tylerjokes Posté(e) le 13 septembre 2012 Partager Posté(e) le 13 septembre 2012 [justify]Tout d'abord bonjour et bonne lecture à tous ceux qui auront le courage d'aller jusqu'au bout ! En espérant que la lecture vous plaise. Pour ceux qui ne comprendront pas d'où vient ce petit ouvrage, sachez que c'est un RP fait sur Google Doc' à quatre mains : Neveritshme et moi-même. Bonne lecture encore ! ______________________________ Le Comte et la Nuit. Deux grands yeux mordorés fixaient l’horizon. Un mouvement entre les dunes avait attiré l’attention d’une fouine aux airs félins. Peut-être était-ce un mirage... peut-être pas. Dans le doute, il fallait tout de même se mettre à l'abri, à se cacher de l’intrus qui aurait pu être n’importe qui, voir même quelqu’un d’important. D’un mouvement souple, la silhouette fine et rodée sauta en l’air, ses doigts fins accrochèrent sans difficulté le rebord d’un toit et s’y hissa. Elle habitait de l’autre côté de la ville - elle avait dérobé il y avait peu la demeure d’un habitant qui n’avait jamais été habité, ou tout du moins qu’elle soupçonnait d’avoir été déserté. Sähbia était un beau désert pour la petite brigande. Ses grands yeux dorés avaient trouvé ce refuge quand elle était encore jeune. Elle avait parcouru nu pieds les murs de sable, en avait aimé les pourtours et les différents atours, jusqu’à en tomber amoureuse. Elle avait grandi ici, coincée entre le quartier des assassins et le temple, elle avait dormi sous l’oeil du Serpent pour finalement en broder jusqu’à l’image sur son habit d’un fil d’or. Elle avait toujours été dans Sähbia, elle avait toujours vécu ici. Peut-être allait t-elle, un jour, mourir ici. Mais avant ça, il fallait se battre, et se cacher... enfin. Sans doute que ça aurait été la meilleure des solutions. A la place, la petite fouine se posta sur rebord de toit, cachée entre les lierres. Ses grands yeux d’or cherchèrent de nouveau la silhouette au dessus des murailles, mais rien. Plus rien. “C’était peut-être juste un mirage...” souffla t-elle, à peine. Une pointe de nostalgie tintait dans sa voix, mais personne n’était là pour l’entendre. La silhouette tourna les talons et s’éloigna, prenant le chemin du retour, jusqu’à la petite maison coincée prêt du quartier interdit, lui aussi désert à présent. Elle marcha et soupira doucement. Au détour de la première ruelle menant vers chez elle, son visage frappa dans quelque chose. Elle sursaute et recula, levant le nez comme la chose la dépassait d’une tête au moins. Elle était petite. Elle était fine aussi. Fine et flexible comme les serpents. Ses grands yeux d’or se fixèrent sur l’étrange chapeau feutré et vert sur la tête de ce qui ressemblait à un homme. A moustache. A monocle. Elle haussa un sourcil, suspicieuse, et lentement son doigt vient cogner entre les deux yeux de l’homme. Un petit frisson d’effroi la prie : ce n’était clairement pas un mirage. “ Les terres ensablées sont redevenues aussi sauvages que quand je les aies foulées pour la première fois d’un pas décidé. Aujourd’hui tout ceci ne ressemble plus qu’à une longue mélodie qui a longtemps vécue entre différentes mains, qui à été jouée à l’unisson avant de s’éteindre aussi lourdement qu’une tragédie. “ Il avait grandi avec cette ville aussi bien qu’aujourd’hui il vieillissait avec son déclin. Le sable n’avait jamais paru aussi lourd que ces derniers jours, reprenant ses droits sur les constructions dans un presque cycle de la vie. Nul n’avait su la cause de cette exode massif et pourtant pas une seconde Nevi songea à quitter son premier amour. Où autrefois les planches craquaient sous le poids d’assassins qui volaient de toit en toit, aujourd’hui le vent sec s’était chargé de prendre le relais. Affublé de son carnet éternellement coincé entre ses côtes et son coude l’homme se chargeait de tracer sa route jusqu’à sa demeure qu’il avait abandonné depuis belle lurette. Régulièrement, parfois par envie ou besoin il retournait se perdre dans les dédales de la ville toujours curieux de savoir si sa mémoire branlante avait pris soin de retenir le chemin. Décidément pas