nalaf Posté(e) le 30 avril 2011 Partager Posté(e) le 30 avril 2011 Guide du rp de candidature Vous venez de vous inscrire sur Minefield et avez découvert – avec stupeur et effarement – qu'il vous fallait écrire un rp dans votre présentation ? Vous êtes déjà paysan et souhaitez postuler à un grade plus élevé, mais n'avez pas d'idée sur la manière dont faire un rp qui tienne la route ? Vous savez faire un peu de rp mais avez envie de vous améliorer ? Alors suivez le guide... Dans une première partie, nous verrons ce qu'est un RP et ce qu'il doit apporter, ce qu'il doit contenir (le fond), tandis que dans une seconde partie nous découvrirons quelques conseils de méthode pour la rédaction (la forme), alors que la troisième partie sera consacrée à la transposition concrète de ces deux parties dans un rp de candidature et un rp de chantier. I] Qu'est ce qu'un RP ? Derrière cet acronyme barbare se cache le terme roleplay qui, littéralement, se traduit par jeu de rôle. Même si la traduction n'est pas exacte, on lui préférera histoire ou origines, elle reflète bien l'aspect essentiel du RP : il s'agit d'incarner un personnage, de jouer un rôle, quelqu'un qui n'est pas nous même s'il peut y avoir des similitudes. Ainsi le roleplay, contrairement à ce que son nom évoque, se retrouve en fait dans toute œuvre de fiction, puisqu'il s'agit ni plus ni moins de l'histoire d'un personnage, des évènements marquants de son passé - et des traits saillants de son existence - qui déterminent son comportement et sa manière de penser et l'ont conduit à la situation présente. Vous êtes donc libre de vos actions, mais vous devrez garder à l’esprit que ces dernières doivent garder une certaine cohérence. Mais il est probablement plus simple de prendre un exemple pour comprendre ce qu'est le roleplay. Faisons simple, prenons un personnage connu, et en plus dans un environnement propice au roleplay : Gandalf le gris, personnage du Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien. J'aurais pu prendre un passage dans un roman décrivant un personnage, mais je n'ai pas de passages assez clair sous la main, ni même mon édition du LOTR, donc je vais résumer son roleplay en quelques caractéristiques, alors que dans le roman, il faut attendre parfois la fin pour apprendre certains détails visible ici. (si vous n'avez pas lu le seigneur des anneaux, les deux paragraphes suivant sont des spoilers) Que savons nous de lui ? C'est un magicien, il est d'une race d'apparence humanoïde – les Maiar - mais aux caractéristiques physiques très spécifiques (ses membres vivent plusieurs millénaires), il est membre d'un ordre de mages – les Istaris. Il se sert d'un bâton pour exercer son art, détient un des anneaux des elfes, est ami des elfes et des hobbits, etc. On pourrait continuer longtemps à énumérer les faits marquants qui caractérisent ce personnage, d'autant que son créateur a pris un soin presque maniaque à lui donner une densité dépassant de loin ce que le genre connaitra par la suite, mais passons. Grâce à Gandalf, nous voyons que le roleplay permet de mettre en place des éléments tels que la race (dans un univers fantastique), les origines, les traits physiques, la profession, le passé, etc. On pourrait donc déjà deviner sans avoir lu le seigneur des anneaux – même si certains de ces détails ne sont connus que tardivement – qu'il est appelé à jouer un grand rôle, et qu'il sera un personnage puissant et craint. Au contraire, si vous décrivez un personnage de constitution chétive, aux origines banales et aux talents ordinaires, ne lui donnez pas de grand rôle, à moins de bien étayer la métamorphose évidemment, car si Frodon au départ semblait correspondre à ce que je viens de décrire, Tolkien a renversé la tendance en l'entourant d'un groupe de personnages à la stature supérieure, propre à en faire des héros de premier plan, tout en le soumettant aux affres de l'anneau unique. Deux éléments qui le poussent vers l'avant et l'aident à s'affirmer et qui, donc, justifient sa métamorphose. A