonne chance.

 

:air::air: Amicalement, littérairement, et plussaniquement,

:air::air: Dom.[/justify]

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Minefield du soir, bonsoir.

 

+1 car il m'a offert Awesomenauts...

 

 

...et pas que.

 

C'est en cette belle soirée [barrer]d'été[/barrer] d'hiver que je viens poser un plussoiement absolument pas nécessaire pour soutenir mon ami Zovsky à sa quête à la chevaliérisation. En effet, ce jeune homme n'a pas du tout besoin de soutient pour pas mal de raisons que vous connaissez tous, mais que je vais quand même énoncer, nah.

 

Cela ne fait que très peu de temps que je connais notre Zovsky, mais le fait est que je n'ai mis que peu de temps à l'apprécier ; c'est un joueur avenant et très sympathique au premier abord, toujours prêt à rendre service et à aider les nouveaux (comme les moins nouveaux d'ailleurs !).

En apprenant à le connaître davantage (grâce à DomFulmen et MonsieurDicsi, [barrer]qu'ils sont beaux[/barrer]), j'y ai vu un jeune homme plein de ressources, honnête, bourré d'humour et de gentillesse, un ami précieux et un joueur [barrer]fort minable[/barrer] formidable. Je passe des moments géniaux avec lui et tout un tas de personnes sur Mumble, et ça, c'est priceless.

Au delà de sa bonne humeur, c'est une personne extrêmement réfléchie, posée et mature, des qualités non négligeables. (Et puis c'est un excellent musicien, wiii.)

 

Il va sans dire que des personnes comme Zovsky (et DomFulmen, aussi) sont trop rares pour qu'on puisse les empêcher de s'investir encore plus sur le serveur ; c'est pour quoi je pose un ENORME PLUSSAIN ZOVSKYCHOU sur cette candidature, en soutenant de tout mon cœur Zovsky dans sa quête à l'ascension colorée.

 

Et c'est avec un tas de bisous et de chips que je vous souhaite à tous une excellente soirée, et un bon jeu aux autres o/ Bonne chance à toi, Zovskychou :D

 

Minefieldement vôtre,

 

-Marieb.

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Bonjour,

 

je connais zovsky depuis déjà pas mal d'années, je l'ai accueilli à ses début sur minefield et il a depuis fait un bon bout de chemin. Il a intégré le kubnigéra ou il s'est pleinement épanoui. Il a ensuite fondé Antaris dont la gestation fut difficile mais couronnée de succès. Le travail fournis la bas est très important.

 

Cependant la majeure partie de son travail sur Minefield ne se passe pas ingame mais bel et bien sur le forum. Les RPs de zovsky le minefieldien à la double personnalité ont fait leur petit bonhomme de chemin et je doit admettre que l'histoire est assez prenante et le suspens y est intense.

 

Je pense que ce grade permettrait à zovsky de s'affirmer encore plus auprès de l'ANA ou il effectue déjà beaucoup de travail dans le but d’accueillir les nouveaux venus sur notre beau serveur et on imagine tous que cette tache doit être très chronophage.

 

Bref tous ça pour dire que Zovsky est je pense un citoyen modèle doublé d'un commerçant honnête, qui inspire la sympathie à pas mal de gens et dont les accomplissements sont assez impressionnants pour une personne arrivée il y a seulement 15 mois. Ce grade serait je pense un tremplin pour sa carrière minefieldienne.

 

Zovsky je te souhaite un bon courage dans ta quête pour la chevalerie et je suis de tout cœur derrière toi.

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Bonjour et Bonsoir tout le monde

 

Alors voici venu le tour de zovsky, de la candidature chevalier de zovsky plus précisément je veux dire, d'être plussoyée par ma personne.

 

Que pourrais-je donc dire à propos de zovsky, hum, le premier mot qui me vient sur le coup pour le décrire serait, ambitieux, oui c'est ça. Et pourquoi donc on pourrait se dire, et bien, bah, c'est tout de même lui qui fut le premier à proposer et à être accepté dans les tout premiers projets de la map de Nabes lorsqu'elle nous est apparue, avec son projet d'Antaris. C'est un projet dans lequel il s'est investit d'une manière sans faille, continuant à le porter, sans cesser de l'améliorer encore et encore, tout en le défendant, depuis le jour où il l'a posté, jusqu'à aujourd'hui.

