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  1. [hrp : Bonsoir/Bonjour ! Comme certains me l'on demander, je me suis enfin décidée a coucher par écrit les débuts des aventures de Trisha. Qui serons bien entendu entrecroisés par celles de Pimoussy. C'est donc un peu un avant-goût de la personnalité complexe de la jeune femme, mais aussi sa présentation rapide rp-parlant. Le prochain rp sera donc sur Pimoussy et le suivant sur Trisha. Sur ce, je vous laisse le plaisir de lire ! À bientôt ♥] Une histoire raconte que l'univers serait fait de plusieurs mondes. Tel les couches du glaçage d'un gâteau. Une autre dit qu'il est possible de voyager entre ces mondes, mais que d'une seule direction à la fois. D'autre disent que ses mondes sont en fait sur le même plan. Beaucoup soulèvent des hypothèses plus farfelues les unes que les autres. Mais sans doute, aucun d'entre eux trouvèrent la vérité. Je ne suis pas femme à ça. Et j'aime a pensé que tout cela n'est que magie. L'essence même qui fait de nous des êtres vivants. Celle qui fait que nos âmes ont jamais renaissent. N'êtes-vous jamais demandé quelle était donc la source de ces mots ? De ces déjà-vu ? Je ne saurais expliquer la chose dans des termes corrects. Mais j'aime a couché mes pensées sur ce journal déchiré. Je me souviens encore comme si c'était hier. Ces moments que j'ai le plus détestés de ma vie. C'était... Si ma mémoire ne me joue pas des tours. Il y a bien de cela plus dix-huit lunes. Peu de temps selon moi. Je revenais d'un long voyage et Ryalkan était devenu ce baume qui réchauffait mon cœur blessé. Les grandes plaines de neige, si dure, si froide. Et pourtant, dans mon cœur, il était feu ardent. J'aimais a pensé que ce lieu, plus que quelconque était le refuge que j'aimais tant. Mon cousin, Dom Fulmen... Je pensais souvent à lui. Et me demandais souvent ce qu'il pouvait bien faire en ce moment. Je venais de vaincre une créature que je n'aurais pas pu nommer. Mais, l'image, la pensée nette de cet être me donnais la chair de poule. Je rejoignais mon lit, dans une petite cabane délabrée, mais si tenant aussi fièrement qu'un vieux chien de garde à son poste. M'asseyant quelques secondes, appréciant l'assise que m'offrait ce lit de paille. Je regardais ce plafond. Immense et d'une couleur plus que douteuse. Ce n'était pas ma vraie maison. Mais quelle était donc l'utilité pour une voyageuse comme moi d'avoir un endroit fixe ? Ce que j'avais me suffisait amplement et je n'en avais pas besoin d'un autre. Dans mes rêveries, je continuais à regarder fixement ce plafond. Baissant les yeux, je soupirai face à ce ventre qui s'arrondissait. Et une forte nausée me prit. Je ne savais pas vraiment ce qu'il m'arrivait. Mais je me doutais de ce que cela pouvait être. Ce qui m'intriguait était le fait... Que je sois « pure ». Et que de fait, cela n'était pas possible. J'essayais d'imaginer la possibilité sous un autre angle. Comment aurais-je fait ? Une soirée arrosée ? Non, je ne bois jamais d'alcool. Pendant mon sommeil ? Non, je dors peu et mal. J'aurais été réveillée. Touchant mon ventre. Je sentais quelques mouvements. Comme si l'être qui était en moi semblait essayer de me dire quelque chose. Je n'essayais pas de comprendre. Et je ne préférais pas. Je poussai un très long soupir et me levai aussitôt. Pris d'un vertige, j'essayai de ne pas tomber. Je devrais faire bien plus attention à l'avenir... Ma silhouette enfantine semblait être déformée par cette grossesse non désirée. Je ne savais que faire de ce marmot. Et je ne souhaitais pas élever un enfant. Surtout pas. Je ne pouvais pas me le permettre. Non... Jamais... Je me dirigeai vers la porte. Puis, un moment d'hésitation me prit. Il ne fallait en aucun cas qu'on me voie enceinte. Surtout pas. Je me repris et me remis sur mon lit avec toute la nonchalance que je pouvais offrir. Comment ? Comment !!? Des larmes coulaient sur mes joues d'un rose soutenu. J'avais