ce jour-là. Il ronchonna comme le vieillard qu’il était car il savait qu’une infime intuition lui avait dis de prendre à gauche. Pourquoi donc en ce moment ne faisait-il que l’inverse des indications que lui dictait sa conscience. Réputée pour être observatrice sa pupille s’accrocha à un détail entre les grains de sable. Des pas. A moins de tourner en rond comme un bœuf depuis dix minutes il y avait peu de chance que ce soit les siens. La taille ne correspondait de toute façon pas quand il approcha sa botte pour comparer. Mais ce fut encore plus amusant quand il releva le nez pour se retrouver avec une phalange plantée entre les deux yeux. Une petite phalange.. de fille visiblement quand ses yeux s’attardent au reste accroché à cette main. “Une épée aurait été plus adéquate si ton but est tout autre qu’amical, petit fille.” Un léger rire fin s’échappa de ses lèvres qui restaient le plus souvent fermés n’empêchant en rien d’en faire transparaître des émotions. Une de ses phalanges vint doucement repousser celle sur son front fixant toujours ce petit être devant lui. Sûrement pas une Sähbianne à la vue de la couleur de peau, trop claire. Un peu comme la sienne au fond. “Que cherches-tu, petit être? De la nourriture, de l’eau? En réalité je ne suis pas la cible préférée des voleurs quand il s’agit de parler de butin de valeur. ” Sa main retomba mollement le long de son corps, stupéfaite. Un mirage, qui parlait. Elle cligna des yeux, pour être bien sûre encore une fois, mais il restait là, stoïque, statique. Elle sentait son cœur battre à une vitesse affolante, comme un voleur pris sur le fait, pourtant elle n’avait jamais vraiment volé. Elle se sentait à l’intérieur trop noble pour, trop hautaine aussi. Elle recula d’un pas, ses longs et fins sourcils se fronçant. Une petite ride du lion se forma entre ses sourcils sombres, lui donnant l’air d’un petit chat agacé. “Je ne cherche rien. Je pourrais aussi bien te retourner la question. Et une flèche aurait été cent fois plus efficace entre tes yeux, bien moins bruyant aussi...” souffla t-elle comme une vipère l’aurait fait, nerveusement, le visage crispé. Bien sûr qu’elle était nerveuse. Nerveuse que l’on découvre son repaire, sa tanière, son petit coin à elle qu’elle avait volé et aménagé. Il ne lui restait plus qu’à croiser les doigts et faire en sorte qu’il ne trouve jamais l’endroit secret. Elle y avait travaillé si dure pour qu’à nouveau les murs fades et vides deviennent beau. Elle avait eut besoin d’un nid où vivre et s’épanouir. Elle en avait vraiment besoin. C’était la dernière chose qu’elle avait. Elle recula avec un air furibond, ses grands yeux d’or toujours posaient sur l’homme au monocle. “Tu peux bien faire le tour de la ville, visiteur, mais ici, tu ne croiseras que les grains de solitude et les fleurs que je nourris encore, comme personne n’est plus là pour le faire.” Elle le toisa et finalement d’un petit bond grimpa sur une tendue, puis sur le toit. En quelques secondes seulement elle avait disparu, légère et souple. Où, c’était bien la question, mais elle semblait avoir disparu de la ville elle-même, la connaissant comme un maçon connaît sa maison. Ne rester plus que le sable balayant la rue.[/justify] Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Neveritshme Posté(e) le 14 septembre 2012 Partager Posté(e) le 14 septembre 2012 [justify]“Mh.” n’eut-il comme seule réponse à cette provocation barbare dans la bouche d’une petite fille bien impétueuse pour l’âge qui transparaissait sur les traits de son visage. Une véritable fouine malpolie pensa t-il sur l’instant alors qu’il savait d’expérience que la première impression n’était pas systématique celle à suivre. Son monocle dorée vint presque automatiquement se remettre en place quant à son tour il fronça les sourcils plus par un manque d’apporter une réponse concrète à la situation qu’un réel agacement. Il approcha d’un pas, rapide et net pour mieux l’observer car derrière ce carreau son âge commençait réellement à se faire sentir. Puis la seconde d’après il recula, ayant l’habitude de cela avec les inconnus, comme