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[GV] Chasse aux gobelins - La sainte forêt de Maarmondt
Pencroff a posté un sujet dans Rapports Généraux
Chasse aux Gobelins - La sainte forêt de Maarmondt Le récit des chasses aux gobelins s'inscrit dans la narration des activités "annexes" de la garde, c'est à dire au delà des batailles. Force destinée à assurer la sûreté et et tranquillité des populations civiles, la Garde assure en effet de nombreuses missions méconnues, comme la chasse de certains monstres nuisibles ou diverses opérations d'appui aux populations. Ces opérations et missions de moindre envergure font partie intégrante du quotidien de la Garde, et sont son essence, car elles sont celles qui impactent le plus directement les populations danseur vie de tous les jours. Partie 1 - Le 8e léger à Ploermel Il est, sur les vastes terres de l’empire, des forêts si étendues et profondes que leurs entrailles restent encore des mystères pour les hommes; qui n’y pénètrent guère que par les longues routes qui les traversent. Si jadis ces forêts étaient gardées par des tribues elfes, la plupart des descendants des fées se sont depuis longtemps retirés de ces grandes mers boisées pour se rapprocher des rivières et des fleuves où, à la manière des humains et des nains, ils vivent en nombreuses communautés aux maisons de pierres, protégées par les fortes enceintes de citadelles. Depuis le départ de ces populations gardiennes, nombre des forêts sont devenues autant de gouffres obscurs et denses, sombres et difficiles d’accès. Et comme partout où aucun homme ne s’aventure et où la nature et son chaos reprennent leurs droits; les créatures de toutes sortes y prospèrent. Parmi elles, en bonne position parmi les fléaux qui empoisonnent la vie des paysans et des marchands, figurent des monstres parmi les plus infects et disgracieux de toutes les engeances ayant jamais foulé les belles terres de Stendel: les gobelins. Vermine sauvage et barbare, vivant en meutes incultes et pillardes, les gobelins ont de tous temps été une nuisance à la quiétude et à la paix des hommes. Attaquant les convois isolés, volant le bétail, saccageant les fermes et enlevant femmes et enfants; ils ont été la cause de bien des maux, bien des peines, et bien des spectacles tragiques. C’est donc en toute logique, et par le simple principe que la lumière doit recouvrir l’obscurité, que la Garde s’est donné pour mission d’éradiquer de la surface du monde jusqu’au dernier représentant de cette espèce. Loin du fracas des batailles, des canonnades et des sièges; loin des duels de milliers d’hommes et des charges héroïques; c’est une mission moins connue mais non moins vitale pour la sûreté des populations que la traque et l’extermination des gobelins, une mission que la garde décrit par le simple nom de “recherche-destruction”. Et c’est dans le cadre d’une de ces missions, justement, que le 8e régiment d’infanterie légère abordait à présent la sainte forêt de Maarmondt. Au spectateur avisé il peut paraître curieux, voir excessif, qu’un régiment tout entier soit mobilisé pour une mission de cet ordre; la destruction d’un nid de gobelins et de sa horde ne demandant rarement plus qu’une section de fantassins. Mais c’était moins la nature de la menace que celle du terrain qui, dans ce cas, avait convaincu le général Kléber de recourir à ce contingent de quelques 1800 hommes et, plus précisément, de chasseurs à pieds. La forêt de Maarmondt, parmi toutes les forêts couvrant les terres impériales, avait en effet la réputation d’être singulièrement infranchissable de par sa densité, les forts dénivelés de son sol, sa faune et sa flore particulièrement active et la pénombre permanente qui y règne à cause de son épaisse canopée. Si pareil terrain n’avait, pour les hommes, que peu d'intérêt; il était en revanche un abri idéal pour les gobelins