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SL Chronicles verrouillé


SL
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Yop all ;)

 

Voici le RP de mon personnage, basé en grande partie sur des faits réels qui me sont arrivés dans minefield, bien que je les aie un peu romancés.

 

J'espère que ces chroniques vous plairont et vous souhaite une agréable lecture. :)

 

Ce sujet a pour but de regrouper les chroniques présentées ici afin d'en faciliter la lecture sans commentaire au milieu ;). Néanmoins n'hésitez pas à aller poster vos impressions là-bas, c'est toujours très agréable! :D

:air::air::air::air::air::air::air::air::air: :air: Chapitre I : Au commencement

 

:air::air: La distance le séparant du loup diminuait rapidement. Trop rapidement. Cette fois il ne pourrait pas s'en sortir sans un miracle.

:air::air: Quel dommage, lui le seul, l'unique. Le « test » comme on l'avait présenté. S'il ne tenait pas un peu plus, il n'y en aurait pas d'autre.

:air::air: Il pouvait désormais entendre le souffle du loup qui le poursuivait. Ah si seulement on l'avait fait un peu plus rapide, ou s'il pouvait bondir 2 cases. Après tout ce devrait être une capacité naturelle pour sa race non ? Il demanderait au savant d'en souffler un mot au créateur s'il le revoyait. Enfin, pour cela il fallait déjà régler le léger problème de survie auquel il était confronté. Et pour le moment la situation ne tournait pas vraiment en sa faveur...

 

:air::air: Tout avait commencé au Centre de Régulation et de Contrôle des Spawns (CRCS). C'était là qu'on créait les mobs et qu'on les testait avant de les envoyer dans le vaste monde. Il avait été créé de toutes pièces ici, selon de nouvelles instructions. Et on lui avait donné un nom : SL.

:air::air: On l'avait ensuite envoyé dans une grande salle, au milieu des moutons, cochons et des vaches.

:air::air: L'endroit était d'une couleur rouge sombre et la luminosité était faible. Le haut des murs se perdait dans l'obscurité et l'atmosphère était très humide, sans doute à cause de la respiration des dizaines d'animaux qui attendaient leur tour. Il dénombra trente moutons (ce furent les plus simples à compter du fait des différences de couleurs de leur pelage ; il fût d'ailleurs fort surpris à la vue d'un mouton rose, décidément la mode faisait vraiment faire n'importe quoi), vingt-deux cochons, dix vaches et une quinzaine de poulets (ces derniers, du fait de leurs battements d'ailes incessants étaient plus difficiles à compter). Il était plus grand que tous les autres, et cela le rassura : finir aplati sous les pattes des moutons et des vaches n'était pas une excellente perspective d'avenir.

 

:air::air: Il se plaça dans l'une des files qui avançaient lentement vers les portes et attendit. Le silence de plomb qui régnait en ces lieux le mettait mal à l'aise. La tension de chaque mob était perceptible. Après tout personne ne savait à quoi s'attendre. La file avança et il finit par passer à son tour l'une des portes de sortie.

:air::air: Le couloir étroit débouchait sur un sas dans lequel un géant (quatre cubes de haut et deux de large, soit deux fois sa taille) lui faisait face. L'être au teint vert lui expliqua qu'il devait procéder au contrôle de l'ensemble de ses capacités afin de déterminer s'il serait apte à remplir sa mission dans le monde extérieur. Cela dura quelques minutes au cours desquels il fut interrogé, palpé, manipulé et passa dans divers appareils émettant des bips et grincements plutôt inquiétants. L' « agent de contrôle » ne trouvant aucune anomalie, il le laissa passer la porte qu'il dissimulait et fit entrer le suivant.

 

:air::air: La première chose qui le toucha dans ce nouvel espace fût le bruit. En effet, si le silence était maître dans la première salle, ici l'ambiance était plutôt à la discussion et de nombreux bêlements, meuglements et autres bruits emplissaient l'endroit. Cette salle était similaire à la première, à ceci près qu'elle était cinq à six fois plus grande et que la visibilité y était meilleure du fait d'un éclairage plus important.

:air::air: Après avoir renoncé à compter les mobs bien plus nombreux que dans la première salle, SL s'intéressa aux conversations des différents groupes alentours. La plupart, en dehors des moutons qui se faisaient des compliments sur leurs pelages respectifs, s'interrogeaient ce qui les attendaient dans le monde extérieur. Diverses hypothèses circulaient, allant de la vie paisible au milieu de vastes étendues pacifiques aux courses et affrontements contre des monstres plus grands et horribles que tout ce que l'on pouvait imaginer. Tout le monde s'accordait cependant sur un élément : le monde extérieur était certainement lumineux et très vaste.

 

:air::air: D'étranges êtres flottants à un demi cube de haut circulaient entre les groupes. Il n'étaient pas très grands (2 cubes de haut en comptant la hauteur de flottement) mais il émanait d'eux une aura étrange, un mélange de sagesse et de savoir qui leur donnait un air mystérieux. Leur corps apparemment cubique était recouvert d'une longue toge bleue de laquelle dépassaient deux bras mais aucune jambe ni pied. Leur tête aux reflets orangés (tout comme leurs mains) se terminait par un long bec et était surplombée de deux boules pointues en forme d'amandes qui leur servait d'yeux.

:air::air: Ils s'arrêtaient de temps à autres vers un mob et l'emmenaient avec eux vers l'une des nombreuses portes de sortie à l'autre bout de la pièce. L'un d'eux se dirigea alors vers SL et l'invita à le suivre.

 

:air::air: Ces êtres étaient en fait des savants chargés d'expliquer aux futurs mobs ce qui les attendaient dans le vaste monde extérieur. Dans le petit bureau du savant, SL eu donc une description de l'aspect et du fonctionnement du monde. Et il découvrit que le monde était certes très lumineux (de jour!) et très vaste, mais qu'il était aussi extrêmement dangereux. Il existait en effet d'autres mobs, créés dans des salles à part, qui eux n'étaient pas du tout pacifiques. Les creepers, zombies, squelettes, slimes et autres araignées lui firent froid dans le dos, mais c'étaient les loups qui l'effrayaient le plus. Le savant lui avait expliqué qu'il avait eu des prédécesseurs créés dans le but d'adapter une nouvelle race de mob au monde minecraftien. Mais leur taille (un demi cube de haut et de large sur un cube de long) en faisait des proies faciles et les loups les avaient tous décimés, les uns après les autres. On avait donc créé une version « Super » en modifiant sa taille afin qu'il soit aussi grand que le seul être pouvant apprivoiser les loups : l'Homme. Néanmoins, selon le savant, c'était ce dernier être qui serait le plus dangereux pour lui. Ses prédécesseurs n'avaient jamais réussi à l'approcher à cause des loups, mais on savait qu'il décimait des populations entières de mobs, qu'ils soient agressifs ou sans défense, pour récupérer leur loot. A ce jour seuls certains monstres du Nether arrivaient à leur résister grâce à leur grande force et à leur travail de groupe.

 

:air::air: Il avait donc pour mission d'aller à la rencontre des humains et de voir la réaction de ces derniers face à cette nouvelle espèce. S'il pouvait survivre à ce premier contact, il devait ensuite chercher à se rendre le plus utile possible au vaste monde pour justifier la création d'autres êtres de son espèce.

 

:air::air: Après toutes ces explications, SL suivi le savant par une seconde porte et arriva devant une dalle qui dégageait une grande lumière. C'est cette dalle qui l'enverrait vers le vaste monde par le biais du spawn. Il se tourna une dernière fois vers le savant qui lui souhaitait bonne chance dans l'accomplissement de sa mission avant de disparaître.

 

:air::air: La forêt était belle en ce début de printemps et les mobs vaquaient sans but particulier lorsqu'SL spawna dans le monde de Minefield. Ils prêtèrent attention quelques instants à cette créature nouvelle puis, constatant qu'elle ne les attaquait pas, retournèrent à leurs promenades respectives. Il n'explorait l'endroit que depuis quelques minutes lorsqu'il aperçu le loup. Le problème c'est que ce dernier l'avait remarqué aussi et, au vu de son regard, SL su immédiatement que le fait d'être plus grand n'avait rien changé au problème : il serait dévoré comme ses prédécesseurs s'il ne prenait pas tout de suite la fuite !

 

:air::air: ...La distance le séparant du loup diminuant toujours, SL réfléchissait à la situation lorsqu'il aperçu une route. S'il parvenait jusque là il pourrait sans doute échapper au loup, ces derniers dissimulant leur présence aux humains dans ce monde (heureusement que le savant n'était pas avare d'explications!). Il lui faudrait bien encore une trentaine de secondes pour la rejoindre, mais l'animal l'aurait surement attrapé avant. SL se retourna et vit sa gueule ouverte, bien plus proche qu'il ne le pensait. Le claquement produit lorsque la mâchoire du loup se referma et le cri d'agonie qui suivi furent audibles dans toute la forêt.

 

:air::air: Au CRCS, Pelote finissait son entretien avec le savant. Il connaissait sa mission : peupler les alentours de New Stendel afin de fournir de la laine à ses habitants Il se baladerai paisiblement en attendant qu'un humain vienne le tondre puis il serai tranquille pour explorer le vaste monde. Il se plaça donc sur la plaque de spawn et disparu. Pelote ne savait pas que les humains tuaient les moutons dans ce monde, et il ne le saurait jamais. Il n'aurait même jamais l'occasion d'en apercevoir un.

 

:air::air: Pelote n'eut pas le temps de prêter attention à la forêt dans laquelle il venait de spawner. Il vit du coin de l'œil un être inconnu qui courait et senti une vive douleur dans son flanc gauche en même temps qu'il fut tondu. Il tomba et eu juste le temps de pousser un terrible bêlement d'agonie avant de mourir.

 

:air::air: SL avait rejoint la route. Il avait eu une chance insolente, l'apparition de ce mouton entre lui et la gueule du loup relevait du miracle. Ce dernier avait été ralenti par l'évènement et n'avait ensuite pas osé poursuivre l'appétissante créature jusqu'à la route. Il se tourna donc vers un groupe de cochons à quelques cubes de distance. A la vue de la bête, leurs regards s'emplirent de terreur.

 

 

:air::air: Cela faisait maintenant une semaine que SL vagabondait dans les environs de New Stendel. Il avait exploré nombre d'endroits et rencontré plusieurs humains. Contrairement aux inquiétudes du savant, ces derniers s'étaient montrés pacifiques et l'avaient laissé se promener librement, même au sein de leurs villages. Il n'avait pas revu de loup, se contentant de rester dans les zones humaines que ceux-ci fuyaient.

 

:air::air: Il se souvenait encore de sa première rencontre avec un humain. Il était occupé à admirer une construction lorsqu'il le vit. Il était comme sur les images du savant, ses yeux étaient bleus comme son pantalon et il portait un t-shirt bleu ciel. L'humain était passé à côté de lui sans vraiment lui prêter attention et avait continué son chemin. SL en avait rencontré beaucoup d'autres par la suite et avait pu constater qu'à la manière des moutons ceux-ci avaient des apparences différentes. Ils appelaient ça un « skin ». Il décida donc de porter lui aussi des vêtements afin de leur ressembler plus en espérant pouvoir leur parler un jour. Il apprît également leurs règles afin de ne pas se rendre hors la loi, ce qui pourrait nuire à l'établissement d'un bon contact avec eux.

 

:air::air: Au cours de ses promenades, SL réfléchi longuement au but que lui avait fixé le savant. Il devait vivre avec la communauté des humains et prouver au créateur que sa race pouvait être utile à Minecraft. Il conclut qu'il devait apporter sa pierre à l'édifice et aider les Hommes dans la mesure de ses moyens. Mais pour cela il devait apprendre au préalable à casser et poser un bloc. Un grand travail l'attendait.

 

:air::air: SL se demanda si un jour ses semblables formeraient aussi une communauté au sein de Minefield. Oui, il en était sûr, il n'était que le premier maillon, la base de l'histoire mais un jour les lapins seraient plus nombreux et, comme les humains, ne craindraient plus les loups. Ce fut le but qu'il se fixa en marchant vers New Stendel, mais pour l'atteindre, il devait déjà se faire accepter par les humains...

 

:air::air: Profitant des quelques pièces d'argent qu'il avait gagné en travaillant, SL s'était arrêté pour la nuit dans une auberge. La bâtisse, entièrement faite de bois, était située aux abords d'une route à grand passage et on sentait qu'elle avait vu passer nombre de valeureux explorateurs et entendu force récits d'aventures, toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Les conteurs avaient tendance à gonfler leurs exploits, mais après tout il fallait bien ça pour passionner le public en quête de frissons. C'était leur renommée qui en dépendait. Il ne fit pas attention aux regards appuyés qui se posèrent sur lui à son entrée. Il s'y était habitué et comprenait l'étonnement des humains. Après tout il n'avaient jamais vu de lapin dans ce monde, et pour cause, il n'avait pas de semblables. Alors un lapin de la taille d'un humain, ça faisait forcément son petit effet.

 

:air::air: SL commanda la spécialité locale et demanda une chambre pour la nuit. Les clients étaient retournés à leurs activités, après tout il n'était pas si extraordinaire que ça de voir des êtres étranges dans ces contrées. Certains d'entre eux sortaient malgré tout leurs carnets de voyage : voilà une croustillante anecdote à ajouter à leurs aventures ; oui avec quelques modifications ce serait parfait...

 

:air::air: Un courant d'air frais envahi la pièce. Deux voyageurs venaient de rentrer dans l'auberge et s'installèrent à la table derrière SL. Leurs capes de voyages, ornées d'une longue capuche, ne permettaient pas de distinguer le visage des deux êtres. Cependant les capuches n'arrêtaient pas les sons et SL perçu quelques bribes de leur conversation. Il était question d'une cité située aux lointaines frontières orientales des terres de New Stendel. La légende voulait qu'elle renaisse de ses cendres au sein des étendues glaciales qui composaient l'essentiel de cette partie du monde. Il se disait même dans les récits les plus fous qu'on y avait construit tout récemment un édifice monumental. Cet ouvrage, un château si SL avait bien entendu le mot – le tenancier, venant débarrasser la table, s'était enquis de la satisfaction de son client et le lapin avait dû lui accorder quelques instants pour qu'il daigne bien vouloir réintégrer sa cuisine et s'intéresser à d'autres personnes – dressait fièrement ses tours vers le ciel et constituait le plus bel affront des habitants au terrible blizzard qui leur infligeait en permanence sa morsure givrée. Le tenancier revint le quérir, cette fois pour lui indiquer sa chambre. Il avait besoin de la table pour d'autres clients et ne souhaitait pas voir son chiffre d'affaires diminuer. SL le suivi à regrets tandis qu'il le conduisait à sa chambre. Avant de trouver le sommeil, il réfléchi à cette folle histoire. Une cité perdue dans les glaces, ce ne devait pas être monnaie courante...

 

:air::air: SL paya l'aubergiste et se jura de ne plus venir ici : les prix étaient vraiment élevés. Plus tôt dans la matinée, il avait recherché les deux voyageurs dans le but de les questionner sur le sujet. Malheureusement l'aubergiste lui avait indiqué qu'ils étaient partis au lever du jour sans donner de précision sur leur destination. C'étaient selon le commerçant des personnages étranges et il n'aurait pas été surpris qu'ils fussent des malandrins impliqués dans quelque affaire malhonnête. Il valait mieux se tenir à l'écart de ces gens là qui préparaient sans aucun doute un mauvais coup. De toute évidence, les braves gens ne dissimulaient pas leur visage. SL avait acquiescé ces lieux communs par politesse et était retourné à ses affaires, laissant l'homme et ses affirmations stéréotypées à d'autres clients. Il décida de se renseigner sur cette fameuse cité dans les faubourgs alentours.

:air::air: Tout en marchant le long du chemin après avoir quitté l'auberge, SL se demanda quel discours servirait le tenancier à ses futurs clients concernant cet étrange lapin qui lui avait pris une chambre.

 

:air::air: Ses recherches n'avaient pas été très fructueuses, cependant SL avait obtenu l'essentiel : les coordonnées approximatives de la cité et son nom : Sedannah. Dans les quelques conversations sur le sujet qu'il avait entendues, il se disait que le sommet des tours du château était d'un rouge flamboyant qui offrait un repère aux voyageurs égarés dans le blizzard des plaines de glace. Il prit la route dans la journée, suivant la direction du soleil levant et bien décidé à percer les mystères de la cité légendaire.

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:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: Chroniques d'un aventurier, par Guytou

 

:air::air: […]Après cette journée riche en émotions, je décidai de faire honneur de ma glorieuse présence à une modeste auberge des environs de New Stendel. Dès qu'elle m'aperçut la foule se mit en liesse. Les braves n'avaient pas l'habitude de rencontrer une personnalité de ma carrure et je suis par ailleurs tout à fait convaincu que de simples échanges de regards feront durant des décennies l'honneur de leurs familles.

 

:air::air: Passant outre la populace je m'installai à une table et commandai le plat du jour ainsi qu'une chope de liqueur ma foi tout à fait convenable.

:air::air: C'est alors qu'il entra à son tour. Les clients s'étaient rassis afin de me permettre de me restaurer en paix, ce qui me laissa tout le loisir de l'apercevoir et de le détailler. C'était un être comme on n'en avait jamais vu par ici. Tout comme nous, il mesurait deux cubes de haut pour un de large, cependant la ressemblance physique s'arrêtait là. Ma dentition que l'on sait extrêmement parfaite fut choquée par sa bouche d'où sortaient deux incisives sur-développés qui ne paraissaient avoir pour but que de finir par racler le sol. A ce détail risible s'ajoutaient un museau et des moustaches qui évoquaient un croisement étrange avec un animal. Pour achever le tout, deux longues, trop longues oreilles dépassaient de son crâne. Le choc dans l'auberge fut immédiat, l'étranger était aussi laid que je suis parfait et était par conséquent forcément dangereux. Les clients apeurés se regroupèrent autour de moi, leur héros, afin que j'occise le vilain, sauvant ainsi leurs misérables vies. L'être se tourna à son tour vers moi et nous échangeâmes un regard. L'effet fût immédiat, il avait reconnu en moi son maître, un être supérieurement intelligent et bien au dessus de son niveau, tant sur le plan esthétique que physique.

 

:air::air: Le dangereux animal, voyant qu'il n'avait aucune chance, décida de rebrousser chemin et s'enfuit. Ce fût ainsi que je sauvai la vie des clients de cette auberge et qu'ils chantèrent mes louanges des jours durant. Lors de mon départ le lendemain, on parlait déjà d'ériger un temple en mon honneur, moi qui avait vaincu le mal d'un simple regard.

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:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: Chapitre II : Les cœurs de glace

 

:air::air: Le blizzard soufflait et il était debout sur la glace. Il marchait depuis plusieurs heures dans cette région polaire mais ce n'était pas la faim qui lui tordait d'abdomen ni le froid qui le tétanisait. C'étaient ces yeux, fixés sur lui. Ceux de son pire ennemi...

 

:air::air: … L'ennemi était situé légèrement en hauteur par rapport à lui, ce qui lui donnait un avantage considérable. Le voyage s'était déroulé sans encombre, il serait trop stupide de périr maintenant, en bordure de la cité des glaces. Il avait pu trouver son chemin grâce aux fameuses tours du château et se trouvait désormais à proximité d'un bâtiment semblable à une arène. Il avait eu la chance de ne croiser aucun d'entre eux durant tout son voyage et voilà qu'il tombait sur un loup alors qu'il était si proche du but. La dernière fois, il s'en était sorti grâce à la proximité de la route et à l'apparition providentielle d'un mouton entre lui et les mâchoires de la bête. Cette fois la situation se présentait plus mal. Sans parler des difficultés qu'il avait à se déplacer sur le sol transparent et glissant qui constituait la surface de la mer de glace. L'animal aboya et SL se prépara à une lutte désespérée.

 

:air::air: L'animal n'avait pas bougé. Il se contentait de le regarder, restant assis en hauteur et aboyant de temps en temps. SL esquissa un mouvement discret pour s'éloigner du loup mais celui ci ne réagit pas. Il fit quelques pas en arrière et la bête ne bougea pas plus. Alors qu'il se décidait à tenter une fuite, SL s'interrogea sur le comportement étrange du canidé. Ce dernier l'observait toujours, penchant de temps à autre la tête sur le côté comme pour le voir sous un angle différent. Il ne semblait pas agressif et affichait même un air enjoué. Intrigué, le lapin s'approcha du loup. Il fit des mouvements de plus en plus lents pour ne pas l'effrayer et finit par se trouver à à peine un cube de distance. C'est alors qu'il remarqua le foulard rouge à son encolure. Ce devait être un animal dressé, ce qui pouvait en partie expliquer son comportement. Il se risqua à approcher sa patte de la tête de l'animal pour le caresser.

 

:air::air: SL passa plusieurs dizaines de minutes auprès de l'animal. Il était lui même surpris de la tournure prise par les évènements et se disait que le tableau d'un lapin caressant un loup devait sembler étrange pour les passants qui auraient pu les apercevoir. SL voulait attendre le maître de l'animal avant de retourner à son trajet, cependant les minutes passèrent et celui-ci ne vint pas. Il partit donc explorer la ville à la recherche de cette homme, laissant là le fidèle compagnon avec la promesse d'un retour...

 

:air::air: Les diverses constructions de la ville s'intégraient parfaitement dans les vastes étendues glacées. Toutefois, elles répandaient une aura chaleureuse et agréable sur la cité, contrastant ainsi avec les vents glaciaux qui régnaient ici. Espérant y trouver quelqu'un, SL se rendit à l'arène puis au château. Il s'émerveilla devant la beauté des bâtiments couleurs neige et rouge et découvrit l'emblème de la cité : un cœur rouge, symbolisant probablement la chaleur de la vie, défi supplémentaire adressé au mortel blizzard. Ne trouvant personne, il se dirigea vers le centre de la cité.

:air::air: Un édifice immense siégeait au milieu des habitations. SL avait entendu parler du conseil de Sedannah, que l'on nommait le Conseil d'Obsidienne, terme dont il comprit la signification en apercevant la structure. Le bâtiment abritant la salle du conseil avait en effet été bâti en obsidienne et SL se demanda combien de valeureux mineurs avaient péri dans les laves du centre du monde pour permettre à la cité d'extraire autant de minerai. Le bâtiment accueillait d'ailleurs une quantité honorable de ce liquide en fusion, faisant sans doute bénéficier les habitants de sa chaleur revigorante lors des hivers rigoureux.

:air::air: Après avoir marché plusieurs heures dans la cité sans rencontrer personne, SL arriva au constat qu'elle était vide. La population devait sans doute être absente quelques temps, aussi il revint auprès de son nouvel ami, porteur de cette bien mauvaise nouvelle.

 

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: Chapitre III: Objectif Dominion

 

:air::air: En fidèle compagnon, le loup décida d'attendre le retour de son maître. SL quitta donc seul la cité des glaces. Au cours de ses recherches sur Sedannah, il avait perçu dans quelques conversations l'inquiétude des notables à propos d'un futur rééquilibrage des forces politiques du monde. Il était question d'une alliance conclue entre plusieurs peuples vivant en frontière des terres de New Stendel. La fédération regroupait nombre de créatures magiques et étranges, parias de ce monde, et avait vocation à accueillir tous les êtres ne trouvant pas leur place parmi les humains. Tous les êtres comme lui... SL prit donc la route du nord dans l'espoir de trouver cette province afin de s'y établir.

 

:air::air: Le voyage était long et difficile. SL avait déjà traversé nombre de plaines et de forêts et désormais c'était une gigantesque étendue marine qui se présentait à lui. Il pouvait apercevoir les contours de cette mer intérieure au loin, cependant un détour par ces côtes lui aurait fait perdre plusieurs jours de voyage. Il avait déjà dévié vers l'ouest, ce qui lui couterait environ un jour supplémentaire, et au vu de ses forces il ne pouvait se permettre d'allonger la durée du trajet sans risquer de mourir de fatigue avant d'arriver. Il décida donc de traverser l'étendue d'eau; cette dernière étant calme cela lui permettrait sans doute de se reposer un peu.

:air::air: Il naviguait à mi-chemin des côtes lorsque la tempête se déclencha. Le vent soufflait plus fort depuis quelques heures et, voyant qu'il lui restait encore toute la moitié de la traversée à parcourir, SL se prépara à affronter la mer démontée.

 

:air::air: L'orage était particulièrement intense et d'immenses vagues se formaient à la surface de l'eau. Les vagues n'étaient en réalité pas gigantesques pour les habitants du rivage, cependant pour quelqu'un se trouvant à bord d'un frêle esquif en plein milieu de la tempête le ressenti était tout autre, et c'était précisément le cas de SL. Son embarcation ridicule constituée de quelques planches de bois ne tiendrai pas longtemps face à la mer en furie et il en était conscient. Il n'avait par ailleurs encore jamais navigué et sentait que les courants le poussaient dans la mauvaise direction. Une vague plus haute que les autres s'était formée et le menaçait directement. Il eut à peine le temps de l'apercevoir du coin de l'œil avant qu'elle ne s'abatte sur la minuscule embarcation, la faisant chavirer et emportant son corps vers les profondeurs. Les poulpes exaspérés regardèrent les morceaux de bois dans leur chute vers le fond, les humains prenaient vraiment la mer pour une poubelle!

 

:air::air: Sensation de chaleur sur le visage. Il entrouvrit les yeux et fut ébloui par une immense clarté. Était il mort ? Une sensation de froid dans le dos lui rappela qu'il était dans l'eau. La tempête était visiblement terminée et il flottait à la surface, dérivant vers une contrée inconnue. Il voulu bouger mais il n'avait plus aucune force, il parvenait à peine à respirer. Cette tentative de mouvement eu néanmoins un effet : elle perturba la flottabilité de son corps et l'entraîna vers le fond. Incapable du moindre mouvement, SL se sentit couler et attendit la mort. Un reflet doré attira son attention au dessus de la surface des eaux. Sans doute les rayons du soleil déviés lors de leur entrée dans l'eau. La dernière chose qu'il vit avant de sombrer dans l'inconscience fût une main qui se dirigeait vers lui...

 

:air::air: Compression de son thorax. L'effet fut immédiat : SL cracha l'eau contenue dans ses voies respiratoires. Il toussa péniblement, il était en vie, allongé sur un sol dur. Il ouvrit les yeux pour observer l'environnement et connaître son sauveur et poussa un cri. Un être immense se tenait devant lui, plus grand que tous ceux qu'il avait vu jusqu'ici. Mais la masse était immobile, son regard fixé vers l'horizon, une torche dans une main et ce qui ressemblait à un livre dans l'autre. Un rire retentit alors derrière lui, c'était celui qui l'avait sauvé qui s'amusait à présent de sa frayeur. SL se tourna alors vers lui pour le remercier et pu enfin le voir.

:air::air: C'était à première vue un être humain. Il faisait la même taille que lui et était tout de noir vêtu en dehors d'un insigne doré qui brillait sur sa poitrine, c'était sans doute cet insigne qui avait attiré l'attention du lapin avant son évanouissement. Il se présenta sous le nom d'Operamundi. Après avoir remis son chapeau, noir également, Operamundi expliqua à SL qu'il l'avait aperçu dérivant au milieu des eaux alors que lui-même voyageait vers le nord. Il avait donc plongé pour lui porter secours et l'avait vu s'enfoncer dans l'eau alors qu'il arrivait à sa hauteur. Il avait toutefois réussi à le remonter, le tirer hors de l'eau et à le réanimer ici, aux pieds de cette statue.

:air::air: SL apprit par le biais de son sauveur qu'il se trouvait à Nouvelle-Azur, une grande cité proche de New-Stendel. Ils firent connaissance tout en marchant dans la cité afin de trouver de la nourriture pour redonner des forces au lapin. Operamundi appartenait à la Guilde des Blasons d'Or, ayant pour vocation de protéger et d'aider tous les êtres qui nécessitaient qu'on leur prête main forte. Les membres de la guilde étaient des gens de confiance et d'honneur qui ne reculaient devant rien pour défendre et affirmer leurs valeurs de courage et de dévouement au monde. On y rencontrait des experts de toutes sortes et ils respectaient un ordre hiérarchique précis avec, au sommet de l'échelle, les présidents Majorux et santoverso. Lui-même était actuellement soldat.

 

:air::air: La cité de Nouvelle-Azur était magnifique, cependant l'affluence y était énorme. La population elle-même n'était pas si importante, mais la ville était submergée par un flot quasi-permanent de visiteurs et de touristes, semblant tous chercher à entr'apercevoir un certain Boblennon, apparemment maire de la cité. Prodigieusement agacés par cette armée digne d'une invasion barbare, Operamundi et SL décidèrent de quitter Nouvelle-Azur.

:air::air: Operamundi avait lu tout récemment une demande d'aide d'un groupe situé dans la province du Dominion et s'y rendait justement. Bien que la demande sollicitait un grand nombre de Blasons d'Or, ceux-ci étaient fort occupés et il s'y rendait donc seul, sachant qu'il remplirait quoiqu'il arrive sa mission. Cependant l'état physique de SL ne lui permettait pas d'accomplir dans l'immédiat un voyage aussi périlleux. Son compagnon lui proposa tout naturellement de venir au quartier général de la Guilde afin de se reposer et de reprendre des forces. Ils effectueraient ensuite le trajet jusqu'au Dominion ensemble.

:air::air: Le QG des Blasons d'Or était également tout proche de New-Stendel. Ils furent accueillis par un sergent répondant au nom de Viktus. Ce dernier, voyant l'état de faiblesse de SL, l'emmena manger quelques côtelettes grillées et se reposer.

 

:air::air: Une fois remis sur pied, SL reçut l'honneur de visiter les différentes installations de la Guilde. Le discours d'Operamundi la veille avait en effet éveillé sa curiosité et il présentait un vif intérêt pour cette institution aux buts si louables. Le sergent qui l'avait accueilli la veille était chargé de le guider durant sa découverte des quartiers généraux et secondaires et il fût aidé dans cette tâche par TheRowern.

:air::air: Ils visitèrent donc la quasi totalité des installations de la Guilde et de ses alliés : le QG et le Fortin Doré sur New Stendel, puis le QS de Nubes, terres aériennes infestées de monstres que les Blasons d'Or avaient valeureusement combattus afin de permettre l'installation des hommes, SL s'était d'ailleurs muni d'une épée pour l'occasion, et enfin le QS de Navis, enfoui dans les profondeurs des eaux paisibles de ce monde. Seul le Nether ne fit pas partie du programme car l'endroit était encore trop dangereux.

:air::air: Cette visite fût l'occasion pour SL de découvrir de nouveaux mondes et de se rendre compte de la qualité architecturale des constructions de la Guilde. En effet, chaque structure était parfaitement adaptée au monde dans lequel elle se trouvait et se fondait parfaitement dans son environnement. Il avait littéralement été bluffé par l'emblème de l'institution sur Nubes ainsi que par la beauté des dômes sous marins de Navis. Cette expertise technique, associée à l'histoire des Blasons d'Or que lui avait comté Viktus tout au long de la visite et aux valeurs de la Guilde, le décida à rejoindre ses membres. C'est sur cette idée qu'il parti se coucher au sein d'une chambre qui lui avait été prêtée par la Guilde le temps de son séjour.

 

:air::air: SL s'était levé tôt et arpentait seul les allées du QG, se dirigeant vers la mer. Chemin faisant, il croisa Operamundi qui lui annonça que le président Majorux souhaitait le rencontrer. Il lui avait en effet fait part de sa visite et de ses intentions de les rejoindre la veille au soir et le dirigeant désirait faire la connaissance du lapin. Il se dirigèrent donc vers le pont des nouveaux où ce dernier les attendait.

:air::air: Le président de la guilde impressionna SL. Bien qu'il ne fit que deux cubes de hauteur, il paraissait plus grand que les autres humains et rien qu'en l'apercevant on pouvait deviner sa force au combat. Sa chevelure et sa barbe blanches reflétaient sa grande sagesse et son regard perçant laissait deviner une grande intelligence, bien que ses yeux dorés abritaient également une certaine malice. Il expliqua à SL que pour les rejoindre il lui faudrait rédiger une missive officielle de demande d'intégration à la suite de laquelle il passerait des tests si la Guilde le jugeait acceptable. Alors que Majorux commençait à lui exposer les différentes épreuves, SL dégaina son épée et lui sauta dessus.

 

:air::air: Son attaque avait été contrée et il réfléchissait à toute vitesse à une solution pour se tirer d'affaire. Il avait au moins sauvé le président d'une mort certaine, peut être que celui-ci lui viendrait en aide pour vaincre l'ennemi qui se présentait à eux. Sans compter qu'Operamundi était également à ses côtés. Il décida donc de se retirer pour trouver un autre angle d'attaque, mais la créature qui lui faisait face, visiblement agacée par son attaque manquée envers Majorux, retint sa lame. SL se rendit alors compte que ni Majorux ni Operamundi n'avaient bougé. Ils n'avaient même pas saisi leurs armes. La créature l'observait toujours et, se tournant sur le côté salua Majorux. Le président lui rendit son salut et SL perçu un certain amusement dans son regard d'or. La créature n'avait pas lâché sa lame et SL profita de ce moment de flottement pour apprécier son adversaire. Il faisait sensiblement la même taille que lui et semblait formé entièrement de terre. Cela était d'ailleurs fort probable puisqu'il était sorti sans aucune explication du sol terreux dans le dos du président. Une étrange visière camouflait son visage, empêchant de discerner ses yeux, si toutefois il en avait. Il avait par ailleurs bloqué l'attaque du lapin avec une seule main qui retenait toujours l'épée. SL n'était pas un combattant, il n'avait pas eu l'occasion de s'entraîner depuis son arrivée dans ce monde et l'être qui lui faisait face semblait au contraire posséder une grande expérience dans ce domaine, ce qu'il venait de démontrer en parant le coup avec une facilité déconcertante. S'il devait le vaincre pour intégrer la guilde, il n'était pas prêt de devenir membre.