partir de tout ces éléments, on peut établir les questions à se poser lorsque vous cherchez à mettre en place le background de votre personnage : [list=]- à quoi ressemble t-il ? - Quelles sont ses origines ? (sa culture) - Quelles sont ses aspirations ( dans quelles causes va t-il s'engager) - Quels sont les traits dominants de son caractère ? - Qu'en est il de sa spiritualité ? A t-il des croyances religieuses ? - A t'il vécu des évènements particuliers susceptibles de l'influencer durablement ? - Quels sont les défauts de votre personnage ? N'oubliez pas que les interactions avec les autres personnages vont influencer votre personnage, qui évoluera donc au fil du temps et des rencontres. Les caractéristiques ici décrites ne doivent pas être figées dans le marbre, tout en restant cohérent, car les changements qui interviendront en lui doivent obéir à une certaine logique. Quand on débute, il peut être plus simple de s'inspirer de soi-même. Prenez des détails tirés de vous même (qualités, défauts, croyances, but, etc) mais évitez la copie conforme, car vous risqueriez sinon de prendre trop à cœur ce qui arrive à votre personnage en vous identifiant à lui. Dès lors, vous pourriez vous énerver voire insulter/agresser les autres personnages, et ce n'est pas sain. De ce fait, une autre option peut être de prendre l'exact opposé de ce que vous êtes ! Vous êtes grand ? Incarnez un nain ! Plutôt sportif ? Faites un érudit binoclard ! Vous êtes athée ? Vive le fanatisme religieux, etc. En fait, et nous conclurons ici cette première partie, n'oubliez jamais qu'il s'agit avant tout d'un jeu ! Ne prenez pas les choses trop au sérieux, vous jouez un personnage, il n'est pas vous, et ce qui l'affecte ne doit pas avoir de conséquences sur votre vraie vie. N'hésitez pas à faire une pause si vous pensez que cela arrive, même les meilleurs rôlistes ne peuvent pas incarner tout le temps un personnage, il leur faut souffler un peu. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nalaf Posté(e) le 30 avril 2011 Auteur Partager Posté(e) le 30 avril 2011 I] Quelles sont les règles du RP ? Pour faire un bon RP, il est primordial de respecter quelques règles, lesquelles vous guideront et vous empêcheront de faire des erreurs qui, pour le profane, peuvent être invisibles. Elles doivent constituer en quelque sorte le Credo de tout Rpiste débutant. 1) Écrire correctement. Hé oui, un RP, c'est avant tout une histoire, et si vous voulez qu'on vous lise, faites en sorte que les céphalées ne soient pas nos compagnons de route, évitez les fautes d'orthographe et de grammaire, soignez votre ponctuation, appliquez une typographie correcte. Pour vous y aider, écrivez vos RP au préalable dans un traitement de texte comme Work ou Open Office, en veillant à ce que le correcteur soit activé. (Autre solution, utilisez des navigateurs comme Chrome ou Firefox, qui offrent une correction orthographique intégrée très performante). Ensuite, et ce n'est pas facultatif : Relisez vous. Les correcteurs c'est bien, mais ils ne peuvent distinguer les homonymes et laissent passer certaines fautes de conjugaison. Enfin, si vous avez un doute sur un mot/une conjugaison, utilisez un site comme http://www.le-dictionnaire.com/ qui vous sera souvent d'une grande aide. 2) Prenez votre temps ! Ne bâclez jamais vos RP, vous avez le temps, les candidatures ne sont pas validées dès que vous avez posté, les modérateurs ne vous attendent pas. Un roleplay qui a mûri dans l'esprit de son auteur sera souvent bien meilleur que celui rédigé sur un coin de table en cinq minutes. Prendre son temps permet de mieux revoir l'action, les personnages, de relever les incohérences et erreurs grossières, voire de créer quelque chose qui tient la route ! Vous avez beau écrire un truc sans fautes, si ça n'a aucun sens, vos efforts auront été inutiles. Concrètement, si vous n'êtes pas à l'aise pour écrire un rp, considérez qu'il vous faudra au moins une heure par page de traitement de texte (police 12, interligne simple). Ne descendez pas en dessous, même si ça vous ennuie, car il est probable que certaines fautes restent, ou que des tournures de phrases gagneraient à être changées. 