peur. Tellement peur. Pourquoi ? Moi qui avais donné ma vie pour mon royaume. Ma vertu pour ma patrie. Je ne pouvais les trahir de cette façon... M'allongeant de tout mon long, je continuai la contemplation du plafond. Je me demandai combien de temps allait mettre ce monstre à sortir de mon ventre. Si cela allait être douloureux. Hum... Je pense bien que oui. Si j'allais avoir du mal à m'en débarrasser... Oh ! Une idée germa dans ma tête. Je pourrais très bien l'abandonner. Sans aucun doute possible. Mais où, était la question qui me turlupinait le plus. Je connaissais endroit, dans une autre dimension qui se nommait Stendel. Enfin, si je me souviens bien. Et cette contrée méconnue de ma terre était l'endroit idéal pour cacher l'objet de ma honte. Tapotant nerveusement mon ventre. J'imaginais très bien la scène. Moi, rentrant victorieuse et libre. Dans mon monde. Sagement. Oui, c'était idéal. Sans lui. Sans cet être immonde qui était dans mon corps. Je n'osais imaginer plus grande satisfaction. Je fermai les yeux. Puis, un moment, je me mis à douter. Et s'il lui arrivait malheurs. Arriverais-je ai vivre avec ? Je secouai fortement la tête. Et poussa un plus long soupir. - Non Trisha ! Arrête !! Je me donnais quelques petites gifles pour éviter de sombrer une fois de plus dans la stupidité et la faiblesse. - Je ne dois pas, je ne dois pas... Ouvrant les yeux, je trouvais la lumière particulièrement aveuglante, offrant une fois de plus mes prunelles turquoise au monde. Quelques larmes coulèrent sur mes joues encore une fois. La douleurs me prenait comme un amant enlace sa bien aimée. La dureté de ses sentiments. La haine de soit même. Était ce le prix a payer pour avoir fauté ? Je n'en avais pourtant pas souvenir. Et faute, il n'y avait pas. Je n'étais ni mariée, ni en couple. Je n'avais aucun homme pouvant m'attendre et m'enlacer tendrement. Personne qui ne puisse m'aimer. Pas même une douce femme... Je souris à ma stupidité. Femme ? Oui, je me l'avouais sans cesse avoir une attirance non cachée pour la gent féminine. Mais étant moi-même une femme. J'ai toujours trouvé cela... Normal. Ayant quelque peu oublié mon état. Je me relevais avec une plus grande détermination. Prenant le sac que j'avais laisser. Je l'ouvris avec hâte. La faim m'attaquait et elle comptait bien gagner. Je croquais dans un morceau de viande séchée et me délecta de ce met. Il était rare que je mange de la viande. Mais, en ce moment, je n'allais pas cracher dans la soupe. Et accepter ce que l'on me donne. Je n'avais pas de régime stricte et mangeais ce que l'on voulait bien me donner. Et mon état ne me laissait pas le choix. Je devais me nourrir régulièrement et sauter des repas était maintenant impossible. Je devais, en plus de rester cacher, me sustenter a heures fixes. J'avalais le dernier morceau en hâte, avant de me recoucher. Je soupira encore et toujours. À croire que c'était là mon seul moyen de communication. J'étais bien connue pour ma faculté à rester muette ou bien à être franche et tranchante comme le fil d'un rasoir. Pourtant, pour moi, c'était la plus belle forme de franchise. Tant bien en déplaise aux pauvres d'esprits. Je n'en avais cure et j'aimais en rire. Je me plaçais sur le côté, caressant ce ventre aux formes généreuses. Demain, encore allait être un jour sans aucune surprise. Et sûrement celui d'après. Je n'avais plus qu'une chose à attendre. L'arrivée de ce monstre. Et ensuite... Ensuite, seulement. Je pourrais m'en débarrasser... ____________________ Les cris de cet être venaient à mes oreilles. Encore une nuit sans fermer l'œil. Je soupirai et me mis a râler. Veux-tu te taire ! Lui dis-je intérieurement. Je savais que parler à ce nourrisson était inutile. Mais, comme cela aurait pu être libérateur. J'aimerais tellement qu'il disparaisse comme il était venu. Ce sale mioche. Ce garçon à la chevelure blanche. Contrairement a ce que j'avais pensé. L'accouchement avait été la partie la plus