qui pouvaient y prospérer à l’abri et s’y installer durablement avec l’assurance de ne pas être poursuivis par des villageois ou des aventuriers après leurs méfaits. Ainsi, au sein de ces bois, une colonie de gobelins avait pris racine était avait peu à peu gagné en taille, en organisation et, surtout, en agressivité. De par leur nombre, la facilité qu’ils avaient à se dissimuler dans les bois et la présence en bordure de Maarmondt de nombreux hameaux et corps de ferme; les attaques avaient peu à peu gagné en régularité et en audace; tant et si bien que la situation était devenue intenable pour les habitants de la région. Après avoir recouru, des années durant, à l’aide d’aventuriers de tous poils et de tous horizons pour endiguer cette menace et faire reculer les gobelins, les représentants des communautés locales s’étaient finalement associés pour faire cause commune et requérir l’aide de la Garde Volontaire, dans une missive signée par plus d’un vingtaine de bourgmestres et de barons destinée au 1er Consul Ghideon Zorn. Le Consul ordonna alors au maréchal Pencroff, commandant la région militaire du Nord depuis son fief de Férincs, de mobiliser des troupes pour “abolir la menace qui pesait sur les bois de Maarmondt”, et le maréchal Pencroff mobilisa le général Kléber, qui mobilisa le 8e léger. Il va sans dire, dès lors, que beaucoup d’yeux étaient tournés vers le régiment. Parmi eux, au premier chef même, se trouvaient ceux des habitants de Ploermel, petit village situé en bordure de Maarmondt et qui était souvent la cible des frasques gobelines. Il va sans dire, dès lors, que ce furent des regards soulagés et rayonnants qui accueillirent les troupes lorsque le régiment entra dans la bourgade pour y prendre ses quartiers. Au premier soir de leur étrange campagne, les chasseurs du 8 furent effectivement accueillis avec force effusions d’embrassades et de hourras, et les habitants de la petite commune se refusèrent à laisser les braves soldats coucher dans des tentes, ouvrant les portes de leurs maisons pour offrir gîte et couvert et installant jusqu’à quatre ou cinq chasseurs par logis. Le colonel Rocheloir, qui commandait le régiment, se vit d’ailleurs invité à loger chez le bourgmestre, dans le salon duquel il installa son poste de commandement. Et ce fut naturellement au lendemain de cette introduction festive, quand tous les hommes eurent récupéré de leur longue marche à la chaleur des chaumières; que les opérations débutèrent réellement. Composé de trois bataillons de marche - ayant laissé son bataillon de dépôt en garnison à la caserne - le régiment fut séparé en trois groupes à qui l’on confia la charge d’une portion de la forêt à sonder. On laissa à chaque bataillon sa compagnie de voltigeurs, mais on regroupa à Ploermel les trois compagnies de carabiniers pour y servir de réserve si d'aventure un imprévu arrivait. Puis, ces dispositions prises, on ordonna aux compagnies de chasseurs de débuter leur méticuleux tâtonnement à la recherche de l'infâme nid de gobelins. C’est dans ce contexte que, de bon matin, la section du Lieutenant Rudy s’engagea dans le bois, dans le secteur attribué au 3e bataillon; au Nord-Est de Ploermel. Quarante chasseurs à pieds, quatre caporaux, un sergent et un sergent-major accompagnaient alors l’officier; qui progressait à pas lent entre les deux pelotons, une pipe aux lèvres et un bâton de marche en main. Merde, on a fait à peine cent pas et on n’y voit déjà plus rien… grommela le sergent-major, qui était resté avec lui. C’est une forêt sainte, une histoire de magie je crois… Les feuilles des arbres ne tombent pas l’hiver dans ce genre de bois si je ne m’abuse. Répondit le lieutenant, pensif, entre deux volutes de fumée. J’imagine qu’y mettre le feu n’était pas une option ? Le lieutenant gloussa et haussa les épaules. Les elfes ne vivent peut-être plus