Il est aussi ambitieux par ce qu'il fait déjà avec son grade actuel de commerçant je dois dire. Il y a investit beaucoup de sa personne dans son commerce de mineur ( ah ... je viens de me rendre compte que ça sonne plutôt mal dis comme ça ... ), veillant toujours à ses stocks et à ses clients, ainsi qu'à ses fournisseurs (okay bon j'arrête là avec zovsky le commerçant, y a trop de tournures douteuses et malsaines).

 

Zovsky est d'ailleurs, en parallèle de son coté ambitieux, un joueur très appliqué dans tout ce qu'il fait et entreprend que se soit momentané ou sur le long terme, comme on peut le voir avec son projet d'Antaris pour lequel il s'est toujours appliqué à faire grandir, ou bien à nouveau comme avec son commerce. On ressent cette aspect du personnage avec aussi cette candidature en elle même, et plus précisément avec son Rp comme cœur, qui montre à quel point Zovsky s'applique à tous ce qu'il touche.

 

Qu'y a t-il d'autre à dire sur zovsky, ah bah, parmi les joueurs présents sur le serveur et dans notre communauté, il fait parti, avec Dom, de ces joueurs qui font preuve d'une bonne volonté face aux nouveaux, toujours prêt à aider ceux qui se présenteraient devant lui. Ce caractère l'en a même valu de faire parti de l'ANA et ainsi pouvoir aider plus de personnes dans leur début et découverte du serveur.

 

Bon, comme vous l'aurez sûrement compris en m'ayant lu, je plussois ce cher Zovsky dans sa demande de grade chevalier, car il en a l'étoffe.

 

A ces derniers mots.

Je vous souhaite à tous une Bonne journée une Bonne soirée

Et le plus important de tous un Bon jeu.

 

ArthurB, Reine de Bel-O-kube, Ambassadeur de l'ANA, Créateur de Skin, et Paysans depuis 3 ans ( et qui post le plussoiement à la même heure que pour dom)

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Yop !

 

Bon... Il semblerait que je sois [barrer]obligé[/barrer] invité à écrire un plussoiement pour ce cher Zovsky.

 

A vrai dire, Zovsky est une personne unique en son genre... il a un pseudo qui termine par un nom de sport, ce qui nous permet de le modifier avec n'importe quel autre sport ! Zovmoto par exemple.

 

Ah... je m'égare ? Ah bien... Zovsky pour moi est un joueur exceptionnel, que ce soit dans son implications dans la [barrer]communauté[/barrer] famille de Minefield... ou dans ses magnifiques RP (on ce demande pourquoi il est ami avec Dom... )

 

Il est pour moi une personne adorable que j'adore et que j'aime bien côtoyer comme peu d'autre personne sur ce serveur

 

Je terminerais ce petit plussoiement pour dire... Merci ! Merci d'être aussi sympa et de bonne humeur et j'aimerais vous dire à vous... enfin à toi Louvi qui lit ce message.

 

Zovsky est unique et il mérite selon moi d'être Chevalier [barrer]juste pour me permettre d'avoir un chevalier en tant qu'artiste dans mes évents \o/ .[/barrer]

 

Avec mec plus sincères amitiés.

 

Cordialement pongboum.

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Bien le bonsoir,

 

Nous sommes ici ce soir pour apporter tout notre soutien à un curieux mais honorable personnage : Zovsky.

L’histoire entre ma fourbe personne et Zovsky commence il y a de ça bien longtemps, alors qu’un certain projet - Antaris - sortait à peine de terre. Ou plutôt s’enfonçait dans les entrailles de la terre, vu que j’ai passé de nombreuses heures à creuser ce qu’est aujourd’hui la Faille d’Antaris.

 

Alors certes, nos rapports ont été quelquefois…conflictuels, mais Zovsky reste quand même un des rares à m’avoir accordé sa confiance pleine et entière, et m’a permis de faire maintes fois mes preuves et de prendre pleinement part à une nouvelle communauté.