rapide et la plus indolore qu'il soit. Et pourtant, j'en ai vu des naissances. Mais celle-là les dépassait toutes. Je m'approchai de lui. Il avait de beaux yeux. D'un violine presque envoûtant... Je secouai ma tête. Non Trisha, tu ne dois pas t'attacher à lui. Tu dois t'en séparer... Mais pas tout de suite... Pas encore. Je frôlai de ma main sa joue. Qui semblait plus chaude qu'un rayon de soleil d'un matin d'été. Pendant un instant, ses yeux croisèrent les miens. Et, je crus qu'il avait réussi à sonder mon esprit. Quelques secondes plus tard, il ne pleurait plus. Et m'offrait son plus beau sourire. Je ne pu m'empêcher de faire de même. Comment moi, Trisha Curtis, pouvait être aussi bêta devant un être aussi... Laid ? Je ne pouvais répondre à cette question. Mais, ma réputation était en jeu et je ne pouvais pas me laisser attendrir par un être aussi petit et si... Insignifiant. Je me levais avec peine de mon lit. J'étais encore affaiblie par la venue au monde du petit. Je pris avec délicatesse un drap qui avait été brodé pour moi. Sur celui-ci, on lisait distinctement : Trisha Pimoussy Curtis. Je me mis à sourire en voyant cela. Ma très chère belle cousine me l'avait fait faire pour moi. Aïda était une femme douce et délicate. Dom l'avait très bien choisi. Ils faisaient un si beau couple... Leur amour me faisait rêver. J'aimerais tant être aimée comme cela. D'un amour pur, sans équivoque et d'une beauté sans limite. Je soupirai encore. Reniflant le tissu d'un blanc maculé. Je me sentis transportée dans plus beaux souvenirs.Si précieux. Si uniques. Mon cousin. Ma belle cousine. Un arbre... J'ouvris les yeux et les posa sur le bambin près de moi. Je me rassis près de lui et j'enveloppais dans le drap blanc. C'est avec cela que tu allais partir mon petit. Toi qui n'a pas de nom... Je posa sur mes lèvres un doigt interrogateur. Comment l'aurais-je appeler s'il avait été mon fils légitime ? Je me posais cette question et elle me paraissait juste. Et d'une voix d'une seule, je me surpris à dire a voix haute le nom que j'aurais donné a cet enfant : - Zoro... Je souris a l'idée de lui donner un nom. Mais je me repris aussitôt. Ce n'était pas vraiment mon enfant. Je le sentais quelque part dans mon cœur et dans mon âme. Il avait quelque chose qui n'était pas naturelle. Pas vraiment. Mais, le regardant une dernière fois avant de m'endormir près de lui. Je chuchotais à son oreille. Zoro... Mon petit. Ses grandes oreilles blanches frémirent sous la douceur de mon souffle et sa longue queue se mit a gigoté dans tous les sens. J'avais encore besoin de dormir. Et aussitôt la pensée traversa mon esprit que le sommeil m'emportais. Je pense avoir fait un rêve ce soir là. Mais je ne m'en souviens plus très bien. Non... Plus du tout... ____________________ Le soleil était haut dans le ciel ce jour là. Et j'avais pris soin d'envelopper correctement Zoro... Euh le morpion. Et j'avais couché dans un panier d'osier que j'avais moi-même confectionner. Je voulais qu'il passe inaperçu dans mes bras. Je ne pouvais décemment pas faire un portail vers un endroit que je ne connaissais pas sans le faire loin de la vu de tous. Je pris donc un chemin calme et sans aucune foule pour être parfaitement tranquille. Le bambin dormait encore et je n'avais aucune peur qu'il se réveille. J'avais pris soin de préparer un bouclier autour de lui, ne laissant aucun sons sortir de sa bouche. J'étais et je suis toujours une mage spécialisée dans l'arcane et quasiment toutes ses formes. Je savais faire des boucliers et les jeter sur des objets pour les rendre plus résistant. Je savais aussi isoler un endroit de sorte que tout sons n'entrent ou ne sortent. Je savais aussi créer des portails vers des mondes différents ou même seulement dix centimètre devant moi. C'était là ma spécialité. Je savais faire cela et je le faisais bien. Mais mes talents de mage s'arrêtaient là et je n'avais aucun sorts offensifs pour me défendre. Et