ici, mais si on fout le feu à leurs bois sacrés ils risquent de nous tomber dessus ! Cette fois, ce fut au tour du sergent-major de hausser les épaules. Les deux hommes poursuivirent leur marche en silence, tâchant de garder un œil sur les lignes disparates de soldats qui les bordaient par la droite et la gauche. L’entrée de la forêt, bien que déjà obscure, restait néanmoins tout à fait praticable. La section avançait sans mal, et l’on ne s’attendait pas à croiser des gobelins ou quelqu’autre monstre à une distance si réduite des plaines. On trouva cependant de nombreuses traces de leur passage, et plus d’une piste à suivre, ce qui allait occuper les chasseurs pour la journée. Carcasses de bétail, déchets en tout genre, restes de feux sommaires; tout laissait entendre que des créatures rustres, sales et visiblement demi-habiles fréquentaient l’endroit occasionnellement; et il ne fallut pas longtemps au lieutenant et au sergent-major pour tomber eux-mêmes face à un étrange spectacle. Devant eux, suspendu au tronc d’un arbre, ils aperçurent une sorte de bannière grossièrement taillée dans une peau de bovin et marquée d’étranges symboles noir. Les deux hommes contemplèrent un instant la chose d’un œil à la fois curieux et moqueur, avant d’être interrompus par une voix familière. On en a trouvé plusieurs autres sur le flanc droit, mon lieutenant. Annonça le caporal Lemesle, s’approchant d’eux. Bien, c’est que nous sommes sur la bonne piste. J’ai cru comprendre que les gobelins étaient des créatures à l’intellect plutôt limité. Nous ne devrions pas avoir trop de mal à remonter leur piste. Répondit le lieutenant. Est-ce que nous resserrons sur la droite ? Demanda le sergent-major. Non, poursuivons sur notre azimut. Faites inscrire chaque trouvaille sur la carte, avec un peu de chance nous y verrons peut-être une certaine logique dans leur disposition. Et, sans s’attarder davantage, le groupe reprit son chemin… du moins, pour quelques pas. En effet, à peine avaient-ils quitté l’étrange bannière qu’un coup de feu claqua sur le flanc gauche, suivi d’un second coup, puis d’un troisième; avant qu’un cri ne vienne résonner en echo sur toute la ligne. Contact à gauche ! Quelques coups claquèrent encore, éparses, avant que finalement la mousquetade ne se taise. Halte au feu ! Cria le sergent Gantier, qui tenait l’aile gauche. Bientôt, le lieutenant et le sergent-major rejoignirent l’escouade d’où les coups étaient partis, qu’ils reconnurent aux canons fumants de leurs mousquets. Sur quoi vous tirez bordel de dieu ?! Demanda le sergent-major. Un gobelin ! Enfin, un petit groupe ! Répondit un soldat, pointant devant lui la carcasse d’un des nuisibles. Plusieurs hommes s’avancèrent alors, baïonnette au canon, pour s’assurer que la chose était bien morte. Puis, quand ce fut fait, ils soulevèrent le petit monstre sanguinolent par le pied et l’exposèrent fièrement à leurs camarades. On l’a pas raté celui-là ! S’exlama l’un d’entre eux. Ouais enfin vous avez raté les deux autres. Rétorqua le sergent Gantier. Ah non sergent, on les a touchés aussi ! Ils ont décarré en pissant le sang, mais ils ont pas dû aller bien loin ! Répondit le chasseur, piqué par la remarque. Avec un peu de chance, ils vont essayer de retourner crever à leur nid. On aura qu’à suivre la piste et leur tomber dessus ! Enchérit un autre soldat, en rechargeant son arme. Le lieutenant s’approcha des chasseurs et de leur prise, et jaugea le diablotin qui était toujours suspendu. Le crâne du pauvre hère avait été fendu en deux par le coup, et le peu de cervelle que la créature eut jamais accumulé se répandait sur les guêtres des soldats et sur le sol en une masse visqueuse. En outre, près de là où il était tombé, gisait également une sorte d’arc rudimentaire, agrémenté de quelques flèches de piètre qualité. L’arc en main, le lieutenant se tourna vers