 

En effet, on le connait bien pour son rôle à l’ANA, pour son sens aigu du commerce, mais un de ses exploits - de moindre notoriété, certes, mais qui a tout de même marqué - fut de parvenir, à force de diplomatie, à unir les deux communautés rivales du Nether, les Traqueurs et les Maraudeurs, en une seule et même armée. Certes, les beaux jours de cette alliance sont quelque peu derrière elle, mais cela reste une belle preuve de ses capacités de diplomate.

 

Aussi, pour toutes ses qualités, pour tous les bons moments passés avec lui, pour tout ce qu’il représente, nous soutenons pleinement Zovsky dans sa demande d’accession à la chevalerie.

 

Amicalement,

 

Grix et cerveau.

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Zovsky, je ne le connais que depuis peu, mais je sais qu'il est gentil, ne s’énervant que très rarement (sauf quand il perd a awesomenauts :3), toujours calme et posé. En faut, Zovsky est relaxant, un peu comme les fontaine en bambou ou les nuages dans la pub du kinder maxi. Une heure avec lui et on économise une séance de yoga. A l’écoute et toujours prêt a aider, c'est vraiment un mec bien. Je sais que mon plussoiement est pas terrible, mais j'ai jamais été bon pour exprimer ce que je ressent d'une personne, en plus de mots que ''il est gentil, je l'aime bien", donc j'espère qu'il comptera quad même.

+1 !

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Bonsoir ! En cette soirée du 12 janvier je viens apporter mon soutien à Zovsky, futur chevalier je l'espère pour lui. Mais avant de s'embarquer je vais constituer mon message totalement improviser.

Donc. Zovsky est un joueur très méritant pour ces actes de... Heu... De bravoure ? Non, sans doute, mais je n'ai aucune preuve. Je compte surtout le remercier de sa grande sympathie envers tout le monde, de tous ces services rendus aux différents projets où il s'est rendu et pour finir, pour le féliciter de son projet nommé Antaris ! Autrement, quoi donc rajouter comme compliments à ce joueur que je ne connaissais pas bien encore il y a peu ? Et même sans trop l'avoir rencontré avant, j'en avais entendu parler ! Je ne sais quoi rajouter de plus, désolé.

Mon soutien s'achève !

Bonne soirée et bon courage à toi Zovsky !

 

XDiaman

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Bonsoir, oui oui même si c'est toujours le matin !

 

Je me décide enfin a venir plussoyer le Zovsky. J'ai passé pas mal de temps sur mumble en sa compagnie et franchement on s’ennuie rarement. Toujours plein d'entrain et d'enthousiasme c'est un joueur que j'apprécie particulièrement, bien qu'entre nous c'est surtout ça manière de commercer que j'admire.

 

Parlons un peu d'Antaris, c'est un projet très prometteur qui possède déjà de magnifiques construction d'un style que je n'avais jamais vu auparavant. Ainsi je peux dire sans prendre de risque qu'il est pour l'instant le plus grand architecte de Nabes, enfin pour le moment (attend un peu que Keysington soit accepté !). Blagues à part je trouve que ses constructions font partie des plus belles du serveur et je le pense vraiment. Si je peux me permettre un petit mot, fais attention aux extravagances d'Imouff ça peut être malsain ;) surtout en ce qui concerne les vaisseaux spatiaux !

 

En ce qui concerne son implication dans l'ANA, bien qu'il eut un petit moment d'absence, il est revenu plus enthousiaste de jamais et je le pense prêt a soulever des montagnes (ou au moins un sac de patates qu'il distribue gracieusement à l'ANA)!

 

Bien que je pense que lui donner ce grade risque fortement de faire enfler ses chevilles, il le mérite plus que largement et lui souhaite de tout cœur d’accéder à la minuscule (bien qu'en large expansion en ce moment) famille des chevaliers minefieldiens.

 

Bonne chance et a+

 

Dokhas

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Bonjour,

 

Quelle surprise que de tomber sur ce topic dans les "sujets actifs"... Évidemment que je soutiens ce joueur d'exception. Un joueur un peu hors norme qui a su s'imposer rapidement sur les map de Nabes, NS et stendel. Agréable sur mumble, serviable en jeu et un écrivain de talent sur le forum (il n'y a qu'à lire sa candidature pour le voir). En plus de tous ça, il a sur ravir nos oreilles de ses talents de pianiste lors de divers concerts ces derniers temps. Pour finir, en IRL, c'est un mec généreux et plein de bonnes idées (merci pour le Sky à Paris) qui à prouvé qu'il était un joueur qui mérite amplement ce grade.