seul mon arc m'aidait à me protéger du monde extérieur et de ce qu'il offrait comme danger. Je posais mes yeux sur le panier, dont le bouclier anti-son était presque invisible, seul un léger floutage semblait s'en dégager. Je souris bêtement a cette vision. Il était si calme. Si doux, ce petit être. Mais je ne devais sûrement pas m'attacher plus qu'il ne le fallait. Non. Je ne pouvais pas. Quelques étranger me dévisagèrent quand je passa devant eux. Mais je n'eu aucune envie de croiser leurs regards. Mon visage aurait été un livre ouvert. Aprés quelques heures de marche. Je trouvais enfin un endroit calme ou me poser. Au milieu d'une forêt, près d'un lac a l'eau claire et pure comme du cristal. Des sapins semblaient se refléter avec grâce à sa surface. Quelques poissons semblaient nager dedans, sans faire aucunement attention à ma présence. Je plaçais mon « fils » sur le sol sans ménagement et entamais mon incantation. Je devais m'imaginer l'endroit. Mais comment sachant que je ne savais pas comment était l'endroit donné ? J'imaginais une grande plaine. Un endroit calme. Oui c'est ça. Des chats... Pleins de chats. Oui, il fallait quelque chose pour aider mon petit an.. Euh... Démon. J'imaginais très bien une belle féline noire a l'allure fière et au pelage brillant. Aux yeux dorés. Je voyait aussi... Une louve ? J'ouvris rapidement les yeux d'un air étonné. Pourquoi une tel pensée ? Devant moi, a quelques centimètres à peine. Une forme ovoïde semblable a nul autre et d'un violet glacé s'éleva devant moi. Le portail était enfin terminé. Je n'avais pas eu beaucoup d'efforts a fournir. Et cela m'étonnais quelque peu. J'ôtais avec hâte l'enfant du panier et de fait annula le sort insonorisant. Et d'un geste sûr et précis. Je traversais a moitié le portail. Les bras tendus vers l'avant. L'enfant du délit dans les mains. Je me devais de le poser délicatement sur le sol. Et du dos de mes mains, m'accroupissant légèrement, je repérais ce qui me semblais être un sol d'herbes fraîches et chaudes. Je soupirais a l'idée qu'il allait être dans un endroit où la chaleur était présente. Je sentais l'enfant bouger et entendais ses pleurs. Je le posais rapidement au sol et fermais le portail aussitôt mes mains enlevées de celui-ci. J'essuyais la sueur sur mon front et soupirai de soulagement. J'étais enfin débarrassée de cette chose. Je pris mon panier et d'un geste sûr, j'entamai la marche du retour. Une boule au creux de la gorge se fit sentir. Zoro... Pourquoi cet être abjecte pouvait bien me manquer ? Pourquoi si rapidement ? Je n'avais pas le droit de l'aimer pourtant. Sans vraiment m'en rendre compte. Des larmes avaient coulés, et sur mes joues pourtant si rosées, elles perlaient abondamment en une pluie fine. C'était cela le sentiment d'être mère ? Était-ce cela le sentiment de perdre un être cher ? Avant de quitter cet enfant. J'avais pris soin de lui laisser un souvenir. Quelque chose qu'il pouvait emporter avec lui. Un drap avec mon nom et un sortilège qui bloquerait ses dons. De sorte qu'il ne puisse jamais s'en servir dans ce monde. Et surtout ne puisse jamais revenir me voir. À l'instant où j'avais posé ce sortilège qu'un ami mage m'avait appris à faire. Que la chevelure si blanche de l'enfant était devenue d'un rose vif. Et ses yeux qui étaient pourtant d'un violet soutenu devinrent d'un vert grisâtre rappelant les fougères et l'herbe folle. La seule pensée vers lui, me donna de nouveau une vague de ressentiment. Une envie de faire demi-tours et d'aller le chercher. Mais qu'allait penser les autres ? Ceux qui étaient bien-pensants ? Une femme non mariée avec un enfant ? Une catin sans aucun doute. Je soupirai longuement et continuai ma route. - Non Trisha. Retiens-toi. Les larmes n'avaient de cesse de couler, plus j'avançais vers ma maison et plus mon cœur se serrait. La douleur était palpable. Qu'allait penser les personnes qui allaient trouver mon fils ? Quelle mauvaise