3) Évitez le plagiat. Sur Minefield, tout RP de candidature plagié vaudra à son auteur un refus définitif. Il vaut mieux se forcer un peu, et écrire un texte qui sort de votre cerveau et non de celui d'un autre. Ne cédez pas au syndrome de la bicyclette bleue ! ( ce roman de Régine Desforges est connu pour être un plagiat d'Autant en emporte le vent, l'auteur n'ayant quasiment fait que changer les noms propres et réécrit le roman inspirateur) Par contre, il n'est pas interdit de s'inspirer de quelque chose déjà existant. Des univers découverts sur d'autres supports tels les romans, les films, les Bds, les jeux vidéos, etc, sont autant de moyens de stimuler votre imagination et pourront vous fournir le matériau brut à partir duquel vous façonnerez votre histoire. Bref, soyez imaginatifs ! Il y a plein de moyens d'inventer une histoire cohérente et pertinente sans pour autant aller la voler ailleurs. Prenez cinq minutes de votre temps, une page blanche et un crayon et laisser s'envoler votre imagination. 4) Ne pas contraindre les actions des autres personnages, c'est à dire qu'un roleplay est tourné autour d'un personnage, celui que vous incarnez, dont vous êtes libre de faire ce qui vous sied tant que vous n'empiétez pas sur la marge de manœuvre des autres personnages. Concrètement, ça signifie qu'il vous faut une autorisation du joueur concerné si vous voulez faire agir son personnage dans votre rp, quelle que soit le type d'action. (dans certains cas, telles les candidatures à un grade, on supposera que l'autorisation est implicite, du moins dans une certaine mesure) A la limite, vous pouvez dire que vous avez vu tel personnage (mais pas dire ce qu'il faisait, sauf si c'est quelque chose qu'il fait d'habitude ou qu'il en a parlé dans un rp), mais sans autorisation, il est absolument interdit de mettre sans autorisation préalable un autre personnage dans une position dangereuse, humiliante ou pouvant lui nuire de quelque manière que ce soit. Autre conséquence, si votre personnage en frappe un autre. Ne décrivez pas la conséquence du coup, laissez le joueur de l'autre personnage en décider, ou du moins concertez vous. 5) Utiliser de manière appropriée les règles typographiques. Votre RP ne doit pas ressembler à un pavé, et il faut que le lecteur puisse en appréhender les différentes parties sans problème ni effort particulier. Ainsi tout description se fera à l'aide des italiques, tandis que les dialogues apparaitront normalement, et seront précédés d'un tiret (touche 8 de votre clavier) plutôt que d'un trait d'union (touche 6) au début de chaque réplique. (n'oubliez pas non plus les guillemets au début de chaque phase de dialogue). Pour crier, n'hésitez pas à recourir au gras. Ne sautez des lignes que pour signifier une ellipse ou tout changement dans la narration (passage à un autre lieu ou personnage par exemple). Évitez les parenthèses, qui sont meilleures dans une démonstration comme celle que je vous fait actuellement que dans une narration. Les Smileys sont eux aussi déconseillés. 6) Pensez au lecteur ! Si vous avez lu les règles précédentes, vous avez déjà compris que le lecteur doit être au centre de vos préoccupations, puisque c'est à lui qu'est destiné le RP, afin qu'il sache qui est votre personnage, ce qu'il a fait, ce qu'il veut être, ce qu'il peut faire. De ce fait, quand vous écrivez votre histoire, essayez de la rendre intéressante, de mettre du suspense, de faire rire ou d'effrayer, évitez les énumérations, les catalogues descriptifs ou les phases sans intérêt. De manière générale, si vous n'avez pas accroché le lecteur dans les 5 premières lignes, il ne continuera pas, c'est donc là que doivent se porter vos efforts. Vous devez séduire, puis entretenir la flamme dans le reste de votre RP, jusqu'à sa conclusion qui elle aussi ne doit pas être bâclée afin de laisser une bonne impression. Il y a deux types de RP, ceux qu'on oublie et ceux qu'on garde en tête. Les premiers étaient pas mal mais leur chute était mauvaise, les seconds étaient pas mal et leur chute était bonne. Pensez y, le RP se soigne du début jusqu'à la fin. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nalaf Posté(e) le 30 avril 2011 Auteur Partager Posté(e) le 30 avril 2011 III] Application concrète du guide Passons maintenant à la phase pratique, l'écriture d'un RP qui tient la route et pourra convaincre le gouverneur de vous passer au grade supérieur ou d'accepter votre projet. Dans cette partie, plutôt que de tout détailler, je ferais un RP pour devenir paysan et un autre pour un projet de chantier, et je laisserai quelques commentaires pour vous montrer ce que j'ai fait, ce sera à vous de travailler pour bien comprendre et repérer la méthode de rédaction ! 1) Candidature Lorca avant propos : je reprends le personnage d'un précédent rp dans un autre jeu. Lorsqu'il s'était échoué sur cette plage, Lorca s'était demandé où il était. Si la faune et la flore lui étaient plutôt familières, sans qu'il puisse identifier tout ce qu'il voyait - le paysage ne lui disait rien du tout. Il devait être arrivé sur le continent, ce qui expliquerait qu'en quelques minutes, il avait croisé plus d'espèces nouvelles qu'il n'avait vécu d'années. Cloitré pendant toute son enfance sur une île perdue au cœur de l'océan avec pour unique compagnie quelques adultes perclus de rhumatismes et aux esprits guère plus brillants, il n'avait pas vraiment eu l'occasion de développer tout son potentiel. Il était le dernier, après lui, la lignée consanguine des des insulaires n'avait plus engendré que des monstres incapables de survivre plus de quelques semaines à un monde auquel il n'appartenait pas tout à fait. Lui-même n'avait eu la vie sauve que grâce à une de ces chances insolentes qui ne se rencontrent qu'une fois dans sa vie. Enfin, peut on vraiment parler de chance quand on est bossu, avec une peau glabre et légèrement huileuse, des pieds tellement palmés qu'on dirait des nageoires et des excroissances sur le cou qui ressemblent étrangement à une paire de branchies mal formées ? Oh, il ne déparait pas au milieu de ses congénères. Eux mêmes rassemblaient une belle collection de difformités et de malformations qui les faisaient ressembler de près ou de loin aux espèces sous-marines au milieu desquelles ils vivaient, dont ils se nourrissaient et dans les entrailles desquels ils trouvaient tout ce qui leur avait permis de survivre si longtemps. Ils étaient le fruit d'une longue dégénérescence qui trouvait son origine dans une malédiction qui avait frappé leurs ancêtres, coupables d'un crime si odieux qu'ils avaient été condamnés à la solitude et à la régression vers une bestialité à laquelle, à travers leurs actes, ils avaient manifesté leur appartenance. Mi-homme, mi-poisson, voila ce qu'il était. Et puisque la partie homme avait trouvé, du moins le croyait-il, un terme avec la mort du dernier de ses compatriotes, il ne lui restait plus qu'à tenter la partie poisson, en espérant que celle-ci se révèle plus fructueuse. Mais après quelques heures de nage dans un océan aux eaux glacées, il avait senti la fatigue l'envahir et ses muscles devenir de plus en plus lourd, jusqu'à ce qu'il sombre dans une torpeur de laquelle il ne sortit que quand il commença à se noyer, recrachant sans s'en rendre compte toute l'eau de mer qu'il avait pu avaler. Nonobstant cet incident, il avait persévéré, avait cru jusqu'au dernier instant qu'il pourrait s'adapter. Mais quand la mer l'avait enfin rejeté sur le rivage au milieu d'un tas d'algues et de quelques poissons morts, il avait compris. Il devait faire fi de ses défauts physiques, dissimuler sa nature et tenter une aventure qui, si elle ne serait pas contée par les bardes lors des soirées hivernales, n'en serait pas moins épique : devenir humain. Commentaire : ici, les 6 règles exposées précédemment ont été respectées dans la rédaction, ce qui a du au moins vous sauter aux yeux. Quant au contenu en lui même, à l'issue d'une lecture attentive de ce RP, vous devriez être en mesure de répondre aux questions suivantes, au moins partiellement : - Quel est le nom du héros ?