 

En somme, un MEGA +1 pour Zovsky et bonne chance à lui (même s'il en a pas besoin je pense) pour sa candidature Chevalier.

 

A bientôt In Game, sur mumble ou encore IRL (qui sait ?) pour plus de fun et de bons moments.

 

 

 

Je ressort ce bon vieux Gif que j'avais fait pour ta candid citoyenne...

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Une fois de plus je ne peux que déplorer le trop petit nombre de pages de plussoiements pour un gars en or.

 

 

De la même manière que Dom, Zovsky est un chouette copain. Un camarade de jeu que l'on souhaiterait revoir partout, à tout moment.

Nos parties sur Awesomenauts entre kubnigériens me manquent réellement, c'était devenu un sport national de par chez nous. Et à ce sport là, Zovsky figurait parmi les meilleurs. Non pas parce qu'il avait le meilleur ratio, mais parce que jouer avec lui était un véritable plaisir.

Mauvais joueur à ses heures perdus, mais surtout fin stratège, on ne compte plus les larmes (de rire) versées sur nos claviers et souris endoloris par 30 minutes de parties fébriles et acharnées. Et au final, on ne souvient même plus de qui gagnait et qui perdait, car on était tous ensemble à prendre du bon temps.

 

Certes, mes propos peuvent paraitre nostalgiques, mais en même temps je n'ai que de bons souvenirs de cette bande à partager. Des bons souvenirs que je souhaite voir réapparaitre, car Zovsky reste un grand acteur de la firme Minefieldienne.

Plus discret que d'autres, mais pas pour autant moins bosseur, il aurait mérité être fourmi.

Travaillant loin des projecteurs, et faisant son petit bonhomme de chemin.

 

Aujourd'hui, j'estime que le titre de chevalier qu'il convoite doit lui être attribué, au mérite.

 

C'est donc pour ça que j'appose mon solennel plussoiement sur sa candidature.

 

Gloirocactus ! + :cactus:

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Sacré Zovsky, tu as gravi les différents grades de Minefield, à grand coup de sérieux et de motivation, et maintenant, te voilà postulant à la chevalerie !

Je vais donc faire de mon mieux pour exprimer mon ressenti vis-à-vis de ce joueur et j'espère fournir un plussoiement de qualité, qui soit à la hauteur de ce joueur.

 

Je ne sais même pas par laquelle de ses qualités commencer. Nous nous connaissons depuis un bon bout de temps, à l'époque ou je n'étais que paysan et que lui brandissait fièrement son rang villageois et sa licence commerçante. Le courant est tout de suite passé, Zovsky étant quelqu'un de très agréable à vivre, jamais un mot plus haut que l'autre et il y a toujours une grande réflexion derrière ce dont il vous parle. Plutôt polyvalent, c'est un excellent mineur, débrouillard dans le Nether, commerçant doué mais honnête et, vous l'aurez lu, habile de sa plume.

 

Mais c'est aussi une personne qui sait vivre avec les autres, ouvert à leurs questions, son poste à l'Ambassade des nouveaux arrivants en étant la preuve la plus concrète. D'ailleurs, je pense que ce grade de chevalier sera pour lui un grand remerciement de toute l'énergie qu'il a dépensé, avec son collègue Dom, dans l'accueil de ces petits nouveaux ! En ce qui me concerne, Zovsky a toute ma confiance, et je pense que je ne suis pas un cas isolé.

 

C'est en plus de cela un Minefieldien très actif sur le Mumble, nous faisant régulièrement part de son talent de pianiste par l'intermédiaire de concerts. Je pense que son mérite réside dans le fait qu'il ne laisse rien de côté, tant actif dans ses projets, que dans l'aide de nouveaux paysan, que dans son rôle de commerçant ou même vis-à-vis de ses amis.

 

C'est ainsi que se termine ce plussoiement, certes court mais, je l'espère, riche en informations sur ce joyeux compagnon qu'est Zovsky ! Je pense qu'il réunit les caractéristiques qui feront de lui un très bon chevalier, et il le mérite.