:air::air: Cependant, loin de chercher l'affrontement, l'être de terre se présenta comme le capitaine TixBelgium, membre des Blasons d'Or. C'est à ce moment précis qu'SL comprit l'amusement de Majorux. Il avait réussi à se rendre passablement ridicule en confondant un capitaine de la Guilde avec un ennemi et en prouvant que, si ledit capitaine avait effectivement été un ennemi il n'aurait fait qu'une bouchée du lapin et de sa misérable attaque. Sur ces entre-faits la rencontre dû être écourtée car TixBelgium apportait des nouvelles de la plus haute importance au président et ne pouvait attendre. Se retournant pour suivre le capitaine, le président fixa son regard d'or sur SL, Operamundi puis sur une anfractuosité rocheuse située non loin.

 

 

:air::air: Operamundi ayant perdu suffisamment de temps pour sa quête, les deux compagnons décidèrent de reprendre leur périlleuse route vers le Dominion et partirent se préparer pour ce long voyage. Avant son départ, SL rédigea sa lettre de demande d'intégration à la Guilde des Blasons d'Or qu'il déposa à l'attention des Présidents. Sortant du QG avec Operamundi, ils évoquèrent la grotte qu'ils avaient trouvée et explorée suite au regard de Majorux et convinrent d'un projet à y installer à leur retour du Dominion.

 

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air:___________________________________________

 

SL

Postulant à l'intégration de la Guilde des Blasons d'Or

 

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: MM. Majorux et Santoverso

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: Présidents de la Guilde des B.O

Objet : Postulation SL

 

:air::air: Présidents,

 

:air::air: Par la présente missive, au delà de vous remercier pour votre accueil et votre hébergement, je viens vous proposer mes services afin d'intégrer votre prestigieuse guilde.

 

:air::air: J'ai eu l'occasion de rencontrer certains d'entre vous, ainsi que de visiter vos installations et ce que j'ai pu apercevoir m'a conquis. Actuellement à la recherche d'une terre d'accueil, je me dirige vers la province du Dominion dans le but d'y trouver réponse à mes interrogations. Ne pouvant qu'être touché par l'extrême sympathie dont vous avez fait preuve vis-à-vis d'un être si différent de vous, je désire ardemment me joindre à votre guilde pour défendre la cause qui est désormais la nôtre : protéger et aider nos prochains.

:air::air: Bien que vous n'ayez pu apprécier que de maigres performances de ma part au combat, je souhaite m'améliorer dans de nombreux domaines et suis prêt à suivre les plus intenses de vos enseignements pour parvenir à ce but. Je pourrai ensuite transmettre mon énergie, ma motivation et mon savoir aux personnes en détresse, espérant ainsi améliorer leur quotidien, voire les sauver d'une mort certaine.

 

:air::air: J'ai donc l'honneur de solliciter votre bienveillance à mon égard afin que de me permettre de rejoindre vos rangs, ce dont j'espère me montrer digne.

 

:air::air: Dans l'attente de votre appréciation de mes valeurs et, je l'espère, d'une issue favorable à ma demande, je vous prie de croire, MM. les Présidents, en l'assurance de mes salutations les plus sincères.

 

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: SL

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air:______________________________________________

 

:air::air: Bien qu'il dura plusieurs jours, le voyage se passa sans événement majeur. Et pour cause, SL et Operamundi évitèrent les routes et villes majeures, se contentant de traverser forêts et lagunes en suivant une ligne quasi parfaite vers leur destination finale. Arrivés aux portes de Hell, ils se séparèrent, le Blason d'Or partant vers sa quête et SL à la recherche d'une terre d'accueil. Ils convinrent de se retrouver à la guilde des Blasons d'Or, si le lapin y était accepté, pour développer leur projet.

 

:air::air: Désormais seul, SL passa à proximité du Ragnarok et, fuyant la chaleur intense du volcan, se perdit dans la forêt. Il cherchait son chemin lorsqu'il le vit. Le dragon, le fameux dragon qui faisait l'objet de tant de rumeurs à New Stendel. Il était dit que le Dominion l'élevait dans le but de le lâcher sur le monde afin d'en prendre le contrôle. Il pouvait voler et cracher la lave, embrasant ainsi des cités entières sans effort depuis le ciel, intouchable, quasiment invincible. C'était une arme démoniaque redoutée par tous et voilà que lui, égaré dans une forêt inconnue avec pour seule arme une épée de pierre, entrait sur son territoire. La bête devait dormir car elle ne bougeait pas. SL avait lu certains soirs des ouvrages sur les êtres de légende et connaissait donc les rumeurs sur les trésors incommensurables des dragons. Il prit donc son courage à deux mains et se décida a approcher de la bête qu'il apercevait au loin afin de vérifier cette information.

 

:air::air: Plus il approchait et plus il avait l'impression que le dragon était fait d'un matériau extrêmement rigide. C'était sans doute ce qui lui assurait sa presqu'invincibilité, cependant SL se demandait comment un matériau si rigide pouvait permettre le vol. Ce devait être particulièrement lourd. Il ne voyait cependant pour le moment qu'une partie de sa tête, peut-être en saurai-t-il plus en s'approchant d'avantage. Il ne vit pas le coup arriver, le projectile avait été lancé avec une précision effroyable et il ne dut sa survie qu'à un bruissement dans la forêt qui l'avait fait se décaler pour se retourner. L'arme se planta néanmoins dans son bras gauche et il tomba sous le choc. Son sang commençait déjà à former une mare sur le sol, et il sentait les premiers vertiges de la mort s'emparer de lui. Il luttait pour rester conscient et se relever lorsqu'il entendit une voix sourde derrière lui.

:air::air: « – Voleur, infâme grieffeur, tu mourras des mains du terrible troll vengeur de Galianör! »

:air::air: Un troll, il ne manquait plus que ça... Et bien évidemment il s'était fixé sur le dragon et avait oublié les principes élémentaires de progression en milieu hostile que lui avait appris Operamundi. Cependant quelque chose n'allait pas...

:air::air: « – Amusant, parvint-il à articuler, il me semble toutefois que les trolls combattent à la massue, pas à la hache. De plus, ils sont particulièrement stupides, ce qui ne leur permet pas de construire d'aussi longues phrases! »

:air::air: Il se releva et dégaina difficilement son épée. Il jouait le tout pour le tout, il ne pourrait sans doute pas combattre ni rester conscient très longtemps, mais il devait faire honneur à l'esprit des Blasons d'Or qu'il souhaitait rejoindre.

:air::air: « – Qui plus est, je ne suis pas un être humain et mon odorat est particulièrement développé. Les trolls ne boivent pas d'alcool et tu empestes la bière à plusieurs cubes alentours.

:air::air: – N'ose pas remettre en cause mes dires, vil maraud, tu mourras sous les co...

:air::air: – Qui es-tu pour te cacher ainsi en prétendant être une telle créature ? Aurais-tu un complexe de taille ou de puissance ? Qui plus est je ne sais de quoi tu parles, je n'ai aucunement volé ou détruit quoi que ce soit! »

:air::air: A ces propos, l'ennemi sortit des fourrés, visiblement décontenancé. Il faisait la même taille que SL mais paraissait plus petit que la moyenne. Sa barbe immense touchait presque le sol et il avait une seconde hache à la main.

:air::air: « – D'accord, je ne suis pas un troll mais un nain. Néanmoins nombre de mes amis me surnomment le troll et j'avais pour idée de joindre l'utile à l'agréable en m'amusant un peu pour punir celui qui a dégradé notre belle cité. »

:air::air: Aidant SL à s'allonger pour le soigner, il se présenta comme Eyce Poing-Puissant et lui expliqua qu'il était à la poursuite d'un voleur ayant nuit à la cité de Galianör dont il était présentement Ministre. Cependant les nains n'avaient pas beaucoup de compétences en poursuite et il avait perdu sa piste dans la forêt. Il croyait l'avoir retrouvé et voulait l'immobiliser, cependant il avait visiblement fait une erreur.

:air::air: La douleur fût telle que SL poussa un hurlement de souffrance lorsque le nain retira la hache de son bras. Il stoppa l'hémorragie et pansa la plaie. Cependant si le lapin ne recevait pas de soins rapidement, il mourrait dans cette forêt. Il décida donc de l'emmener avec lui dans la cité naine. Tant pis pour son voleur, il n'était de toute façon malheureusement pas le premier à échapper aux nains. SL s'enquit de la présence du dragon qu'il avait peut être réveillé en criant, ce qui provoqua un rire tonitruant de la part d'Eyce. Ils sortirent alors de la forêt et SL le vit.

 

:air::air: La tête du dragon leur faisait face, sa gueule grande ouverte comme s'il s'apprêtait à les dévorer. Il s'agissait en fait de l'entrée de la cité de Galianör, antre des nains. Le dragon avait été construit par ces derniers pour effrayer et éloigner d'éventuels visiteurs. Ils avaient poussé le sens du détail jusqu'à reproduire la glotte de la bête. SL reçut des soins et put visiter la ville, accompagné d'Eyce et d'un autre nain répondant au nom de Dacrokmistakilla. Sa première surprise fut lors de la découverte de la salle du pont. L'endroit était grandiose et SL eut du mal à croire qu'ils avaient tout construit eux-mêmes. La cité était encore en travaux, mais les parties achevées étaient superbes et gigantesques. Durant la visite, il fit la connaissance de Tomtoinou, l'unique habitant non nain de la cité, qui possédait le don de jouer avec les flammes. Les nains, au delà de leur aspect rustre et bourru, étaient de loyaux et sympathiques compagnons, valeureux guerriers, habiles marchands et férus travailleurs. La cité de Galianör avait été entièrement creusée par eux, et SL songea que le trésor reposant sur le dragon n'était pas constitué d'or et de pierres (bien que les nains en regorgent) mais bien de la valeur de ces personnages. Il quitta la cité naine non sans les remercier et reprit sa route en quête d'un endroit où s'installer.

 

:air::air: Cela lui avait pris une journée entière mais il avait contourné la gigantesque étendue d'eau qui lui barrait le chemin ; il ne tenait pas à revivre certaines déconvenues. Il marchait droit devant lui, dans le but d'explorer cette partie peu connue du Dominion. Il se disait qu'autrefois, avant l'apparition du cube, une puissante espèce régnait sur la région mais qu'elle avait été décimée faute d'adaptation à ce monde. Il se demanda s'il verrait des ruines de cette espèce lorsqu'il la vit. Elle agonisait, mais visiblement cela lui importait peu. Il s'approcha de ce qu'il identifia comme une gigantesque fourmi. Elle était très faible et un peu difforme. Probablement une première ponte, les reines insectes pondaient souvent un œuf peu viable lorsqu'il s'agissait du premier pouvant éclore. Cette fourmi devait donc nourrir sa reine afin qu'elle puisse pondre de meilleurs œufs et créer des fourmis puissantes et résistantes. Cependant vu son état, elle ne pourrait avancer plus. Elle confia donc à SL la nourriture à apporter à celle qu'elle appelait sa Reine.

:air::air: Après avoir parcouru quelques cubes de forêt, SL trouva l'endroit indiqué par la défunte. Il entra dans l'anfractuosité et se trouva face à elle. La reine était entièrement noire, à l'exception de quelques traces rouges sur son corps. Elle était installée au fond de la grotte, attendant sa nourriture, et se demanda qui était cet étranger qui osait l'approcher ainsi. Le lapin lui remit la nourriture confiée par la première fourmi et lui expliqua ce qui s'était passé. Voyant que le lapin pourrait l'aider, la reine, répondant au nom de jesollas, lui conta son histoire. Elle était la seule survivante de l'espèce fourmi qui avait entièrement péri à l'apparition du cube. Ses ancêtres n'avaient su s'adapter et, bien que dominant le monde, elles furent détruites une par une jusqu'à la dernière par divers cataclysmes. Jesollas était issue du dernier œuf de la dernière reine, qui avait placé tous ses espoirs en lui. Son œuf n'avait pas éclos normalement, il avait mis des milliers d'années à arriver à maturité afin de s'adapter à son environnement. Ce qui faisait que les fourmis, mesurant autrefois moins d'une once de cube, mesuraient désormais 2 cubes de haut, au même titre que les hommes. Leur espèce s'était adaptée aux changements du monde et la reine avait décidé de renommer la cité de Bel-o-kan et Bel-o-kube pour tenir compte de cette évolution. Cependant la fourmilière n'était pas encore faite et nombre de complications attendaient jesollas. C'est pourquoi SL choisi de rester auprès de lui (c'était une reine mais elle combattait avec force la supériorité féminine de leur espèce et avait décidé d'être désignée par des termes masculins lorsqu'on parlait d'elle par son prénom) afin de l'aider à porter le poids de la renaissance de l'espèce qui pesait sur ses épaules. Il devint alors 2ème, membre assimilé fourmi de la future cité de Bel-o-kube.

 

:air::air: Plusieurs jours avaient passés et SL et jesollas, rejoints par Polochon, travaillaient d'arrache pied sur la construction de la cité. Repérant une fourmi dans le secteur, jesollas parti l'appeler afin de réveiller son instinct et de l'amener à sa rencontre. Alors qu'il revenait, SL se retourna pour apercevoir le nouvel arrivant et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il se retrouva face à son compagnon, le Blason d'Or Operamundi. Néanmoins celui-ci avait quelque chose de changé. En dehors du fait qu'il était maculé de sang, il avait un air de cruauté que SL ne lui connaissait pas. Ils se contèrent leurs aventures respectives et SL découvrit que son ami était possédé par un démon du Nether. Mais la terrible créature, bien qu'assoiffée de batailles et de sang, ne parvenait pas à prendre le contrôle sur lui lorsqu'il se trouvait sur les terres de New Stendel. Il restait un fidèle Blason d'Or, cependant il ne pouvait garantir qu'il pourrait la contrôler dans les enfers Minecraftiens dont l'entrée était toute proche, en pays de Hell. Operamundi s'avéra cependant digne de son rang de Blason d'Or et put contrôler sans difficulté le monstre en lui afin de ne pas prendre la direction de la porte. Il devint 4ème, assimilé fourmi de la cité de Bel-o-kube.

 

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: Chapitre IV : Bel-o-kube et les Blasons d'Or

 

:air::air: La construction de la cité avait débuté et nombre de peuples étaient venus les aider. Parmi eux, de nouveaux compagnons qui avaient rejoint leurs rangs, mais également les amis nains de SL, Tomtoinou et Eyce ainsi que certains de leurs semblables. Tous prêtaient main forte sur le chantier de la cité, et celle ci avançait plus vite que prévu. Ils construisaient désormais le dôme, structure qui ferait la fierté de Bel-o-kube.

:air::air: L'incident eu lieu un soir, alors que Tomtoinou et Eyce aidaient les fourmis à construire un étage du dôme. Alors qu'ils posaient la terre sur les précédentes couches, une meute de loups se présenta sur le chantier. Ils étaient sauvages et n'avaient pas l'air agressifs. Depuis sa rencontre avec celui de Sedannah, SL n'avait plus peur des loups, cependant il ressentait toujours une angoisse à leur vue, l'instinct de la proie qui ressortait. Les nains cependant n'avaient peur de rien, ou presque, et Tomtoinou, qui partageait leur mentalité bien qu'il ne fut pas un nain, s'approcha d'eux. Soudain, arrivé à hauteur d'un des loups, il trébucha et, voulant se rattraper, lui donna un coup. L'effet fut immédiat : les yeux des loups devinrent rouges et il se jetèrent sur lui.

:air::air: SL avait à peine dégainé son épée qu'Eyce et jesollas s'étaient déjà jetés dans la bataille. La meute de loup avait clairement l'avantage du nombre et le lapin regrettait que son compagnon-démon soit absent du chantier précisément ce jour. Cependant les loups n'avaient pas l'avantage technique ni stratégique et, bien que combattant à un contre deux, les travailleurs parvinrent à leur tenir tête. Tout se passa alors si rapidement que SL eut à peine le temps de réagir. Eyce fut submergé par ses assaillants et disparut soudain, laissant Tomtoinou en grande difficulté. Quant à jesollas, il venait de se faire mordre et était blessé. N'écoutant que son courage et refoulant son instinct qui lui disait de fuir, SL occit ses assaillants de sa lame affutée et bondit au secours de sa reine. Les deux yeux rouges du premier loup se tournèrent dans sa direction et la dernière chose qu'ils virent furent le tranchant de la lame. L'autre loup, ayant entendu la tête de son frère de meute tomber, se rua sur ce nouvel adversaire. SL n'eut pas le temps de réagir et fut renversé par le loup. La bête retomba sur lui, prête à le dévorer lorsqu'elle tituba et s'effondra sur le côté. Par chance, le lapin n'avait pas lâché son épée et le canidé s'était empalé dessus en accompagnant le lapin dans sa chute. Il se releva, se préparant à porter aide à Tomtoinou lorsqu'il vit que celui-ci s'était débarrassé de ses 4 assaillants. Ils se tournèrent alors vers jesollas qui gisait au sol.

 

:air::air: Les blessures de la Reine étaient heureusement superficielles, et la construction avait pu reprendre dès le lendemain. Alors qu'il s'apprêtait à creuser une colline dérangeante SL songea à son combat de la veille. Jamais encore il n'avait combattu en dehors des quelques entraînements proposés par Operamundi durant leur voyage. Il s'en était pourtant plutôt bien sorti, même s'il avait eu beaucoup de chance. Les loups ne lui faisaient plus peur, et il avait bravé les dangers pour protéger la Reine fourmi. Il avait trouvé sa communauté, il resterait ici désormais.

:air::air: Perdu dans ses pensées, il remarqua au dernier moment qu'on l'appelait sur le chantier. C'était Opéramundi qui lui faisait signe en se dirigeant vers lui. Arrivé à sa hauteur, il put lui parler :

:air::air: « – SL ! Nous avons reçu un courrier pour toi, il semble que le message provienne de la Guilde des Blasons d'Or. »

:air::air: Le lapin descendit au plus vite et prit dans ses mains la missive qui lui était adressée. Il l'ouvrit et lut les mots suivants :

 

"Majorux

Président du Blason d'Or

 

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: M. SL

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: Participant du projet BoK

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: Objet : Postulation SL

 

:air::air: Cher SL,

:air::air: Vos mots sont étudiés. Vous écrivez comme un noble (notez un S en trop à un moment oublié de vos écrits), et cela est rarissime.

:air::air: Concernant votre postulation à notre guilde, je serai ravi de vous accepter.

:air::air: Nous allons effectuer des tests pour évaluer les capacités de chacun, et ainsi nous pourrons vous donner les analyses définitifs de vos compétences. Cela servira aux personnes qui en ont besoin. Prenez exemple, il y aura un tableau avec les spécialisations de chaque. Les gens qui auront besoin d'aide iront voir ce dernier, et vous contacteront pour une aide.

 

:air::air: Actuellement, la guilde a failli se dissoudre suite à une montée énorme de pression due à plusieurs déclarations directes... oui... on a appris que des membres importants nous quittaient... bon ça ira... j'espère... passons...

 

:air::air: Je serai ravi de vous fournir de l'aide au niveau redstone.

 

:air::air: Nous construisons en ce moment une extension au quartier général, un quartier secret et bien d'autres...

:air::air: Si vous voulez savoir autre chose, répondez moi au plus vite.

 

:air::air: Amicalement,

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: Majorux"

 

:air::air: A la lecture de ces mots, le cœur du lapin s'emplit d'une incommensurable joie. Il relut la lettre une deuxième fois, puis une troisième afin de s'imprégner des paroles de Majorux et d'être certain de son nouveau statut.

:air::air: Il avait réussi, lui, un être si différent des autres, à faire le premier pas vers une communauté humaine. Loin de l'effrayer, ces tests le motivaient et il savait qu'il donnerait le meilleur de lui même dans les épreuves annoncées.

 

:air::air: Bien que milles et milles interrogations s'acharnaient à remplir son esprit, il n'avait pour le moment aucune doléance à présenter au président aux yeux d'or. Il rangea donc soigneusement le courrier dans sa poche et revint à la réalité.

:air::air: La cité fourmi avançait plus vite qu'ils ne l'avaient espéré et il devait retourner les aider afin de continuer dans cette voie.

:air::air: SL s'accorda un dernier instant de rêverie. Il était désormais un Blason d'Or, un de ces fiers combattants qui défendaient les victimes des injustices de ce monde. Il se dit que finalement, les lapins formeraient sans doute un peuple à part entière sur les terres de New Stendel, un peuple puissant et courageux, véhiculant des valeurs de paix et de noblesse à travers le monde.

:air::air: Il se surprit toutefois à songer qu'il s'éloignait des instincts primaires de ses semblables, qui n'envisageaient face à un conflit que la fuite. Il n'était pas un lapin comme les autres et il le savait, mais si un jour d'autres apparaissaient, suivraient-il sa voie où retourneraient-ils à leur inextricable peur, restant ainsi figés dans les prémices de leurs instincts primitifs ?

Marchant vers le chantier, il regarda les étoiles. La nuit était si belle...

 

:air::air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: :air: Chapitre V : Civis !

 

:air::air: La construction de Bel-o-kube avançait bon train. Ils travaillaient tous jour et nuit sans relâche et cela était en train de payer. Le dôme était presque achevé, et l’on songeait d’ores et déjà aux merveilles qui verraient le jour au sein de la cité fourmi. SL avait lui-même quelques idées de construction dont il avait fait part, pour certaines, à ses compagnons. Lorsqu’il ne construisait pas ou ne collectait pas les ressources nécessaires à la fourmilière, il prenait le temps de réfléchir à ces idées et consignait par écrit le fruit de ces moments de calme. Au fil du temps, ces moments se faisaient de plus en plus rares.

 

:air::air: Il avait été nommé par la Reine et le conseil « Sexuée en charge des relations étrangères ». Malgré l’aide de voisins, de cités amies ou de simples passants et l’implication des bâtisseurs, la main d’œuvre et les ressources avaient commencé à manquer et il avait été missionné pour aller quérir les matériaux de première nécessité auprès des cités voisines voire même d’autres cités. Les accords qu’il avait établi avec diverses villes, institutions ou personnages hauts placés tels que Nixe, Galianör, la Guilde des Blasons d’Or, Aelfyr et Link128 ainsi que son sens de la diplomatie l’avaient propulsé vers ce poste de représentation et gestion des affaires externes de la cité.

:air::air: Cette place était pour lui une aubaine, il pourrait ainsi montrer à la face du monde que les représentants de sa race pouvaient non seulement vivre avec les nombreux peuples de la région, mais également occuper des postes d’importance. Les lapins n’étaient pas une simple race de mob, c’étaient des êtres à part entière qui avaient leur place en ce monde.

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:air::air::air::air::air::air::air::air::air: :air: Suite du Chapitre V : Civis !

 

:air::air: Il observa le dôme en construction. Et dire que c’était grâce à des fourmis qu’il était parvenu jusqu’ici. Lui qui auparavant les méprisait et les écrasait, les laissant à leur sort d’insectes, les comprenait désormais. Ces fourmis vivaient le même calvaire que lui au début finalement : ignorées voire rejetées par tous au prétexte de leur différence et de leur apparente faiblesse. Pourtant, quels être terriblement intelligents et organisés ! Tout comme il s’était rendu compte de cela, il voulait que la face du monde puisse constater que les lapins ne sont pas bons qu’une fois cuisinés.

 

:air::air: Ce dernier, majestueux en Reine du peuple fourmi, s’approchait de lui l’air contrarié.

:air::air: « - Belle soirée n’est-ce pas ? tenta le lapin.

:air::air: - Désolé de te couper dans tes pensées, SL, mais j’ai là un sujet qui mérite réflexion. Un problème qui sera difficile à résoudre…

:air::air: - Tu sais combien j’aime les énigmes. »

:air::air: Il se leva pour faire face à la Reine ; le salut protocolaire n’était pas nécessaire, personne ne pouvait les voir. Il continua :

:air::air: « - D’aucuns disent qu’il n’existe pas de problèmes mais uniquement des solutions. Je rejoins leur avis, expose moi plus en détail la situation. »

:air::air: Un ange passa. Jesollas cherchait visiblement la dimension la moins dramatique qu’il puisse donner à son problème.

:air::air: « - Jamais la cité ne verra le jour SL, nous sommes trop faibles et trop peu nombreux. Nous manquions de ressources, voila que nous manquons désormais de bras. Jour après jour chacun d’entre nous fatigue un peu plus. Le monde ne nous connaît pas assez, trop peu de fourmis rejoignent nos rangs. Que ferons nous lorsque nous serons tous terrassés par l’effort ?

:air::air: - Notre motivation est telle que cela n’arrivera pas. Nous pouvons très bien prendre quelques jours de repos, ensuite nous redoublerons d’efforts.

:air::air: - Ce ne sera pas suffisant ! Observe tes compagnons. Tous présentent des signes d’épuisement, et pourtant leur motivation est comme la tienne, sans faille. Et nous n’en sommes qu’au début, il y aura ensuite nombre de travaux de creusement à réaliser. »

 

:air::air: Le silence s’installa tandis qu’SL observait sa Reine. Jesollas était en effet visiblement épuisé. Lui-même était harassé et aspirait à un repos bien mérité. Mais ils ne pouvaient se le permettre. La cité ne pouvait prendre de retard sinon, jesollas avait raison, elle ne verrait jamais le jour. Le lapin tourna son regard vers le ciel étoilé. La Lune était là, majestueuse, cubique mais ronde, énorme, comme leur cité. Et à côté les étoiles. Bien qu’elles intriguaient tout le monde, on ne parlait jamais précisément des étoiles, on ne les connaissait pas encore bien. Alors que la lune… Quelle renommée, quelle splendeur ! Guide dans la nuit pour certains, rêve inaccessible pour d’autres, l’astre était connu parfaitement par tous et chacun avait en lui une part de désir de s’y installer un jour. Bel-o-kube n’était à aujourd’hui qu’une étoile parmi tant d’autres. Mais elle devait devenir une lune, celle des terres de New Stendel. Elle intriguerait ainsi chaque être parcourant les vastes étendues de Minefield et son nom serait au centre des conversations mondaines, la faisant devenir une star de ce monde.

 

:air::air: Il fit part de cette idée à Jesollas mais ceci le fit plonger encore plus dans la mélancolie.

:air::air: « - Comment comptes tu faire cela ? Tu oublies que nous ne pouvons briller dans le ciel comme le fait la lune. Ton idée est tout bonnement impossible à mettre en œuvre.

:air::air: - Certes ma Reine, nous ne pouvons illuminer le ciel de milles feux, mais nous disposons d’autres moyens de nous faire voir et connaître de par le monde. Tu m’as confié la tâche d’entretenir les relations avec les puissances extérieures à notre cité et il est temps que j’honore ce titre. Je vais lancer la construction d’ambassades qui seront le fer de lance de notre diplomatie et nous feront connaître jusque dans les endroits les plus reculés de ce monde. Et afin de toucher un maximum de personnes, l’une d’elles sera à New Stendel.

:air::air: - Mais qui nous fournira le terrain pour notre ambassade. Tu oublies sans doute qu’il faut être citoyen pour prétendre à l’achat d’une parcelle dans New Stendel.

:air::air: - Je te l’ai dit jesollas, il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions. »

SL plongea son regard dans les brumes de l’horizon en direction de la capitale. Oui il pouvait le faire, il y arriverait. Il devait ça aux fourmis, mais aussi à sa race. Les citoyens étaient appréciés au sein de la communauté et devenir l’un d’eux lui permettrait assurément de faire reconnaître la légitimité de ses futurs semblables.

 

 

 

:air::air::air::air::air: :air: Chapitre VI : Cubathlon ou le Boléro du feu !

 

:air::air: Son entrevue avec le gouverneur s'était plutôt bien déroulée. La simplicité et la gentillesse de cet homme l'avaient surpris, lui qui s'était préparé à affronter les pires interrogatoires... A aucun moment son état de lapin n'avait été évoqué. Le gouverneur s'était contenté de le questionner sur ses faits, ses projets et ses intérêts pour la cité. Il l'avait jugé de façon objective, et SL appréciait énormément cela. A sa sortie du bâtiment, il décida de profiter de la belle journée qui s'annonçait pour visiter New Stendel. Malgré le bien qu'on lui en avait dit, il n'avait jamais eu l'occasion d'explorer en détail la capitale, et cela s'avèrerait tôt ou tard nécessaire pour l'installation de leur ambassade. Il s'engagea donc dans la rue la plus proche, marchant sans autre but que de joindre l'utile à l'agréable en mêlant repérages et tourisme.

:air::air: Alors qu'il déambulait paisiblement dans les ruelles de la cité, son attention se porta sur une vieille qui paraissait avoir quelques difficultés à porter ses cabas remplis de cuir. SL, comprenant qu'un secours peut parfois être appréciable même dans les situations les plus simples, lui proposa son aide, qu'elle accepta volontiers, et entreprit de porter une partie des sacs qui s'avérèrent tout aussi encombrants que lourds. Bathilda, c'était ainsi que s'était présentée la dame, expliqua au lapin qu'elle gérait jusqu'il y a peu une fermette non loin de la banlieue de New Stendel. Entre autres ingrédients, le lait de ses 20 vaches lui permettait de faire de magnifiques pâtisseries qu'elle revendait aux habitants des villages voisins, ce qui lui permettait de vivre assez confortablement. Son âge avancé ne lui permettant plus de réaliser certaines tâches avec autant d'aise qu'autrefois, elle avait confié la gestion du troupeau à son fils, espérant ainsi qu'il reprendrait l'affaire familiale. Ce dernier, visiblement peu intéressé par l'idée, avait disparu le lendemain, laissant sa mère déchirée par le chagrin et la solitude.

:air::air: Depuis tout n'avait fait qu'empirer. L'état de santé de Bathilda se dégradant, elle ne put bientôt plus s'occuper correctement de ses vaches et les vit mourir une à une dans leur enclos. Ne pouvant plus vendre les précieuses pâtisseries nécessaires à sa survie, elle récolta le cuir laissé par ses vaches, espérant pouvoir le vendre à un prix lui permettant de se nourrir le temps de vendre sa ferme. SL, ému par le discours de la vieille dame et constatant qu'elle avait de plus en plus de mal à marcher, lui proposa de lui racheter sa marchandise. Il aurait plus de facilités qu'elle à visiter les différents commerces et cela permettrait à la pauvre dame de rentrer au plus vite chez elle avec l'assurance de se sustenter le soir venu. Bathilda le remercia, lui laissa le cuir contre la somme promise et reparti en boitant. Alors qu'elle disparaissait au coin de la rue, elle jeta un dernier regard au lapin. Celui-ci cru apercevoir un sourire malfaisant se dessiner sur le visage ridé. De toute évidence il avait du se laisser abuser par un quelconque effet de lumière, que pouvait donc bien lui faire une si vieille dame ? Il prit la direction des commerces, bien décidé à se débarrasser au plus vite de ses encombrants bagages.

 

:air::air: Après avoir écumé tous les commerçants de la ville, SL ne put que constater qu'il s'était fait avoir. Le sourire malfaisant qu'il avait aperçu était bien réel. Bathilda, bien qu'il doutât de la véracité du nom, avait abusé de sa gentillesse et de sa crédulité. Aucun commerçant ne voulait de son cuir, encore moins au tarif que lui en avait demandé la vieille dame. Un marchand plus avenant que les autres prit pitié du lapin et lui expliqua que la vieille dame était connue dans le quartier. Elle arnaquait régulièrement les touristes qui prenaient pitié d'elle et profitait de leur bonté avant de disparaître pour quelques temps de la circulation, son pécule en poche. SL renonça rechercher sa voleuse et préféra reprendre la route de Bel-o-kube afin de retrouver son domicile et ses compagnons. Il se faisait tard, il avait passé la journée à écumer les commerces, chargé du poids du cuir et de sa crédulité, il était éreinté et une longue route l'attendait encore pour retourner à la fourmilière.

 

:air::air: Chemin faisant, il passa à proximité de Galianör et croisa la route de Tomtoinou. Ravis de se rencontrer et de se conter leurs aventures, les deux marcheurs s'accordèrent le temps de prendre une boisson à l'auberge la plus proche.

:air::air: Après s'être amusé de la naïveté du rongeur et de son stock de cuir,Tomtoinou expliqua à SL qu'il rejoignait Dacrokmistakilla, un nain de la cité de Galianör, afin de partir quelques temps explorer les vastes territoires de Minefield. Ils visiteraient les différentes cités ainsi que les points importants de ce monde et en profiteraient pour établir un guide touristique à destination de l'ensemble des Minefieldiens. Ils s'étaient même trouvés un nom : les Cubetrotters.

:air::air: Tomtoinou était parti la veille de la cité naine qu'il honorait régulièrement de sa présence et commençait déjà à avoir des douleurs dans les pieds. Il n'avait en effet pu se payer de belles bottes de marche, devant conserver sa bourse pleine pour financer le long périple qui l'attendait, et celles qu'il étaient déjà très abîmées alors qu'il n'en était qu'à sa première journée de marche. Voyant l'état des chaussures de son compagnon, SL lui proposa de s'en fabriquer une paire à partir des morceaux de cuir dont il disposait.

:air::air: Quelques heures plus tard, ils reprirent leurs chemins respectifs, Tomtoinou chargé d'une paire de chaussures supplémentaire confectionnée à l'attention de Dacrokmistakilla.

 

:air::air: Son arrivée sur le chantier de la cité ne fut pas aussi joyeuse qu'il l'avait espéré. En effet, bien qu'un nouveau compagnon soit arrivé, la terre manquait toujours et la construction s'en trouvait ralentie. Les finances de la fourmilière diminuaient de jour en jour et ils ne pourraient bientôt plus acheter les ressources nécessaires à la renaissance du puissant empire fourmi ni même se fabriquer des armures suffisamment résistantes pour équiper leurs légions.