- Quelles sont ses origines ?- Quelle est son apparence physique ?- A t-il vécu des évènements particuliers ?- Quels sont ses traits de caractères (qualités, défauts, etc)- Quel est son but ? Six questions qui correspondent plus ou moins à celles définies dans la première partie de ce guide, même si on peut aussi trouver bien d'autres questions permettant d'esquisser un personnage, celles-ci n'étant que la base du RP. De mon point de vue (forcément subjectif), le seul défaut majeur qu'on pourra trouver à ce RP, est que je n'ai pas pris la peine de l'adapter totalement à son contexte, puisqu'il n'y est pas fait mention de minecraft. 2) chantier : le monstre des glaces avant propos : je suis encore plus fainéant ici, je reprends le rp d'un projet validé de votre serviteur sur minefield : viewtopic.php?f=14&t=7403&p=35022&hilit=mammouth#p35022 Cependant, et par un souci de cohérence avec certains projets personnels futurs, le RPp a été modifié légèrement. Les aventures du Professeur von Biberkopf Chapitre 1 : Le monstre des glaces Cela faisait plus de deux semaines que l'expédition du professeur von Biberkopf s'était élancée vers les territoires septentrionaux glacés de la république de Stendel, et pour ne rien vous cacher, ainsi que l'avait prévu notre illustre héros, on se les gelait grave. Dans un discours resté fameux dans les annales à cause de l'émeute qu'elle avait provoquée dans l'auditorium de l'Assemblée Stendelienne d'Alchimie, le professeur avait soutenu mordicus, contre l'avis de tous ces collègues, même les plus éminents, et y compris malgré les accusations de folie des mages d'Eleriel, que l'homme était le fruit d'une longue évolution depuis un stade antérieur et imparfait, jusqu'à l'état actuel et parfait. Et pour preuve de ses assertions, il allait entreprendre une grande tournée d'exploration du monde pour y découvrir des vestiges antiques, qui prouveraient qu'il existait un monde avant celui des Hommes, et que ses habitants étaient différents. C'est donc aussi bien poussé par les menaces des magiciens que par les soupçons de folie émis par les autres scientifiques, qu'il hâta les préparatifs de sa fameuse expédition, au point qu'il n'eut le temps que d'emmener uniquement son assistant, Izgor, puisque pour tout dire, il fut banni de New Stendel une fois réprimée magiquement l'émeute qui avait suivi son discours. Sa barbe roussie magiquement témoigna de la violence de l'émeute. Bravant, l'infamie, la pauvreté, l'hostilité des autochtones, mais aussi le froid ou la profondeur des ravins qui s'offraient comme unique route, nos deux héros parvinrent tant bien que mal au village d'Henaïa où, selon les rumeurs, une divinité de l'ancien monde était vénéré. Une piste de départ bien maigre, mais la géniale intuition du professeur lui soufflait qu'il était sur la bonne voie. Et, même si à de nombreuses reprises cette intuition s'était révélée mauvaise, il n'en avait cure, c'était forcément la faute des autres, pas la sienne. Après quelques heures passées à baragouiner dans un infâme dialecte local - et au terme duquel le professeur dut, non sans tergiverser et larmoyer, se débarrasser de son sextant, que le chef du village se passa autour du cou, le prenant sans doute pour un objet de culte très précieux – nos deux aventuriers reçurent quelques indications sur l'emplacement de la maison du Dieu, et eurent même – suprême honneur – un guide pour les y emmener. Ainsi, le lendemain matin, après une mauvaise nuit de sommeil passée entre deux peaux d'ours totalement mitées, dans une chambre commune où les dormeurs rivalisaient en flatulences et en ronflements, les trois hommes se mirent en route. Leur guide – dont nous ne mentionnerons pas le nom, il ne s'agit que d'un crétin après tout, tout comme le reste de ses compatriotes – les précéda durant tout une matinée à travers les montagnes couronnées de neige et les crevasses aux profondeurs insondables, jusqu'au moment où un bruit énorme le fit déguerpir, sans qu'aucune promesse du professeur ne put le convaincre de rester. Ce bruit si effrayant, à mi-chemin entre le cri de rage et le hurlement de douleur, aurait glacé le sang de quiconque, mais Biberkopf et Izgor avaient renoncé depuis longtemps à l'idée même de chaleur, tant la froidure ambiante paraissait ne jamais s'achever. Déterminé à trouver l'antre du Dieu, même sans guide, et s'aidant uniquement d'un plan sommaire dessiné la veille à l'aide des indices glanés durant la discussion avec le chef, le professeur reprit la route, aussitôt suivi par son assistant, qui entre deux maux – le retour au village en solitaire et la poursuite de l'aventure vers un terme probablement effrayant – choisit ce qui lui semblait être le moindre. Au cours de leur périple, ils eurent l'occasion d'entendre à plusieurs reprises le hurlement qui avait tant effrayé leur guide, à chaque fois plus fort, à chaque fois plus proche. Et c'est avec une incroyable facilité que Biberkopf émit l'hypothèse que ce cri était provenait peut-être du repaire divin, voire que son occupant en était l'émetteur, ce qui ne rassurait pas forcément Izgor qui, doté d'un esprit solidement pragmatique – se demandait quelle taille pouvait bien avoir un être capable de hurler aussi fort. Arrivé à l'entrée d'une fissure dans la montagne, d'où semblait provenir ce qui ressemblait de plus en plus à un mugissement, Biberkopf et Izgor semblèrent pris de stupeur. Le lieu était lugubre, et cette faille n'inspirait aucune confiance, plongeant l'explorateur intrépide dans l'obscurité la plus totale après quelques pas seulement. Mais l'auguste professeur n'allait pas renoncer pour si peu, d'autant qu'en prévision de telles circonstances, il avait pris la précaution de se munir d'une torche qu'il eut tôt faire d'embraser – et de confier à Izgor, qui passa devant, au cas où il y aurait un danger quelconque. Mais de danger il n'y eut point, si l'on excepte les hordes de chauve-souris qui avaient élu domicile dans un recoin et que la lumière grésillante de la torche avait dérangé dans leur sommeil, les faisant s'envoler un peu partout. Nonobstant cette péripétie somme toute assez triviale, nos deux héros aboutirent à une immense caverne aux dimensions en apparence infinies au centre de laquelle trônait un gigantesque animal, dont le corps velu et trapu étaient complètement pris par la glace. Izgor se mit à claquer des dents, sans que l'on puisse savoir si la cause en était l'action pénétrante du froid ou la peur, tandis que notre bien aimé professeur en arracha la toque en peau de castor qui lui valait son patronyme et s'en servit comme d'une serviette, essayant en vain d'enlever les bribes de sommeil qui semblaient encore s'attacher à lui, puisqu'une telle apparition ne pouvait être que le fruit d'une phase onirique de son être. Et pourtant, malgré toutes ses tentatives, l'animal restait là, ses yeux morts irradiant un mépris souverain pour les deux nains qui se tenaient à ses pieds, stupéfaits par la surprise. Car si l'animal ressemblait vaguement à un éléphant, un animal que l'on ne rencontrait que dans les contrées tout au sud de Stendel, il était beaucoup plus grand, et la fourrure qui semblait le recouvrir démontrait qu'il était adapté au froid, tandis que son petit cousin privilégiait des températures plus élevées, ce qui apportait de l'eau à son moulin, dans le sens où si deux animaux si proches en apparence mais pourtant obéissant à deux logiques distincts pouvaient exister, alors il avait pu y avoir d'autres hommes, et ce d'autant plus que cette espèce particulière d'éléphant semblait avoir disparu, et celui-ci semblait bien constituer son dernier représentant, piégé à jamais dans une cage de glace plus efficace que n'importe quel procédé de taxidermie. Quand les processus mentaux enrayés par le gel du professeur se remirent