 

Squirkiz

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Je viens à l'instant de découvrir cette candidature que j'ai dévoré et dont je dévorerai le RP à un autre moment (excusez). Zovsky est un mec génial rien que pour ça, je n'ai même pas été au courant de sa candidature alors qu'à de nombreuses reprises il aurait pu me demander de la plussoyer, d'aller la voir, laisser un pouce vert (mince on est pas sur Facebook...) etc... Bref, à ce niveau là, tu marques un point.

 

Zovsky n'est pas une personne que je connais tant que ça au final, mais je tiens vraiment à le plussoyer pour le travail qu'il fournit sur le serveur, il est exemplaire, très sincèrement. Tu sais t'impliquer dans un projet et t'y investir durablement. Après, ce ne sont que des informations que j'ai pu relever des quelques fois où nous nous sommes parler de façon... réfléchie :)

 

Je me sens un peu intrus dans cet amoncèlement de plussoyeurs, car, comme énoncé précédemment, je ne te connais pas vraiment, et je voulais te dire que j'espère que cette candidature portera ses fruits et que tu obtiendras, non seulement le grade, mais également les buts que tu t'étais fixé.

 

Pour ta candidature, tu peux déjà te dire que tu obtiens tout mon soutien, et il est véridique, je respecte le souhait que tu as évoqué dans l'introduction de ton ouvrage, sinon je ne serais pas venu poster mon approbation.

 

J'espère que j'aurai l'occasion de te parler un peu plus un jour, et d'ici là, je te souhaite "bonne chance" pour ta demande à l'obtention du grade chevalier.

 

Ciao! :)

 

Théau

 

Et donc +1 :3

 

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Bonjour / Bonsoir.

 

C'est avec plaisir que je viens soutenir mon amis Zovsky dans sa quête pour obtenir un rand important, celui de chevalier.

Au début, j'écoutais Zovsky, j’essayai d'être là à toutes ces apparitions sur scènes ;) car je trouve qu'il joue du piano vraiment très bien. Puis, un jour, il recherchait du diamant, je sais plus trop ça date bref il recherchait des minerais pour les vendre car il en avait plus. Et il ce trouvait que j'en avais du coup, je lui en est vendus, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, etc et encore maintenant mais pas tous le temps. Au fur et à mesure, on s'est bien entendus et je trouve que c'est une personne fort sympathique et qui mérite amplement ce rang. Donc bah j'espère avoir été un tout petit peu utile, et t'avoir aidé dans ta quête pour devenir chevalier.

 

Cordialement,

Gontran commerçant tavernier nain.

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[justify]Zovsky,

 

Tu es un exemple d'implication dans la communauté minefieldienne. Arrivé bien après moi tu as su gravir les échelons bien plus vite que j'ai pu le faire. Tu as la volonté que je n'ai pas pour construire de grandes choses. Je ne peux énumérer l'ensemble des projets auquels tu as participé, mais je vais tenter de citer les plus glorieux.

 

Antaris, premier projet de Nabes est riche de toute l'imagination de cet homme et de sa volonté de marquer minefield. Jamais un projet n'a utilisé autant de marbre blanc, et je me suis souvent moqué : "Le jour où la neige fondra, tu glisseras sur ton escalier de marbre et te cassera bien plus qu'une jambe !" lui ai-je dit. Mais pourvu qu'il se casse pas la tête, car c'est un brillant érudit.

 

Ses talents d'écriture, il les expose dans le vagabond enchainé ou dans son Odyssée. Il a d'ailleurs intitulé son recueil "A Minefield Odyssey" en l'hommage à un serveur qu'il apprécie. J'ai passé quelques heures à lire ses histoires, et j'y ai pris goût. Je n'ai malheureusement pas pris le temps de lire le dernier chapitre, mais je veux te soutenir avant de le faire. J’achète les livres de mes auteurs préférés en faisant confiance aux rêves qu'ils m'ont procurer, Zovsky je le soutiens de la même façon.

 

Je pourrais aussi évoquer aussi sa participation à l'ANA, ses prestation lors des concerts d'Ourik ou de Cérule, de ses talents de commerçant... Mais je souhaite m'arrêter là car c'est un soutien pour un futur chevalier et non une déclaration d'amour.[/justify]

 

 

Ieyasu Hanami

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Salutations !