une sorte de test. Puis il l’écouta, attentivement car sa voix possédait un grain. Elle pratiquait un beau language malgré sa jeunessse. Et pourtant celui-ci dégageait quelque chose de relativement vulgaire en sortant de sa bouche. “Je suis toujours l...” Mais il eu trop peu de temps pour terminer sa phrase que la fouine avait disparue entre deux planches. Soit. Après tout la ville ne manquait d’endroits pour se dissimuler et Nevi n’avait aucunement envie de jouer à cache-cache avec ce qui après tout n’était peut-être qu’un mirage du à la chaleur qui tapait déjà bien trop fort sur le haut de son crâne. Sa route repris aussi vite qu’elle s’était arrêtée cherchant de visu, comme un faucon sur sa proie ce qui avait été, un autre temps, sa première résidence. Coincée entre l’entrée du quartier des assassins et un bosquet aujourd’hui vêtu d’un arbre tropical desséché : ce dernier avait souffert comme tous les autres du repli de la nature. Il accéléra naturellement la cadence pour se mettre à l'abri le plus vite possible malgré que plusieurs détails semblaient venir perturber sa marche au fur et a mesure qu’il approcha du bâtiment. Des broutilles, des torches principalement que seul un être vivant aurait pu maintenir allumer. Et actuellement il n’en voyait plus qu’un. A l’intérieur d’une petite baraque, coincée au fond d’un long couloir, la petite fouine cherchait quelque chose à la cave. Elle avait construit de ses propres mains plusieurs coffres et avaient du déplacé tout un atelier vers le bas. Elle n’avait pas mis longtemps à détruire à la pelle les murs pour les faire soutenir de multiples vitrioles rouges et orangés, donnant à la maison la chaleur que la ville n’avait plus, une ambiance douce et tendre. Elle s’y plaisait, autant qu’un chat se plaît sur une montagne de coussin. Elle aimait cet endroit, elle aimait cette maison, mais elle n’aimait pas ce petit pressentiment qui lui disait de vite remonter à l’étage. Il rentra dans ce qui semblait n’être plus qu’un simili de son ancienne demeure désormais habitée par un tout autre spécimen, plus jeune apparemment vu la décoration colorée et pétante. Ses pas firent grincer le vieux plancher, au moins une chose qu’il n’avait pas changer dans cette maison qui ressemblait plus à une bibliothèque désormais. Il jeta un rapide coup d’oeil aux ouvrages de bons goûts à première vue. Un tas de questions cognaient à l'intérieur de sa tête. Pourquoi? Quand? Comment? Mais la principale interrogation n’avait plus qu’un seul goût. Qui. La réponse ne tarda pas arriver. Deux grands yeux dorés vinrent de nouveau se planter sur la silhouette verte. Un petit air de chat furieux, elle fronça les sourcils et siffla : “Non mais tu ne frappes pas avant de rentrer chez les gens? On t’a invité?” Elle finit par sortir du sous-sol, les sourcils froncés, un air chafouin. “Je frappe rarement pour rentrer chez moi.” fustigea t-il en réponse directe. Elle n’était pas seulement malpolie mais légèrement squateuse de logement à ses heures perdues apparemment. Nevi la fixa, longtemps et s’approcha, avant d'hausser un sourcil, tellement haut que son monocle en tomba, indemne heureusement, toujours accroché à cette petite chaînette d’or. “Par contre il me semble que je ne t’ai pas invité chez moi.” Une petite moue sembla se dessiner sur ses lèvres. Pour autant dire : merde. Elle resta un petit instant silencieuse, semblant encaisser l’étrange découverte. Il fallait que de tout Sähbia, ce fusse le propriétaire de la maison volée qui revienne? Voilà qui n’était pas de chance. Sans doute la déesse du temple qui le lui faisait payer les quelques derniers jurons, quand elle avait découvert la mine triste du palmier d’à côté. Elle baissa les yeux, avec un petit air d’enfant disputé qui cherche dans ses derniers retranchements une excuse pour éviter la fessée. “On abandonne pas une maison quand on l’aime...” marmonna t-elle, d’un petit ton reproche. L’homme ne s’était jamais mis en colère même pour la plus grave des choses, actuellement il était juste ennuyé de voir que quelqu’un lui a subtilisé sa maison. Après tout elle