en marche et aboutirent à cette conclusion, il ne put s'empêcher de pousser un petit cri de joie tout à fait ridicule, tout en exhortant Izgor à sortir son cahier à croquis pour essayer de dessiner le monstre des glaces. Car, faute de pouvoir le ramener à l'académie, il fallait au moins prouver son existence et convaincre d'autres scientifiques de venir le contempler, afin que la validité de ses théories soit reconnue et sa réputation restaurée. Quelques heures plus tard, alors que les deux aventuriers allaient repartir, Izgor trouva par hasard l'origine de l'effroyable mugissement qui résonnait à travers la vallée. Après s'être appuyé contre une paroi, il constata que le cri semblait différent, plus aigu, plus long, et quand il se releva pour mieux l'entendre, le cri reprit aussitôt sa tonalité normale, ce qui le fit sursauter de surprise, pour le plus grand plaisir de son employeur, qui éclata de rire. Il ne lui fallut qu'un instant pour repérer l'anfractuosité dans la roche à travers laquelle le vent s'engouffrait. En regardant un peu mieux, il en repéré plusieurs dizaines tout autour, et comprit que cette série de trous et de tunnels jouait le rôle d'une flûte géante qui, le vent aidant, créait une bizarre mélopée ressemblant au cri qu'aurait pu pousser le monstre des glace bien des éons auparavant. Mais pour l'heure, il s'agissait de rentrer à New Stendel, si possible sans engelures, et ça, c'était un défi autrement plus ardu pour nos deux explorateurs de l'extrême. Commentaire : Les 6 règles d'or sont respectées, y compris celle de l'inspiration, puisque les plus érudits d'entre vous reconnaitront dans le professeur von Biberkopf un hommage (mais pas une copie) au célèbre professeur Challenger, un héros inoubliable de sir Arthur Conan Doyle, célèbre pour ses excentricités et ses coups d'éclat scientifiques. Par ailleurs, j'ai introduit une légère touche d'humour qui rend la lecture plus agréable, faisant oublier sa relative longueur. Enfin, l'histoire a une vraie fin, la réponse du modérateur n'a aucune influence sur le RP, et c'est un élément important dans ce type de RP. Un début appelle une fin, ne l'oubliez pas, et soignée si possible. Un défaut, qui est récurrent chez moi, est l'absence de dialogues, maitrisant assez mal l'art de la discussion entre les personnages. ( ça a l'air anodin, mais c'est une des choses les plus difficiles à faire, puisque le dialogue doit permettre la transmission d'information sans qu'on s'en rende compte) Étant ici dans un RP censé présenter un chantier, les questions fondamentales changent un peu, ainsi à l'issue de la lecture attentive de ce RP, vous devriez être en mesure de répondre à ces questions : - Qui est le personnage principal ?- Quels sont les personnages secondaires ?- Quelles sont ses caractéristiques physiques (apparence) et mentales (caractère/croyances)- Quel sont ses motivations ? Quel est l'élément déclencheur de l'histoire ? (généralement la même chose)- Où se passe l'action ?- A quelle époque ?- Comment se finit l'histoire ? - Quel est le chantier proposé ? Décrivez le sommairement. Normalement, vous avez toutes les réponses, et ce faisant, vous vous rendez compte que toutes les informations importantes vous ont été fournies. Les données Hors-RP qui vous sont fournies par la suite sont quasiment inutiles, tant le RP a du normalement vous permettre d'imaginer le chantier. Bref, c'est un RP réussi, celui qui pourrait assurer le succès de votre projet, tant que celui-ci ne nécessite pas de descriptions précises de l'édifice – encore qu'il soit possible d'intégrer de telles descriptions dans un RP – puisque le lecteur sait tout ce qu'il a besoin de savoir et ce qu'il peut s'attendre à découvrir une fois la construction achevée. Ainsi s'achève ce mini guide du RP, qui - je l'espère - vous aidera dans la présentation de votre candidature/chantier. Bonne chance à vous et à bientôt ingame. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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