 

J'ai commencé à connaitre Zovsky dans les même heures que Dom', lorsque le vocal a commencé tout s'est très vite mis à glisser entre nous (Sans équivoque!), comme prédit lors de nos derniers échanges écrits sur le Forum d'ailleurs. Je mettrais un point d'honneur sur les messages d'accueil qu'il m'a réservé, il va de soit que lorsqu'on aime écrire on aime aussi lire, et sur ma présentation c'est lui qui a écrit le plus gros message ! :roll:

 

Zovsky va de paire avec mon Ange Gardien sur ce serveur, ils sont comme deux cerises qui seraient attachées par la même queue... (Sans équivoque!) Le Duo de l'impossible. Zov' m'a pas mal apporté lui aussi, assez pour ne pas être considéré comme beaucoup plus qu'un vulgaire revendeur de gravier... Surtout lorsqu'on sait qu'il tend la main sans hésiter quand le besoin se fait sentir autour de lui.

 

Il m'a gracieusement offert de merveilleuses pioches enchantées en diamant afin que je puisse continuer dans des conditions optimum mes excavations à la recherche de minéraux et de place pour me bâtir un empire ! C'est un réel plaisir de commercer avec lui car non seulement il fourni l'armure et les matériaux, mais il fait également de bonne offres de rachat sans jamais oublier de régler ses mineurs. *Tousse* Et pour finir à ce sujet il fait preuve d'indulgence et de compréhension lorsqu'il apprend que les précieux matériaux qu'il prête pour optimiser le rendement finissent sous la lave pour contribuer à l’épaississement de la Bedrock.

 

Après une longue mais amusante traversée à la nage, j'ai eu l'honneur de visiter Antaris à ses côtés, étant actuellement perdu quelque part dans la montagne de ses chroniques je dois dire qu'entre l'écrit et la réalisation il y a un travail de Titan. Je m'incline devant la performance et l'humilité de ce gentil bonhomme qui n'hésite pas à donner les noms des personnes sans qui tout cela ne serait possible. J’apprécie également son sens de la curiosité et de la confiance, car il a beau savoir que je n'ai aucune expérience de jeu et que je viens juste d'arriver, il n'a pas hésité un instant à m'ouvrir les portes de son Cubo' de sorte que je puisse m’atteler à développer mon Skill d'architecte au sein même de la prunelle de ses yeux.

 

Zovsky sait donc donner des chances et offrir des opportunités, je doute fortement vu le cercle de personne qui l'admirent tant que je sois le seul à bénéficier de tous ces traitements de faveur. C'est un talentueux écrivain, et courageux étudiant par la même occasion, je suis bluffé par le temps qu'il investi dans le Jeu quand je comprends la charge de travail qu'il a en dehors de son pécule de loisir... Très honnête, plein de caractère et de gentillesse, il est à l'écoute et très disponible.

 

Autant que pour Dom' j'ai du mal à les considérer comme de simples joueurs, j'ai beau voir quelques pseudo Rouge présent occasionnellement sur le serveur, à mes yeux plus que les Chevaliers qu'il devraient être depuis bien longtemps, ce sont de véritables modérateurs.

 

Un Grand Merci à toi Zov' pour toutes ces heures passée à m'amuser et à découvrir en ta compagnie.

Que du bonheur..!

 

"Merde" pour ta Candid ;)

 

Zovsky Chevalier !

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Bonsoir !

 

Je viens soutenir M.Zovsky, un joueur exceptionnel qui a tout pour devenir chevalier ! Développons, voulez-vous ?

 

 

Arrivé sur Minefield depuis peu, enfin depuis septembre 2012, il en a fait plus que moi en 2 ans ! Bon sang ! Il a toujours été très ambitieux, comme par exemple, la fondation d'Antaris, sur Nabes, le premier projet accepté sur cette map, tout juste trois mois après son ouverture ! Le projet a connu une activité intense ainsi qu'un développement rapide ! Je vous invite à aller y faire un tour [barrer]d'autant que j'ai un shop là-bas[/barrer] !

 

Passons maintenant à la partie "Zovsky, le joueur sans parler d'Antraris". Il nous a plusieurs fois démontré son talent musical, à l'occasion de nombreux concerts. Cérule 1, Cérule 2, Harmonia, et tant dautre...