mère étais-je ? Non... Je ne dois pas. Pas penser à ça. Il n'était pas mon fils... Il était.. - Oh ! Pendant un moment, mon cerveau fit des liens. Clairement, nettement, distinctement, vers ce que je croyais oublier. Non, ce n'était pas possible. Non, il ne pouvait pas être ça... Je regardai derrière moi dans un ultime espoir. Non. Que dis-je. Dans un moment d'égarement. Comme s'il allait apparaître derrière moi. Dans un excès de rage m'apprendre qu'il ne fallait pas abandonner ce qu'il était. Non. Prise de panique, je me mis à courir en direction de mon chez moi. Laissant tomber avec fracas le panier que je tenais pourtant fermement. Enchaînant portail sur portail. Pas plus longues, les unes des autres que de quelques mètres. Rapprochant mon pauvre domicile de ma pauvre personne. J'avais peur. Très peur. ____________________ Ce souvenir était encore cruel à mes yeux. Et, aux jours d'aujourd'hui, il aurait été mensonge que de dire que je ne regrettais pas mon geste. Mais il était fait et je ne pouvais que pleurer sur mon sort. Je me retournais dans mon lit, maintes et maintes fois. Sans vraiment pouvoir trouver le sommeil. Il était pourtant des lunes que j'avais laissé cet enfant à son destin. Pourquoi diable l'envie d'aller voir comment il allait me prenait d'un coup ? Il devait avoir grandi et avoir atteint une demi-année. Enfin, je pensais. Car, le temps pour moi coulait d'une manière qui m'échappait et je ne faisais souvent pas attention à la course du soleil dans le ciel. Ce qui me préoccupait le plus était si le lendemain allait être une journée fructueuse et si j'allais avoir de quoi me nourrir. La vie de vagabond était incertaine et je me laissais vivre d'une certaine manière. Parfois pendant des longs mois, j'allais et venais entre les mondes. Ne prenant pas garde à connaître leurs noms. Ni même de prendre connaissance de leurs peuplades. Non, ce qui m'importait encore était la possibilité de vivre décemment. Je ne réfléchissais pas de là où j'allais, je fonçais tête baissée vers l'aventure. Même si je pensais certainement un jour, retomber sur le lieu où j'avais laissé mon... Cet enfant. Je savais que de tous les mondes, le temps ne s'écoulait pas de la même manière. Et je savais d'une chose sûre que sûrement, l'enfant que j'avais mis au monde était sûrement plus grand que je ne l'imaginais. Mais je ne pensais guère plus de quelques jours voir quelques mois. Tout au plus. C'est donc avec mon habituel flegme que je pris le premier portail venu pour pouvoir enfin retourner a mes habitudes bien nonchalante. Je me concentrai quelques moments, pendant une fraction de seconde qui me parut une éternité, je me surprenais à penser a lui. Cet être que j'avais lâchement abandonné. Ouvrant les yeux, je distinguais parfaitement la forme ovale du portail. D'un violet presque bleu. Comme plus pur que dans mes souvenirs. J'admirai le travail ainsi accompli pendant quelques minutes. Et je me laissais attendrir par la perfection de ses courbes. Il était fascinant de voir que je m'améliorais de jours en jours dans la pratique de la magie interdimentionnelle. J'avançai ma main, d'un geste sûr vers le portail. Il était froid, mais cette fraîcheur était si douce que ma peau frissonna à son contact. J'appréciais fortement cette sensation, a mi-chemin entre le plaisir de la sensation et l'excitation de la découverte. Je passai rapidement par l'ouverture que donnait la forme ovoïde et découvrit avec surprise une place toute bonnement simpliste, ornée de bancs et d'une potence. Une potence ?! J'admirai de loin le bourreau qui semblait prendre malin plaisir à me regarder passer du teint rosé au blafard. Je détournai rapidement les yeux. Un être à l'allure bizarre semblait me dévisager. Des longues oreilles pointues me semblaient m'indiquer que l'être n'était pas tout à fait... Humain. Je pausai rapidement mon regard ailleurs. Un peu plus loin à ma gauche, une fontaine semblait donner un coin