:air::air: Quant au projet d'acquérir une parcelle à New Stendel pour y établir une ambassade, il se trouverait fortement compromis sans monnaie sonnante et trébuchante.

 

:air::air: Observant comme à son habitude le ciel et les nuages, SL réfléchissait aux évènements de ces derniers jours. Soudain lui vint une idée. Son stock de cuir, les chaussures de Tomtoinou et Dacrokmistakilla, les finances de la cité... Il disposait d'une solution pour régler tous ces problèmes. Il allait user de son savoir faire unique pour créer des vêtements confortables, résistants et légers et les proposer au meilleur prix possible aux aventuriers de tous chemins. Ceci lui permettrait d'épuiser son stock de cuir et permettrait aux marcheurs et combattants de bénéficier d'un équipement de qualité sans pour autant se ruiner. Il pourrait également vendre quelques gadgets utiles aux explorateurs... L'argent qu'il récolterait de cette activité serait reversé à la cité ou utilisé en mécénat pour porter aide à divers projets Minefieldiens. Il courut vers le chantier pour faire part de son idée aux fourmis. Il avait déjà le nom de son enseigne en tête, un nom dont il espérait qu'un jour il serait connu de toutes et tous : Cubathlon!

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:air::air::air::air::air: :air: Suite du chapitre VI : Cubathlon ou le Boléro du feu !

 

:air::air: SL se rendit donc à New Stendel et, après avoir présenté son futur commerce aux gouverneurs et s'être soulagé de quelques PA trop lourdes pour sa bourse, obtint une licence de commerçant. Alors qu'il sortait du bureau du gouverneur, celui-ci le retint :

« - Une dernière chose cependant, il ne vous appartient pas de vendre vos vêtements en cuir. Seules les armures et épées vous seront autorisées, chacun son métier, vous avez choisi d'être armurier.

- Mais, comment vais-je faire ? Je n'ai jamais forgé d'armure ni d'épée...

- Il convenait d'y songer avant, vous pouvez toutefois renoncer à votre activité professionnelle pour une autre, mais il vous en coutera la coquette somme de...

- Ne vous inquiétez pas, je trouverai une solution, le coupa SL qui sentait sa bourse se blottir au fond de sa poche.

- Comprenez qu'il s'agit là de logique, lapin. Exercer un métier n'est pas tâche aisée, et pour chaque outil, chaque construction, chaque objet, il convient de respecter les règles de l'art. Mieux vaut vous spécialiser et maîtriser parfaitement les règles de l'art de votre métier plutôt que de vouloir trop en faire au détriment de la qualité du produit final. »

 

:air: :air:Sur ces mots, SL quitta le bureau songeur. Il n'avait jamais forgé une armure ni une épée et n'avait aucune idée du process à mettre en œuvre. Il devait partir en quête d'un maître en la matière et se former aux fameuses « règles de l'art » tant vantées par la gouverneur. Sur son chemin se dressait l'ambassade des nouveaux arrivants. Il s'y arrêta et remis l'ensemble des vêtements qu'il avait conçus aux gérants. Ce serait peut être utile aux vagabonds après tout. Il leur promit de leur apporter régulièrement des vêtements afin de porter aide aux nouveaux arrivants. Ainsi il pourrait continuer d'exercer ses talents de façon utile.

 

:air: :air:Longtemps il chercha, mais point il ne trouva. Il rencontra de nombreux armuriers et découvrit les bases de la forge d'épées et armures, mais aucune ne lui paraissait suffisamment efficace. Las de chercher encore et encore, il rentra à Bel-o-kube afin de se reposer quelques temps.

 

:air::air: SL piochait, inlassablement. Les Bel-o-kubiennes avaient achevé d'ériger le dôme de la fourmilière et creusaient désormais leur grande salle, centre névralgique de la cité fourmi. Il entendit des voix familières l'appeler.

« - SL, viens vite, nous avons trouvé quelque chose qui pourrait t'intéresser ! »

:air: :air:Operamundi et Chim3xKon3ko, une fourmi arrivée tout récemment à la cité, accouraient vers lui, une feuille à la main.

« - Nous sommes tombés sur un vestige de bibliothèque en creusant et quelques ouvrages sont encore lisibles. Cette page était dans un livre traitant de l'histoire de la région, tu devrais la lire. »

:air: :air:Le lapin prit connaissance du contenu de la page. Il était question d'un temple des temps anciens, vénérant le feu et les laves. Ce temple avait été bâti par les fourmis de l'antique Bel-o-kan suite à l'incendie de l'une de leurs cités afin de rappeler à tous les dangers du feu et de son utilisation. Il était constitué d'une plateforme suspendue, surplombant une ancienne arène de combat prise dans les laves. Une gigantesque boule de feu, symbole de la réussite des fourmis à emprisonner ce dangereux élément, flottait en son centre, se dressant comme un avertissement à quiconque oserait faire usage du terrible fléau.

:air: :air:Mais plusieurs fourmis étaient devenues comme contaminées par un virus étrange. Elles se rendaient au temple et admiraient des heures durant l'énorme boule incandescente en suspension. Certaines Bel-o-kaniennes s'inquiétèrent de ce comportement pour le moins original et en firent part à la Reine. Une rébellion éclata alors et le clivage se fit définitivement entre les admiratrices du feu et les autres fourmis. Une fourmi plus charismatique que les autres se dressa contre la reine et s'autoproclama Impératrice du Feu. La grande Bel-o-kiu-kiuni ne pouvant tolérer un tel affront, elle envoya ses troupes contre les admiratrices du feu. Bien que les troupes de la fédération Bel-o-kanienne étaient plus nombreuses, les affrontements tournèrent rapidement à l'avantage des rebelles. En effet, la chaleur et la lumière de la boule de feu leur fournissaient en permanence de l'énergie et elles étaient donc en meilleure condition physique que leurs adversaires. De plus, elles n'hésitaient pas à utiliser le feu, occasionnant des dommages massifs aux fédérées.

:air: :air:Voyant ses pertes augmenter de jour en jour, la reine changea de stratégie. Si on ne pouvait vaincre les dissidentes, on les isolerait. Elle fit construire une énorme barrière de pierre autour du temple, empêchant les admiratrices de sortir et d'utiliser leur élément destructeur. Les sujettes de l'impératrice du feu tentèrent de nombreuses offensives, mais leur énergie semblait diminuer. La lumière et la chaleur permanentes ne leur permettaient pas de se reposer et leurs corps étaient épuisés. De plus, leur impératrice n'était pas une reine et ne pouvait donc pas pondre de nouveaux œufs. Les jours passant, elles moururent une par une d'épuisement.

:air: :air:Voyant ses troupes diminuer peu à peu, l'impératrice du feu se rendit. La reine la reçut en personne afin d'entendre ses excuses. Son discours achevé elle leva les yeux vers sa majesté. La dernière chose qu'elle entendit fut le sifflement des mandibules royales qui la décapitèrent.

:air: :air:Son corps ainsi que tous ceux de ses partisanes furent jetés dans les laves du temple, et les survivantes brûlées vives afin de montrer l'exemple. Le temple fut laissé à l'abandon et les fourmis reprirent leur existence habituelle.

 

:air: :air:Des milliers de lunes plus tard, suite à l'apparition du cube, un humain trouva les restes du temple et entreprit de le restaurer. Mais le cœur de cet homme était vil et corrompu. Il y créa nombre de monstres en ayant recours à des pratiques interdites.

:air: :air:Les yeux du lapin s'écarquillèrent.

:air: :air:Autrefois lieu de tous les dangers, le temple renfermait également un secret. L'homme, afin de se protéger de ses créations, avait développé ses compétences d'armurier et avait forgé des épées et armures plus puissantes et résistantes les unes que les autres. La légende racontait qu'il avait trouvé la mort en cherchant à créer une armure ultime, plus forte que toutes celles existant en ce monde. Le texte s'arrêtait là. SL regarda ses compagnons, une lueur d'espoir brillant dans ses yeux.

 

:air: :air:Il partit sur le champ à la recherche du temple. Il trouverait l'armurerie secrète et s'initierait aux arts de l'armurerie. Ainsi il pourrait enfin construire les armures les plus puissantes du monde de Minefield. Il prit donc congé de ses compagnons, leur assurant qu'il souhaitait vivre cette aventure seul. Le temple étant abandonné depuis longtemps, il ne courait de toute façon aucun risque sérieux.

:air: :air:Chim3xKon3ko regardait le lapin s'éloigner, un mauvais pressentiment se saisissant de lui. Il retourna dans les décombres de l'ancienne bibliothèque, bien décidé à dénicher plus d'informations.

 

:air: :air:SL marcha longtemps, il chercha partout, interrogeant tous ceux qui se trouvaient sur son chemin, mais personne ne semblait connaître le temple ni en avoir entendu parler. Ses espoirs s'amenuisaient au fur et à mesure que ses recherches stagnaient. Un jour, alors qu'il s'installait sur une colline d'une région abandonnée pour y établir son campement, à la tombée de la nuit un éclat de lumière attira son attention. Il observa attentivement la plaine en contrebas et aperçu une lueur au loin, cachée par les arbres et les autres collines. L'éclat de la boule de feu, il en était sûr. Oubliant son sommeil, il suivi la source de lumière, s'avançant vers son destin.

 

:air: :air:La bâtisse était grandiose, magnifique. SL ne savait pas où il était mais il lui semblait être proche de Bel-o-kube. Il admira la boule de feu de l'extérieur, elle était vraiment énorme, et chercha à entrer. Malheureusement, au fil du temps l'état du temple s'était détérioré et tous les accès à la salle principale semblaient condamnés. Le lapin songeait à enlever les décombres lorsqu'il repéra une porte dissimulée par quelques débris à proximité de l'entrée principale. Il écarta les pierres, ouvrit la porte et s'engagea dans le couloir qu'elle cachait. Le couloir était obscur et l'on y voyait pas à un cube de distance. SL referma la porte et fit un pas. Son pied ne trouva pas le sol et s'enfonça dans le vide l'entraînant dans une chute vertigineuse.

 

:air: :air:Un crissement de griffe sur la pierre, le bruit d'un caillou qui rebondit contre les parois et s'écrase mollement sur la surface du sol. SL s'était rattrapé de toute justesse au palier. Suspendu dans le vide, il vit qu'il était contre une échelle et soupira. Il pourrait au moins descendre et remonter dans ce trou sans trop de difficultés; il apercevait une lumière au loin, peut être était-ce la fameuse forge secrète. Il s'enfonça dans les entrailles de la terre, bien décidé à percer les mystères du temple.

:air: :air:Il posa les pattes sur le sol et s'avança vers la lumière ; c'était visiblement le seul chemin possible. Il tentait de discerner la salle qui s'ouvrait au bout du couloir lorsque sa patte droite heurta quelque chose. Il s'agissait d'un cadavre de monstre, ou tout du moins de ce qu'il en restait après des années de décomposition. Plus loin se trouvait un autre cadavre, un squelette humain. Il était équipé d'une armure étrange, constituée d'une sorte de mailles et une épée en diamant gisait au sol sous ce qui avait été jadis l'emplacement de sa main droite. Dans sa main gauche, une torche. L'armure et l'épée étaient intactes, il s'agissait sans doute du corps du fameux homme qui avait repris ce temple. Peut être était-il mort en combattant le monstre sur les restes duquel SL avait trébuché. N'ayant pas d'équipement, le lapin enfila l'armure et prit l'épée. Les monstres étaient sans doute tous morts depuis longtemps, mais ce serait toujours ça de pris. Il prit la torche, l'alluma au moyen d'une étincelle obtenue grâce à deux silex et poursuivit sa route.

:air: :air:Il continuait son chemin vers le bout du couloir lorsqu'il vit une statue en bois sur sa gauche. L'être qu'elle représentait était indéfinissable et ne ressemblait en rien à tout ce que le lapin avait pu voir auparavant. Il l'effleura du bout des pattes; elle dissimulait une ouverture. Il chercha un moyen de décaler la statue et trouva rapidement un système de redstone dissimulé dans la pierre. Sans doute un code pour ouvrir le passage. SL approcha sa torche pour une meilleure visibilité et la flamme entra en contact avec la redstone. Tout se passa si vite que le lapin n'eut pas le temps de réagir. La redstone s'activa et un fil d'énergie fonça vers la statue. Mais elle était abîmée par les âges et se consuma entièrement sous l'effet de la poudre incandescente. SL regarda la statue partir en fumée. Au moins maintenant le passage était dégagé. Il s'avança dans l'anfractuosité, ouvrit la porte qui se trouvait au fond et entra.

 

:air: :air:Il l'avait trouvée, l'armurerie de l'homme maléfique. La pièce n'était pas grande, constituée uniquement de quelques coffres, fours et d'un plan de travail. Les outils de l'armurier étaient stockés dans les coffres et quelques livres sur les arts de l'armurerie s'empilaient dans une bibliothèque non loin. Tous ces ouvrages avaient été rédigés par l'ancien maître des lieux, visiblement un maître en armurerie. Le lapin ne trouva cependant aucun écrit sur les prétendues créations maléfiques du savant fou. Sur le mur du fond, une coulée de lave illuminait la pièce. L'homme était visiblement en plein travail avant sa mort et SL étudia les papiers qui étaient étalés sur le plan de travail. Il y était question d'une armure ultime, capable d'endurer le feu. L'homme, dans ses écrits, disait avoir créé cette armure et vouloir la tester. Il précisait qu'il s'équiperait d'une seconde armure au cas où, ainsi que d'une épée en diamant. SL songea à l'équipement qu'il portait désormais. Visiblement, il y avait eu une faille dans l'armure ultime. Le lapin ne trouva cependant pas le test dont il était question. Seul le nom de l'armure était griffonné en bas de page : l'armure Volcania.

:air: :air:Désireux d'explorer le temple dans son intégralité avant de revenir à l'armurerie pour s'initier aux secrets du maléfique personnage, SL retourna dans le couloir et reprit son chemin vers la source de lumière au fond du couloir.

 

:air: :air:Chim3xKon3ko parcourait les ouvrages de la bibliothèque un à un. D'autres livres parlaient certainement de la légende du temple du feu et donnaient peut être des précisions sur le décès apparemment soudain du grand armurier. Il finit par trouver un vieil ouvrage sur les légendes des monstres de Minefield. L'homme y était cité de nombreuses fois, il aurait apparemment soutenu la cause de Schwarz. Sans doute un fanatique du même genre que l'actuel Schwarzwald. Ses créations, toutes plus horribles les unes que les autres, étaient énumérées dans le livre. Aucune n'avait jamais pu sortir du temple du feu et leur durée de vie était limitée. Ceci rassura Chim3xKon3ko qui tourna la page. Et ce qu'il lut ensuite l'horrifia.

 

:air: :air:Le couloir débouchait sur une grande salle et SL reconnut l'ancienne arène fourmi. Un rocher plat émergeant d'une mer de lave occupait le centre de la pièce. De nombreux trous, remplis de lave également, étaient percés sur la surface du rocher. L'ensemble était surplombé d'une plateforme immense située plusieurs cubes au dessus du sol. On pouvait apercevoir des formes étranges en obsidienne qui partaient de la plateforme et semblaient se diriger vers le plafond lointain. Au regard de la lumière environnante, la boule de feu géante était sans doute située au dessus de cette plateforme. Un escalier creusé dans la roche semblait permettre de monter, cependant SL décida d'aller dans un premier temps reconnaître le rocher central, empruntant le pont en bois situé devant lui pour y accéder. Il avait parcouru la moitié du pont lorsque celui ci s'effondra.

:air: :air:Le lapin eu tout juste le temps de bondir et de se rattraper au rocher alors que les débris du pont s'enfonçaient dans la lave pour ne plus jamais en ressortir. Il observa le rocher, il était coincé. Sans le pont, il lui serait difficile de franchir l'espace qui le séparait de la partie extérieure du temple.

:air: :air:Il réfléchissait à une solution et ne vit pas l'ombre qui se dessinait au sol. Un terrible rugissement retentit dans son dos.

 

:air: :air:Chim3xKon3ko couru rejoindre Operamundi.

« - Opera ! C'est horrible, vite nous devons partir !

- Mais que se passe-t-il donc Chimé ?

- Regarde ce que j'ai trouvé, lui répondit l'intéressé en brandissant le livre, lis !

- Mais qu'est-ce... par le tout puissant blason, ce monstre est vraiment horrible !

- Il s'agit de Volcania, un dragon des temps anciens tué autrefois par un vaillant héros. L'homme du temple du feu l'a ressuscité, et c'est sans doute ce dragon qui l'a tué. Ses écailles sont d'une solidité à toute épreuve et son souffle de feu est dévastateur, mais par dessus tout, il n'est pas soumis au poids des années. Il ne peut mourir de vieillesse ni sortir du temple du feu. Il est sans doute toujours là-bas, à attendre.

- Mais alors, SL.... Vite Chimé, arme toi nous devons partir à sa recherche et lui porter secours !

Pourvu qu'il ne soit pas trop tard ! »

 

:air: :air:Le monstre qui lui faisait face était effrayant. A l'audition du rugissement, et percevant le souffle horriblement chaud qui l'accompagnait, SL s'était retourné. Il était désormais là, planté au bord d'un rocher, entre un monstrueux dragon d'au moins 10 cubes de long et un précipice ayant pour seule issue la lave. Le choix était cornélien, il avait connu mieux. Le dragon s'envola et fit le tour de la pièce, sans doute heureux d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Il ressemblait beaucoup à un serpent, très fin, ondulant dans les airs pour se déplacer. Quatre pattes et deux ailes minuscules dépassaient de son corps, mais cela ne semblait lui poser aucune difficulté pour se maintenir en l'air. Sa gueule gigantesque, garnies de dents qui l'étaient tout autant, était surmontée de deux yeux dont la couleur bleu pur contrastait avec l'ensemble. Pour finir, une crinière blonde semblable à une gerbe de flammes surmontait sa tête. SL remarqua qu'il manquait quelques écailles à proximité de la queue de la bête et aperçut un morceau de tissu foncé avec une bande brillante coincé entre deux dents de la bête. Il devait s'agir de la fameuse armure résistante au feu.

« -Mais bien évidemment, songea le lapin, le vilain a voulu tester son armure en éprouvant le feu de ce dragon, sans doute le fameux Volcania dont elle porte le nom. Mais le dragon ne s'était pas contenté de lui offrir son souffle ardent, il l'avait mordu et certainement blessé mortellement. »

:air: :air:SL imaginait la scène, l'homme ensanglanté revêtant au plus vite son armure en maille et se traînant jusque dans son couloir, à l'abri du dragon furieux de la perte de ses écailles. Soit il était mort ainsi des suites de ses blessures, soit le monstre dont le cadavre était à ses côtés l'avait achevé.

 

:air: :air:Volcania s'enfonça dans un trou du rocher et réapparu derrière SL. Le lapin bondit en avant, esquivant les mâchoires qui se refermaient sur lui. Il lui faudrait être inventif et rapide, il n'avait pas le droit à l'erreur. L'épée à la main, il se jeta sur le dragon en hurlant de toute la force de ses poumons. Le reptile n'esquiva pas l'attaque, se contentant d'agiter un grand coup sa tête.

:air: :air:SL recut le coup de crinière en plein saut et fut éjecté à l'autre bout du rocher. Il passa par chance entre les trous de lave et parvint à s'arrêter avant le bord. L'armure en maille avait plutôt bien encaissé le coup, mais il avait été surpris, touché en plein ventre et souffrait énormément. La puissance de Volcania était impressionnante, un tel choc avec un simple coup de crinière... Il se releva péniblement pendant que le dragon prenait son envol, fondant sur lui depuis les sommets du temple. SL effectua à nouveau un bond, chutant sur le côté, afin d'échapper à l'attaque. Volcania s'enfonça dans un trou de lave et ressortit de celui situé à proximité du lapin avec une rapidité fulgurante. SL, toujours à terre, eu tout juste le temps d'effectuer une roulade pour présenter son épée face à la gueule du dragon. La lame rencontra la dent de la bête, bloquant net la fermeture de la mâchoire. Mais la force du dragon était grande, et le lapin ne tiendrait pas longtemps. Il se dégagea donc par un coup de rein, fit un tour sur lui même et fit siffler la lame de son épée de diamant, le tranchant orienté vers le cou de Volcania.

:air: :air:Mais les écailles du dragon étaient dures comme le roc, et la lame ne fit même pas une entaille. SL bondit en arrière pour échapper à la situation mais le reptile réagit immédiatement, ouvrant sa gueule et crachant ses flammes dévastatrices en direction du lapin. La patte du lapin toucha le sol et il se déséquilibra volontairement sur la droite afin d'éviter le souffle ardent qui fonçait sur lui. Mais il ne fut pas assez rapide et le brasier lui brula le bras gauche, lui arrachant un cri de douleur. Le dragon profita de la chute et de la douleur du lapin pour fondre sur lui mâchoires grandes ouvertes. SL n'eut pas le temps de bondir et contra une nouvelle fois les dents avec son épée. Encaissant le choc, il fut éjecté une fois de plus à plusieurs cubes de distance. Mais au moins il avait échappé à la morsure. Volcania, las de toutes ces esquives, s'éleva dans les airs et arracha des rochers des parois, les lançant en direction du lapin. SL s'engagea dans une série de bonds afin d'éviter les projectiles de plusieurs cubes de large destinés à l'écraser.

:air: :air:Le dragon lui posait de plus en plus de problèmes, alternant souffle de flammes, tentatives de morsures, jet de roches et disparition dans les trous du rocher. SL fatiguait, son ventre et son bras gauche le faisaient souffrir et son armure en maille avait subi de sérieux dommages. Il bondit une énième fois pour éviter un rocher lorsqu'il eut une idée. Volcania était reparti dans une série de jet de pierres et le lapin utilisa chaque bond sur les projectiles pour se rapprocher de lui. Parvenu à sa hauteur, il effectua un dernier saut pendant que le dragon emplissait de son souffle ardent l'endroit où il se trouvait quelques millièmes de seconde auparavant. Il réussi à atterrir sur la queue du reptile et planta sa lame dans la zone dépourvue d'écailles. La peau tendre, protégeant uniquement de la chaleur de la lave, laissa entrer la lame avec une facilité déconcertante dans la chair du monstre.

:air: :air:Volcania poussa un rugissement de douleur et fut pris d'une violente convulsion. Perdant l'équilibre, SL tomba vers le rocher, laissant l'épée plantée dans la queue du reptile. Le choc contre la roche fut terrible et SL sentit une vive douleur emplir tout son corps. Il était tombé d'une dizaine de cubes de haut et s'était fracturé une jambe et sans doute quelques côtes. Volcania rugissait toujours de douleur, se débattant dans les airs et l'épée fut éjectée, se plantant dans la plateforme à quelques cubes du lapin. Fou de douleur et de rage, le dragon fondit sur son adversaire à terre qui s'était saisi d'un bâton et le lançait. Volcania vit le bâton arriver sur lui mais il allait trop vite pour l'éviter. Le morceau de bois transperça l'œil droit du monstre qui s'écroula de tout son long sur la plateforme centrale.

:air: :air:SL tenta de se redresser, il avait du mal à respirer. Il vit le dragon à terre et son épée plantée dans le sol. C'était sa chance, il rempa jusqu'à l'épée. Mais Volcania se remettait de sa douleur et entra dans un trou de lave pour réapparaître juste devant le lapin. SL était à moins d'un cube de l'épée, il pouvait l'attraper du bout des doigts, mais le dragon serait sans doute plus rapide que lui. Il pouvait voir le trou et le flot de sang noir qui remplaçait l'œil de la bête.

:air: :air:Un rocher, fragilisé par les jets de Volcania, se dérocha de sa paroi et chuta dans un bruit sourd. Profitant de l'inattention du dragon qui s'était retourné pour voir l'origine du bruit, SL tendit son bras droit pour récupérer son épée. Lorsque le reptile se tourna à nouveau vers lui, le lapin lui planta son épée dans l'unique oeil qui lui restait, perçant la sphère et remplaçant le bleu pur par un nouveau flot de sang noir. SL récupéra son épée pendant que le dragon faisait un mouvement de tête en arrière, s'agitant de droite à gauche sous l'effet de la douleur. Le lapin se releva et soudain le dragon, reprenant ses esprits, referma sa mâchoire sur lui dans un claquement sinistre.

 

:air: :air:Le sang coulait à flots. Un sang noir, mais aussi un sang rouge. Le dragon l'avait raté, enfin en partie. Une première dent transperçait le bras gauche brulé du lapin et une seconde avait touché la seule jambe valide qui lui restait. Mais en contrepartie, l'épée de diamant de SL s'était enfoncée dans la glotte du reptile, perçant son crâne et ressortant à l'extérieur. Le monstre chuta sur le côté, s'extrayant tant bien que mal du trou de lave pour s'éloigner de celui qui l'avait vaincu. Son souffle ralentissait, se faisait moins fort. Volcania avait froid, cela ne lui était jamais arrivé et il prit peur devant cette sensation nouvelle. Le légendaire dragon des profondeurs s'éteignit dans un dernier grognement, gisant sur le rocher à quelques cubes de SL.

:air: :air:SL regardait la plateforme qui faisait office de plafond de la salle. Il avait vaincu le dragon, le terrible Volcania. C'était un exploit, certes grandement dû à la chance, mais on en parlerait longtemps à travers les terres de New Stendel. Enfin... Encore fallait-il qu'il sorte d'ici. Il ne pouvait plus marcher, même pas se redresser. Son bras et sa jambe gauche étaient transpercés, son bras gauche également brulé et sa jambe droite fracturée. Il avait sans doute également plusieurs fractures aux côtes, occasionnant de grandes difficultés respiratoires. C'était si bête, mourir ici, achever sa vie ainsi. Personne ne saurait jamais rien de ce qu'il avait fait, et ses projets étaient réduits à néant.

 

:air: :air:Les heures passèrent, longues et douloureuses, partagées entre moments d'évanouissement et d'éveil. Alors qu'il sombrait une fois de plus dans les méandres de l'inconscience, SL crut entendre des voix familières.

« - SL, SL ! »

:air: :air:Son cerveau lui jouait des tours, il hallucinait. La dernière étape avant la mort, l'achèvement d'une lente agonie.

« - Attention, ne tombe pas ! Regarde il est là bas ! Vite, faisons un pont ! »

:air: :air:Le noir. Des bruits de pas, un contact.

« - SL, allez réveille toi mon vieux. »

:air: :air:Il voulu ouvrir les yeux, mais n'y parvint pas.

« - Eh il l'a tué tout seul...

- Allez SL tu dois tenir, accroche toi ! »

:air: :air:Il réussi à entrouvrir ses yeux. Chimé était là, penché au dessus de lui, il pouvait percevoir sa silhouette.

« - Ouais c'est bien allez continue, on va te soigner, tiens bon ! »

:air: :air:Une seconde silhouette, floue, un sourire, un éclat d'or, et une voix :

« - Egoïste, t'aurais pu nous en garder un peu quand même. »

:air: :air:Un grand rire, Operamundi. Ses compagnons étaient la, ils trouveraient sans doute une solution pour l'aider. Il voulut prononcer quelques mots, leur parler, mais c'était trop. La tête lui tourna et les derniers sons qu'il entendit furent ceux de la voix de Chimé qui lui disait de rouvrir les yeux.

 

:air: :air:La vue était magnifique depuis le sommet du dôme de la cité fourmi. Les semaines avaient passé et SL avait été remis sur pied. C'était la deuxième fois qu'Operamundi lui sauvait la vie. Quelle dette ! Et maintenant une de plus envers Chimé. Décidément... Ils lui avaient tout raconté, comment partant de Bel-o-kube en courant et ne sachant où aller il avaient perçu des tremblements du sol. Comment une colline entière s'était effondrée à cause des chocs, SL le savait désormais, provoqués par le dragon lorsqu'il arrachait les rochers pour lui lancer. Comment ils avaient pu voir la lueur et s'étaient précipités vers elle. Ils avaient entendu les terribles rugissements de Volcania et avaient suivi le chemin emprunté par SL jusqu'à le retrouver. Le temple était en effet très proche de Bel-o-kube, mais avant que la colline s'effondre il était quasiment invisible. Ils avaient ensuite ramené le lapin à Bel-o-kube pour lui prodiguer des soins.

:air: :air:Aujourd'hui il y retournait. Les fourmis avaient profité de sa convalescence pour explorer et reconsolider le temple. Il pourrait enfin étudier les documents de l'armurerie.

 

:air: :air:SL s'isola plusieurs semaines durant dans le temple et apprit l'art de forger les plus belles épées et les plus solides armures. Il utilisa les écailles du dragon pour reconstruire l'armure Volcania. Grâce à un alliage entre les écailles et la peau du reptile, elle protégeait contre le feu tout en étant très souple et légère. Le noir de la peau du reptile contrastait avec les bandes blanches et jaunes brillantes dues à l'écrasement des écailles. Il se fit également un casque avec les écailles restantes, une visière recouverte d'une feuille d'or dissimulant son visage. Ainsi il était protégé contre le feu et pouvait forger ses armures et lames en toute sécurité. L'armure ultime avait été recréée, mais il ne put en faire qu'un seul exemplaire car seules quelques écailles de Volcania pouvaient être utilisées. Il appris dans les livres comment forger d'autres armes et armures en fer et en diamant et songea à en créer des plus résistantes. Il fit donc des essais, échoua plusieurs fois, mais persévéra jusqu'au jour où il y parvint. Il créa une série d'armures dites ultimes, les meilleurs qui soient après la sienne : des armures d'obsidienne. Il parvint également à forger des épées dans ce matériau et, en hommage à son combat et à son armure il les nomma l'armure et la lame de Volcania.

:air: :air:Dans ses lectures il découvrit également un secret de l'homme maléfique. La fabrication des armures en maille. Il avait réussi à travailler le feu pour en faire une armure d'une légèreté incroyable. Entouré de feu dans le temple qui lui était dédié, SL s'initia à l'art de manier l'élément pour en faire des armures et, après bien des essais infructueux, y parvint.

 

:air: :air:Quelques semaines plus tard, il sortit à l'air libre. Il retournait à Bel-o-kube, plus confiant que jamais. Le chantier avait besoin de lui, il fallait avancer, et bientôt Cubathlon ouvrirait ses portes.

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:air::air::air::air::air: :air: :air:Chapitre VII : A la découverte de Nimps

 

:air: :air: Roche, terre, roche, roche, roche, terre, roche, roche, gravier, terre, roche

:air: :air: Il creusait machinalement le plafond de la grande salle de la cité de Bel-o-kube, pris dans ses pensées. Cela faisait tellement longtemps, il ne prêtait même plus attention à ce qu’il faisait. Il enlevait les cubes un a un, rangée par rangée, étage par étage…

:air: :air: Terre, gravier, gravier, roche, roche, roche, roche, terre, roche, roche, lave.

:air: :air: Lave…

:air: :air: LAVE ! Argh vite de l’eau !

:air: :air: Heureusement Nazgrelx avait réagit rapidement, déversant le contenu d’un seau tant sur la lave que sur le lapin. SL était trempé. Mais mieux valait être mouillé que cuit… Il n’avait même pas senti la chaleur, son armure était décidément vraiment efficace. Un peu trop peut être, il fallait qu’il soit vigilant sinon il risquait fort de finir par se retrouver coincé au milieu du feu ou de la lave. Et sans protection respiratoire il mourrait lamentablement.

:air: :air: Il remercia la fourmi et se remit au travail. Traiter une poche de lave était aisé, il suffisait de la mettre à découvert puis de verser de l’eau dessus. On obtenait alors une magnifique roche dure et résistante : l’obsidienne. Cette même roche qui lui servait à reproduire une armure similaire à celle de Volcania qu’il portait en permanence.

 

:air: :air: Epuisé, c’était le mot. Il était épuisé. Creuser n’était pas dans la nature des lapins, et il sentait ses pattes usées par l’effort. Le soir était arrivé, et il se dirigea vers Cubathlon afin de poser ses affaires avant que d’aller prendre un repos bien mérité au Little Rock Café. SL avait construit son magasin dès son retour du temple du feu, faisant partager à tous les nouvelles sciences auxquelles il avait été initié. Et pendant ce même temps Corderaide, la fourmi Albinos, avait monté son petit café dans la cité. Ce lieu de repos et de détente était rapidement devenu le centre névralgique de la cité une fois les travaux de la journée achevés, notamment grâce au miellat de puceron et à la Gorgeraide, deux boissons très prisées des dizaines de fourmis qui les avaient rejoints.

:air: :air: Il y retrouva tout naturellement Operamundi et Corderaide et s’assit à leur table, portant son regard sur la grande salle qu’on voyait si bien depuis la terrasse. Chim3xKon3ko était en plein travail de creusement, laissant SL admiratif. Cette fourmi était une machine à creuser. Il ne s’arrêtait que rapidement le soir pour prendre une pause avec eux, mais il ne restait jamais très longtemps, retournant creuser, sans jamais s’arrêter. Il s’intéressa à la conversation de ses deux compagnons. Operamundi évoquait une expédition à mettre en œuvre au plus vite afin d’aller à la découverte d’un nouveau monde : Nimps. Les mages Stendeliens venaient d’ouvrir un portail y menant et il tout le monde ne parlait que de ça. Un monde nouveau, vierge et hostile. Les fourmis devaient y mener une expédition d’exploration et de récolte de ressources. Ce serait en plus l’occasion d’affronter quelques monstres et de s’entraîner au combat. Ils convinrent donc d’une première expédition de reconnaissance dans laquelle 2 fourmis les accompagneraient. Ils seraient 5 en tout, ce qui leur permettrait de planifier une éventuelle future expédition de plus grande envergure, sans pour autant ralentir le chantier de la cité. Et puis ils se changeraient les idées, marcher à l’air pur leur ferait un peu de bien.