les hommes du peloton. Messieurs, ces saloperies sont peut-être pas malines, mais n’oubliez pas qu’elles sont nombreuses et que nous sommes sur leur territoire. Même avec des armes aussi grossières, ils pourraient faire du dégât si nous venions à tomber dans un piège; aussi nous devons rester groupés et ne pas nous laisser emporter par un excès de confiance ! sermonna-t-il. Les chasseurs grognèrent, mais tous savaient qu’il avait raison. Le terrain était particulièrement favorable aux embûches, et les gobelins avaient la réputation d’être à la fois lâches et sournois. Plus d’un aventurier, parfois même parmi les explorateurs de la guilde, s’étaient déjà fait surprendre ou avaient disparu dans ces mêmes bois. Le lieutenant brisa l’arc et les flèches, et les soldats délaissèrent la carcasse pour se rapprocher de leur sergent. Sans autre forme de cérémonie, le groupe reprit sa marche, suivant cette fois les traces sanguinolentes laissées par les gobelins blessés. Méthodiquement, passant chaque tronc et chaque pli du terrain avec précaution, ils poursuivirent leur progression en avant, s’enfonçant chaque minute un peu plus dans l’épaisse forêt qui, déjà, n’avait plus rien d’un sous-bois clairsemé. À mesure qu’ils avançaient, le terrain devenait en effet de plus en plus accidenté, rocheux par endroits, humide et tapis de ronces. Au dessus de leurs têtes, d’obscurs oiseaux semblaient voleter d’arbre en arbre, guettant les soldats et accentuant par le bruissement de leurs ailes noires l’ambiance lugubre qui régnait sur la ligne. Parmi les hommes, les rires et les bravades étaient devenus des murmures, et l’oeil goguenard des troupiers était redevenu la mine sombre et concentrée du chasseur sur une piste. Au bout de plusieurs longues minutes, ils découvrirent la dépouille d’un second gobelin, visiblement blessé au torse. Une sortie de mousse rosâtre s’échappait encore de sa bouche, signe typique d’une blessure au poumon; et il semblait avoir été dépouillé de ses armes; sans doute par le troisième gobelin. La piste sanglante devint alors plus ténue, mais les chasseurs étaient des pisteurs aguerris par nature; aussi parvinrent-ils sans mal à la déceler et à la suivre. Pour ne pas être repérés trop tôt par les éventuels gobelins qui se trouveraient au bout, les soldats se séparèrent en deux groupe: Une avant-garde composée d’une escouade de dix hommes avait alors la charge de suivre la piste et de repérer les proies; et le reste de la section les suivait à quelques cinquante mètres en arrière, toujours séparée en deux pelotons. La traque se poursuivit ainsi pendant une heure entière, et au grand dam des chasseurs il sembla que les plaies du gobelin blessé avaient cessé de couler. Ils n’en continuèrent pas moins dans la direction initialement prise, supposant que le gobelin, mourant, ne prendrait pas la peine de faire de détour avant de regagner son camp. Et ils ne s’y trompèrent pas: quelques lieues plus tard, l’avant-garde s’arrêta net, et se coucha sans les feuilles. La section s’arrêta à son tour, se regroupa, et le lieutenant s’avança discrètement jusqu’à l’escouade d’éclairage, où le caporal Jobert lui fit signe de le rejoindre. Contact, à midi, dans la petite clairière. Environ une trentaine, peut-être plus. Décrivit le caporal. Le lieutenant s’avança près de lui, couché, et observa à son tour. Effectivement, dans une petite éclaircie au milieu de la forêt, une petite horde de gobelins semblait s’être installée en bivouac. Le camp de fortune semblait temporaire, mais il accommodait un nombre non négligeable de petits monstres. Sans doute un groupe de rodeurs. J’imagine que c’est comme ça qu’ils organisent leurs raids sur les fermes. Déclara le lieutenant, dépliant sa lorgnette. Une sorte d’avant-poste, une base de projection ? Demanda le caporal. Ça m’en a tout l’air. Je vois des sentinelles aux