Ah ? Comment j'ai oublié de parler du concert TiM ? Il nous a fait un concert absolument s-p-l-e-n-d-i-d-e lors du concert This is Minefield. C'est un joueur engagé auprès d'un mouvement noble et dont la quête est juste.

Je terminerai ce soutien en parlant de son rôle à l'ANA. Il dirige l'Ambassade des Nouveaux Arrivants, ce part quoi tous les paysans qui ont connu le quizz sont passés ! Il a vu et éventuellement fréquenté certains commerçants actuels alors qu'ils étaient encore paysans !

 

C'est pour les raisons que je viens d'évoquer, c'est-à-dire son implication dans ce qu'il fait, sa détermination et sa générosité qu'il mérite de passer chevalier.

 

Bonne chance !

 

Tabasco25,

Bourgmestre d'Honéor et tisserand commerçant qui a connu Zovsky vagabond.

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Bonjour,

Pour commencer, salut Zovsky ! Il y a de peu que j'ai lu ton rp(bon d'accord je n'ai pas tout lu xD) et il m'a d'ailleurs bien plus(enfin après les 5 premières lignes). Même si ça ne fait pas longtemps que je te connais je te trouve très calme et toujours sympathique.C'est avec plaisir que je te soutiens pour ta candidature car je pense que tu as mis beaucoup de temps a la produire.

Voilà, je crois que c'est tout ce que je voulais dire à la prochaine sur mumble ou ingame !

 

cordialement

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Bonjour,

Je viens en ce jour apporter mon soutien à mon ami Zovsky.

Tout d'abord c'est une personne fort sympathique à côtoyé que se soit IG ou Mumble. Quand on est en sa compagnie on est sur de passer un agréable moment.

De plus, c'est un grand travailleur, un travailleur de qualité qui s'implique dans ce qu'il fait mais aussi un très bon architecture. On peut retrouver tout ça dans son projet sur Nabes (Antaris), où on y voit des choses extraordinaire et contenant une architecture de qualité.

Je pense que Zovsky nous a assez démontré son implication sur ses projets et sur Minefield en général, son travail de qualité pour prétendre au titre de Chevalier, je pense également qui saura être digne de se grade.

Et pour finir on peut voir comme à son habitude une candidature très soigné, très étoffé et de très bonne qualité.

Bref vous l'aurez compris je soutiens totalement Zovsky !

 

Cordialement,

Rangers41.

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Zovksy, ce pseudo qui me fait penser à Bob Razowsky de Montres & Cie, mais aussi à une combinaison aléatoire des pires lettres qu'on pourrait avoir au Scrabble.

 

Pseudo qui me fait également penser à un musicien hors pair, ayant maintes fois participé à des concerts, leader d'un projet exemplaire, qui taille pas par derrière (ok je me perds dans la rime ...).

 

Son implication au sein du serveur est remarquable, que ce soit pour la gloire de Nabes ou la pérennité de l'ANA, et il est également une personne ouverte et agréable.

 

Pour moi Zovsky possède toutes les qualités pour accéder à ce rang. +1 !

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Hello,

 

je viens à mon tour soutenir ce cher Zovsky pour sont éventuelle accession au grade de Chevalier de l'Empire.

Tout d'abord, Zovsky est une personne que j'apprécie tout particulièrement [barrer]la plupart du temps[/barrer]. Bien que parfois un peu rustre et rageur, il sait se montrer généreux, affectueux, gentil, souvent au service des autres, ...

Et puis franchement... Combien de joueurs aussi "récents" que Zovsky sur le serveur peuvent se targuer d'être à la tête d'un projet — actif — sur Nabes ? D'être Ambassadeur de l'ANA ? De consacrer nuit et jour à l'accueil des nouveaux arrivants ? — Wait je vais peut-être un peu loin là — D'être un aussi fin RPiste ? De rager autant lors de parties d'Awesomenauts ? 

'fin, voilà, si quelqu'un mérite ce grade de Chevalier, c'est bien Zovsky.

Je sais que ce n'est pas bien long, mais que dire de plus ?

 

Bref...

Je vous salue.

 

Glieps

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