 

:air: :air: Ils se mirent en route le lendemain, équipés d’épées Durandil et des tenues VentStyle de Cubathlon, leur permettant de marcher des heures grâce à leurs nombreuses aérations et à leur légèreté sans égale. Atteignant rapidement New Stendel grâce au tout nouveau CRASH, ils se rendirent à la tour des mages. Le portail vers le monde de Nimps était la, au sous sol. SL, n’ayant encore jamais pris un portail, s’y engouffra le premier. Une sensation étrange l’envahit, il tournait… Il fut pris d’un vertige et chercha à sortir, mais avant que de pouvoir d’esquisser le moindre mouvement, un voile noir s’empara de lui.

 

:air: :air: De la couleur partout. Etait-il en pleine crise de délire ? Pas un arbre, pas un rocher, que des cubes de couleur. A y regarder de plus près, c’était une matière étrange… Elle paraissait vivante. Ses 4 compagnons apparurent un à un derrière lui, également surpris par l’ambiance mystérieuse qui régnait. L’on disait que 19 personnes avaient disparu depuis l’ouverture de ce monde, peut être était-ce lié à cette chose étrange. Ils étaient visiblement sous terre, comme dans un estomac, mais la substance mystérieuse formait à un endroit une sorte d’escalier donnant sur un coin de ciel. Ils entamèrent donc leur ascension vers l’extérieur, bien décidés à découvrir ce vaste monde.

:air: :air: Arrivés en haut, ils découvrirent l’horreur. Le monde paraissait vaste, et la matière étrange ne s’était pas répandue partout, bien qu’elle ait visiblement recouvert quelques arbres et montagnes environnants, cependant les colons des premières heures, ceux qui avaient réalisé les premières expéditions, avaient du être surpris par les monstres. En effet, afin de s’en protéger ils avaient construit des abris de fortune à deux pas du portail, mais avaient visiblement rapidement abandonné ces premières forteresses laides et construites à la va vite pour partir explorer le monde de Nimps. Cela faisait qu’au milieu de bâtiments forts bien conçus trônaient ça et la des insultes à l’architecture. Il y avait là de quoi tuer par un simple coup d’œil toute une assemblée de Nixiens, peuple tant attaché à la beauté et l’harmonie des choses.

:air: :air: Soudain une flèche vint se planter dans l’armure de Corderaide au niveau de l’épaule gauche. Il fit aussitôt volte-face mais manqua le sol de son pied gauche et tomba. SL plongea, le rattrapant in extremis tandis qu’Operamundi et les deux fourmis dégainaient leurs armes et chargeaient le squelette. La créature arma son arc et décocha une flèche vers la première fourmi. Celle-ci, dans sa course, ne put l’éviter et la reçut en plein dans le thorax. Le bâton de mort la transperça de part en part, la faisant reculer de deux pas. Elle tomba à la renverse et chuta dans la grotte constituée de la matière étrange, s’écrasant au fond dans un immonde bruit de craquement de chitine. Le squelette n’eut pas le temps d’armer une seconde flèche, Operamundi fut soudain sur lui et lui trancha la tête d’un geste précis et net. SL fut surpris par cette soudaine rapidité. Il aurait juré avoir vu un éclat rouge lors de ce déplacement « éclair ».

:air: :air: Ils avaient à peine mis un pied sur ce monde qu’ils n’étaient déjà plus que quatre. La tenue VentStyle avait bien encaissé le choc et Corderaide n’avait pas une égratignure ni même un bleu. Cependant ils décidèrent de jouer la carte de la prudence et se construisirent un petit refuge à quelques cubes de la matière étrange. N’ayant que cette matière étrange comme matériau, ils l’utilisèrent, créant ainsi un petit bâtiment s’inscrivant dans la continuité du point d’arrivée de ce nouveau monde. Ils y passèrent la première nuit, jugeant plus sage de commencer l’exploration de jour étant donné la quantité de monstres environnants. Le lendemain, SL décida de laisser en vente au refuge les armes et tenues emportées en surplus, ils n’en auraient de toute évidence pas besoin. Si leur protection était percée, ils mourraient avant d’avoir pu en changer.

 

:air: :air: Nimps était vaste et, une fois quelques dizaines de cubes franchis, vierge. Bien que plus aucune fleur n’ose sortir de terre, le milieu était encore naturel et sauvage. Le petit groupe Bel-o-kubien marcha toute la journée, allant de surprise en émerveillement devant la beauté de la nature, s’attardant parfois sur un arbre aux formes étranges ou contournant un creeper avant qu’il ne les voie. Ils ne purent contourner tous les montres qu’ils rencontrèrent, mais ils leur infligèrent de sévères défaites, devenant chaque fois un peu plus habile au combat. Depuis sa victoire sur Volcania, SL était plus confiant en ses capacités. Chaque cicatrice laissée par le dragon était le souvenir d’une erreur, et plus jamais il ne commettrait à nouveau de telles fautes. Elles étaient tout autant gravées sur son corps que dans son esprit. En fin de journée, ils arrivèrent aux portes d’un chantier très animé, empli de bonne humeur et de dynamisme. C’est alors qu’SL l’aperçut. Tomtoinou, le cubetrotter ! Il ne l’avait pas revu depuis leur rencontre sur son chemin de retour à Bel-o-kube, quel prodigieux hasard que de le retrouver ici. Ils purent ainsi faire connaissance avec Warkor et Verdey, les maîtres du chantier, et furent invités à passer la nuit à venir sur le chantier.

:air: :air: On leur expliqua qu’ils se trouvaient au Complexe Synergie. Les créateurs de ce village de grande envergure avaient pour projet de regrouper en un seul et même endroit tous les sports les plus extrêmes, originaux et novateurs de l’ensemble des contrées Minefieldiennes. Si tout marchait comme prévu cet endroit serait l’un des lieux les plus dynamiques et attractifs de ce monde, une gigantesque base de compétitions toutes plus dangereuses les unes que les autres. SL discuta longuement avec Warkor et Verdey et ils parvinrent à un accord. Le lapin s’engagea à soutenir ce projet au maximum de ses possibilités, en l’échange de quoi il reçu l’autorisation d’y implanter un Cubathlon.

:air: :air: Lorsqu’il sortit de la pièce, Corderaide l’attendait déjà :

« - Je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter, se justifia la fourmi albinos, et j’ai trouvé une idée. Regarde la lune, regarde le soleil, ils sont ronds. Nous manquons de ronds dans ce monde désespérément carré. Bâtissons une sphère, mais pas n’importe quelle sphère. Elle sera suspendue à une structure de bois que j’ai dessinée et sera pour ce complexe comme un astre bienveillant. »

:air: :air: SL regarda son compagnon. Il le sentait emprunt d’une motivation indescriptible et décida de lui faire confiance.

 

:air: :air: Trois jours plus tard ils l’avaient bâti. La sphère était réellement splendide et SL ne savait comment remercier ses compagnons. Ils décidèrent de passer leur dernière nuit au Complexe Synergie. Le lendemain ils reprendraient la route vers de nouvelles contrées.

:air: :air: Le sommeil de SL était agité de rêves étranges. Il était au Centre de Régulation et de Contrôle des Spawn. L’être flottant qui lui avait donné sa mission dans le monde lui parlait.

« - Tu es sur la bonne voie, nous avons fait un test. Suis le lapin blanc et tu découvriras…

- Comment ?

- Suis le lapin blanc.

- Expliquez moi je ne comprend pas ! »

:air: :air: Il se réveilla en sursaut, trempé de sueur. Il avait entendu un bruit à l’extérieur, tout proche de la sphère. Sans doute était-ce dû à son rêve étrange, mais par prudence il devait vérifier. Préférant laisser ses compagnons à leurs rêves, certainement plus agréables que le sien, surtout si on se fiait au sourire béat affiché par Corderaide, il s’équipa et descendit vérifier l’extérieur. Il ne vit pas les deux points rouges qui étaient apparus dans un coin de la pièce et qui le suivaient avec intérêt.

:air: :air: Une fois au pied de l’escalier, il observa les alentours. Un craquement, un bruit de gorge. Un zombie approchait. Le lapin n’avait plus peur depuis longtemps de ces êtres lents et faibles et il fit retourner ce cadavre à la terre d’un simple coup d’épée. Mais ce zombie n’était pas à l’origine du bruit qu’il avait entendu tout à l’heure. C’était plus léger, plus rapide, comme un pas discret mais pressé. Aucun monstre connu ne produisait un tel son. Il avança de quelques pas, s’approchant de la route. Le silence et l’obscurité étaient maîtres des lieux, aucun mouvement ni son ne pourrait lui échapper. Soudain l’air se glaça, tel un nuage de mort, et il sentit une présence derrière lui. Contact sur son épaule droite. Il bondit sur le côté et fit face à la créature qui l’avait surpris. Cette dernière n’était autre qu’Operamundi qui le regardait, surpris. Mais SL avait eu le temps de voir les reflets rouges de ses yeux s’estomper.

« - Et bien SL que t’arrive-t-il ?

- Comment as-tu fait ? Comment m’as-tu rejoint ? Si rapidement, sans faire aucun bruit ?

- Tu devais être inattentif, j’ai avancé normalement… Je n’arrivais pas à dormir, je t’ai vu te lever, je voulais juste me balader avec toi rien de plus. Quelque chose ne va pas ? »

:air: :air: Il paraissait sincère. Mais l’air glacial, l’ambiance de mort qui l’avaient accompagné… Et cette discrétion, cette rapidité fulgurante qu’il avait déjà pu remarquer lors du combat contre le squelette… SL décida d’ignorer toutes ces informations pour le moment et de garder son ami à l’œil.

« - Non tout va bien, j’avais cru entendre un bruit, rien de plus. Je fais un petit tour d’inspection. »

Il entendit à nouveau un bruit, plus lointain, et aperçu un éclair blanc à quelques cubes de la. Operamundi était occupé à regarder la lune et ne paraissait pas l’avoir remarqué.

« - Tu devrais retourner te coucher Opera. Je vais marcher quelques minutes et je reviens après, ne t’inquiète pas.

- Comme tu veux, mais pense à dormir, nous avons une longue route demain. »

:air: :air: Operamundi partit se coucher et SL s’approcha du lieu où il avait aperçu l’éclat blanc. Sommeil ou pas, il devait en avoir le cœur net.

 

:air: :air: Deux heures. Cela dura deux heures durant lesquelles il chercha l’origine de l’éclat blanc et du bruissement qui l’accompagnait. Il le revit plusieurs fois et le pourchassa entre les bâtiments et dans les rues. Mais l’éclat blanc se lassa avant lui, et SL finit par le rejoindre. Il n’en crut pas ses yeux.

:air: :air: Elle était la, assise, telle un rêve inaccessible. Tant espérée, tant désirée, tant attendue, et pourtant si réelle. Aucun mot ne semblait convenir pour la décrire. Finesse ne suffisait pas à décrire sa silhouette, splendeur était si pâle par rapport à son pelage, merveille paraissait si petit, si faible en comparaison de ce qu’elle était. Elle tourna la tête vers lui et le transperça de son regard. Ses yeux étaient comme un océan de pierres précieuses. Ils brillaient de milles feux composés eux-mêmes de millions d’éclats de lumières différentes et on ne pouvait que se noyer dans l’immensité de leur profondeur. Elle n’était pas une beauté conventionnelle, d’ailleurs le mot beauté n’aurait suffit à la décrire, non elle était autre chose, quelque chose de plus fort. Un air de fraîcheur et de pureté emplissait tout ce qui l’entourait et de son être émanait tout simplement la grâce. Elle rit devant l’air abasourdit du lapin et ceci l’acheva. Un son si cristallin, si parfait. Chaque note était une mélodie digne des plus belles symphonies, ravissant les oreilles et berçant l’esprit, le faisant voguer vers de lointaines contrées dignes d’un Eden. Elle était la délicatesse et la perfection poussées à leurs extrêmes, une déesse parmi les mortels. C’était la première fois qu’il en voyait une, et il devait la suivre. Il se rappelait son rêve. « Suis le lapin blanc ». Et elle était la, devant lui, cette lapine blanche. Grande comme lui, mais tellement plus belle. Il voulut dire un mot, lui parler, se présenter, mais rien ne vint. Il était comme paralysé par une force étrange. Cette force s’était emparée de lui et perturbait tout ses sens. Elle jouait à faire des nœuds dans son intestin, frappait son cœur pour qu’il batte plus fort et plus vite, embrumait son esprit pour lui ôter toute conscience. Elle se leva, s’approcha de lui, lui enleva son gant et lui prit la main.

« - Tu n’as pas l’air dans ton assiette, tout va bien ? »

Cette voix, cet océan mélodieux… Et cette douceur contre sa main…

« - Et bien tu n’es pas très bavard… »

Encore ce rire cristallin…

 

:air: :air: SL parvint finalement à prononcer son nom, ce qui la fit rire un peu plus. Elle-même s’appelait Lilwenn, nom qui lui avait été donné à cause de la blancheur immaculée de son pelage. Soudain elle se tut, le regarda, et, sans un mot de plus, partit en courant.

:air: :air: SL la poursuivit à travers le Complexe Synergie. On aurait dit qu’elle fuyait quelque chose, et il avait beau la héler elle ne s’arrêtait pas. Elle emprunta les terrains de JumpCraft, posant les blocs et effectuant les sauts avec une adresse rare. Elle était d’une souplesse et d’une agilité remarquables et le lapin eut un mal fou à la suivre. Arrivée tout en haut, elle bondit vers la terre, se rétablissement admirablement au sol et reprit sa course tandis qu’SL s’écrasait lamentablement face contre terre. Il se releva néanmoins et continua de la poursuivre. Son rêve ne pouvait être une coïncidence, et puis elle avait l’air si parfaite, il ne pouvait la laisser s’échapper. Ils sortirent du complexe et coururent vers l’inconnu. La nature avait encore ici tous ses droits et très vite plus aucune construction ne fut visible à l’horizon. La poursuite dura toute la fin de la nuit. Il traversèrent des plaines, des forêts et franchirent des collines jusqu’à arriver au bord d’une falaise. C’était l’aube et le soleil se levait face à eux. Lilwenn se retourna vers SL, esquissant un sourire. Elle recula d’un pas, lui fit un clin d’œil. SL vit sa majestueuse silhouette, ombre dessinée sur l’astre solaire, tomber en arrière et disparaître derrière le bord de la falaise. Son sang ne fit qu’un tour, il bondit et plongea à sa suite.

:air: :air: L’étrange matière colorée était encore la, mais elle paraissait agitée, instable. Lilwenn avait disparu mais SL tombait toujours, se rapprochant inexorablement de ce qui semblait être une bouche formée par la mystérieuse substance. Il vit alors un reflet. Voila pourquoi elle avait disparu. Il n’avait de toute façon plus le choix, c’était sa seule solution. Il se laissa aller et traversa le portail vers un autre monde.

:air: :air: Une fois le lapin disparu, la matière entra dans une grande agitation. Elle se tortilla, rougit et sa température augmenta peu à peu. Elle fini par prendre feu, s’écroula sur elle-même et se consuma, détruisant le portail dans sa mort.

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:air::air::air::air::air: :air: Chapitre VIII : Les contrées suspendues de Riveblanche

 

:air: :air: Propulsion dans les airs, sentiment de planer…

:air: :air: Rappel des lois de la physique : la gravité. Le lapin chuta lourdement au sol.

:air: :air: Encore ce rire cristallin, elle avait bien pris le portail… Mais où était-il ? Cette herbe paraissait si fraîche… Il se releva prudemment et manqua de rechuter devant la splendeur du spectacle qui s’offrait à lui.

:air: :air: Lilwenn était la, devant lui, l’observant de ses yeux si brillants. Et derrière elle, une région magnifique, suspendue au milieu du vide et des nuages. Le rocher, recouvert de terre et d'herbe devait bien faire une cinquantaine de cubes de long et une soixantaine de large, bien que sa forme soit irrégulière. Rien d'autre n'était visible aux alentours ni même à l'horizon. Était-ce un monde à part ? Que pouvait donc bien renfermer cette île perdue au milieu de cieux inconnus ?

:air: :air: Ils avancèrent sur l’étroit ponton qui menait à cette terre et SL put y apercevoir un petit village qui semblait habité. Il fut surpris de voir les fleurs rouges et jaunes exhiber leurs couleurs sans craindre de se faire arracher. Les gens qui vivaient ici étaient visiblement en harmonie parfaite avec leur environnement. Chaque fleur déployait fièrement ses pétales, comme si elle cherchait à tout prix à être plus belle que sa voisine. SL s'amusa de cette guerre de la beauté pour laquelle les fleurs devaient déployer des efforts considérables. Mais au moins ici elles semblaient pouvoir profiter de tout leur temps pour s'épanouir et devenir plus belles chaque jour. Toutefois, malgré toutes leurs couleurs et le temps passé pour se dévoiler, aucune n'était aussi flamboyante que Lilwenn. Cette dernière était tout simplement resplendissante, sautillant joyeusement entre les fleurs, au milieu de la beauté naturelle qui paraissait être son élément, telle un dauphin dans l'océan. SL fut pris d'une envie soudaine de chantonner, l'ambiance était joyeuse et le moment unique. Il continua de la suivre, enlevant les bottes de son armure pour fouler de ses pattes le sol si moelleux.

:air: :air: C’est alors qu’il les vit. Ici, reclus loin de tout, isolés du monde au milieu du ciel, ils avaient l’air si heureux. Ce village, c’était si beau, et tellement inattendu. Les lapins. Il comprenait maintenant son rêve. Il avait du donner une partie des résultats attendus et le savant voulait faire un test… Son rêve était bien devenu réalité, ils étaient partout, des lapins, des lapines, des lapereaux, tous d’un blanc immaculé. Il regarda sa patte ; lui-même semblait plus blanc sous son armure de Volcania. De coquettes maisons en bois et paille dépassaient discrètement du sol. La plupart des toits étaient recouverts de feuilles ou de paille et aucune organisation ne semblait gérer l'emplacement des divers abris. Certaines constructions étaient arrondies, d'autres de forme plus carrée. Il pouvait également voir de petites collines, probablement l'entrée de terriers. Des fleurs poussaient ça et la également, colorant agréablement la bourgade et rappelant la nature dans laquelle elle était fondue. Quelques citrouilles et glowstones purifiées éclairaient les lieux, sans doute pour conserver une certaine luminosité la nuit. L’endroit était merveilleux, et SL se laissa emporter par ses sentiments et ses émotions. De chaudes larmes emplirent ses yeux et ruisselèrent le long de ses joues, symboles de sa joie et de son bonheur de rencontrer enfin les siens. Chaque larme formait une goutte. Chaque goutte allait à la rencontre de la terre et s’y infiltrait, nourrissant les fleurs alentour. Il se tourna vers Lilwenn. Elle était toujours aussi belle, bien plus belle que tous les êtres qu’il avait pu voir jusqu’à ce jour. Elle aurait fait pâlir de jalousie les Nixiens, il en était certain. Il s’approcha d’elle, ne sachant comment la remercier de l'avoir mené jusqu'ici. Alors il fit ce qui lui sembla le plus naturel, il la prit dans ses bras.

:air: :air: La lapine fut surprise. Quelques uns de ses semblables approchaient déjà et elle se dégagea de l'étreinte avec un air gêné. Cependant SL remarqua qu'elle l'avait fait tout en douceur, plus par pudeur que pour le repousser. Il nota cette information dans un coin de sa tête, trop heureux de rencontrer enfin d'autres lapins pour y accorder une attention pour le moment. Ils avaient tous l’air si jeunes. A bien y regarder, c'était lui le plus vieux. Ces lapins étaient donc tous apparus après lui et, à en juger par leurs apparences, plus ou moins tous en même temps. L'un deux se présenta à lui comme étant le premier ayant atterri sur ces terres. Il se nommait Advenyre et lui expliqua qu’il était apparu ici un beau matin. Il n’était resté seul que quelques minutes, rapidement d’autres étaient apparus à leur tour. Ils avaient été dans un premiers temps un peu surpris mais s’étaient vite organisés afin d’explorer l’île et de construire quelques premiers abris pour lutter contre les vents et la pluie qui tombait parfois. Au cours de leur exploration ils avaient trouvé une petite rivière menant à un bord de mer se jetant dans le vide qui paraissait infini. Etant tous blancs, ils avaient nommé la contrée Riveblanche. Tout ici était entièrement naturel, seuls deux endroits leur avaient paru étranges, le premier étant le portail relié à l’île par un ponton. Jamais aucun d’eux n’avait osé y pénétrer jusqu’à l’arrivée de Lilwenn. Elle n’était pas apparue comme les autres, elle était sortie de l’eau de la mer et n’avait pas eu l’air surprise. La lapine était bien plus belle que ses congénères et se disait investie d’une mission. Elle disait devoir aller chercher celui grâce auquel ils se trouvaient tous la et pour cela elle devrait franchir le portail. Les semaines avaient passé mais elle n’avait rien su dire de plus jusqu’au jour où elle avait su que le moment était venu. Elle avait franchi le portail et on ne l’avait plus revue pendant deux jours, le troisième étant aujourd’hui. Visiblement sa mission était accomplie car depuis son arrivée l’arche était vide comme si le portail s’était éteint. Le second endroit était à l’autre bout de l’île, du côté de la petite mer. Il s’agissait également d’un rocher suspendu relié à la contrée par un pont, mais ce pont partait du milieu de l’eau à proximité de l’endroit où elle se jetait dans le vide. On pouvait voir de l’eau s’écouler par le dessous de ce rocher également et une construction ressemblant à un minuscule temple s’y dressait. Les lapins n’en savaient pas plus, l’endroit leur faisait peur et les courants à proximité de l’accès au pont étaient forts, entraînant un risque de chute dans le vide. Ils n’y étaient donc jamais allés. L’endroit intrigua SL qui demanda à le voir. Ils traversèrent donc la contrée et le Advenyre en profita pour lui faire visiter le petit village et lui montrer son propre abri situé au bord de l’eau. Arrivé sur la plage, SL senti es battements de cœur s’accélérer. Quand il vit le minuscule îlot suspendu au loin, il fit un pas en avant. Il était attiré par l’endroit, il devait s’y rendre. Une voix dans sa tête semblait lui donner des consignes, un sifflement étrange, comme un chuchotement.

:air: :air: « - Viens à moi, rejoins moi. »

:air: :air: Il fit un pas en avant de plus puis tout s’arrêta. Lilwenn avait posé la patte sur son épaule et il se tourna vers elle. Le regard de la magnifique lapine était étrange et il comprit qu’elle ne pourrait en dire plus devant les autres. Elle avait cependant rompu l’illusion, bien que SL eut surtout l’impression de n’avoir fait que passer d’un charme à un autre. Ils retournèrent vers le village, il fallait construire un abri au nouvel arrivant avant la nuit.

 

:air: :air: La construction fut rapide et SL disposa en fin de journée d’une coquette habitation en bois, feuilles et paille creusée dans une colline au dessus de laquelle serpentait un petit ruisseau. Prétextant un moment de solitude, il retourna vers les rives de la mer observer l’îlot suspendu. Le soleil couchant éclairait l’endroit, lui donnant un air encore plus mystérieux.

:air: :air: « - Tu apprendras à y résister. »

:air: :air: Il se retourna, cette voix était décidément si belle.

:air: :air: « - Je n’en ai rien dit aux autres, mais je vis la même chose que toi, lui expliqua Lilwenn. Chaque fois que je viens j’entends cette voix. Les autres ne l’entendent pas, ils ne sont pas attirés par l’endroit. Nous sommes différents toi et moi. Je ne sais pas en quoi ni pourquoi, mais nous ne sommes pas pareils. Et pas que physiquement, mentalement aussi. Nous n’avons pas la même peur, nous sommes plus… »

:air: :air: Elle s’interrompit, laissant la fin de sa phrase se faire emporter par les vents dans le vide entourant l’île.

:air: :air: Elle plongea ses yeux dans les siens et SL senti comme une perturbation au fond de lui.

:air: :air: « - Nous savons tous les deux pourquoi nous sommes la, pourquoi ils sont la. C’est un test, si nous survivons, si nous montrons notre valeur alors nous continuerons notre évolution c’est ça ? C’est ce qu’ils m’ont dit avant que je n’arrive ici, les êtres flottants. »

:air: :air: SL fut surpris, jusqu’ici personne ne lui en avait jamais parlé, il croyait être le seul à y être passé.

:air: :air: « - Ils m’ont expliqué que tu avais montré du courage. Mais les autres ne les ont pas vu, enfin pas comme nous, il sont passés par la lumière et ont atterri ici, rien de plus. Ils n’ont pas ta détermination, ils sont peureux, plus proches de nos instincts.

:air: :air: - Et toi ? ne put s’empêcher SL.

:air: :air: - Moi je suis pareille tout en étant différente. J’ai ta détermination, j’ai ta force, mais je n’ai aucune expérience du monde bien que j’aie l’impression de déjà le connaître. La vie ici est paisible, mais ce que j’ai aperçu du monde où je suis venue te chercher… »

:air: :air: Elle s’arrêta une fois de plus, sa voix était mystérieuse.

:air: :air: « - SL, j’ai peur pour eux, je vois de sombres choses pour l’avenir de cette île. Ils ne sauront pas se défendre, nous devons les protéger, les aider ! »

:air: :air: La lapine avait l’air sincère.

:air: :air: « - Tu vois des choses ? Mais quoi, comment ? »

:air: :air: Elle n’en dit cependant pas plus, se contentant de regarder vers l’horizon dans un silence troublant. Soudain elle se leva et prit la direction du village. Elle s’arrêta quelques cubes plus loin et se tourna vers le lapin.

:air: :air: « Au fait ce matin quand tu m’as prise dans tes bras… c’était… inattendu. »

:air: :air: SL reçut cette phrase de plein fouet, ne sachant que faire avec. Le temps qu’il trouve une réponse, elle avait disparu, le laissant la au milieu de ces mystères avec toutes ces informations à trier en plus de ses sentiments. Il sentit soudain un mouvement derrière lui et se retourna, dégainant la lame de Volcania qu’il avait toujours sur lui.

:air: :air: « - Eh attention ! »

:air: :air: C’était Advenyre.

:air: :air: « - Range ça veux-tu ? Tu m’as fichu une trouille bleue ! »

:air: :air: SL rengaina son épée, un peu confus. Le soleil s’était couché et des étoiles commençaient à apparaître dans le ciel. Le lapin avait l’impression d’être au milieu des yeux de Lilwenn, le spectacle était sublime.

:air: :air: « - Nous savons pour Lilwenn. Depuis longtemps. Et nous avons su pour toi au moment où nous t’avons vu.

:air: :air: - Que veux-tu dire ?

:air: :air: - Vous êtes différents, cet endroit vous attire, vous envoûte. Nous en avons peur, mais pas vous. Mais nous ne pouvions laisser Lilwenn y aller seule. Suis moi, je vais te montre quelque chose. »

:air: :air: Ils marchèrent quelques cubes en silence puis Advenyre s’arrêta. Il paraissait compter quelque chose, ou mesurait-il une distance ? Soudain il creusa un cube, révélant un trou. Les deux lapins descendirent, entrant dans une immense caverne au centre de laquelle trônait un bateau.

:air: :air: « - Elle ne peut affronter les courants seule et nous n’osons pas nous y aventurer. Mais avec ceci ce serait plus simple non ? »

:air: :air: SL regarda le navire. Il était de taille moyenne, en bois, et semblait parfaitement adapté pour flotter sur l’eau.

:air: :air: « - Nous voulons lui montrer que nous ne sommes pas que des couards et embarquer avec elle en direction de cette île. Tu viendras aussi d’ailleurs, vous y entrerez ensemble. Elle n’est pas au fait de la construction de ce bâtiment, nous voulons lui réserver la surprise. Mais depuis quelques jours nous sommes confrontés à un problème de taille. Le navire sera facile à sortir d’ici et à mettre à flots car la grotte n’est pas si basse par rapport au niveau de la mer. Par contre nous n’arrivons pas à trouver de moyen de propulsion convenable. Nous n’aurons jamais la force de ramer pour déplacer une telle masse et toutes les voiles que nous avons tenté de construire se sont déchirées. »

:air: :air: SL l’arrêta et lui expliqua qu’il savait confectionner des tissus d’une résistance et d’une légèreté sans égales. Il pourrait sans difficulté réaliser les voiles pour eux, surtout si cela pouvait faire plaisir à Lilwenn et satisfaire sa soif de curiosité. Advenyre lui montra les lieux et SL y établi un camp de travail. Il s’y aménagea également une petite forge. On ne savait pas ce qu’il y avait dans cet endroit, quelques épées seraient sans doute utiles. La nuit avançant, ils décidèrent de rentrer au village afin de manger et dormir un peu.

:air: :air: Un feu de joie les attendait, les lapins fêtaient l’arrivée de leur nouveau frère. Ils s’installèrent avec eux et passèrent la nuit à manger et rire. SL leur conta son histoire et tous furent tout à tour surpris, étonnés, impressionnés, rieurs. Le lapin captait vraiment son assistance et cela le surprit. Il ne se connaissait pas un tel talent, peut être devrait-il un jour écrire son histoire…

 

:air: :air: Les semaines suivantes défilèrent à une vitesse folle. SL avait enlevé son armure, il n’en avait pas besoin ici. Il passait ses journées entre l’aide au village, la recherche de nourriture et les longues promenades avec Lilwenn. Chaque jour la lapine lui en apprenait un peu plus, et chaque jour elle lui laissait une plus grande marge de manœuvre. Mais elle conservait ses distances et SL ne savait comment s’y prendre. Il avait remarqué qu’elle adorait tout particulièrement les fleurs rouges et il avait voulu lui en faire un bouquet. Mais alors qu’il se dirigeait vers la première afin de la cueillir, Lilwenn l’avait arrêté.

:air: :air: « - La plus belle façon de me les offrir est de les laisser vivre. Elles sont chez elles ici, ne les enlève pas à la terre qu’elles aiment tant. Tu peux m’offrir autre chose si tu le souhaites.

:air: :air: - Mais quoi ?

:air: :air: - Sois imaginatif. »

:air: :air: Et elle était repartie en sautillant vers le village, riant aux éclats. SL ne parvenait jamais à lui répondre, lui qui avait pourtant tant de répartie habituellement. Trois jours plus tard il était parvenu à aborder à nouveau le sujet.

:air: :air: « - J’ai trouvé ton cadeau, je peux t’offrir mon cœur si tu le souhaites.

:air: :air: - Et que voudrais-tu que j’en fasse ? Tu en as plus besoin que moi. Garde le bien au chaud, je le prendrai peut être un jour. »

:air: :air: Encore une phrase mystérieuse à laquelle il n’avait su répondre.

:air: :air: Après avoir passé ses journées avec Lilwenn, il passait une partie de la nuit à construire les voiles et les épées dans l’espoir de rejoindre un jour l’îlot. Advenyre se montrait intéressé par les arts du combat et SL lui transmit une partie de son maigre savoir en la matière. Advenyre lui avoua alors qu’il souhaitait montrer à Lilwenn que les lapins comme lui pouvaient aussi avoir du courage et qu’il pourrait ainsi peut être conquérir son cœur. SL ne dit mot, se contentant de lui montrer une nouvelle façon de contrer un coup, mais cette information s’ajouta à la pile de choses qui circulaient dans sa tête.

:air: :air: Parfois lorsqu’il sortait dans la nuit pour aller se coucher, il croisait Lilwenn. Ils allaient en général se promener à la pleine lune au bord du vide et s’allongeaient, observant les étoiles. Comme la journée, ils parlaient de tout et de rien et la lapine gardait ses distances. SL lui parlait de Bel-o-kube, des Blasons d’Or, des terres de New Stendel et de toutes les personnes qui lui manquaient tant. Il s’inquiétait pour eux, ne sachant comment évoluait le comportement étrange d’Operamundi. Aucun d’eux ne savait ce que faisait l’autre dehors à des heures si tardives, et ils ne se le demandèrent jamais.

 

:air: :air: Advenyre sautait de joie. SL avait enfin terminé les voiles. Ne voulant pas les faire vides, il avait reproduit un symbole bleu dessus, lui rappelant Cubathlon. Le navire était opérationnel, prêt à partir. Le lapin décida d’aller annoncer lui-même la nouvelle à Lilwenn, laissant SL achever les préparatifs de l’expédition. Lorsqu’il revint, il avait l’air moins enjoué et Lilwenn l’accompagnait. Elle s’émerveilla devant le navire et le remercia, mais Advenyre semblait ailleurs. Il la regarda dans les yeux.

:air: :air: « - Pourquoi ? dit-il simplement.

:air: :air: - Parce que c’est comme ça, il n’y a pas de raison.

:air: :air: - C’est à cause de lui ?

:air: :air: - Non ! Cela n’aurait pu se faire, tu le sais… »

:air: :air: Entendant ces mots le jeune lapin sorti de la pièce. Lilwenne s’approcha de SL qui était en train de revêtir son armure de Volcania.

:air: :air: « - Tu n’en auras pas besoin.

:air: :air: - Qu’en sais-tu ?

:air: :air: - Fais moi confiance.

:air: :air: - Si tu sais des choses il faut me les dire, nous allons….

:air: :air: - Fais moi confiance je te dis ! Je le sens, c’est tout. Merci en tout cas d’avoir aidé Advenyre. »

:air: :air: Elle se tourna vers la sortie.

:air: :air: « - C’est quelqu’un de bien, il comprendra. »

:air: :air: Elle quitta la grotte à son tour, laissant SL seul. Le lapin réfléchi à ce qu’elle lui avait dit. Il finit par enlever son armure et sorti. Dehors Advenyre l’attendait.

:air: :air: « - Elle n’a pas voulu de moi… »

:air: :air: SL ne répondit pas. Il était triste pour son ami mais soulagé pour lui-même. Il n’aimait pas cet étrange sensation de partage de ses sentiments.