de fraîcheur. Je décidai rapidement d'y aller me reposer quelque peu. La frayeur que j'ai eue avait eu raison de mon courage et mon cœur était à deux doigts de faillir. Il ne m'en fallait pas plus. Je m'asseyais sur un banc non loin de là et admirai les frasques de l'eau et les croassements des grenouilles non loin de là. J'appréciais le calme ainsi retrouvé. Je me posais une simple question. Où étais-je ? Je regardai ici et là. Mais n'eut aucun indices. L'endroit semblait charmant, mais, je ne me sentais pas à l'aise. Je me souvenais de ses brides, ses flashs que j'avais eu lors de l'incantation du portail qui avait emmené le petit loin de moi. Une louve aux traits presque humains. Comment appelait-on déjà cela ? Une chimère, je crois. Pendant un moment, je levai les yeux au ciel. Sans vraiment être certaine de ce que je faisais. Derrière moi, des bruits de passants et de conversations semblaient s'élever. J'entendis le mot de trop : Stendel. C'était ici que j'avais abandonné mon... Enfant. Je baissai les yeux et me retournais vivement. À la recherche de la voix qui avait prononcé ce mot. Une deuxième fois, je fus surprise. Un autre mot que je connaissais sortis de la bouche d'un être inconnu. Une voix fine et féminine. Aux accents canins : Pimoussy. C'était mon surnom. Celui que j'avais acquis après de longues années de service. Pimoussy l'acidulée. Tel était mon surnom. Car, j'avais, je le conçois, un fort penchant pour la dureté et une certaine facilité à la remarque désobligeante et blessante. On me comparaissait souvent à une marmelade, douce-amère. Tel était mon surnom, tel était ma réputation. Et je ne m'en cachais nullement. Je suivais des yeux la source. Essayant tant bien que mal de la localiser. Je me levais d'un geste sec et rapide. Et m'avança vers la place où j'étais précédemment apparus. Une louve... Non une chimère semblant être la source de ses paroles. Elle était grande, bien plus que moi et avait les cheveux d'un noir presque bleuté. Je n'avais en visuel que son dos. Et celle-ci semblait converser avec l'homme que j'avais vu bien avant. Celui aux oreilles pointues. Je les dévisageai un moment, avant de reculer d'un pas. Je passai ma main sur mon visage et commençai à blanchir. Je ne pouvais pas aller voir ses bonnes gens pour leur demander de qui ils parlaient comme si de rien était. Des Pimoussy, il devait en avoir pleins... Pleins...La jeune louve prononça encore un mot de trop : enfant. Suivis d'une multitude d'autres tout aussi bouleversant. Elle parlait bien de mon Zoro. Mon fils. Je m'avançai doucement vers eux. Chaque pas semblait un peu plus lourd que le suivant. Le courage me faisait défaut à ce moment. Non, je ne devais pas fléchir. L'homme parût me remarquer, mais ne dit pas un seul mot pour prévenir son allocutrice de ma présence. Je m'arrêtais net. Pris, mon souffle. Et me tapotais la joue l'air de rien regardant dans une autre direction. L'homme détachait rapidement son regard de moi et s'intéressait de nouveau à la louve. Je crus comprendre qu'elle s'appelait Saguya. J'eus l'espace d'un instant eu l'impression de l'avoir déjà entendu... L'être étrange semblait s'appeler Ciel. Ciel ? Quel drôle de nom... Parbleu. Je retins un rire de moquerie. Qui aurait osé appeler son enfant ainsi ? Je continuais à avancer d'un pas plus assuré. Arrivée devant les deux étrangers, je m'arrêtais et m'éclaircis la voix. - Excusez-moi. Bonjour. J'ai cru comprendre que vous parliez d'un certain. Ou d'une certaine Pimoussy. Et j'aimerais savoir plus sur votre sujet de discussion. Je suis sincèrement désolée de vous interrompre. Mais j'ai besoin de savoir. Je m'inclinais à la hâte dans l'espoir d'être accueillie d'une manière aimable de la part de ses bonnes gens. Sans aucune surprise. La louve ouvrit la bouche et me répondit avec amabilité. J'allais enfin savoir quel était le vrai sujet de leur conversation.
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