n'avait pas réellement tord, il n’avait pas délaissé la ville en revanche il s'agissait d'une autre histoire pour sa maison. Oui, la gamine avait raison. “Et quand on a un minimum d’esprit on ne s’installe pas dans la maison des autres.” Il soupira longuement, presque trop lourdement mais il s’agit là d’une manière comme une autre de tenter d’évacuer l'agacement. Elle le fixait, la tête dépassant à peine du sol comme elle tenait encore entre ses doigts l’échelle de bois qui menait vers le bas. Elle l’observait, ne sachant pas vraiment quelle conduite elle devait adopter. Demander pardon? S’excuser? Ou encore rajouter avec un culot sincère qu’après tout elle était dans son bon droit? Elle soupira, et haussa les épaules, comme une enfant. “Cette maison n’était à personne quand je suis arrivée, et aujourd’hui elle est à moi.” Elle le toisait, quand bien même elle était à raz du sol. Ce petit air hautain avait un quelque chose d’adorable, et d’agaçant à la fois, mais qui aurait dit non à ce visage d’ange sombre? “Je suis encore le propriétaire légale de cette maison et je suis encore en droit de te mettre à la porte.” Il soupira plus fort vraiment, car au fond de lui il sait qu’il n’aurait pas la force de mettre une petite fille sur le palier de sa porte. Il irait même jusqu’à s'inquiéter pour elle car malgré son jeune âge et son audace elle n’en restait qu’une enfant dans une ville déserte en proie à tous les dangers. “Tu vis ici depuis combien de temps?” Son sourire sembla disparaître, un instant. Peut-être parce qu’elle ne se souvenait pas. Plus. Tant de soleil était passé dans le ciel, tant de lune aussi. Elle avait été abandonné jeune, et si son visage paraissait avoir toujours le même âge - quel âge véritablement ? elle semblait perdue entre deux époques, entre l’adolescence et l’âge adulte - elle avait pourtant vieilli. Tout du moins à l’intérieur. Elle détourna finalement le regard, dans une pudeur presque touchante. “Depuis longtemps. Disons.” Elle ne savait pas vraiment ce qui l’avait poussé à répondre, mais au moins, elle était honnête. Cela faisait maintenant longtemps.[/justify] Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
DomFulmen Posté(e) le 16 septembre 2012 Partager Posté(e) le 16 septembre 2012 Tout ça m'a l'air très intéressant ! J'ai juste regardé en gros, mais je suis très intrigué et curieux, je viendrais y jeter un meilleur œil demain (enfin tout à l'heure quoi...). Je mettrais mon avis dès que j'aurais lu tout ça. EDIT d'analyse : Ma foi, je suis très agréablement ravi de ce que j'ai lu. Mis à part de très rares fautes chez Neveritshme (et donc mention spéciale pour Tylerjokes, où je n'ai absolument rien à redire !), l'expression est très bonne, et la mise en page avec le système de couleur différenciant les deux protagonistes est originale est très bien mise en œuvre. Quant à la trame scénaristique, j'ai beaucoup aimé le côté "poétique" et quelque peu mélancolique du récit. On ne s'ennuie pas, l'histoire ne se perd pas dans des description pesantes et à rallonge, mais tout est tout de même détaillé juste ce qu'il faut, ce qui laisse au final libre cour à notre imagination. J'ai donc personnellement beaucoup aimé ce que j'ai lu, je vous encourage donc tous les deux, vous dis bravo, et j'attends donc la suite avec impatience. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
tylerjokes Posté(e) le 1 octobre 2012 Auteur Partager Posté(e) le 1 octobre 2012 J'avais totalement zappé ton message, j'avais oublié la fonction 'édité' tiens... Eh bien merci à toi, ça fait plaisir d'entendre ça et voir surtout qu'on a lu ce petit pavé qui, hélas, n'est pas encore fini, mais on y travaille ! Tu (nous) m’envoies ravi de t'avoir divertit et conquit visiblement. En espérant que tu lises la prochaine suite. =) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
DomFulmen Posté(e) le 2 octobre 2012 Partager Posté(e) le 2 octobre 2012 Comptes sur moi, je surveillerais tout ça de près ou de loi. Continuez comme ça ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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