:air: :air: « - Nous sommes sans doute trop différents… Mais ce n’est pas grave, nous allons tout de même réaliser l’expédition, je tiens à vous et vous devez y aller. Nous partons demain matin à l’aube. »

:air: :air: Il s’éloigna vers le rivage, prononçant quelques derniers mots à l’attention de SL :

:air: :air: « - Même si elle refuse d’y croire pour le moment, c’est avec toi qu’elle finira. Vous êtes pareils tous les deux. Je le sais depuis le début mais au moins j’aurai tenté ma chance. Je ne t’en veux pas SL, et je te remercie d’être resté auprès de moi lorsque je te parlais d’elle. »

:air: :air: Advenyre se retourna vers SL.

:air: :air: « - Vas-y franchement mon ami, lance toi, tu ne sauras jamais sinon. Je m’en vais faire un tour, j’ai besoin de solitude. Bonne nuit. »

:air: :air: SL retourna vers son abri, ressassant les paroles de son ami. Il chercha Lilwenn une grande partie de la nuit, mais en vain. Epuisé, il fini par partir se coucher. Une longue journée l’attendait le lendemain, il devait être en forme.

 

:air: :air: Advenyre embarqua sur le navire avec 5 autres lapins plus Lilwenn et SL. La courte traversée se fit sans encombre et, comme le jeune lapin l’avait prévu, ils purent amarrer sans difficulté le navire et résister aux courants. Advenyre prit la parole :

:air: :air: « - Nous vous attendrons ici le temps qu’il faudra. Si vous mettez trop de temps, nous repartirons au village, vous n’aurez qu’à allumer un feu à votre retour. Nous passerons régulièrement sur les rives afin de surveiller votre arrivée.

:air: :air: - Tu ne viens pas avec nous ?

:air: :air: - Non, c’est votre destin, pas le mien. »

:air: :air: Lilwenn et SL descendirent du navire et s’avancèrent vers le temple. Le lapin se sentit soudain très nu sans son armure et son épée, mais il avait décidé da faire confiance à Lilwenn et il irait jusqu’au bout. Advenyre s’adressa à lui depuis le navire :

:air: :air: « - Je tiens à elle mais aussi à toi SL. Protège la et revenez nous entiers. Je ne sais pas ce qu’il y a la dedans, mais soyez prudents.

:air: :air: - Je suis assez grande pour me protéger seule Advenyre, ne t’inquiète pas pour nous. »

:air: :air: La voix de la lapine était toujours aussi douce mais paraissait déterminée comme jamais. Elle était forte et elle allait le prouver maintenant. Ils entrèrent dans le temple et instinctivement se rapprochèrent l’un de l’autre. L’endroit était petit et sombre, mais la présence de Lilwenn tout contre lui suffisait à réchauffer SL. Ils passèrent un petit couloir et entrèrent dans l’unique salle du temple. Elle était joliment décorée mais vide avec en son centre un petit bassin en pierre. SL toucha l’eau. Elle était étrangement chaude, et au fond du bassin on pouvait voir un trou. Ils se regardèrent l’un l’autre. Ils n’étaient pas venus ici pour rien, ils iraient au bout des choses. Lorsqu’ils entrèrent dans le bassin, l’eau sembla vibrer et se mit à scintiller légèrement. Lilwenn chercha la main de SL et la prit dans la sienne. Retenant leur respiration, ils plongèrent et se laissèrent aller dans le trou. Au bout de quelques cubes, ils virent le ciel plus bas. C’était la chute d’eau qui sortait sous le rocher, ils allaient mourir ! Ils tentèrent de remonter, agitant leurs pattes avec force, mais la gravité les entraînait et le courant semblait plus fort. Soudain, l’eau devint plus brillante et plus chaude. SL regarda Lilwenn, dans ses yeux se lisait la peur. Et ce devait être pareil dans les siens. Ils eurent juste le temps de se serrer l’un contre l’autre lorsque qu’un flash lumineux se produisit.

:air: :air: L’eau était redevenue calme, mais les lapins n’étaient plus la.

 

 

Chapitre IX : Titania

 

:air: :air: Des fleurs rouges à l’infini, aucun horizon. SL gambadait dans ce qui semblait être un pré. Cette luminosité, ces sensations. Un pur bonheur. L’endroit ressemblait à un paradis avec son ciel bleu, son soleil et toute cette nature vierge. Soudain il vit qu’il était seul. Le ciel s’obscurcit, le vent se leva. Il appela Lilwenn mais il n’obtint pour seule réponse que le tonnerre qui gronda. Il faisait de plus en plus sombre lorsque soudain un éclair illumina l’étendue fleurie. Elle était la, comme flottant dans les airs au milieu du ciel déchaîné. Mais elle semblait s’éloigner ; à chaque cube qu’il parcourait pour la rejoindre elle paraissait en reculer de deux. Et plus elle s’éloignait, plus la tristesse se lisait sur son visage. Soudain elle s’éloigna plus vite, reculant encore telle un fantôme flottant dans les airs. Il tendit la main vers elle, elle tendit la main vers lui. Sa voix lui parvint, où était-elle dans sa tête ?

:air: :air: « - Ne m’abandonne pas SL, ne me laisse pas… »

:air: :air: « - Non Lilwenn reviens, prends ma main ! »

:air: :air: Un second éclair la fit disparaître et deux yeux rouges apparurent.

:air: :air: « - Operamundi ?! »

:air: :air: Un tonitruant rire démoniaque retentit puis soudain tout s’arrêta. SL tomba à genoux. Il était dans le noir total, dans le silence absolu, seul.

 

:air: :air: « - Lilwenn ! »

:air: :air: Il s’était réveillé en criant. Instinctivement sa main se serra autour de celle de la lapine réveillée par le cri.

:air: :air: « - Tout va bien SL ?

:air: :air: - Oui, ce n’était qu’un cauchemar… »

:air: :air: SL restait néanmoins perturbé. Lilwenn qui s’éloignait, allait-il la perdre ? Et Operamundi, que venait-il faire la au milieu ? Il se rendit alors compte qu’il était allongé par terre, sur le ventre. Ses pieds trempaient dans l’eau et il sentait un contact dur et froid au niveau du haut de son corps ; de la pierre. Il tenta de se redresser, mais il tremblait trop pour pouvoir se mettre debout. Cet étrange cauchemar l’avait vraiment perturbé.

:air: :air: « - Où sommes nous à ton avis ? Lui demanda Lilwenn.

:air: :air: - Je n’en ai aucune idée… »

:air: :air: Il regarda autour de lui. L’espace paraissait clos et les parois recouvertes de cascades d’eau se perdaient dans l’obscurité, rejoignant sans doute un plafond ou un lieu invisible depuis le sol. Ils étaient dans un petit espace rond comprenant un bassin sans rebords, dans lequel ils avaient atterri, et des parois en pierre lisse joliment ornementées de vasques. De chaque vasque dépassait une flamme permettant d’éclairer l’endroit. Un seul et unique couloir en dalles de pierre partait devant eux. De chaque côté de ce couloir les parois recouvertes également d’eau laissaient de temps en temps apparaître une vasque d’éclairage en tout point similaire à celles du petit espace dans lequel ils se trouvaient. N’ayant d’autres possibilités, ils empruntèrent le long et grand couloir.

:air: :air: « - De quoi as-tu donc pu bien rêver pour crier aussi fort ?

:air: :air: - Euh… de rien, une histoire ancienne ne t’inquiète pas.

:air: :air: - Tu as crié mon nom SL, ne me mens pas.

:air: :air: - Je t’assure que ce n’était qu’un cauchemar rien de plus.

:air: :air: - Tu ne m’auras pas, je te connais un peu désormais et je ne t’ai jamais vu comme ça. Tu regardes partout aux alentours et tu trembles.

:air: :air: - Je te promets que tout ira bien Lilwenn. Nous en parlerons plus tard si tu le souhaites vraiment, mais pour le moment nous devons porter notre attention sur autre chose.

:air: :air: - Et si tu commençais par relâcher un peu ton étreinte autour de ma main s’il te plaît ? »

:air: :air: SL se rendit compte qu’il avait conservé la main de Lilwenn dans la sienne depuis son réveil sans la desserrer. Il lui lâcha donc la main et allongea légèrement le pas, forçant la lapine à accélérer.

:air: :air: « - Je ne t’ai jamais demandé de la lâcher… »

:air: :air: Il ne répondit pas.

:air: :air: « - Eh mais qu’est-ce que tu me fais la, tu ne vas tout de même pas te mettre à bouder non ? Et puis d’abord… Oh, c’est impressionnant ! »

:air: :air: Ils venaient d’arriver au bout du couloir qui s’élargissait soudain dans un arc de cercle donnant sur une immense paroi de pierre. Elle contenait tous les matériaux du monde connu, allant de l’eau à la brique en passant par les feuilles. Une ouverture, minuscule par rapport à la taille de la paroi, se trouvait au niveau du sol. Les deux lapins s’y engouffrèrent. Ils ressortirent dans une pièce plutôt grande, ronde, dont les parois étaient également inondées et qui paraissait très désordonnée. En effet, des blocs de chaque matériau de la précédente paroi flottaient ça et la dans les airs et l’on pouvait voir des écoulements d’eau et de lave serpenter sur le sol. A l’autre bout de cette pièce très étrange une ouverture était perceptible derrière l’eau. Les deux lapins traversèrent la pièce et Lilwenn se rapprocha de SL.

:air: :air: « - C’est joli mais un peu bizarre tout de même non ?

:air: :air: - Oui, sans doute… »

:air: :air: La lapine comprit à sa réponse qu’il était aussi inquiet qu’elle. Il passèrent par l’ouverture derrière l’eau et arrivèrent dans une nouvelle pièce. Cette dernière était similaire au petit endroit dans lequel ils s’étaient réveillés sauf qu’elle était vingt fois plus spacieuse. En son centre se trouvait également un bassin. Ils examinèrent du regard les parois et ne virent aucune ouverture. La pièce était vide et silencieuse.

:air: :air: « Peut-être y a-t-il un trou dans l’eau comme dans le premier temple ? Suggéra Lilwenn

:air: :air: - De toute façon nous n’avons pas le choix, allons voir. »

:air: :air: Il s’approchèrent de l’eau. Celle-ci se mit soudain à vibrer et scintiller.

:air: :air: « - Tu avais raison c’est comme dans le premier temple. »

:air: :air: Mais Lilwenn s’était arrêtée.

:air: :air: « - Non. »

:air: :air: Elle avait parlé tout doucement, mais SL n’eut pas le temps de lui demander des explications. L’eau vibrait et scintillait de plus en plus fort et le sol de pierre commençait à trembler sous leurs pieds. Soudain l’eau s’éleva comme si une masse gigantesque en sortait et une puissante lumière aveugla les lapins. Une voix leur parvint, elle semblait à la fois venir de loin et être dans leur tête. Elle était puissante mais délicate et féminine à la fois.

:air: :air: « - Je vous attendait depuis si longtemps, lapins !

:air: :air: - Qui êtes-vous, où sommes nous ?

:air: :air: - C’est donc toi SL, le fameux « test » ? Félicitations Lilwenn, je n’en attendais pas moins de toi tu as su me le rapporter.

:air: :air: - Comment ?! »

:air: :air: La voix cristalline de la lapine était emprunte d’une sincère surprise. SL la regarda et lu dans ses yeux qu’elle ne comprenait pas plus que lui ce que voulait dire la masse lumineuse.

:air: :air: « - Ne t’es-tu jamais demandée pourquoi tu étais si différente des autres lapins ? Tu n’aurais pas du l’être au départ, mais je suis intervenue dans ta création et c’est pour cela que tu as eu cette mission. Tu n’es pas apparue dans l’eau, si proche de la caverne par hasard. Tu es en partie ma création et ton rôle était de me ramener ce lapin. »

:air: :air: SL se plaça devant Lilwenn qui réfléchissait à ce qu’elle venait d’entendre.

:air: :air: « - Je réitère ma question, qui êtes vous et où sommes nous ? Et pourquoi nous éblouir ainsi ?

:air: :air: - Je suis Titania, Reine des fées et vous êtes dans ce que les humains appelaient autrefois la Fontaine aux fées. »

:air: :air: La lumière se fit plus faible et ils purent ouvrir leurs yeux normalement. SL n’avait jamais entendu parler de fées sur les terres de Minefield et il n’appréciait pas de ne rien voir d’autre qu’un nuage de poussière lumineuse.

:air: :air: « J’ai fait le choix de ne plus apparaître au monde, jeune lapereau. Tu es surpris ? Oui je lis dans tes pensées. J’y vois nombre de choses, ton amour pour tes amis et ta cité, la joie que tu as ressenti en découvrant Riveblanche, ton inquiétude face à moi… Mais parmi toutes ces choses deux ressortent plus que les autres. La première est la peur pour un ami. Tu as raison d’avoir peur, lapin, tu as raison. Il aura bientôt besoin de toi, énormément besoin de toi. La seconde est l’amour profond que tu éprouves pour Lilwenn. Tu te poses tant de questions, c’est amusant d’ailleurs mais tu sais il ne…

:air: :air: - Cessez ! cria SL que la situation commençait à gêner. Que nous voulez vous, pourquoi fallait-il qu’elle me ramène à vous, qu’allez vous me faire ?

:air: :air: - Allons écoute ton instinct, lapin. Je n’ai pas l’intention de vous faire du mal, je suis avec vous. Nos peuples sont si semblables…

:air: :air: - Que voulez vous dire par la reine Titania ? l’interrogea Lilwenn

:air: :air: - Autrefois les fées étaient un peuple prospère. Un peuple magique comme un autre. Nous vivions dans divers lieux et aimions à nous regrouper autour de fontaines comme celles-ci. Si bien que nous avons décidé d’y vivre, remplaçant peu à peu nos villages par des fontaines aux fées. Nous étions devenus pour la plupart des hommes des légendes, et nous nous plaisions à regarder le cœur des voyageurs égarés afin de guider les plus méritants vers nos fontaines et les aider dans leurs quêtes. Mais pour certains nous n’étions pas des légendes, nous étions un fléau. De vils mages, n’appréciant pas que nous puissions donner des objets ou pouvoirs magiques à d’autres être qu’eux, créèrent une confrérie dans le but d’éradiquer notre peuple. Au début nous leur résistions, mais très vite les fontaines aux fées ont commencé à être détruites et notre peuple fût décimé. Voyant mes sœurs tomber une par une, j’utilisai mes pouvoirs afin d’isoler cette fontaine du reste du monde. Bien qu’étant la plus puissante des fées, je savais que je ne pourrai leur résister, d’autant que j’étais la dernière. Vous, les lapins, êtes pareils. Trop pacifiques, vous ne savez pas vous battre. Sauf vous deux qui avez hérité d’une mentalité en partie humaine. Certains évolueront peut être parmi vos congénères, mais la plupart ne changeront pas. Or la contrée ne sera pas toujours paisible, peut être un jour devrez vous vous défendre et protéger vos amis. Mais vous ne pourrez le faire seuls, en tout cas pas avec vos capacités actuelles. C’est pourquoi j’ai décidé de donner une chance supplémentaire à votre peuple en vous octroyant quelques uns de nos pouvoirs. »

:air: :air: SL n’en croyait pas ses oreilles. Des pouvoirs ? Il sentit Lilwenn qui se plaçait à ses côtés. La voix cristalline résonna dans la pièce vide

:air: :air: « - Et quels sont ces pouvoirs dont vous nous faites cadeau ?

:air: :air: - Vous utiliserez notre ancestrale magie, la pure et puissante Magie Elémentaire. Vous pourrez contrôler tous les éléments existants et les faire agir à votre guise. Ils pourront se déplacer, prendre la forme que vous souhaitez et vous obéiront parfaitement. Bien évidemment ce ne sera pas simple, la magie s’apprend et se maîtrise. Vous n’arriverez pas directement à faire ce que vous voulez de vos pouvoirs. Mais si un jour vous parvenez au niveau le plus haut de la Magie Elémentaire, vous pourrez même multiplier voire créer des éléments simples.

:air: :air: - Mais comment allons nous apprendre ?

:air: :air: - Restez en communion avec la nature, écoutez votre esprit et vos sensations, vous saurez. »

:air: :air: Soudain l’eau scintillante s’enroula autour d’eux et un éclair de lumière lancé par Titania les frappa.

:air: :air: « - Il est temps pour moi de m’en retourner à ma solitude, j’ai été heureuse de vous connaître lapins, j’espère que vous saurez protéger votre peuple et faire revenir à la raison certains de vos amis le moment venu.

:air: :air: - Mais attendez, où sommes-nous réellement, comment allons nous sortir d’ici ?

:air: :air: - Nous sommes où tu le souhaites, ailleurs et partout SL. Tu en sortiras de la façon que tu choisiras, et il en va de même pour elle.

:air: :air: - Comment ? Mais…

:air: :air: - Tout te parait si familier n’est-ce pas ? N’as-tu pas une impression de déjà vu ?

:air: :air: - Cela… cela est-il réel ou ça se passe dans ma tête ?

:air: :air: - Il n’appartient qu’à toi d’en décider. »

:air: :air: La lumière disparu soudain et la pièce fut plongée dans le noir. SL sentit l’eau qui l’entourait, il devait sans doute être retombé dedans. La main de Lilwenn était dans la sienne. Non, Lilwenn était tout contre lui. Il sentit également un contact sur son bras gauche. On cherchait à le tirer vers le haut. Il ouvrit les yeux et vit Advenyre qui tentait de les ramener à la surface de l’eau. SL poussa le liquide avec ses pattes, faisant signe au jeune lapin qu’il allait bien. Ils remontèrent ensemble Lilwenn à la surface et celle-ci reprit conscience au contact de l’air. Ils étaient de retour sur l’îlot proche de Riveblanche, dans le bassin du petit temple.

:air: :air: « - Mais que s’est-il passé, vous êtes fous ? Les interrogea Advenyre

:air: :air: - Pourquoi ça ?

:air: :air: - Un peu plus et vous tombiez dans le vide infini, comment avez-vous fait pour vous noyer dans si peu d’eau ?

:air: :air: - Comment ? Expliques toi !

:air: :air: - Et bien je regardais la chute d’eau en bas du rocher, perdu dans mes pensées lorsque j’ai vu une patte blanche dépasser. Elle était agitée, comme si vous vous débattiez. J’ai alors songé que vous aviez des ennuis et je me suis précipité pour vous aider. Le temps que je parcoure le bateau et que j’arrive, je vous ai vus tout au fond, comme évanouis l’un contre l’autre. J’ai hésité, mais j’ai plongé et quand je suis arrivé à votre niveau et saisi ton bras SL et j’ai commencé à tirer. C’est à ce moment la que tu t’es réveillé. »

:air: :air: SL regarda Advenyre et re-songea aux propos de Titania. Il faisait de toute évidence partie de ceux qui cherchaient à évoluer. Il croisa les yeux de Lilwenn et ils échangèrent un regard complice. Tous les deux avaient l’air d’avoir fait le même rêve. L’eau du bassin ne scintillait plus et était redevenue froide. Ils en conclurent qu’ils n’avaient plus rien à faire ici et retournèrent sur le bateau.

:air: :air: « - Eh ! Alors dites moi ce qu’il s’est passé ! Vous me devez bien ça non ? ».

:air: :air: SL ne savait que répondre. Après un moment de silence il décida de donner au jeune lapin la vraie version de l’histoire.

:air: :air: « - Waouh mais c’est génial ! Vous allez pouvoir faire plein de choses tout les deux c’est extraordinaire !

:air: :air: - Ne t’enflamme pas, lui répondit SL en riant, nous ne savons même pas si tout cela est réel. »

:air: :air: Le vent gonfla les voiles et le navire prit lentement le chemin du rivage. Les trois lapins se dirigèrent vers la proue, observant le rivage proche.

:air: :air: « - Mais il faut essayer, tout de suite, vous devez mourir d’envie de savoir non ? »

:air: :air: SL se laissa alors aller et tenta d’écouter les éléments et son corps. Il entendit le vent souffler, le gonflement des voiles, le clapotis des vagues. Il sentit le froid sur sa peau humide, le tangage du bateau. Et il sentit une petite chaleur, le feu de la torche. Il se concentra sur ce feu et orienta tous ses sens vers lui. Il essayait de le faire obéir, de le faire bouger, mais il n’y parvenait pas. Soudain sa main le brûla.

:air: :air: « - Eyh attention le feu est venu dans ta main ! »

:air: :air: SL ouvrit les yeux et vit sa patte prise dans la petite flamme de la torche. Il secoua son bras mais elle ne partit pas, il allait brûler vif s’il continuait comme ça. Il sentit la panique s’emparer de lui et s’agita. Soudain un jet d’eau lui recouvrit la main, mettant fin à la vie de la maigre flamme. Il se retourna, c’était Lilwenn. Visiblement elle maîtrisait bien mieux que lui ses nouveaux pouvoirs.

:air: :air: « - Il faut que tu restes concentré, tu dois maîtriser l’élément pas juste le déplacer, lui expliqua-t-elle en riant. »

:air: :air: Le reste de la traversée fût consacré à divers essais des deux mages. Chaque fois que SL se ratait, c’était le fou rire général et chaque fois que Lilwenn lui sauvait la mise des « Oh » et des « Ah » d’admiration se faisaient entendre. Ils arrivèrent sur la plage de Riveblanche au petit matin et SL sauta au sol, suivi par Lilwenn, tandis que les autres cherchaient un arbre pour amarrer le navire. Il foula la terre paisible de la contrée et songea au discours de Titania. Sa vie future n’allait de toute évidence pas être de tout repos, et pour affronter cela il lui fallait apprendre à maîtriser sa magie. Ensuite il devrait trouver un moyen de sortir d’ici pour retrouver Operamundi et s’assurer que tout allait bien pour lui. Et puis il fallait qu’il lui présente Lilwenn tout de même !

:air: :air: La lapine lui prit la main et mit la tête sur son épaule. Le lever de soleil était magnifique...

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Chapitre X : L’Amour perdu

 

:air: :air: Le premier coup venait de sa droite, il esquissa un pas pour esquiver. Tout en bondissant il lancerait sa riposte, cela devrait surprendre son adversaire. Il attendit encore quelques nanosecondes puis s’élança, se concentrant sur la source d’eau proche afin de la maîtriser. Il perçut alors la feinte mais c’était trop tard. Le sol se leva sur sa gauche et vint rencontrer son flanc, éjectant le lapin quelques mètres plus loin. Il roula à terre et voulu se remettre sur ses pattes en profitant de l’élan que lui avait procuré l’éjection, mais il perdit l’équilibre, pivota et chuta lourdement sur le dos. La terre à ses côtés se souleva à nouveau et vint l’entourer. Il était désormais enfermé et la terre se rapprochait de lui. Il se concentra, tentant de percevoir la terre parmi tous les autres éléments qui l’entouraient. Il ferma les yeux, oublia l’eau, le vent, les fleurs et entra en contact avec le matériau marron. Mais il ne parvenait rien à en faire, l’autre magie qui l’imprégnait était forte. Il décida alors d’attaquer directement son adversaire et rechercha la source d’eau dans son esprit. Mais soudain toute son attention se focalisa sur son adversaire. Ses sens se brouillèrent et il ne perçu plus rien d’autre. Non ! Il ne devait pas, pas encore ! Trop tard, la terre entra en contact avec sa peau.

:air: :air: « - Tu as encore perdu, se moqua Lilwenn tout en envoyant la terre quelques cubes plus loin.

:air: :air: - C’est impossible, je ne te battrai jamais. »

:air: :air: SL avait l’air désemparé.

:air: :air: « - Je ne peux pas me concentrer face à toi, mes sens sont comme attirés, je n’arrive à faire bouger aucun élément !

:air: :air: - C’est parce que tu ne maîtrises pas encore bien tes pouvoirs, ça va venir avec de l’entraînement. Pour l’instant tu as besoin de concentration mais avec le temps ça deviendra instinctif.

:air: :air: - Mais regarde toi tu maîtrise déjà toutes les bases alors que nous ne nous entraînons que depuis deux jours.

:air: :air: - Peut-être que le fait que Titania soit intervenue dans ma création aide-t-il. En tout cas tu ne dois pas te laisser abattre, tu y arriveras.

:air: :air: - Pas face à toi ! Tu le sais. »

:air: :air: SL était sûr qu’elle le savait. Il avait trop de sentiments inexprimés pour elle, il ne pouvait pas se concentrer en sa présence. Toutes les nuits il s’entraînait seul et il arrivait à de beaux résultats. Pas aussi bons que ceux de Lilwenn, mais il se débrouillait bien mieux que lorsqu’il lui faisait face. Mais la lapine ne l’entendait pas de cette oreille.

:air: :air: « - Dis toi que le jour où tu seras en situation réelle tu auras peut être d’autres perturbations. Au moins ça t’entraîne à faire avec. »

:air: :air: Elle n’avait pas tort. SL marqua une pause avant que de lui répondre.

:air: :air: « - En tout cas ta feinte était magnifique. »

 

:air: :air: Les lapins de Riveblanche avaient été très heureux de voir leurs compagnons revenir en un seul morceau. Quand aux nouveaux pouvoirs de SL et Lilwenn, bien que certains lapins en aient une légère peur, ils voyaient tous cela comme une bonne nouvelle. Les deux mages pourraient aisément les protéger en cas de souci. Dès le lendemain de leur retour, SL et Lilwenn s’étaient aménagé une petite aire d’entraînement afin de ne pas abîmer le paysage, et surtout les fleurs rouges que la lapine aimait tant.

:air: :air: « - Attends non fais attention en enlevant la terre, nous devons replanter les fleurs ailleurs avant.

:air: :air: - Mais c’est fastidieux Lilwenn, il y en a partout on ne va pas chipoter pour quelques unes d’entre elles.

:air: :air: - Si tu leur fais le moindre mal je te jure que tu serviras d’engrais pour les faire repousser !

:air: :air: - Très bien très bien, je me plierai à tes désirs… »

:air: :air: Depuis ils passaient le plus clair de leur temps à travailleur la maîtrise de leurs pouvoirs. Le matin ils s’exerçaient à réaliser des mouvements avec les éléments, à les faire flotter, à les faire obéir et l’après-midi ils s’entraînaient au combat en situation réelle. Les soirées étaient laissées libres et la plupart du temps ils rejoignaient les autres pour manger et rester avec eux puis partaient se promener vers les rivages. SL ne pouvait s’empêcher de remarquer l’air malheureux d’Advenyre lorsqu’il les voyait partir tous les deux et ressentait un terrible sentiment de gêne vis-à-vis du jeune lapin. Après leurs promenades, la lapine allait se coucher et SL repartait s’entraîner à la maîtrise de ses pouvoirs. Il était parfois rejoint par Advenyre qui souhaitait parfaire son emploi des épées. Les deux lapins s’entraînaient du coup ensemble et SL put constater qu’il était bien meilleur pour effectuer des passes que pour diriger les éléments. Advenyre progressait énormément et se rapprochait chaque jour un peu plus de la détermination du lapin-mage.

:air: :air: En termes de magie, comme dans nombre d’autres domaines, Lilwenn était bien plus talentueuse que SL et tentait tant bien que mal de lui expliquer ce qu’elle ressentait lorsqu’elle manipulait les éléments afin qu’il puisse le faire aussi facilement qu’elle. Mais le lapin avait sans cesse la tête ailleurs. Quand il ne se laissait pas aller à ses rêveries nées de son amour profond pour la lapine, il pensait à ses amis et à un moyen de les rejoindre. Mais il ne savait pas où il était, et eux non plus probablement. Quand elle remarquait son air absent où qu’il avait du mal à se concentrer elle en profitait généralement pour l’entourer de terre et souvent le lapin songeait qu’elle aurait eu sa place à la Baie Dryade.

 

:air: :air: « - Il faut que tu lui en parles ! »

Les jours avaient passé, se transformant en semaines. SL avait bien progressé mais il ne parvenait toujours pas à combattre avec tous ses moyens face à Lilwenn.

:air: :air: « - Mais comment ? Jamais je n’aurai le courage de…

:air: :air: - Arrête même moi je l’ai fait ! »

:air: :air: Advenyre s’assit afin de se reposer quelques instants. Il s’était bien amélioré dans le maniement de l’épée, plus vite que SL dans ses combats magiques en tout cas.

:air: :air: « - Tu as affronté des épreuves que je n’aurai jamais pu accomplir, tu as même tué un dragon ! Et tu vas me faire croire que tu ne peux pas dire à Lilwenn ce que tu ressens ?

:air: :air: - Mais j’ai toujours eu de la chance, ou c’étaient des évènements inattendus, je ne suis pas aussi c…

:air: :air: - Arrête je connais ton discours par cœur ! Tu te rends compte de la conversation que nous avons ? Tu me parles de tes problèmes avec Lilwenn la ! Je devrais t’en vouloir tout de même, et au lieu de ça je te conseille. Alors n’en demande pas trop veux-tu ?

:air: :air: - Oui je sais excuse moi, mais tu comprends je…

:air: :air: - C’est bon ne te stresse pas je plaisante. Dès qu’on parle d’elle tu perds vraiment tous tes moyens hein… Il n’empêche que la situation ne changera pas tant que tu ne seras pas fixé.

:air: :air: - Mais je le suis, j’ai tenté de nombreuses fois et toujours j’ai échoué. Elle me lance des piques ou me repousse, mes sous entendus…

:air: :air: - Ne sont que des sous entendus ! Lui as-tu dit une seule fois combien tu l’aimais ?

:air: :air: - Non…

:air: :air: - Vas-y franchement, tu en as l’occasion régulièrement. Si tu ne passes pas par la tu ne pourras jamais t’entraîner correctement ! Tu n’as pas le choix.

:air: :air: - Et toi ?

:air: :air: - Ne te fais pas de souci pour moi. Oui je meurs d’envie d’être à ta place chaque fois que je vous vois, mais c’est la vie, je trouverai un jour chaussure à mon pied ne te fais pas de souci. »

 

:air: :air: Le lendemain matin, SL retrouva Lilwenn pour leur entraînement. La lapine s’amusait à faire léviter des fleurs et jouait avec leurs pétales en les faisant tournoyer dans le vent. Le spectacle de la blancheur immaculée de la jeune mage entourée d’une délicate tornade de pétales rouges toucha le lapin droit au cœur. Il ne parvint à rien de la matinée à tel point que Lilwenn finit par perdre patience.

:air: :air: « - Mais qu’est-ce que tu as aujourd’hui ? Tu t’es encore promené toute la nuit c’est ça ? Ne crois pas que je ne le sais pas, tu es tout le temps fatigué, tu devrais dormir un peu. »

:air: :air: SL tourna la tête vers elle. Même lorsqu’elle s’énervait elle restait belle. Il se remémora les propos d’Advenyre, il devait lui parler.

:air: :air: « - Quand j’errai sur les terres de New Stendel, j’ai rencontré une femme à proximité de la Guilde des Blasons d’Or…

:air: :air: - Quel rapport avec le sujet ? »

:air: :air: Son ton s’était durci, ce qui redonna du courage au lapin.

:air: :air: « - Elle était vraiment super et nous avons bien sympathisé. Vous vous seriez bien entendues d’ailleurs, comme toi elle adorait les fleurs, mais pas les mêmes. Elle était plus portée sur de rares fleurs que l’on trouve dans certains pays en haute montagne.

:air: :air: - Et donc ?

:air: :air: - Il y avait deux phrases qu’elle prononçait souvent. Je n’en comprenais pas le sens au départ, mais auprès de toi j’en saisi toute la complexité et la vérité.

:air: :air: - Quelle était cette phrase ?

:air: :air: - Et bien… »

:air: :air: Soudain il s’arrêta net. Il s’apprêtait à lui dire ces phrases si vraies d’Edeyss « Une fleur n’est belle que si elle a des qualités » et « La plus belle des fleurs est la fleur de liberté ». Il s’apprêtait à lui dire qu’elle était dans ce cas sans doute la plus belle des fleurs car non seulement elle était libre mais en plus elle avait énormément de qualités qui venaient s’ajouter à sa beauté naturelle. Mais il ressentait autre chose, ses battements de cœur n’étaient plus les siens. Cette sensation… Il ne l’avait pas éprouvée depuis si longtemps… La fourmilière était la, elle le recherchait, et ce n’était pas n’importe qui… Corderaide !

:air: :air: « - SL ça va ? SL ? SL !!!

:air: :air: - Oui, excuse moi Lilwenn, je… je…

:air: :air: - Qu’est-ce qu’il se passe ?

:air: :air: - Rien ! Enfin si ! Je vais t’expliquer. Tu te souviens de la fourmi nommée Corderaide, l’assassin d’albâtre ? Ce sexué mâle dispose de capacités un peu spéciales inhérentes à la fourmilière et à son histoire particulière. J’ai senti ses battements de cœur calqués sur les miens. Il est dans le même monde que nous, il me cherche. Peut être va-t-il parvenir jusqu’à nous et nous aider à trouver le chemin vers le monde extérieur. »

:air: :air: Lilwenn paru soudain soucieuse.

:air: :air: « - Qu’as-tu Lilwenn ?

:air: :air: - Il nous faut en parler aux autres. La plupart ne sont pas prêts, ils ne veulent pas du monde extérieur. Ils en ont trop peur.

:air: :air: - Mais pourtant il le faut, sinon ils ne pourront jamais…

:air: :air: - Je le sais, mais ce n’est pas moi qu’il faut convaincre. »

:air: :air: Ils se relevèrent et se précipitèrent vers le village. Cet évènement avait redonné espoir à SL. Ils trouveraient forcément une solution et une sortie. Et ils n’étaient pas dans un monde à part sinon Corderaide serait sur cette île. Il devait exister d’autres contrées comme celle-ci.

 

:air: :air: « - Je l’ai trouvé ! »

:air: :air: La fourmi albinos se tourna vers mes autres.