abords du camp. Prudence. Envoyez deux hommes à la compagnie, qu’ils avertissent le capitaine Lemerle. A défaut de savoir combien ils sont, mettons toutes les chances de notre coté. Le caporal s’exécuta, et envoya deux messagers en arrière de la section, pour aller requérir le renfort du reste de la compagnie. Il fallut quelque trente minutes pour que, la liaison faite, le reste de la compagnie rejoigne la section. Le capitaine Lemerle, le lieutenant Rudy et le sous-lieutenant Antonin restèrent alors tous les trois aux avant-postes du groupe, observant le camp de gobelins, et préparant leur attaque. Quelle heure est-il ? Demanda le capitaine. Environ midi, mon capitaine. Répondit le sous-lieutenant. Je crois savoir que ces bestioles vivent essentiellement la nuit, j’imagine que ça explique leur nonchalance. Effectivement, ils ont l’air moins alertes… Ceci dit, cela signifie sans doute qu’il y en a plusieurs qui dorment dans leurs espèces de tentes. Il est fort possible qu’ils soient deux fois plus nombreux que ceux que nous apercevons d’ici. Renchérit le lieutenant Rudy. Certes… Ma foi ça n’en ferait tout de même qu’une cinquantaine. Cueillis au saut du lit, ils n’opposeront pas une forte résistance. Alors nous attaquons ? Oui, mais avec méthode messieurs. Lieutenant Gary, faites approcher vos hommes et prenez position sur le promontoire où nous sommes. Lieutenant Antonin, prenez votre section et allez les flanquer par le nord-est. Assurez-vous de passer suffisamment au large pour ne pas être vus. Quand vous serez en position, faites tirer une salve sur le camp et nous y répondrons. Au coup de clairon, l’ensemble chargera à la baionnette. Est-ce clair messieurs ? Oui mon capitaine ! Répondirent les deux lieutenants, avant de se retirer. Chacun gagna ses positions, et l’étau se déploya lentement autour du camp de fortune des gobelins, dans un silence religieux. Un à un les chasseurs ajustèrent leurs mousquets, l’arme à l’épaule, attendant l’ordre. Et enfin, arrivée à son poste, la section Antonin ouvrit le bal. De l’autre côté de la clairière, un craquement assourdissant déchira le silence. Quarante mousquets se déchargèrent à l’unisson sur les gobelins, immédiatement suivis par quarante autres. Les deux salves, tirées par deux faces presque opposées, firent pleuvoir sur le campement une grêle de plomb et d’étincelles, qui faucha en un instant la majorité des monstres. La panique s'empara immédiatement des survivants, dont certains rampaient déjà hors des tentes effondrées. Des cris stridents s’élevèrent dans le tumulte alors que plusieurs des gobelins se ruèrent vers leurs armes, espérant sans doute pouvoir se défendre. À volonté, feu ! Cria le capitaine. Cette fois, ce ne fut pas un craquement mais une multitude de coups isolés, disparates, qui résonnèrent autour de la clairière. Plus de pluie de balles, mais des coups méthodiques, ajustés, personnels. Chaque balle qui quittait son affût venait trouver un crâne, une poitrine, un membre. Une brume épaisse, poudreuse, irritante se forma de la bouche des mousquets et vint recouvrir le campement, tant et si bien qu’il en devint compliqué d’ajuster les coups. Finalement, viser devint impossible, le capitaine se leva et dégaina son sabre du fourreau. Halte au feu ! En avant, à la baionnette ! Ordonna-t-il, immédiatement repris par une sonnerie de clairon. Partout, les mousquets cessèrent leur musique, et les chasseurs se levèrent à l’unisson pour se jeter sur les ruines piteuses de l’avant-poste. Arrivés au milieu du brouillard, ils n’y trouvèrent que des gobelins morts, mourants, ou tétanisés de panique. Ils achevèrent méthodiquement tous ceux qui n’avaient pas encore rendu leur dernier souffle, et commencèrent alors le macabre décompte des corps. L’affaire, en tout, n’avait duré que dix minutes.-
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