:air: :air: « - Mais il est loin, très loin. Je ne sais pas où, c’est confus. Les battements ont changé, les vibrations sont différentes. Il y a quelque chose d’étrange… Mais c’est bien son cœur. Vous êtes prêts à partir pour longtemps ? »

:air: :air: Operamundi et Chim3xKon3ko acquiescèrent.

:air: :air: « - Alors en route, nous avons un compagnon à récupérer messieurs ! »

 

:air: :air: « - Non, nous ne pouvons faire ça, nous sommes bien ici ! »

:air: :air: La réponse des lapins avait été claire. Ils ne souhaitaient pas connaître le monde extérieur et ses dangers. Leur île leur suffisait très bien, ils n’avaient pas besoin de plus. Seul Advenyre avait été de leur côté. Lilwenn et SL marchaient désormais le long du rebord qui plongeait dans le vide infini.

:air: :air: « - Nous allons devoir faire un choix SL, partir ou rester.

:air: :air: - Je ne peux pas abandonner mes amis, ni laisser Operamundi sombrer. Je dois partir. Mais tu n’es pas obligée de me suivre.

:air: :air: - Et que ferais-je sans toi ? »

:air: :air: Elle joua quelques instants avec un courant d’eau, s’amusant à le dévier pendant que SL réfléchissait.

:air: :air: « - Que veux-tu dire par la ? Tu as de l’occupation ici.

:air: :air: - Ne fais pas l’imbécile. Tu es courageux, sans doute plus que moi, et tu manies bien les mots mais tu ne sais pas jouer avec les sentiments SL. Tu perds tous tes moyens dès que je suis dans les parages, et pas uniquement en termes de magie. Mais moi aussi je suis affectée par toi.

:air: :air: - Mais pourtant tu me repousse sans cesse.

:air: :air: - Bien évidemment, mon cœur se mérite petit lapinou. Oui j’évince tes sous entendus, mais je passe mon temps avec toi, je t’ouvre mon cœur et mon âme, tu sais tout de moi. Nous avons une relation unique SL, nous partageons énormément. Et lorsque nos avis divergent nous en parlons, nous arrivons toujours à rester calmes. Tu m’as tout dit, parlé de millions de choses, mais tu n’as jamais été capable de m’avouer tes sentiments. Aujourd’hui je dois faire un choix et je le fais sans hésitation. C’est toi SL, toi uniquement car moi non plus je ne peux plus me passer de toi. Et la contrée ne sera pas perdue, nous y reviendrons sans doute. Qui plus est c’est notre destin. Nous sommes destinés à partir ensemble, nous sommes destinés à parcourir le monde, nous sommes destinés à nous aimer. »

:air: :air: SL ne savait que répondre à cette tirade qui le surprenait. Il était heureux et déçu à la fois. Heureux car Lilwenn ressentait la même chose que lui, déçu car il n’avait pas été fichu de prendre les choses en main avant qu’elle ne le fasse. Ne souhaitant pas laisser les propos de la lapine sans réponse et ne trouvant rien à dire, il fit la seule chose qui lui semblait logique. Il l’embrassa.

:air: :air: C’était encore meilleur qu’il ne l’avait espéré. Et pourtant il en avait rêvé de nombreuses fois. Le contact avec la lapine était merveilleux, magique. Leurs lèvres se séparèrent dans un léger bruit de succion et leurs regards se croisèrent. Les yeux de Lilwenn inondaient de leur lumière le cœur de SL et il sentait ses lèvres qui réclamaient un second baiser à grand cri. Ils s’embrassèrent à nouveau, puis s’enlacèrent. SL parcouru de ses pattes le corps de Lilwenn, effleurant la douceur de sa peau, devinant ses courbes parfaites sous des doigts. Leurs corps fusionnèrent pour ne faire plus qu’un et ils se découvrirent sous une autre forme. Leur relation s’en trouvait renforcée, ils avaient franchi un nouveau stade. Allongés l’un à côté de l’autre, ils se regardèrent. Chaque partie de leurs corps en demandait encore et ils s’enlacèrent à nouveau, oubliant le temps et laissant passer la nuit, unique témoin de leur étreinte.

:air: :air: Ils ne virent pas les sombres nuages qui sévissaient au loin ni n’entendirent le tonnerre qui grondait. Le peuple de Riveblanche, en refusant de s’ouvrir au monde, avait scellé sont avenir et son sort.

 

:air: :air: SL entrouvrit les yeux. Le soleil se levait à peine et Lilwenn dormait encore. Il voulu bouger mais n’y parvint pas, la lapine avait sa tête sur son bras. Elle ouvrit à son tour les yeux et s’étira en baillant, s’assit puis se tourna vers SL afin d’obtenir un baiser matinal. Mais lorsqu’elle vit le regard du lapin elle su que ses envies attendraient. Il avait l’air horrifié et regardait au loin, derrière elle. Comme si un monstre venait d’apparaître et s’apprêtait à les dévorer. Elle se retourna pour voir ce qui provoquait la stupeur du lapin et poussa un petit cri. Finalement un monstre aurait sans doute été une meilleure nouvelle.

 

:air: :air: Les voiles noires et rouges étaient gonflées par le vent qui poussait le navire volant vers la petite île qui semblait pleine de fleurs rouges. Goltrung avait finalement pris une bonne décision en choisissant de suivre son intuition et d’explorer une partie inconnue du ciel, ils allaient s’enrichir !

:air: :air: « - Allez tas d’incapables, préparez vous nous allons faire une belle récolte ce matin !

:air: :air: - Capitaine ! L’îlot semble peuplé !

:air: :air: - C’est dommage pour ses habitants alors. Armez les canons à TNT ! »

 

:air: :air: SL et Lilwenn couraient vers le village. Le lapin avait reconnu l’emblème sur les voiles, un soleil rouge à 6 branches sur un fond noir. Un navire entièrement constitué de bois sombre et de netherack. C’étaient les mercenaires de Kalyn. Toujours à la recherche de richesses et de ressources, ces infâmes étaient connus pour ne laisser aucun survivant lors de leurs pillages sauvages et violents. Quand ils verraient les fleurs rouges sur l’île ils débarqueraient forcément. Les lapins devaient prendre les armes sinon ils y passeraient tous.

:air: :air: BOUM !

:air: :air: Un bruit de canon. Une explosion, un souffle. Le premier terrier du village était parti en fumée et son occupant gisait au sol, baignant dans son sang. Voyant cela, les autres lapins regardèrent dans la direction des deux mages et virent le navire au loin. Ce fut la panique générale. Ils hurlaient, couraient dans tous les sens, se dispersaient, rentraient les uns dans les autres.

:air: :air: « -Arrêtez ça ne sert à rien ! »

:air: :air: Mais malgré ses cris personne n’écoutait SL. Lilwenn vint vers lui, elle devait elle aussi crier pour se faire entendre.

:air: :air: « - Tu n’en tireras rien, ils sont rattrapés par leurs instincts, nous devons les protéger.

:air: :air: - Tu as raison, suis moi ! »

:air: :air: Ils coururent vers la plage et entrèrent dans la grotte secrète qui abritait auparavant le bateau dont SL avait fabriqué les voiles. Il y avait stocké les épées et armures qu’il avait forgé au cas où. Advenyre s’y trouvait déjà, enfilant une réplique de la tenue de Volcania.

:air: :air: « - Ah vous êtes là ! J’ai foncé ici dès la première attaque. Les autres n’ont pas voulu venir… »

:air: :air: SL donna une armure à Lilwenn ainsi qu’une épée et enfila sa propre tenue de Volcania. Le contact avec le tissu créé à partir des écailles du dragon lui procura une sensation étrange. Il n’était plus habitué à porter ce vêtement. Il n’était plus habitué à combattre réellement non plus. La paix ne pouvait-elle donc jamais durer ? Il se tourna vers Lilwenn qui restait immobile.

:air: :air: « - Que fais-tu ? Tu n’enfiles pas ton armure ? »

:air: :air: Au dehors une nouvelle explosion retentit. Le sol vivra au dessus d’eux.

:air: :air: « - Je suis une mage SL, je n’en ai pas l’utilité, elle va m’encombrer. Je n’en ai jamais porté et je n’ai jamais utilisé d’épée non plus.

:air: :air: - Mais…

:air: :air: - Ça ira ne t’en fais pas ! Dépêche toi plutôt, visiblement nous ne serons que trois à nous défendre. »

:air: :air: SL finit de s’équiper et prit sa lame de Volcania qu’il plaça dans son fourreau. Ils n’allaient pas laisser les mercenaires passer, de toute façon ils n’avaient aucune possibilité de fuite. Ils sortirent en courant de la caverne alors qu’une nouvelle explosion retentissait. Ils s’arrêtèrent net dans leur course en voyant l’état du village. L’herbe était couverte de sang et de nombreux corps gisaient déjà au sol. Une grande partie des habitats était touchée et les lapins qui pouvaient encore marcher couraient dans toutes les directions ou se cachaient derrière les décombres fumantes. Advenyre marqua un temps de pause mais se ressaisit vite en voyant SL reprendre sa course. Lilwenn quand à elle ne put supporter cette vision d’horreur et alla se placer à l’entrée du village, face au bateau qui approchait de l’île. Des morceaux de terre et de pierre se détachèrent du sol autour d’elle et elle les projeta vers le bateau. Ils ricochèrent contre le sort de protection qui entourait la coque du navire.

:air: :air: « - Ah ! Ils ont un mage…, remarqua Goltrung surpris. Mais ses pouvoirs sont ridicules, voyons voir ce qu’il peut faire. Toi, vise cette chose blanche la bas, envoie lui un cadeau je suis sur qu’elle appréciera !

:air: :air: - Liwenn attention ! Ils ont payé des mages noirs pour ensorceler leurs navires, tu ne pourras rien faire ! lui cria SL ».

:air: :air: Voyant le canon, il vint se placer devant elle. Le boulet partit droit sur eux. SL se concentra et fit appel à ses sens. Le temps sembla ralentir, c’était en vérité ses sens qui s’affûtaient, poussés par la magie. Il devait stopper le projectile, voire même le renvoyer. Mais le cube de mort était rapide et il ne parvenait pas à se concentrer dessus. Le bloc ne stoppa pas sa course et explosa devant eux.

 

:air: :air: Il sentait ses jambes et ses bras, il était vivant. L’explosion ne l’avait pas touché. En effet, devant lui se dressait un immense mur de plusieurs épaisseurs de pierre. Il se retourna vers Lilwenn, elle avait l’air épuisé.

:air: :air: « - Merci, parvint-il à articuler.

:air: :air: - Tu me remercieras plus tard, avec ça ils ne devraient plus pouvoir nous bombarder.

:air: :air: - Ils vont débarquer, nous devons attaquer les premiers !

:air: :air: - Finalement leur mage dispose de quelques pouvoirs intéressants… Bah il ne pourra rien contre nos lames affûtées ! »

:air: :air: Goltrung se tourna vers ses hommes.

:air: :air: « - En avant bande de pouilleux, on débarque ! Attention à ne pas trop abîmer ce qui à de la valeur. Pour le reste pas de quartier ! »

:air: :air: Le sombre navire accosta le rivage et les mercenaires débarquèrent. Ils étaient nombreux, très nombreux. Une fois tous descendus, ils coururent en hurlant vers la cité tandis que le bateau reprenait son envol, prêt à les soutenir depuis le ciel avec ses archers. Soudain le sol s’affaissa sous les pieds des hommes. Un pan énorme de l’île se détacha et chuta dans le vide, emportant avec lui une dizaine de mercenaires.

:air: :air: « - Tu nous le paieras, mage ! Égorgez les tous, mais ramenez moi le magicien vivant ! »

:air: :air: Lilwenn était déjà au bout de ses forces. Il lui avait fallu puiser dans ses réserves d’énergie pour agir sur autant de matière à la fois et sa nuit n’avait pas été de tout repos. Un premier mercenaire dépassa le mur de pierre et mourut sur le coup, transpercé par la lame d’Advenyre. Les lapins s’arrêtèrent de courir.

:air: :air: « - Regardez ! Ils sont mortels, nous pouvons les tuer, nous pouvons nous défendre ! leur cria le jeune guerrier. Prenez les armes, mettez des armures, montrez que vous voulez vivre, que vous le méritez ! A l’assaut ! »

:air: :air: Les lapins se remirent à courir de plus belle, laissant Advenyre foncer seul sur les mercenaires surpris. Il occit le premier d’un coup d’épée dans le ventre puis bondit sur un second qui para son attaque. Mais le petit lapin était agile et il parvint à utiliser son élan pour finir son saut et se rétablir tout en attaquant son ennemi par derrière. Celui-ci sentit la lame diviser son corps et s’écroula au sol. Trois mercenaires foncèrent alors sur Advenyre. Il sauta face au premier qui para son attaque, laissant ses flancs à découvert. Il vit les lourdes épées se rapprocher de lui et entendit un bruit étrange. SL s’était déplacé à une vitesse ahurissante à sa droite, contrant l’attaque d’un des hommes, et un bloc de glace avait entouré l’épée du mercenaire à sa gauche. SL tournoya sur lui-même et planta son épée jusqu’à la garde dans le torse de son adversaire tandis qu’Advenyre plantait ses longues dents dans le visage du sien. Lilwenn se concentra, transformant sa glace en un torrent eau qui emporta le troisième homme. Les mercenaires ne s’attendaient pas à trouver une telle résistance, mais ils se ressaisirent rapidement et débordèrent les trois lapins. Déjà certains d’entre eux se précipitaient vers les habitations. Lilwenn faisait tournoyer les blocs avec rage autour d’elle fauchant ses assaillants un par un, Advenyre bondissait entre les rangs ennemis, faisant tournoyer sa lame avec une mortelle précision et SL combinait combat à l’épée et magie, recouvrant ses ennemis de terre tandis qui leur assénait des coups d’épée. Puis tout se passa très vite. SL vit le bateau qui survolait le village et entendit le canon tirer. Il vit l’explosion qui souffla les mercenaires près de Lilwenn qui disparu dans le nuage de fumée. Il sentit la flèche tirée par un archer dans son épaule qu’il n’avait pu esquiver faute d’attention. Et il vit l’épée qui s’approchait de son ventre et contre laquelle il ne pouvait rien faire. Un bruit horrible de chair transpercée retentit.

 

:air: :air: Corderaide s’arrêta net. Il sentait le cœur du lapin. Le rythme avait changé. Non, c’était impossible. Il se tourna vers ses compagnons.

:air: :air: « - Nous devons nous dépêcher, il se passe quelque chose !»

 

:air: :air: « - NON ! »

:air: :air: SL laissa aller sa colère et déchaîna sa magie. La terre s’éleva du sol pour aller frapper les mercenaires et le sable forma une tornade autour de lui, éjectant ses ennemis. Il s’agenouilla aux côtés d’Advenyre. Le jeune lapin s’était placé devant lui et avait pris le coup de plein fouet. L’épée était enfoncée jusqu’à la garde dans son sternum et le sang coulait à flot de la plaie et de sa bouche. Il regarda SL qui le prenait dans ses bras.

:air: :air: « - Merci, parvint-il à articuler. Je… tu n’as rien, c’est bien…

:air: :air: - Tais-toi, économise tes forces, nous devons te soigner.

:air: :air: - Ne dis pas de bêtise, je le sens. J’ai froid SL, vous ne pourrez rien pour moi. Je suis heureux de t’avoir connu, j’aurai aimé apprendre plus, devenir un fier lapin…

:air: :air: - Mais tu es un fier lapin, lui répondit SL qui sentait les larmes monter, tu t’es dignement battu, tu as été bien plus courageux que je ne l’ai jamais été.

:air: :air: - N’empêche que… »

:air: :air: Une coulée de sang sortit de sa bouche lorsqu’il toussa.

:air: :air: « - Je… c’est fini, SL ! Protège les, protège la… SL… je…tu… merci… »

:air: :air: Sa tête retomba et il ne bougea plus. SL laissa les larmes sortir de son corps et couler le long de ses joues. Le petit lapin ne rirait plus. Jamais il ne reverrait son air enjoué à l’idée d’apprendre une nouvelle passe à l’épée. SL se releva et fixa ses ennemis. La haine emplissait son regard et son cœur. La haine, ce sentiment qu’il découvrait, qu’il n’avait jamais connu. Il savait désormais ce que c’était, Et eux aussi allaient savoir. Il déchaîna sa colère et la terre se morcela, laissant la lave sortir du sol et foncer sur ses ennemis. La terre et le sable qu’il dirigeait en même temps entouraient les autres. Et SL ressentait leur souffrance, leur douleur, et cela lui faisait du bien. Il serra son poing et les sarcophages de terre et de sable se serrèrent également, écrasant les hommes qui l’attaquaient. Deux d’entre eux y échappèrent et lui foncèrent dessus. Il bloqua le premier en utilisant la force d’un point d’eau à proximité et donna un coup de lame vers le second. La tête de ce dernier fut tranchée net et roula au sol. SL s’approcha de l’autre et reconnut le meurtrier d’Advenyre. Il le foudroya de son regard plein de haine et le recouvrit de sable à l’exception de sa bouche.

:air: :air: « - Pitié, ayez pitié ! »

:air: :air: « - As-tu eu de la pitié pour lui, misérable ? »

:air: :air: Le sable se referma lentement sur la bouche du mercenaire qui tenta de se débattre en vain et mourut lentement, étouffé par les grains qui le recouvraient. SL se retourna et chercha Lilwenn du regard. Elle était la, blessée à la jambe mais debout. Elle venait d’envoyer valser trois hommes et en affrontait encore cinq dont le capitaine du navire. Il remarqua qu’elle était à bout de forces et senti lui-même le contre coup de sa colère. Plus aucun des autres lapins ne bougeait et le village était en ruines et en flammes. Ils devaient fuir quelque part, mais ou ? Reportant cette réflexion à plus tard, il attaqua les mercenaires par derrière en chargeant leur capitaine, ce qui permit à Lilwenn de s’extirper de l’encombrante situation dans laquelle elle se trouvait auparavant.

:air: :air: « - Vous avez mis à mal mes hommes, lapins ! Mais vous êtes épuisés et vous n’êtes plus que deux alors que nous sommes encore plus de quinze ! Nous avons pillé toutes vos ressources et nous allons achever notre travail. Votre existence ridicule s’arrête la ! »

:air: :air: SL prit Lilwenn par le bras et ils foncèrent en arrière, vers la plage. Goltrung ne prit même pas la peine de les poursuivre, il remonta à bord du navire avec ses hommes au moyen d’une échelle et s’adressa à son second.

:air: :air: « - Montre leur ce que nous avons en réserve, cet îlot doit disparaître ! »

:air: :air: Les deux lapins virent les dizaines canons pointés sur l’île vomir leur immonde crachat. Les explosions retentirent partout et le rocher vibra puis se craquela.

:air: :air: « - Vite SL, j’ai une idée, le bateau ! »

:air: :air: Ils coururent vers le navire et Lilwenn s’arrêta. Elle fit appel à ses dernières forces magiques, enchantant des plumes, des pétales et du tissu qui vinrent tournoyer au niveau du bateau. Peu à peu, six grandes ailes apparurent, reliées à la coque. SL, qui s’était arrêté quelques mètres plus loin, s’émerveilla. Il serait toujours surpris par la capacité de Lilwenn à produire une magie magnifique. Le bateau pourrait voler, ils allaient s’en sortir. Il se retourna vers elle, croisa ses yeux magnifiques et lui sourit. Une dernière fois…

:air: :air: Les explosions furent terribles et d’une puissance phénoménale. Lilwenn disparut de la vue de SL qui fut éjecté vers le bateau. Un craquement horrible se fit entendre, les canons des mercenaires avaient fait leur œuvre, l’île était en train de se disloquer. Les rochers se séparèrent un à un et entamèrent leur chute dans le vide.

:air: :air: « -NOOOOOOOOONNNNNNN !!!!!!!!!!!! LILWENN !!!!!!!! »

:air: :air: Mais SL ne voyait plus lapine et le rocher sur lequel il se trouvait s’éloignait du navire enchanté par Lilwenn. Son instinct de survie le fit bondir de rocher en rocher, jusqu’à rejoindre le pont du bateau volant. Il se retourna. L’île avait complètement disparu, et Lilwenn aussi. Des morceaux de rocher flottaient ça et la tandis que d’autres tombaient. Il voulut faire descendre le navire afin de rechercher la lapine, mais soudain la fatigue l’emporta sur lui et il s’écroula.

 

:air: :air: Lorsqu’il se réveilla il crut d’abord à un mauvais rêve. Puis, voyant le pont du navire entouré de vide, il revint à la réalité. Il avait tout perdu, celle qu’il aimait, ses compagnons, ses nouvelles terres. Tout était parti en cendre. Et les mercenaires avaient pris la fuite. Il ne savait même pas où il était. Il repensa à Lilwenn. Il imaginait son corps flottant dans l’infinité du vide, mage parfaite perdue à tout jamais dans le néant. Non, il ne pouvait s’y résoudre, elle s’en était forcément sortie. Mais dans ce cas pourquoi n’était-elle pas la ? Il l’avait perdue. Les larmes montèrent une fois de plus et le chagrin s’empara de lui. Il s’écroula sur le pont du navire, hurlant sa peine dans l’immensité du vide, là ou personne ne l’entendait.

:air: :air: Le lendemain, il se résigna à partir. Il devait rejoindre le monde et massacrer les ordures qui les avaient attaqués. Le bateau entama sa course, mut par la magie du lapin. Il décida d’aller tout droit dans une direction aléatoire, avec un peu de chance il tomberait sur des terres connues.

 

:air: :air: « - Il se rapproche, je le sens ! »

 

:air: :air: SL avait aussi senti le cœur de Corderaide. Dans sa peine il n’avait plus prêté attention à ses sensations, mais maintenant qu’il n’avait plus rien à pleurer il sentait à nouveau les battements. Et ceux-ci étaient plus clairs, plus distincts. Il décida de se fier à eux, il finirait par tomber sur son ami.

 

:air: :air: La nuit tombait lorsqu’il vit des terres flottant dans les airs.

:air: :air: « - Le voila, regarde, c’est lui sur le navire ! Ohé, SL ! »

:air: :air: Le navire glissa lentement vers un pont suspendu puis s’arrêta. SL en descendit, morose et épuisé. Operamundi se précipita vers lui.

:air: :air: « Eh ben, on t’a enfin retrouvé, ça fait plus d’un mois qu’on te cherche ! Mais où étais-tu ?

:air: :air: - Où sommes nous ? le coupa SL

:air: :air: - Sur Nubes bien sûr, où veux tu qu’on soie pour trouver de telles masses flottantes ?

:air: :air: - Corderaide ! Je vais avoir besoin de toi. »

:air: :air: Le ton était sec et malheureux. Les trois compagnons échangèrent un regard. Mais où était passé leur si joyeux ami ?

:air: :air: « - Que puis-je faire pour toi ?

:air: :air: - J’ai besoin de tes talents d’assassin.

:air: :air: - Quoi ? Écoutes tu as l’air épuisé, nous allons rentrer à Bel-o-kube déjà.

:air: :air: - Non, nous devons…

:air: :air: - Rien du tout, suis nous, tu nous conteras ce qui t’es arrivé en chemin ! »

 

 

Chapitre XI : La loi du talion

 

:air: :air: « - Non ! »

:air: :air: Le ton était sans appel.

:air: :air: « - Nous devons immédiatement nous mettre en quête, je dois la retrouver.

:air: :air: - SL, sois raisonnable, nous te cherchons depuis fort longtemps et…

:air: :air: - Et bien rentrez à la cité. Je me débrouillerai seul. Je vais bien vous le voyez, je n’ai…

:air: :air: - Arrête tes inepties, tu ne pourras même pas faire plus de 20 mètres dans ton état. Tu viens avec nous, point !

:air: :air: - Et si je refuse que feras tu Corderaide ?

:air: :air: - Ne me force pas à répondre à cette question.

:air: :air: - Calmez vous les gars, ce n’est pas du tout la bonne… »

:air: :air: Mais SL avait déjà activé sa magie et un amas de terre comblait désormais la place occupée par Corderaide quelques secondes auparavant. L’assassin avait réagit promptement et se trouvait déjà derrière le lapin.

:air: :air: « - Il est vraiment très rapide, songea ce dernier. »

:air: :air: SL contra la première attaque de Corderaide qui visait son aine. Trop facilement, quelque chose clochait. Il vit alors la vraie attaque, dirigée vers sa gorge, et sut qu’il ne pourrait pas l’éviter. Sa magie mal contrôlée n’en fit qu’à sa tête et prit le relais de son possesseur pour le protéger. Une plaque d’obsidienne apparut devant la gorge du lapin, à l’endroit où frappait l’assassin d’albâtre. Celui-ci regretta immédiatement d’avoir frappé à main nue et le lapin profita de cet instant de flottement pour se dégager. Il ne comprenait pas ce qui venait de se passer, il aurait du recevoir le coup de plein fouet et à la place Corderaide semblait avoir mal. De son côté, l’assassin réfléchissait au dilemme dans lequel il se trouvait. Il ne pouvait raisonnablement pas attaquer SL avec des armes, il risquerait de le tuer. Il devait arriver à l’immobiliser tout en le conservant en vie… Plus facile à dire qu’à faire. C’est le moment que choisi Operamundi pour s’interposer.

:air: :air: « - Arrêtez vos enfantillages ! SL qu’est-ce que tu nous fait bon sang, nous sommes la pour t’aider rien de plus.

:air: :air: - Alors aidez moi à me venger, aidez moi à…

:air: :air: - Nous ne sommes que trois ! Quatre avec toi mais tu es dans un tel état d’épuisement que tu ne serais qu’un poids ! Reviens à la raison et nous aviserons ensuite.

:air: :air: - Je ne partirai pas sans elle.

:air: :air: - Tu ne nous laisse pas le choix alors… »

:air: :air: Operamundi se mit en position de combat et dégaina son épée. Immédiatement une voix résonna dans son esprit :

:air: :air: « - Du sang ! Oui un ami, tue le ! »

:air: :air: SL vit soudain son ami tomber à genoux et se prendre la tête entre les mains. Il en profita pour le charger. Mais Operamundi avait feinté le lapin et se releva, lui assénant un puissant coup d’un bâton de fer qu’il avait sorti de sa poche. Devant le manque de réaction de son possesseur, la magie de SL prit une fois de plus le relais, interposant des morceaux de sol entre les belligérants. Corderaide se glissa alors dans le dos du lapin. Operamundi lui avait créé une magnifique ouverture, il ne la raterait pas. Le tranchant de sa main s’abattit sèchement sur la nuque du lapin. La défense magique instinctive du lapin était trop occupée à gérer l’attaque d’Operamundi et SL n’avait même pas remarqué l’assassin. Il afficha donc un regard surpris en même temps qu’il s’écroula au sol.

:air: :air: « - Tu ne l’as pas tué j’espère !

:air: :air: - Je prie surtout pour ne l’avoir pas trop abîmé… Mais nous n’avions pas vraiment le choix n’est-ce pas ?

:air: :air: - En effet… Mais qu’a-t-il bien pu lui arriver ? Et c’était quoi ces matériaux qui se déplaçaient ? Et les lueurs sur ses mains ?

:air: :air: - Je n’en sais rien Opera… En tout cas joli contrôle de toi-même, j’avoue que j’ai également été pris au piège.

:air: :air: - Moi aussi pendant un instant… »

:air: :air: Corderaide décida de ne pas relever cette dernière remarque d’Operamundi et se tourna vers Chim3xKon3ko.

:air: :air: « - Tu aurais pu nous aider tout de même…

:air: :air: - Vous ne m’en avez pas laissé le temps. Et puis moi les combats…

:air: :air: - Il est vrai que je ne t’ai jamais vu combattre.

:air: :air: - Eyh je n’ai pas dit que je ne me battait jamais.

:air: :air: - Mais moi non plus. »

:air: :air: Les fourmis partirent d’un rire franc. Ils avaient retrouvé leur compagnon, désormais un long voyage de retour vers la cité les attendait. Ils décidèrent de laisser sur place le bateau de SL ainsi que celui que Corderaide avait acheté, au nom du lapin, pour faciliter leurs recherches. Il n’avait d’ailleurs que très peu servi. Corderaide chargea SL sur son dos et ils prirent la direction du portail de New Stendel.

:air: :air: « - Par contre on le portera à tour de rôle je vous préviens. »

 

:air: :air: La flamme ondulait devant les yeux d’Operamundi tandis que le doux crépitement du brasier parvenait à ses oreilles. Le feu était vraiment un élément magnifique, presque magique.

:air: :air: « - C’est pratique cette pierre du Nether que tu nous as ramenée tout de même Chimé. Je n’ose imaginer quels dangers tu as traversé pour la ramener.

:air: :air: - En fait je l’ai achetée à un marchand sur les terres de New Stendel…

:air: :air: - Tu vois quand je te dis que tu ne te bats jamais, ironisa Corderaide.

:air: :air: - Je n’aime pas la violence, ni la confusion. Mon combat c’est justement d’éviter les combats. J’use de mes mots pour cela, et ça a presque toujours été suffisant. Parfois ça ne l’a pas été en effet… Et le fait que je sois la pour en parler prouve qu’apparemment je ne me débrouille pas si mal… »

:air: :air: Corderaide et Operamundi échangèrent un regard.

:air: :air: « - Bon d’accord tu m’as cloué le bec, reconnut la fourmi albinos, en tout cas ton rock est très pratique pour faire des feux de camp.

:air: :air: - Mais où sommes nous ? »

:air: :air: Ils se retournèrent tous les trois. SL se tenait debout devant eux et se massait le cou.

:air: :air: « - Ah, enfin ! Je t’ai vraiment sonné on dirait. »

:air: :air: Un rire retentit soudain. C’était Chim3xKon3ko.

:air: :air: « - Extraordinaire, tu l’as porté le premier jour, Operamundi le deuxième, et au moment où ça allait être mon tour il se réveille, je suis béni des dieux ! »

:air: :air: Corderaide et Operamundi ne relevèrent pas.

:air: :air: « - Cela ne me dit pas où nous sommes…

:air: :air: - Et bien mon lapin… commença Operamundi

:air: :air: - Tu viens avec nous cette fois où il faudra encore te remettre les idées en place ? l’interrompit Corderaide.

:air: :air: - Je n’ai pas vraiment le choix… De plus j’ai quelques questions à résoudre avant que de me mettre en quête… Et puis tu as raison, j’étais vraiment faible…

:air: :air: - Je t’aurais tout de même eu SL, tu manques d’entraînement.

:air: :air: - Je le sais bien. Mais au final je ne sais toujours pas où nous sommes.

:air: :air: - Donc, comme je le disais… reprit Operamundi

:air: :air: - Ah oui excuse moi Opera je t’ai coupé tout à l’heure.

:air: :air: - Mais vous allez me laisser parler oui ? Donc je…

:air: :air: - Dépêche toi Opera je n’ai pas que ça à faire, le coupa à son tour SL

:air: :air: - Mais, mais… Oh et puis zut, finalement c’était mieux quand tu dormais.

:air: :air: - Au moins il a retrouvé un semblant d’esprit, fit remarquer Chim3xKon3ko. Allez Opera nous ne te couperons plus

:air: :air: - Donc ! Cela fait deux jours que nous marchons. Nous sommes repassés sur les terres de New Stendel et nous sommes actuellement dans une forêt, comme tu as du t’en apercevoir, à quelques cubes de la tour de Helm. Autrement dit demain matin nous prendrons la route pour arriver en début d’après midi à Bel-o-kube.

:air: :air: - Parfait, répondit le lapin. Corderaide, seras-tu disponible pour m’aider à m’entraîner à partir de demain ?

:air: :air: - Aussi rapidement ? Nous avons tout notre temps, tu devrais plutôt te reposer quelques jours. Et puis tu n’as pas vu la cité depuis si longtemps…

:air: :air: - S’il y a la moindre chance de la récupérer je dois la saisir.

:air: :air: - Mais de quoi parles-tu à la fin ? Vas-tu nous raconter ce qui t’est arrivé ? »

:air: :air: SL se tourna vers Chim3xKon3ko, se rendant compte que ses amis ne connaissaient rien de son aventure et de ce qu’il avait vécu.

:air: :air: « - Soit. Mais ça va prendre un peu de temps.

:air: :air: - Ce n’est pas grave, nous en avons justement tout plein dont nous ne savons pas quoi faire, ironisa Operamundi. »

:air: :air: Tandis que la lune parcourait le ciel SL conta à ses amis comment il avait découvert RiveBlanche, la magie et l’amour. Puis comment il avait perdu tout cela à cause de quelques mercenaires avides de fleurs. La lune emporta avec elle les étoiles et la nuit, laissant place à l’astre solaire. Les premiers rayons du soleil frappant la clairière surprirent les fourmis. Ils avaient passé la nuit entière à parler autour de l’aventure du lapin. Et tous étaient d’accord : ils devaient rendre une petite visite de courtoisie aux mercenaires de Kalyn. Quand à SL, le fait de raconter son histoire lui avait fait du bien. Il avait certes craqué plusieurs fois au cours du récit, cependant il n’en avait pas honte. Il savait que seuls ceux qui doutent d’eux ont honte de verser leurs larmes où de montrer leurs sentiments. Mais surtout il avait désormais les idées claires. Il allait s’entraîner avec Corderaide et devenir plus fort. Il demanderait également une aide à la Reine fourmi. Après tout la cité pourrait profiter d’une éventuelle attaque pour récupérer quelques richesses. Les quatre compères prirent donc la direction de la fourmilière, se fiant aux branches du Vénérable, l’arbre central de Bel-o-kube dont ils apercevaient déjà les plus hautes branches.

:air: :air: Au bout de quelques heures de marche Corderaide s’arrêta net. Quelque chose n’allait pas, il le sentait. Il sembla parler pour lui-même :

:air: :air: « - Ils sont si peu nombreux… Et si forts… Et celui de la Reine est si faible… Mais que se passe-t-il ? »

:air: :air: SL avait compris. Il parlait des battements de cœur des fourmis de la cité, c’était certain. Un court silence s’installa, rompu par Operamundi :

:air: :air: « - Que se passe-t-il Corderaide ? Explique-nous.

:air: :air: - Nous devons courir, nous devons nous presser ! Il y a un problème à la fourmilière ! »

:air: :air: Sans dire un mot de plus il entama une longue course, suivi par Operamundi, Chim3xKon3ko et SL. L’assassin était bien plus rapide que ses compagnons, si bien que quand ils furent en vue de la fourmilière il les avait déjà distancés de plusieurs dizaines de cubes. En se rapprochant de Bel-o-kube les fourmis et assimilés purent entrer en relation mentale avec les habitants de la cité. Mais les images qui leur parvinrent étaient confuses. De l’eau, beaucoup d’eau. La Reine qui se noyait et qui était sauvée par ses fourmis. Et des morts, beaucoup de morts. SL ne sentait plus qu’une dizaine de Bel-o-kubiennes. Sur la centaine que comptait la cité avant son départ cela représentait beaucoup de pertes. Ils entrèrent dans le dôme et descendirent vers la grande salle. Et ils comprirent.

:air: :air: La salle était entièrement noyée sous les flots. Une poche d’eau avait visiblement été rompue lors du creusement de la grande salle, déversant ainsi des cubes et des cubes de liquide sur les malheureuses myrmécéennes. Et au milieu des eaux, sur un minuscule îlot, se tenaient dix fourmis. La Reine en faisait partie, mais elle était faible et ne pouvait utiliser ses pouvoirs pour les sortir de la situation. Corderaide se tourna vers SL.

:air: :air: « - C’est le moment de nous montrer ta magie…

:air: :air: - Je ne pourrai jamais , tu as vu la masse d’eau que cela représente ? De plus je ne peux pas prendre le risque de créer un pont à partir de la terre, tout risquerait de s’effondrer.

:air: :air: - En s’y mettant tout ensemble on devrait arriver à faire quelque chose bon sang !

:air: :air: - J’ai une idée, s’exclama soudain Chim3xKon3ko. Corderaide et Operamundi, vous allez chacun vous débrouiller pour tendre une corde entre l’îlot et cette entrée. Avec un arc et une flèche ça devrait fonctionner. SL pendant ce temps tu vas geler la surface de l’eau entre les deux cordes. Ainsi on disposera d’un chemin relativement sécurisé pour évacuer les fourmis. J’irai moi-même les chercher afin de pallier à tout éventuel problème.

:air: :air: - Euh… tu sais que tu encoure le risque que la glace ne soit pas assez résistante et cède ? Tu as vu la maîtrise que j’ai de mes pouvoirs…

:air: :air: - Et bien dans ce cas je verrai bien. Nous devons sauver la Reine, nos vies ne sont rien comparées à la sienne. »

:air: :air: Le plan étant approuvé par tous, SL se concentra sur la surface de l’eau tandis qu’Operamundi et Corderaide confectionnaient des cordes à partir de fils récoltés par Chim3xKon3ko sur Nubes. Le lapin fit le vide dans son esprit et ferma les yeux. Il entendit la voix de Chimé à côté de lui :

:air: :air: « - Allez tu vas y arriver, concentre toi bien tu peux le faire ! »

:air: :air: Puis ce fut le silence. Le silence et le froid. Il faisait de plus en plus froid. SL sentait les vibrations de l’eau qui se calmaient peu à peu. Il entra en phase avec elle et combina dans son esprit le froid et l’eau. Il visualisa le chemin qu’il créait et décida de le rendre plus solide en gelant l’eau plus en profondeur. Il augmenta donc sa puissance et sentit le froid l’entourer et commencer à lui échapper. Il devait conserver le contrôle s’il voulait y arriver. Usant de toutes ses forces il canalisa l’énergie gelée vers l’eau puis ouvrit les yeux. Il avait réussi, cela s’était bien passé. Il avait réussi à transformer un élément au lieu de simplement le déplacer. Une magnifique surface de glace était apparue entre les deux cordes et l’air qui l’entourait se réchauffait peu à peu. Il se tourna vers Chim3xKon3ko.

:air: :air: « - Allez tu peux y all… »

:air: :air: Le lapin s’interrompit devant l’expression de la fourmi. Un cube de glace entourait le bas de son corps.

:air: :air: « - Tu as recouvert mes pattes de glace !

:air: :air: - Je me disais bien que j’avais senti une légère perte de contrôle… Je suis désolé.

:air: :air: - Mais enlève moi ça, j’ai super froid la !

:air: :air: - Ok ok, ne bouge pas je vais tenter le coup.

:air: :air: - Tu ne fais pas disparaître mes jambes hein !

:air: :air: - Non non promis ! »

:air: :air: Le lapin parvint à déplacer la glace assez facilement. Il était cependant très content de lui. Non seulement il avait réussi à transformer un élément, mais il avait également réussi, bien qu’involontairement, à le déplacer en même temps. Avec un peu d’entraînement il finirait bien par y arriver plus facilement. Chim3xKon3ko s’engagea sur le pont de glace et rejoignit les rescapés. Un par un ils regagnèrent le tunnel d’entrée de la fourmilière et sortirent. Le soleil serait sans aucun doute le meilleur remède pour recharger les batteries de la Reine fourmi et des autres rescapés.

 

:air: :air: Cinq jours passèrent. Cinq longues et ardues journées au cours desquelles les quelques fourmis restantes creusèrent des galeries pour évacuer l’eau de la cité. Cinq jours à voir passer les cadavres de leurs sœurs emportées par les flots. Cinq jours durant lesquels la Reine reprit des forces et transforma de nouveaux êtres en fourmis, augmentant ainsi leur nombre à cinquante. La cité fut réinvestie le sixième jour et l’on commença de réparer les dégâts. SL partagea alors son temps entre cette activité et l’entraînement. La journée il creusait, réparait, nettoyait la cité et le soir venu il partait avec Corderaide peaufiner la maîtrise de ses pouvoirs. L’assassin s’avéra un excellent professeur et SL retrouva rapidement ses marques. Parfois quelques fourmis curieuses assistaient aux séances d’entraînement. L’histoire du lapin avait en effet fait le tour de la cité et tous connaissaient son désir de vengeance. Jesollas, la Reine, avait décidé d’apporter son aide au lapin en confiant aux sexués de la cité la tâche de créer une armée. Dem0_crix et Operamundi s’étaient portés volontaires pour la mise en place de cette force Bel-o-kubienne et travaillaient actuellement sur la préparation des fourmis au combat.

:air: :air: Les jours passèrent encore et SL fit quelques progrès supplémentaires. Il parvenait désormais à gérer deux assaillants à la fois et, bien qu’il n’égalait pas Corderaide, il avait accru sa vitesse de réaction et de déplacement. Le temps de concentration nécessaire à l’utilisation de ses pouvoirs se réduisit également au fur et à mesure du temps, tout du moins pour les déplacements de matière. Il apprit également à composer avec sa magie. Celle-ci le protégeait parfois de façon « automatique » tout comme elle l’avait fait lorsqu’il s’était battu contre Corderaide. L’assassin s’était renseigné auprès de mages d’autres contrées mais personne n’avait jamais entendu parler d’une telle chose. Une légende lointaine évoquait bien un certain sorcier des sables que la magie protégeait sans qu’il le veuille, mais aucun détail précis n’était donné et personne ne pouvait certifier la véracité de l’histoire. Aussi le lapin décida de ne pas baser sa défense sur cet étrange phénomène mais plutôt de l’utiliser pour placer de puissantes attaques risquées tout en disposant d’une protection correcte. Chaque soir Corderaide et SL s’entraînèrent, et chaque soir ils progressèrent un peu plus. Mais le temps passait vite et les chances de retrouver Lilwenn s’amenuisaient au fil des jours. Trois semaines après leur retour à la cité ils décidèrent donc qu’il était grand temps de lancer leur offensive. Jesollas donna son accord pour que quarante unités de la déferlante noire accompagnent les quatre compères. La soirée fut consacrée à l’équipement et à la constitution des paquetages de nourriture, si bien que lorsque les premiers rayons du soleil frappèrent le dôme de la cité, ils étaient prêts. Corderaide en tête, la sombre armée prit la direction de New Stendel pour rejoindre Nubes. La majeure partie du trajet se fit dans le plus grand silence. La plupart des créatures fuyaient ou se terraient devant le passage de la petite mais menaçante armée et les fourmis elles-mêmes ne trouvaient pas les phéromones pour communiquer. Certaines voulaient plaisanter, ou commenter le paysage, mais elles n’osaient pas de peur de distraire l’esprit militaire du cortège. Operamundi se concentrait pour refouler le démon du Nether fou de joie à l’idée d’un combat sanglant, Chim3xKon3ko paraissait perdu dans ses pensées et Corderaide se concentrait sur leur route. SL quand à lui aurait souhaité les remercier tous pour leur soutient et leur aide, mais il ne trouvait pas les mots.

:air: :air: Le voyage se déroula sans encombre, bien que Corderaide dû mentir aux gardes de la cité de New Stendel afin de justifier la taille de leur groupe armé.

:air: :air: « - Nous allons nettoyer Nubes de quelques mobs afin d’aider ses habitants. »

:air: :air: Cette phrase suffit à convaincre les valeureux soldats qui les encadrèrent néanmoins afin de les accompagner jusqu’au portail. Les créatures du Dominion avaient mauvaise réputation et ils ne pouvaient courir le risque de laisser déambuler un groupe aussi important dans les rues de la capitale.

:air: :air: Une fois sur Nubes, l’armée prit la direction du port des mercenaires de Kalyn. Corderaide connaissait le chemin et il ne leur fallut pas plus d’un jour de marche pour parvenir en vue des portes de la petite citadelle qui protégeait les quais. Ils établirent leur campement en bordure de l’île flottante, derrière une petite colline. SL s’empressa de la gravir afin d’observer les remparts des ennemis. Les navires aux coques de bois sombre et netherock étaient tous à quai, flottant dans les airs. Le soleil rouge à six branches sur fond noir, emblème des redoutés mercenaires, était reproduit partout, depuis les voiles des navires jusque sur les armures légères des guerriers en passant par une version immense drapée au dessus de la lourde herse barrant l’entrée de la citadelle. Corderaide rejoignit le lapin au sommet de la colline.

:air: :air: « - Viens avec moi, je vais vous expliquer à tous le plan d’attaque. »

:air: :air: Ils redescendirent donc et se rassemblèrent pour une dernière mise au point.

:air: :air: « - Bon nous allons nous séparer en trois groupes, entama Corderaide. Le premier sera commandé par Operamundi. Vous attaquerez la citadelle de face afin de provoquer une diversion. Ne vous exposez pas trop franchement, nous aurons besoin de vous après. Le second groupe sera commandé par Chimé. Vous embarquerez à bord du bateau que j’avais acheté pour rechercher SL. Il est par chance amarré à quelques dizaines de cubes d’ici. Les mercenaires sont rompus au combat et s’attendront à une attaque à revers. Nous allons donc la leur fournir avec vous. Mais vous ne serez qu’une seconde diversion. La réelle attaque viendra du groupe que je commanderai et dans lequel tu seras SL. Nous creuserons depuis ici jusque dans la citadelle. Mais nous ferons en sorte de ressortir au milieu du bâtiment central. Ainsi nous les attaquerons en leur cœur et nous pouvons espérer qu’ils seront suffisamment surpris pour ne plus savoir où donner de la tête. Logiquement avec ces trois attaques simultanées nous devrions parvenir à ouvrir la herse principale afin que toute notre petite armée pénètre dans l’enceinte. Les mercenaires sont plus nombreux et bien meilleurs au combat que nous, aussi c’est notre seule chance. Après nous compterons un peu sur la chance pour trouver leurs chefs et les tuer. Sans leurs meneurs la désorganisation sera encore plus grande. Des questions ?

:air: :air: - Oui moi j’en ai une, le bateau sera extrêmement exposé au danger et aux bombardements. S’il est touché nous risquons de subir un cuisant échec, fit remarquer une fourmi.

:air: :air: - C’est l’une des nombreuses parties du plan pour lesquelles un coup de pouce de la chance serait appréciable, lui répondit Corderaide. Sachez que nous ne reviendrons pas tous, vous devez en être conscients. C’est une bataille, un combat à mort. Ne lâchez rien, soyez attentifs, vifs et attaquez toujours en premier. Sur ce allons nous coucher, nous devons être en forme pour demain, nous attaquerons dès l’aube. Cela nous permettra de faire arriver le navire par la direction du soleil levant qui les éblouira et leur donnera des difficultés pour viser. »

:air: :air: Mais les fourmis n’avaient pas sommeil. Elles n’avaient pas non plus peur, leur vie leur importait peu. Seule l’excitation les empêchait de s’endormir. Toutes rêvaient depuis si longtemps de combats. Et elles y étaient enfin… La nuit passa très rapidement et certaines n’avaient pas trouvé le sommeil. Les trois groupes se mirent en place. Corderaide entraîna SL à part.

:air: :air: « - Dès qu’on arrive tu te débrouilles pour neutraliser leurs canons. Cela devrait aider l’équipage de Chimé à débarquer. Ne te disperse pas, nous sommes tous ici pour t’aider et nous devons faire en sorte d’être un maximum à rentrer en vie. Ne l’oublie surtout pas, nous irons trouver les responsables du massacre tout ensemble. Ne laisse pas tes sentiments te déborder.

:air: :air: - Ne t’en fais pas, je ferai en sorte de contrôler tout cela, je pense être prêt. »

:air: :air: Les dizaines de mandibules claquant d’excitation produisaient un bruit étrange qui inquiéta les mercenaires de Kalyn. Jamais ils n’avaient entendu un tel son et ils se demandèrent quelle en était l’origine. Une masse noire émergea alors de la colline située à quelques cubes de la porte principale. La vigie hurla.

:air: :air: « - Ennemi en vue ! »

:air: :air: Malgré l’heure matinale, la réponse du chef des gardes ne se fit pas attendre.

:air: :air: « - Combien ? »

:air: :air: « - Environ vingt créatures noires inconnues qui se dirigent vers la porte. »

:air: :air: Le chef des garde fonça aussitôt réveiller les différents responsables. Très rapidement les mercenaires se levèrent, s’équipèrent et se mirent en place. Partout dans la citadelle des hommes couraient, s’habillant et saisissant leurs armes.

:air: :air: « - Ils sont fous, ils ne sont que vingt et ils nous attaquent de face. Ils vont droit à la mort, remarqua un mercenaire.

:air: :air: - Pas si sûr, lui répondit le chef des gardes. Un équipage entier reste en retrait, hurla-t-il alors. Vigies, vous êtes chargés de repérer une éventuelle seconde attaque, celle-ci n’est sans doute qu’une diversion ! ».

:air: :air: La tension était palpable tant au sein du camp que dans les rangs des fourmis. Déjà les mercenaires armaient leurs arcs. Un rayon de soleil vint frapper la légion fourmi. Operamundi reçut alors la transmission mentale de Corderaide. Le signal d’attaque. Le cri d’assaut lancé par Operamundi et les fourmis fut audible sur toute l’île.

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:air: :air: Sous terre les fourmis creusaient inlassablement. Les combats avaient commencé là haut, elles ressentaient les vibrations dans le sol. Certaines se surprirent à penser à leurs compagnes qui mourraient à quelques cubes d’elles tandis qu’elles contournaient l’ennemi dans une toute relative sécurité.

:air: :air: « - Concentrez vous, plus vite nous arriverons mieux ça sera pour les autres. Si vous pensez à eux vous ralentirez et il sera trop tard. »

:air: :air: SL resta muet. Les capacités de Corderaide le surprenaient un peu plus chaque jour. Lui aussi entendait les échos du combat et ressentait les vibrations dans le sol. Il s’arrêta quelques instants et se concentra afin de repérer leur position. Il lui fut très difficile de projeter ses capacités sensorielles 10 cubes au dessus de lui mais il y parvint, et ce malgré l’agitation faramineuse qui régnait à l’air libre. Ils n’étaient pas loin de la muraille. Encore quelques cubes à creuser et ce serait bon. SL ne résista pas à la tentation de repérer ses amis. Ce qu’il ressentit le laissa perplexe. Il devait les aider. Une idée lui traversa alors l’esprit…

 

:air: :air: La première salve de flèche s’abattit sur les rangs des fourmis. Les mercenaires de Kalyn ne trahirent pas leur réputation d’excellents archers et toutes leurs flèches touchèrent leur but, que ce soit un abdomen, une tête ou une patte. Déjà les humains souriaient et se félicitaient. La bataille serait de courte durée. Mais alors qu’ils bandaient leurs arcs à nouveau pour achever d’éventuels survivants ils remarquèrent qu’aucun assaillant n’était à terre. Ces derniers leur fonçaient toujours dessus et ne semblaient pas avoir ralenti. Ils décochèrent une deuxième salve sous les hurlements du chef des gardes.

:air: :air: Operamundi avait désormais le sourire. Les flèches qu’il avait tant redouté étaient finalement inefficaces. La seconde salve tirée par les mercenaires fit comme la première : elle se planta dans les puissantes chitines des fourmis, ne parvenant pas à les transpercer plus. Cette armure naturelle était vraiment d’une efficacité remarquable. Ils avaient réussi l’essentiel du plan de Corderaide : s’approcher suffisamment de la muraille pour occuper les mercenaires, le tout sans perdre une seule unité. Mais Operamundi voulait vraiment aider SL et il avait décidé d’ajouter sa touche personnelle. Il tendit son bras droit et exécuta le signal convenu avec ses fourmis. Aussitôt quatre d’entre elles relevèrent leur abdomen pour être en position de tir tandis que quatre autres le saisissaient, lui et une autre fourmi, afin de les projeter au dessus de la muraille. Le trajet dans les airs fut court mais l’atterrissage compensa la déception d’Operamundi de ne pas avoir profité du vol. Les deux mercenaires les plus proches de lui n’eurent pas le temps de réagir. Le blason d’or tourna sur lui-même avec son épée qui trancha net la tête du premier avant de finir sa course dans l’abdomen du second. Deux autres guerriers qui s’approchaient de lui reçurent chacun un tir d’acide formique hautement concentré. Leurs têtes et leurs membres fondirent sous l’effet de la substance, mettant par la même occasion fin à leurs jours. Il se précipita alors vers le mécanisme d’ouverture de la porte. La seconde fourmi lancée avec Operamundi connut un sort moins heureux. A peine avait elle touché la muraille que trois mercenaires la transpercèrent de leurs épées. Elle s’écroula à leurs pieds, sans vie.

:air: :air: « - Regardez ça, c’est une fourmi géante. Beuark c’est répugnant ! commenta un premier mercenaire.

:air: :air: - Oui mais il y a plus important, lui signala le chef des gardes qui se trouvait juste à côté de lui, profites en pour regarder les failles de son armure. Regarde, la, la et la, aux articulations. Ce sont les points qu’il faut viser pour les atteindre. »

:air: :air: Il hurla alors à l’attention de ses hommes :

:air: :air: « - Visez leurs articulations, ce ne sont que des insectes faites leur subir le sort qu’ils méritent !

:air: :air: - Chef une intrusion ! L’ennemi se dirige vers l’ouverture des portes juste en dessous de vous !

:air: :air: - Je m’en occupe. Quand à vous faites le ménage devant la porte ! »

:air: :air: Il sauta alors de la muraille et tomba face à Operamundi.

:air: :air: « - Tiens tiens… Tu n’es pas une fourmi toi, tu as juste une armure qui ressemble à leur protection… Tu es encore plus répugnant que ces insectes, je vais t’écraser ! »

:air: :air: Le chef des gardes faisait approximativement deux fois la taille et le poids d’Operamundi qui, par conséquent, n’en menait pas large. Il était vêtu de la tenue de combat classique des mercenaires, à savoir une armure légère constituée de cuir et de fer protégeant ses points vitaux tout en lui laissant une certaine liberté de mouvement. Le fait qu’il soit équipé d’une lourde hache n’arrangeait pas non plus les choses. Le blason d’or vit rapidement à travers la herse ses compagnes subir un nouveau tir des mercenaires qui visaient cette fois les articulations. Les flèches transpercèrent ces dernières tuant ainsi deux fourmis et en blessant cinq autres.

:air: :air: « - Collez vous aux murailles, ils auront plus de mal à vous atteindre ! leur cria Operamundi. »

:air: :air: Mais il n’eut pas le temps d’en dire plus. Il aperçut du coin de l’œil la hache du chef des gardes qui s’abattait sur lui et se jeta sur le côté. La lourde arme se planta dans le sol, obligeant le mercenaire à la prendre à deux mains afin de l’en sortir. Operamundi profita de cet instant pour se précipiter sur le mécanisme d’ouverture de la herse. Mais une violente douleur, accompagnée d’un soudain retour en arrière, le saisit au ventre. Son ennemi massif avait lâché sa hache afin de lui assener un violent coup de pied dans l’abdomen. Le souffle coupé, Operamundi resta au sol quelques instants. Le chef des gardes en profita pour se ressaisir de sa hache, qu’il arracha du sol non sans une petite difficulté, et s’avança vers lui.

:air: :air: « - On va jouer un peu tous les deux ! Tu vas commencer par… »

:air: :air: Il reçut une pierre en pleine face avant de finir sa phrase.

:air: :air: « - Cheeeeeef, ils ont percé une brèche dans la muraille !

:air: :air: - Comment ? Mais c’est impossible ! »

:air: :air: Pourtant il y avait bel et bien un trou dans la muraille à quelques cubes de lui, et les fourmis s’y engouffraient. Il hurla de rage et s’élança sur les légions noires, tranchant en deux les trois premières qui lui faisaient face et qui avaient osé lui jeter une des lourdes pierres de la muraille. Il vit alors le trou dans la muraille. Aucun dégât n’avait été fait autour, comme si les pierres avaient été déplacées. Il s’adressa à ses hommes en reculant :

:air: :air: « - Massacrez les jusqu’au dernier ! Mais soyez prudents, ils ont sans doute un mage avec eux. Prévenez immédiatement le Hartäg Goltrung afin qu’il nous envoie des mages ! Nous devons avoir fini ce combat avant le retour de notre Jirshün bien aimé !

:air: :air: - Si je comprends bien le Jirshün est votre chef et le Hartäg est son second c’est ça ? »

:air: :air: Operamundi s’était relevé et se dressait face au chef des gardes.

:air: :air: « - Oui, bravo petit. Mais tu ne les verras pas car je t’aurai écrasé bien avant que notre chef rentre de mission. Et même avant que Goltrung arrive ici je pense…

:air: :air: - Chef, chef ! Navire inconnu en vue !

:air: :air: - Alors c’était ça votre plan hein ? Quel manque de chance nous avons justement des canons prêts à servir… »

:air: :air: Operamundi se rua sur le massif chef des gardes mais ce dernier bloqua aisément son attaque et lui décocha un violent uppercut qui le projeta à terre.

:air: :air: « - Que la fête commence messieurs ! Je n’aime pas m’amuser sans musique, faites chanter les canons, et surtout ne soyez pas avares sur la quantité ! »

:air: :air: Les fourmis étaient engagées dans un rude combat contre les mercenaires à quelques cubes de lui. Ils avaient l’avantage, c’était évident ! Il se plaça devant Operamundi et brandit sa hache au dessus de sa tête avec un sourire cruel.

:air: :air: « - Un dernier mot petit ? »

 

:air: :air: « - Mais tu es malade ou quoi ?! »

:air: :air: SL ne comprenait pas. Il était plutôt fier de lui d’avoir réussi à ouvrir un passage dans la muraille et voila que Corderaide était mécontent.

:air: :air: « - Grâce à ta précipitation ils savent sans doute désormais qu’il y a un mage parmi nous ! Ils vont donc en toute logique faire appel à leurs mages et là ça renverse sacrément la vapeur. Déjà ils sont plusieurs mais en plus ils ont certainement une plus grande maîtrise que toi de leurs pouvoirs. Mais tu as raison c’était sans doute un peu trop facile…

:air: :air: - Épargne moi ton ironie, je pensais bien faire.

:air: :air: - Il va falloir qu’on se dépêchant maintenant, encore plus qu’avant !

:air: :air: - Pardonnez moi d’interrompre votre conversation, commença une fourmi, mais il me semble que si vous êtes pressés vous feriez mieux de creuser au lieu de vous disputer. »

:air: :air: Les deux amis la regardèrent. Son raisonnement leur avait cloué le bec.

:air: :air: « - Reculez, je vais tenter quelque chose, leur dit alors SL. Après tout s’ils savent que nous avons un mage il n’y a plus aucune raison de ne pas utiliser mes pouvoirs non ? »

 

:air: :air: Chim3xkon3ko entendit les premiers « boum » significatifs d’un tir de canon et fut saisi d’une soudaine appréhension. Rien ne dépendait de lui à présent. Il n’avait aucun contrôle sur son futur. Il suffisait qu’un bloc de TNT touche au but et pouf ils seraient dispersés dans le vide. Cette idée lui fit froid dans le dos mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus. Trois blocs de TNT passèrent au dessus et en dessous du navire et explosèrent plus loin. Le dernier avait vraiment frôlé le mat.

:air: :air: « - Prenez n’importe quelle direction, nous devons bouger au maximum afin d’être difficiles à viser ! Arrangez vous également pour faire exposer le moins de surface possible afin qu’ils aient moins de chances de nous atteindre ! »

:air: :air: Les ordres n’étaient pas très précis mais ni Chim3xkon3ko ni les fourmis n’avaient jamais navigué. Et ils regrettaient amèrement ce manque d’expérience à présent…

 

:air: :air: Operamundi fut sauvé de justesse grâce au jet d’acide formique d’une artilleuse qui força le chef des gardes à reculer. Ce fut d’ailleurs la dernière action de la fidèle fourmi qui succomba aux lames de deux mercenaires. Elles n’étaient plus que douze et étaient acculées contre la muraille face à plus de trente guerriers. Operamundi se releva péniblement et reprit son épée en main afin d’aller leur porter secours mais le chef des gardes l’attrapa par le bras et le ramena en arrière.

:air: :air: « - Nous n’avons pas fini tous les deux ! »

:air: :air: Operamundi ne laissa pas à son ennemi le temps de réfléchir. Il bondit lame en avant en visant le cou. Mais la lourde hache fendit l’air, le forçant à contrer. Il encaissa le choc et se rétabli quelques cubes plus loin. Sa lame vibrait encore tant la puissance du coup avait été grande. Le chef des gardes l’attaqua alors, faisant des moulinets avec sa hache. Operamundi réfléchi. Il ne devait pas se faire toucher, s’il prenait un coup s’en était fini de lui. Mais son ennemi était habile et rompu au combat, il ne laissait aucune faille, aucune ouverture. Une voix résonna dans sa tête.

:air: :air: « - Tu as besoin d’un peu d’aide ? »

:air: :air: C’était le démon du Nether. Il avait soif de sang, de bataille, et surtout il ne voulait pas disparaître avec son hôte.

:air: :air: « - Oui mais seulement d’un peu, ne compte pas sur moi pour te laisser prendre le contrôle !

:air: :air: - C’est ce que tu penses pour le moment… »

:air: :air: Soudain la force dans ses bras se décupla. Il cessa de reculer.

:air: :air: « - Ah ah ! triompha le chef des gardes. Tu te résignes enfin à ton sort ? »

:air: :air: Operamundi tendit sa lame et stoppa net la hache.

:air: :air: « - C’est amusant, une de mes phrases fétiches parle justement de sort… Alea jacta est ça te dit quelque chose ? »

:air: :air: A ces mots il sauta par dessus son ennemi et trancha le manche de sa hache avec sa lame. Ce dernier eut tout juste le temps de rouler à terre, malgré sa stupéfaction, pour éviter le second coup d’épée qui trancha le vide où, une demie seconde plus tôt, se tenait sa tête. Confiant en sa nouvelle force Operamundi se rua alors sur lui afin de lui assener un coup d’épée mais le chef des gardes fut plus rapide. Il se saisit du poignet qui tenait l’épée tandis qu’il envoyait son pied à la rencontre du thorax d’Operamundi. Le choc fut violent, d’autant que le massif guerrier tenait toujours le bras du blason d’or. Il lui tordit alors le bras qui cassa dans un horrible craquement, arrachant un hurlement de douleur à Operamundi qui s’écroula à terre.

:air: :air: « - Que se passe-t-il ici ?! tonna alors une puissante voix.

:air: :air: - Hartäg, nous sommes attaqués par de médiocres insectes, répondit le chef des gardes en lâchant le bras d’Operamundi.

:air: :air: - Et tu me déranges pour si peu ?

:air: :air: - Je n’oserais pas grand Goltrung. Nous avons l’avantage cependant un mage semble se dissimuler parmi eux.

:air: :air: - Je vois… Toi, ordonna-t-il à l’un des quatre mages qui le suivait, trouve ce mage et fais lui regretter son insolence. Je vous laisse gérer la situation chef des gardes, ne me décevez pas ! »

:air: :air: Goltrung tourna les talons et repartit vers ses appartements accompagné des trois autres mages. Le chef de garde observa le mage restant quelques instants et décida finalement de retourner à la bataille. Le maître des arcanes savait ce qu’il faisait et le mercenaire ne lui serait certainement d’aucune aide. Il sortit une courte dague de son armure et s’accroupit près d’Operamundi qui gisait au sol.

:air: :air: « - Tu as détruit ma hache… Ma si belle hache, seul souvenir laissé par mon défunt père. Je devrais te torturer mais je n’en ai pas le temps. Alors je vais au moins te faire souffrir. Les combattants que tu as amenés avec toi meurent un par un sous les coups de mes puissants guerriers. Tu les entendras souffrir et s’éteindre tout en attendant la mort. Et tu souffriras toi aussi ! »

:air: :air: Avant qu’Operamundi puisse réagir, le chef des gardes le frappa de sa dague qu’il laissa plantée dans son thorax.

:air: :air: « - Juste à côté du cœur. Tu as sans doute un poumon perforé, mais tu ne te videras pas de ton sang, tu mourras à petit feu. A très bientôt petit. »

:air: :air: Le mercenaire se releva et sortit du champ de vision du blason d’or. Ce dernier avait du mal à respirer et ne pouvait même plus gémir ni parler tant la douleur qui l’envahissait était grande.

:air: :air: « - Alors ? Ma proposition de me laisser faire tient toujours tu sais ? »

:air: :air: Le démon du Nether. Operamundi sentit soudain sa force noire l’assaillir. Mais il résista.

:air: :air: « - Je ne te laisserai pas faire, je préfère encore mourir.

:air: :air: - Et tu t’éteindras en laissant tes compagnons à leur triste sort ? Tu les entendras tomber un par un autour de toi dans ta lente et douloureuse agonie.

:air: :air: - Tu ne parviendras pas à me corrompre. Les autres s’en sortiront, j’en suis certain. Et toi tu mourras avec moi.

:air: :air: - Oh que non ! Ton âme est noble, mais l’esprit ne fait malheureusement pas tout ! Tes forces vont peu à peu te quitter. Et plus tu seras faible, plus je pourrai facilement m’emparer de toi. Et quand bien même je n’y parviendrais pas d’autres pourraient s’en charger, tu le sais n’est-ce pas ?

:air: :air: - Je vous résisterai, et vous disparaîtrez avec moi ! »

 

 

:air: :air: Chim3xkon3ko évita de justesse un bloc de TNT qui explosa plus loin derrière le navire. Les fourmis étaient pour le moment chanceuses. Tout du moins celles du navire. Malgré les nombreux tirs qu’ils subissaient ils n’avaient pas été touchés une seule fois. Le soleil levant se révélait très efficace pour empêcher les mercenaires de viser et les insectes semblaient exceller dans l’art d’éviter les projectiles. Lui-même s’habituait a donner des directions plus précises. Il n’avait de toute façon pas le choix. Il risqua un rapide coup d’œil vers la muraille où le premier assaut avait été donné. Les fourmis semblaient en grande difficulté et il ne voyait plus Operamundi. Une déflagration secoua le navire, le ramenant à sa mission première.

:air: :air: « - Tout va bien, un bloc a explosé a proximité du bateau mais nous n’avons pas de dégât, lui signala une fourmi.

:air: :air: - Virez à bâbord et souquez les artimons !

:air: :air: - Comment ? « Souquez les artimons » ? Qu’est-ce que ça signifie ?

:air: :air: - Euh… j’ai entendu ça une fois dans une discussion à propos de navires, je me suis dit que ça pouvait peut être servir… Virez déjà à bâbord, on… »

:air: :air: Une flèche se planta soudain dans sa chitine au niveau de la joue. Chim3xkon3ko l’arracha d’un coup de patte et se tourna vers son équipage.

:air: :air: « - J’ai deux bonnes et une mauvaise nouvelle ! La mauvaise : nous sommes à portée de tir pour leurs archers. Cependant nos chitines semblent résister à leurs flèches, ce qui constitue la première bonne nouvelle. La seconde bonne nouvelle c’est que nous sommes relativement proches des quais. Nous allons donc pouvoir aborder et lancer notre assaut terrestre. Nous allons procéder comme suit : premièrement en avant toute direction les quais pour les quelques dizaines de cubes qu’il nous reste à parcourir. C’est risqué mais nous n’avons pas le choix. Deuxièmement quand nous serons à six cubes du quai le plus proche, barre à tribord. Le bateau heurtera le sol par le flanc et nous pourrons ainsi débarquer en grand nombre d’un coup en sautant d’un peu partout. Ne vous occupez pas des canons quand nous serons à terre, ils ne nous gêneront pas. En attendant ce beau programme, artilleuses en position pour riposter ! »

:air: :air: Les vaillantes combattantes coururent à la proue du navire et se disposèrent de façon à disposer chacune d’un angle de tir. L’acide formique hautement concentré fut expulsé des abdomens relevés en direction des mercenaires. Certains tirs se perdirent dans le vide séparant les fourmis des quais, d’autres touchèrent le sol. Deux seulement atteignirent leur cible, le bras d’un archer pour le premier et la bouche d’un canon pour le second. Une pluie de flèches fondit sur le navire tandis que les fourmis tiraient à nouveau.

:air: :air: « - La victoire est proche mes amis, se réjouit Chimé, nos tirs les blessent et ils ne parviennent pas à nous toucher avec leurs canons ! Quand à leurs flèches, elles ne nous fons aucun m… »

:air: :air: Une flèche transperça le cou d’une artilleuse sur sa droite. Surprise, elle écarquilla les yeux avant de s’écrouler sur le pont.

:air: :air: « - Bon c’est la seconde mauvaise nouvelle, ils vont viser les articulations ! Restez baissés surtout. Faites monter le navire, je viens d’avoir une autre idée de plan. On passe au dernier moment au dessus des quais et on les arrose d’acide. On prendra ensuite la direction de la réserve de TNT, le but étant de mettre le feu au navire et de le laisser s’écraser dessus. On se place ainsi hors de portée de leurs flèches et on crée une belle pagaille. A mon commandement on évacuera le bâtiment. Des questions ?

:air: :air: - Euh… et bien…

:air: :air: - Parfait tout le monde est d’accord, en avant toute ! »

:air: :air: Le bateau prit de l’altitude et s’approcha des quais. Les mercenaires, surpris par ce changement de cap, réagirent tardivement et se retrouvèrent à portée de tir des fourmis. Cette erreur leur coûta, pour une grande partie d’entre eux, la vie. La proue du navire franchit la limite des quais et les artilleuses purent déverser leur acide mortel depuis leur position de choix environ cinq cubes au dessus du sol.

:air: :air: « - Allez on se dirige vers la réserve à TNT maintenant, préparez un briquet ! La vic... »

:air: :air: Un bruit sourd retentit et le bateau tangua.

:air: :air: « - Nous sommes touchés ! Nous sommes touchés ! »

:air: :air: Une seconde explosion se produisit, puis un craquement. La troisième explosion embrasa le navire qui piqua vers le sol. Chim3xkon3ko était entouré de flammes et de fumées. Aucune issue ne se présentait à lui et il sentit le pont s’incliner dangereusement. Soudain un espace vide lui apparut. Sans prendre le temps de réfléchir, il sauta. Le navire s’écrasa au sol à peine une seconde plus tard, emportant son équipage et quelques mercenaires malchanceux dans un incommensurable fracas.

 

:air: :air: « - Et voila, on ne doit plus être loin du bâtiment central maintenant. »

:air: :air: Un tunnel tout juste assez haut pour les fourmis se trouvait devant le petit groupe.

:air: :air: « - Forcément ça va plus vite avec ta magie SL. Mais nous n’avons fait que la première partie de notre travail, le plus dur arrive. Tout le monde est prêt ? interrogea Corderaide. »

:air: :air: SL frissonna.

:air: :air: « - Que se passe-t-il ?

:air: :air: - Je ne sais pas Corderaide, une sensation étrange m’a envahi quelques instants. Je ne saurais la décrire. »

:air: :air: Corderaide se concentra un court instant.

:air: :air: « - Damned, s’écria l’assassin qui chérissait les anciennes formes de vulgarité, un mage ! Il ne fait aucun doute qu’il t’a repéré !

:air: :air: - Et ?

:air: :air: - Et si on ne se bouge pas vite fait on va avoir des problèmes ! Les mages de Kalyn sont connus pour être aussi cruels et impitoyables que leurs mercenaires de compagnons.

:air: :air: - Bon et bien on va accélérer un peu le plan alors. »

:air: :air: SL se concentra et fit appel à ses pouvoirs. La terre et la pierre au dessus de leurs têtes se soulevèrent. Une explosion retentit alors quelques cubes plus loin, dissipant la concentration du lapin. Sa magie lui échappa, faisant voler le sol en éclats. Corderaide ne perdit pas son sang froid.

:air: :air: « - Allez vite on sort, SL on s’en tient au plan initial, tu neutralises les canons pour faire débarquer Chimé ! J’essaye de voir où en est Operamundi et je m’occupe du mage ! Les autres vous nous protégez ! »

:air: :air: Ils bondirent hors du trou béant creusé par SL et se retrouvèrent au centre de la citadelle. SL chercha des yeux le navire mais il ne le trouva pas. Les quais avaient pourtant été attaqués au vu de leur état. En leur centre trônait une forme indescriptible et en proie aux flammes. SL reconnu dans les débris des parties du navire. Aucune fourmi ne paraissait pourtant combattre les mercenaires qui couraient vers eux. Il se tourna vers Corderaide et aperçut l’autre front de combat. Quelques fourmis affrontaient de bien trop nombreux mercenaires et Operamundi gisait au sol, une dague plantée dans la poitrine. Corderaide se tourna vers le lapin.

:air: :air: « - Souviens toi de ce qu’on a dit, tu dois te contrôler ! »

:air: :air: Mais SL ne l’entendit pas. Il voulait se précipiter vers Operamundi pour l’aider, il voulait retrouver Chim3xkon3ko, il voulait aider les autres et il voulait accomplir sa vengeance. Il se laissa aller et ses pattes s’entourèrent d’un halo lumineux. La terre trembla et des blocs de pierre se levèrent.

:air: :air: « - SL calme toi, ce n’est vraiment pas le moment ! »

:air: :air: Mais les hurlements de Corderaide ne lui parvenaient plus. La haine et la colère envahirent le lapin qui laissa libre cours à sa magie. La muraille s’écroula entièrement, ouvrant une issue pour les fourmis acculées. Les lourdes pierres furent projetées sur quelques groupes de mercenaires ainsi que sur certains bâtiments. L’incendie des débris du navire fourmi gagna en intensité et un fouet enflammé en sortit, brûlant tout les hommes se trouvant à proximité. Soudain SL fut projeté au sol. Sa magie revint instantanément sous son contrôle et il se releva. Le mage lui faisait face et activait déjà un nouveau sort. SL ne sut jamais quel maléfice lui avait réservé son ennemi. Corderaide avait en effet déjà planté une de ses dagues dans le cou de ce dernier. Le corps sans vie chuta lourdement tandis que l’assassin se retournait.

:air: :air: « - On ne peut rien faire de plus pour le moment, SL tu as le contrôle c’est bon ?

:air: :air: - Oui. Désolé…

:air: :air: - Suis moi, on doit trouver leur chef et mettre fin à tout ça. Les autres vous devez trouver les survivants et les évacuer au plus vite. Séparez vous en deux groupes, un qui combat, l’autre qui transporte les blessés et les soigne ! »

:air: :air: SL et Corderaide coururent vers la tour centrale de la citadelle. Le lapin songea au sang froid dont avait su faire preuve l’assassin. Sans lui il serait sans doute déjà mort. Il devait lui aussi garder son calme à présent.

 

:air: :air: Le chef des garde entendit l’explosion du navire puis vit le sol de la citadelle exploser à son tour. Un nouveau groupe d’ennemis en sortait. Il devait revoir sa stratégie de défense, cela n’était pas prévu ; heureusement le mage pourrait s’en occuper. La muraille proche s’écroula et une partie de ses hommes fut écrasée par les pierres. Echappant à ce triste sort, il vit le mage à terre et deux silhouettes qui couraient vers la tour centrale. Il ne pouvait pas les laisser aller plus loin sinon Goltrung le tuerait après s’être débarrassé d’eux. Il ordonna à ses hommes d’attaquer les nouveaux arrivants et s’élança à la poursuite de Corderaide et SL avec cinq mercenaires. Soudain une ombre apparu devant lui, le forçant à stopper sa course. Une voix lui parvint, puissante, maléfique.

:air: :air: « - Où crois-tu aller comme ça ? Tu t’es bien amusé tout à l’heure, à mon tour maintenant ! »

:air: :air: Le chef des gardes reconnut la silhouette d’Operamundi. Mais les yeux de l’être qui se tenait en face de lui étaient étranges et un halo rouge l’entourait. Une grimace effroyable déformait son visage, comme s’il était en proie à un difficile combat intérieur. Il fut alors ébloui et ressentit une grande chaleur. Le champ de bataille se transforma quelques instants en un immense brasier dont les craquements furent recouverts uniquement par le dernier cri d’horreur du chef des gardes.

:air: :air: SL et Corderaide se retournèrent et virent les flammes qui englobaient toute la zone allant de la muraille jusqu’au trou par lequel ils étaient sortis. Ils ne purent cependant s’en soucier plus et poursuivirent leur route. Utilisant une des nombreuses flammes à proximité, SL embrasa la porte de la grande tour et ils entrèrent.

:air: :air: « - SL, l’escalier est là, notre cible doit se trouver en haut. »

:air: :air: Il se précipitèrent dans l’escalier en colimaçon et montèrent les étages. La tour paraissait bien plus haute que de l’extérieur et la course dans l’escalier sembla durer une éternité. Ils parvinrent au dernier étage et se trouvèrent devant une gigantesque porte dorée.

:air: :air: « - Ecarte toi Corderaide, je vais l’ouvrir avec ma magie.

:air: :air: - Non, elle est ouverte, il suffit de la pousser.

:air: :air: - Mais comment le sais tu ?

:air: :air: - Je sens les mages, et eux aussi nous ont senti… »

 

:air: :air: Face au plan de répartition de ses effectifs, Goltrung était embarrassé. Le chef des gardes semblait gérer la situation mais la citadelle avait subi des dégâts. Le Jirshün devait rentrer le lendemain dans la journée et il ne supporterait pas de voir sa ville dans un tel état. Il avait de plus emporté avec lui une grande partie de leurs hommes et ceux-ci auraient besoin de se reposer avant d’être pleinement opérationnels. La citadelle se retrouverait donc avec des défenses affaiblies pendant une à deux journées. Il était indispensable qu’ils écrasent au plus vite ces insectes afin de remettre un maximum de choses en état. Un mage le tira de ses pensées.

:air: :air: « - Hartäg, ils arrivent.

:air: :air: - Combien sont-ils ?

:air: :air: - Deux.

:air: :air: - Préparez vous à les accueillir. »

:air: :air: La porte de la salle du trône s’ouvrit alors, laissant apparaître un être blanc chétif suivi d’une créature semblable à un lapin.

 

:air: :air: Corderaide entra dans la salle du trône, suivi par SL. La pièce était immense et entièrement aux couleurs des mercenaires de Kalyn. Des drapeaux ornés du soleil rouge à six branches sur fond noir recouvraient les murs et une grande fresque représentant un navire entièrement fait d’or flottant dans les airs surplombait le trône. Quelques dorures judicieusement placées donnaient une impression de richesse à l’ensemble, ce que confirmait le trône en or sur lequel se trouvait Goltrung. Le reste de la salle était un grand espace, le sol rouge et noir devant sans doute être recouvert de chaises ou tables selon les occasions. SL et Goltrung se reconnurent immédiatement. Ce dernier écarquilla les yeux tandis que les trois mages se plaçaient entre lui et les deux intrus.

:air: :air: « - Tiens tiens, le lapin-mage de l’île que nous avons détruite. Que puis-je faire pour toi ? ajouta-t-il ironiquement.

:air: :air: - Où est-elle ? l’interrogea SL.

:air: :air: - Où est qui ?

:air: :air: - Lilwenn, l’autre mage qui était avec moi ce jour là. Elle me suivait, vous l’avez capturée j’en suis certain. Dites moi où elle se trouve et nous vous laisserons peut être en vie !

:air: :air: - Sache, lapereau, que nous mettons un point d’honneur à ne jamais faire de prisonniers sauf lorsque nous devons les interroger. Nous avons détruit l’îlot, rien de plus. Si ta petite amie n’est plus avec toi, c’est qu’elle est morte. A moins qu’elle n’ait trouvé un autre, euh, lapin qui s’y est mieux pris que toi.

:air: :air: - Je t’interdis de me tutoyer et de rire de moi.

:air: :air: - Et que me feras tu si je ne cesse pas vermisseau ? Toi et ton ami ridiculement petit oseriez vous penser pouvoir venir à bout de trois mages avant de m’affronter ? Je n’apprécie pas les gens prétentieux, et par-dessus tout je n’aime pas que l’on remette en cause mon honnêteté. Nous ne faisons pas de prisonniers sans raison, nous n’avons capturé personne ce jour la ! »

:air: :air: Corderaide regarda brièvement le lapin sans relâcher son attention.

:air: :air: « - Reste calme surtout SL, nous n’avons pas le droit à l’erreur. »

:air: :air: Mais cette instruction n’était pas nécessaire. SL était calme, très calme même. Il se sentait possédé de cette détermination froide, cruelle, qui précédait le meurtre.

 

:air: :air: Le lapin activa sa magie en même temps que les trois mages mercenaires. L’un d’eux se plaça devant Goltrung afin de le protéger tandis que les deux autres choisirent chacun une cible. Corderaide s’élança et, avant que son adversaire ne puisse utiliser sa magie, lui fit passer une dague en travers du corps tandis qu’avec l’autre il visait le cou. Mais à sa grande surprise son bras traversa également le corps du mage ainsi que sa seconde dague, son second bras et l’ensemble de son être.

:air: :air: « - Mais qu’est-ce… »

:air: :air: Il n’eut pas le temps de finir sa phrase et para tant bien que mal la lame magique invoquée par son ennemi et qui visait son cœur. Le choc le fit reculer de quelques cubes et le mage profita de ce court instant pour invoquer deux épées qui fondirent sur Corderaide. Ce dernier analysa la situation. Il n’avait pas le temps de se rétablir pour esquiver et ne pouvait pas parer les deux projectiles. Il décida de cesser de résister et de se laisser tomber au lieu de se rétablir. Il chuta donc lourdement sur le sol tandis que les deux épées finissaient leur course dans le mur. Corderaide se releva promptement et fit face à son adversaire. Il devait réfléchir et trouver un plan.

:air: :air: SL se concentrait sur son environnement proche. Peu d’éléments lui paraissaient utilisables pour le combat dans la pièce et il ne connaissait pas les capacités du mage qui s’opposait à lui. Ce dernier ne lui laissait d’ailleurs pas le loisir de les découvrir et semblait attendre que le lapin attaque en premier. SL fit un pas en avant ; le mage quant à lui fit un geste de la main et prononça quelques paroles inaudibles. Deux squelettes et un zombie apparurent soudainement devant lui et se dirigèrent vers le lapin. Ce dernier se concentra et repéra les torches qui illuminaient la pièce. Les flammes obéirent à sa volonté et il ne resta très rapidement plus rien des trois misérables invocations du mage.

:air: :air: « - Il faudra tout de même un peu plus que ces pitoyables monstres pour me terrasser, lança-t-il à son adversaire.

:air: :air: - Et bien voici de quoi t’occuper quelques instants. »

:air: :air: Le mage incanta une fois de plus et une vingtaine de monstres apparurent. Zombies, squelettes, araignées, creepers, endermens… SL se trouva confronté à une sélection des plus sympathiques animaux du monde connu. Il voulut reculer mais ces derniers l’entourèrent. Le lapin comprit alors qu’ils étaient sous le contrôle de son ennemi, ce qui augmentait considérablement leur intelligence. Il ferma les yeux et se concentra.

 

:air: :air: Une lame siffla près de l’épaule de Corderaide qui passa une fois de plus à travers son opposant. Il jeta un œil du côté de SL et vit une vague de monstres qui l’entourait. Son ami s’en sortirait sans trop de difficultés, les invocateurs n’étaient pas difficiles à vaincre une fois qu’on s’était débarrassé des créatures invoquées, ce qui n’était pas le cas du mage qui se tenait face à lui. Son adversaire possédait en effet un pouvoir très embêtant : il pouvait se rendre immatériel à volonté. Cela l’empêchait certes d’attaquer tant qu’il ne redevenait pas matériel mais avec les lames qu’il invoquait et projetait magiquement il fatiguait ses ennemis jusqu’à leur porter le coup final. Corderaide réfléchit. Il devait trouver une solution pour forcer le mage à prendre sa consistance normale au moins le temps d’une attaque. Un grand fracas retentit alors sur sa droite. SL avait décroché plusieurs pierres du mur, du sol et du plafond et les faisait tourner à grande vitesse autour de lui en avançant vers le mage qu’il affrontait. Les monstres que ce dernier invoquait au fur et à mesure étaient littéralement broyés par la tornade de pierres entourant le lapin qui bondit sur son adversaire. Le mage, surpris par cette manœuvre, incanta rapidement et dix creepers popèrent devant lui. Il se rendit alors compte de son erreur. Les monstres étaient trop proches de lui et, quand le lapin s’approcha, ils explosèrent, balayant les pierres, le mercenaire qui finit écrasé sous lesdites pierres et le lapin qui fut projeté à l’entrée de la pièce. Corderaide ne put réprimer un sourire, ils avaient un ennemi de moins à combattre et SL n’avait quasiment pas utilisé ses pouvoirs. Son sourire se transforma en grimace de douleur lorsqu’une lame entailla son cou. Son ennemi l’avait raté de peu, ce moment d’inattention aurait pu lui être fatal.

:air: :air: « - Et bien Corderaide tu t’en sors ? Besoin d’aide ?

:air: :air: - Sans doute oui, notre ennemi peut se rendre immatériel à volonté. Tu vois une solution ? »

:air: :air: Le lapin acquiesça et se concentra. Le mercenaire redevenait forcément matériel lorsqu’il utilisait sa magie, il n’aurait donc aucun mal à le vaincre s’il préparait correctement son attaque. Il fit le vide intérieurement et la température de la pièce baissa brusquement.

:air: :air: « - H…h…hé mmmmais arrrrrrrête SL t..t…t’es comp.p..plètement givré tu vas tous nous t….t..t…ttttuer !!! cria tant bien que mal Corderaide.

:air: :air: - Je fais ce que je peux, répondit le lapin, ce n’est pas facile de tout concentrer en un seul endroit ! »

:air: :air: Le mage immatériel voulut profiter de l’occasion qui se présentait à lui et invoqua deux poignards. Mais SL fut plus rapide et, lorsqu’il ouvrit les yeux, projeta sa magie sur le mercenaire qui se trouva instantanément gelé. Corderaide bondit alors sur le mur contre lequel il s’appuya en récupérant les deux épées qui y étaient plantés. Il tournoya dans les airs, atterrit face au mage congelé, les lames croisées devant lui et les décroisa d’un coup sec et puissant, lui tranchant net la tête dans un bruit de glace brisée.

 

:air: :air: Corderaide se rétablit élégamment sur ses pieds tandis que le morceau de glace qu’il venait de trancher tombait derrière lui. Il n’y prêta pas attention, lâcha les deux épées et se saisit de ses lames.

:air: :air: « - Yeah !! Ca c’est de l’attaque coordonnée, on est bons SL, on est super bons ! Plus qu’un et après on botte les fesses du gros m… »

:air: :air: Le bout de chanvre senti un choc à l’arrière de son crane et s’écroula, inconscient. Le mage immatériel lui avait écrasé le pommeau d’une des épées sur la tête et se saisissait à présent de lui.

:air: :air: « - Alors lapin, que fais-je de ton ami ? Si tu te rends gentiment il a une chance de s’en sortir. »

:air: :air: SL ne savait quoi répondre. Il vit alors le morceau de glace au sol et comprit. Le mercenaire avait suivi son regard.

:air: :air: « Votre attaque était bien pensée, mais vous n’avez pas recueilli suffisamment d’informations. Je suis réellement immatériel lorsque je le choisis. Pas uniquement constitué de molécules de gaz. Je te remercie toutefois d’avoir pensé à cette option, ça m’a donné une belle ouverture dans la défense de cette petite fourmi. Bon alors je l’égorge maintenant ou tu te rends ? »

:air: :air: Le lapin hésita un court instant. Il songea à une fausse reddition mais ne savait pas comment l’exploiter. Tant que Corderaide serait inconscient, il serait coincé. Il ne pouvait pas non plus attaquer de front, de peur de blesser son ami. Soudain il vit ce qu’il attendait et, sans réfléchir, se précipita en hurlant sur le mage. Ce dernier s’amusa de ce geste désespéré et incanta une lame afin de la projeter sur le lapin. Mais l’incantation à une seule main était longue et lui demandait toute sa concentration. Il ne sentit donc que trop tard le mouvement de Corderaide qu’il n’avait pas voulu lâcher et n’eut pas le temps de redevenir immatériel avant que la première dague de l’assassin se plante dans son poitrail. Corderaide, finalement conscient et qui l’avait fait savoir à SL par un petit mouvement des yeux, fut instantanément libéré de l’étreinte du mage qui tituba en reculant, surpris. Il s’était par réflexe rendu intouchable mais son sang coulait à flots, d’autant plus que la dague, récupérée par la fourmi, ne bouchait plus la plaie et laissait le flot rouge sombre couler à souhait. Il s’écroula au sol dans un dernier râle, surpris de s’être fait avoir aussi facilement. Les deux compères n’avaient plus qu’un adversaire à affronter et SL, désormais en confiance, dégaina la lame de Volcania, bien décidé à en découdre. Corderaide l’interrompit dans son élan :

:air: :air: « - Patience l’ami, nous sommes deux, il est seul. Nous avons donc l’avantage du nombre, profitons en pour connaître ses capacités. Je te couvre. »

:air: :air: SL se concentra alors et les rochers qu’il avait utilisé pour écraser son précédent adversaire se levèrent et furent projetés sur leur ennemi. A la grande surprise des deux Bel-o-kubiens il n’y eut aucun choc, aucun fracas. Les rochers projetés disparurent simplement, comme désintégrés, à quelques cubes du mage qui n’avait pas esquissé l’ombre d’un mouvement. SL réfléchit :

:air: :air: « - Un bouclier hein. On ne va pas avoir trop le choix, allez hop je fonce en premier !

:air: :air: - Non ! Rien ne te dit que cette barrière ne te fera pas le même effet qu’à ces rochers. Tu ne peux pas foncer comme ça !

:air: :air: - Ah oui maintenant que tu le dis…

:air: :air: - Tu te rends compte que tu serais peut-être mort si je n’avais pas été là ?

:air: :air: - Sans doute… Bah c’est comme ça hein ?

:air: :air: - Mais est-ce que tu vas un jour réfléchir pendant un combat ?

:air: :air: - Mais je réfléchis, c’est juste que je ne réfléchis pas assez, rien de plus. »

:air: :air: De légers chocs répétés attirèrent leur attention. C’était Goltrung qui s’impatientait.

:air: :air: « - Bon, reprit Corderaide a voix basse, on va le fatiguer jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’énergie. Maintenir une barrière comme celle là doit être épuisant, jetons lui un maximum de projectiles jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. »

:air: :air: SL approuva l’idée et utilisa sa magie afin de projeter des éléments de la pièce sur leur ennemi. La tâche s’avéra plus difficile que prévu puisque chaque fois qu’il détachait une pierre des murs, du sol ou du plafond il fragilisait la structure. Or il ne fallait pas que l’ensemble s’effondre sur eux. Le mage ne bougeait pas et ne présentait le moindre signe de fatigue. Goltrung par contre semblait en proie à une rage féroce et plus l’affrontement trainait en longueur, plus il paraissait se laisser aller à écouter son impatience, ce qui finit par se produire. Il se leva soudainement et dégaina son épée en hurlant.

:air: :air: « - Je suis las de ces jeux, passons à l’action ! Toi le magicien, remue-toi un peu !

:air: :air: - Mais maître, je ne fais qu’assurer votre protection. C’est là toute la mission que vous me confiâtes, répondit ce dernier sincèrement déconcerté par l’attitude de son supérieur.

:air: :air: - Je suis assez grand pour me protéger seul, j’ai besoin de me divertir ! »

:air: :air: Le gigantesque mercenaire avança alors vers les deux fourmis au grand désarroi du mage qui dut incanter une nouvelle barrière pour maintenir la protection autour de son maître. SL et Corderaide cessèrent de lancer des projectiles sur la barrière et se préparèrent à affronter leur ennemi. Le lapin dégaina la lame de Volcania, arrachant un soupir à Corderaide qui ne s’agaçait de voir que l’utilisation de la magie n’était pas encore un réflexe. SL sentait sa lame vibrer et se rendit rapidement compte qu’il tremblait de tout son être. Les semaines de rage qu’il avait contenue, la souffrance qu’il avait supportée, le désespoir qu’il avait encaissé. Tout ressurgissait soudain en lui, accélérant son rythme cardiaque et lui faisant occulter toute la fatigue et les douleurs du combat. Mais jamais il ne put assouvir sa soif de vengeance, jamais il ne put connaître le soulagement de planter sa lame jusqu’à la garde dans le cœur de Goltrung. Un grondement sourd retentit en effet au moment où les ennemis allaient se jeter l’un sur l’autre et le bâtiment trembla. Soudain le plafond s’arracha et un pan de mur explosa dans un terrible fracas. De gigantesques langues de feu et d’énergie balayaient les airs, ravageant tout sur leur passage. L’une d’elles carbonisa le mage dont elle franchit la barrière sans aucune difficulté. La dernière vision de Goltrung fut une autre de ces langues orangées qui profita du fait qu’il était coincé entre les rochers qui s’écrasaient pour s’emparer de lui et l’emmener hors de ce qui restait de la salle. Ses hurlements se fondirent dans le vacarme environnant et finirent par cesser. SL et Corderaide ne prirent pas le temps de se poser de questions et coururent pour sortir de la tour. Les langues de feu se lancèrent à leur poursuite mais les dégâts qu’elles faisaient subir à la structure étaient-tels que cette dernière s’écroula entièrement, emportant avec elle les deux Bel-o-kubiens.

 

:air: :air: « - Viens à moi, rejoins moi… »

:air: :air: Il ne parvenait plus à esquisser le moindre mouvement. Mais cette voix dans sa tête, il la reconnaissait.

:air: :air: « - Trouve les terres ancestrales des mages, je t’y attendrai… »

:air: :air: Il n’arrivait pas non plus à répondre, la frustration l’envahit. Le dernier mot prononcé par la voix de Lylwenn se perdit dans les abysses de son subconscient, provoquant un écho dans sa tête. Il ne voulait pas qu’elle s’éloigne, il ne voulait pas la perdre une fois de plus. Il rassembla toute la force de sa volonté et hurla à pleins poumons.

 

:air: :air: « - Ne pars pas, non, j’ai tant de questions ! »

:air: :air: SL s’était réveillé mais il ne pouvait toujours pas bouger. Lylwenn s’était adressé à lui mais son langage était confus, comme la première fois. Il ouvrit les yeux et constata qu’il était emprisonné dans un cocon d’obsidienne qui bloquait ses membres. La protection d’obsidienne qui se déclenchait automatiquement, elle l’avait une fois de plus sauvé. Ce n’était donc pas elle qui entravait ses mouvements mais autre chose. Il se concentra et sentit l’énergie des matériaux qui l’entourait. La situation aurait pu être meilleure et sans sa protection il aurait effectivement succombé aux tonnes de gravats qui le recouvraient. Malgré son épuisement la rage qu’il ressentait à l’idée d’avoir encore laissé s’échapper sa bien aimée lui donna la force d’activer sa magie. Dans un hurlement de colère il libéra d’un seul coup le flux d’énergie qui s’était accumulé en lui et les rochers qui le recouvraient furent projetés au loin et dans les airs en même temps que la protection d’obsidienne disparaissait. Il escalada les gravats qui l’entouraient et hurla :

:air: :air: « - Corderaide ! Corderaide où es-tu ?! »

:air: :air: Seul le silence lui répondit, il parcourut encore quelques cubes et réitéra son appel. Un faible son lui parvint alors sur la gauche. Il se dirigea tant bien que mal vers l’origine de ce bruit, parcourant avec difficulté les amoncellements de pierres, seules traces restantes de la tour qui s’élevait à cet endroit quelques instants avant. La progression était d’autant plus complexe qu’il ne voyait rien et avait du mal à respirer à cause des poussières en suspension dans les airs. Il marcha sur quelque chose de mou.

:air: :air: « - Aïe, mais fais attention bon sang ! »

:air: :air: C’était Corderaide, SL venait de lui écraser la main avec sa patte.

:air: :air: « - Ca va Corderaide ? s’inquiéta le lapin

:air: :air: - J’ai connu mieux mais ça ira, et toi pas blessé ?

:air: :air: - Non, la fameuse magie bizarre qui me protège m’a bien aidé… Comment as-tu fait pour ne pas finir écrasé lors de l’effondrement de la tour ?

:air: :air: - Cher lapin tu serais surpris d’apprendre les quelques tours d’assassin que je garde en réserve. Mais passons, ce qui m’inquiète le plus ce sont ces espèces de tentacules enflammés qui nous ont subitement attaqué.

:air: :air: - J’aurais plutôt dit des langues moi… Et puis ils n’étaient pas enflammés, ils n’étaient constitués que de flammes.

:air: :air: - Certes, il n’y avait aucune chair dans ces choses. Par contre elles étaient remplies d’une énergie hors du commun…

:air: :air: - Je n’avais en effet jamais vu ça... »

:air: :air: Soudain ils s’interrompirent et échangèrent un regard convenu. Corderaide avait, comme SL, entendu un bruit. Ils firent volte face, prêts à combattre.

:air: :air: « - Arrêtez, je suis avec vous !

:air: :air: - Chimé ! Qu’est-ce que, comment tu, qu’as-tu ?

:air: :air: - Oui un peut tout ça à la fois SL, content de te voir sain et sauf.

:air: :air: - Plaisir partagé l’ami, quand j’ai vu le tas de bois en flammes je me suis vraiment fait du souci pour toi, j’ai cru que tu étais dedans.

:air: :air: - Mais j’y étais, cependant je ne suis pas si simple à abattre. Dès que j’ai atterri au sol le navire a explosé, soufflant le mercenaire qui se tenait devant moi. Ca m’a également légèrement sonné et je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé ensuite… Toujours est-il que j’ai vu de grandes flammes partout et quelles ont tout ravagé, amis comme ennemis. J’ai alors couru pour leur échapper mais je n’avais pas d’autre issue que le vide de Nubes. Je n’avais pas le choix, j’ai sauté et je me suis rattrapé deux cubes plus bas à la paroi. J’ai attendu, suspendu au dessus du vide et lorsque le brasier s’est apaisé je suis remonté. Il ne reste quasiment plus rien de la citadelle si ce n’est quelques canons encore en état de marche sur les quais…

:air: :air: - Et Operamundi, et les autres ? Tu n’as donc vu personne ?

:air: :air: - Non, que des cendres et encore des cendres… »

:air: :air: Ils décidèrent de revenir vers l’entrée de la citadelle afin de trouver d’éventuels survivants. Tout était dévasté, les bâtiments n’étaient plus que ruine et les flammes se chargeaient de réduire à néant le peu de structures boisées qui subsistaient parmi les pierres. Alors que les trois amis avançaient d’un pas prudent, une ombre se dessina dans la brume poussiéreuse, leur barrant le chemin. SL reconnut immédiatement la silhouette et se précipita vers elle.

:air: :air: « - Operamundi ! Tu as survécu aussi, loué soient les… euh… enfin voilà quoi. »

:air: :air: Operamundi se laissa tomber dans les bras du lapin. A bien y regarder il semblait harassé. Chim3xKon3ko aida SL à relever leur ami et ils tentèrent d’en savoir plus. Mais le discours d’Operamundi était confus, il ne se souvenait pas de la bataille et n’avait pour sa part vu aucune langue de feu. La dernière chose qui lui venait en mémoire était d’avoir été transpercé par une épée, fait confirmé par SL. Cependant il n’avait aucune trace de blessure et, en dehors de la fatigue qui l’assaillait, se portait à merveille. Avant qu’ils ne puissent s’étendre plus sur le sujet, Chim3xKon3ko attira leur attention sur un navire qui se dirigeait vers la citadelle. Ils se rendirent donc sur les quais et purent apercevoir le pavillon noir et rouge du vaisseau.

 

:air: :air: « - Jirshün, nous arrivons en vue de la citadelle !

:air: :air: - Quelle est cette étrange brume qui la recouvre ? Où est la tour ?

:air: :air: - Je ne sais pas votre honneur, peut-être nos hommes ont-ils subit une catastrophe ?

:air: :air: - Second, faites forcer l’allure !

:air: :air: - Maître vous n’y pensez pas, s’il y a le moindre danger nous devons envoyer une équipe de recon…

:air: :air: - Obéissez à mes ordres, je sais ce que je fais ! Vous m’avez suffisamment mis à l’écart des combats comme cela en invoquant ma protection. J’ai le droit de me distraire aussi et vous n’avez pas à me contredire.

:air: :air: - A vos ordres maître. Faites forcer l’allure, préparez vous au combat, archers tous sur le pont, en posi… »

:air: :air: Une explosion retentit alors et le navire pencha pour entamer une descente.

:air: :air: « - Nous sommes touchés à tribord !

:air: :air: - Comment est-ce possible ?! tonna le Jirshün

:air: :air: - Maître, les tirs viennent de la citadelle ! »

:air: :air: Une seconde explosion retentit, puis une troisième. Le navire pencha un peu plus et le mat s’effondra, éjectant quelques hommes par-dessus bord au passage.

:air: :air: « - Mais, mais… tenta d’articuler le chef des mercenaires, ce sont nos propres canons ! »

:air: :air: Une énorme boule noire occulta alors peu à peu son champ de vision et la dernière chose qu’il entendit fut le cri de son second qui le sommait de se jeter à terre.

 

:air: :air: Sur les quais de la citadelle les quatre survivants se félicitèrent. Le navire du Jirshün sombrait avec son équipage dans les abysses infinis de Nubes, ils en avaient enfin fini. Oubliant la fatigue, ils bâtirent rapidement une petite sépulture à la mémoire des nombreux compagnons qu’ils avaient perdu dans cette bataille et reprirent le chemin de leur cité, heureux d’avoir débarrassé le monde des terribles mercenaires de Kalyn.

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