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Bām̐kī. Le nom ne vous dit sûrement rien, le contraîre aurait été étonnant. Il s’agit d’un petit hammeau, situé en plein coeur des montagnes de Rangkhar. Les habitants sont essentiellement des bergers, rarement au contact de la civilisation en dehors des jours de marché. Si j’ai choisi de m’installer ici, c’est majoritairement dans le but de pouvoir réaliser le bilan de ma vie cubique et goûter à un retour aux sources bien mérité, loin de tous les tracas de la vie citadine. Je n’avais plus comme unique souci, que de cultiver mon potager et entretenir ma bicoque. Nous faisions un peu de troc avec les moines d’un temple, plus haut dans la Montagne, notamment parce qu’ils ne parvenaient pas à faire pousser des légumes, le sol étant trop pauvre. En échange, ils nous fournissaient des herbes médicinales et partageaient leur connaissance. La vie était paisible, mais le train-train quotidien commençait à m’engourdir, j’avais besoin de changer d’air, de renouer avec la civilisation. J’avais donc pris l’habitude de régulièrement descendre dans le village le plus proche de la vallée. Là, on pouvait trouver un peu de tout, et surtout une auberge, dans laquelle défilaient de nombreux voyageurs d’horizons différents. J’avais demandé au tenancier, qu’il garde bien tout le courrier qu’on aurait pu m’adresser, bien que j’aie rompu tout contact avec mes connaissances. Je venais régulièrement pour manger un bon rôti de chèvre dont Lasya, la fille de l’aubergiste, avait fait sa spécialité. J’apprécie beaucoup Lasya. Elle possède un regard pétillant et plein de malice qui donne toujours le sourire, même aux clients les plus grincheux. Elle n’est pas une “femme-de-mode” -comme ils les appellent là bas- mais elle dégage beaucoup de charme et fait preuve d’une gentillesse sans pareille. Il y a maintenant 5 jours, je suis descendu comme chaque semaine, à l’auberge. Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais contrairement à mon habituelle place au fond de la salle, près de la fenêtre, j’ai préféré m’asseoir au comptoir et discuter avec l’aubergiste. Nous entamâmes notre discussion à parler de banalités, du climat, du prix des chèvres et des légumes. Puis, son expression changea du tout au tout et il me présenta un cylindre scellé : “ Au fait, M’sieur Veh-Kah - Il n’arrive pas à faire la liaison - J’ai r’çu ça pour vous -Monsieur Lobsang, je ne reçois jamais de courrier. Vous devez confondre avec quelqu’un d’autre. N’est-ce pas Nyan-Phiet qui reçoit régulièrement du courrier scellé pour lui réclamer des paiements en retard ? -Ah non ! Ah non ! J’ai plus la fougue de la jeunesse, mais j’sais encore lire. En plus, même Y’aurait pas de nom, ben je saurais quand mêm’ qu’c’est pour vous. -Je suis curieux de savoir comment vous pourriez faire ça. Allez-y Surprenez-moi ! -C’est le Sceau, R’gardez ! ” Il me présenta le cylindre. Le sceau avait souffert du voyage, mais il était encore reconnaissable : Un bouclier sur lequel se croisent une pioche et une pelle - Le sceau officiel de la poste Minefieldienne - “ Qui… Qui vous a apporté ça ? -Bah, ça… C’était sur le comptoir ce matin quand j’ai Ouvert, mais J’sais pas comment c’est arrivé là… ” Long Silence. Beaucoup de souvenirs me revinrent en mémoire, de cette époque. Au bout d’un moment, Lobsang rompit le silence... “ Alors, vous l’ouvrez ? C’est important sûr’ment ! ” Le sceau céda facilement, étant donné son état. Dans le cylindre se trouvait une missive, portant aussi un sceau. Bien que je reconnus ce dernier, je ne connaissais pas l’expéditeur. D’ailleurs, ce détail fut rapidement éclipsé par le sujet du message : Miklagärd, la ville que j’avais contribué à ériger, avait été mystérieusement abandonnée par ses habitants et commençait à attirer pillards et autres individus peu recommandables. Cependant, les Froërns de Fingleberg et Sedannah avaient monté une expédition afin de reconquérir et réhabiliter la ville. FairyMe, le chef de cette expédition, souhaitait m’informer de ses intentions. Il souhaitait également réunir les anciens dirigeants afin de décider ensemble d’un cap à donner à la future Miklagärd, pour que celle-ci prospère de nouveau. L’aubergiste rompit le silence : “ Alors, ça dit quoi ? -Ce message me demande de l’aide… -Alors, il faut aider ! -Je ne sais pas… Cela fait si longtemps… -Comment ? Bien sûr que vous savez, il faut toujours aider si on demande ! -J’ai passé le flambeau depuis, ça ne me concerne plus… -Vous savez ç’qu’on dit chez les moines Onaïriques ? “Si tu veux t’aider toi même, les autres tu dois d’abord aider” -Vous savez, la philosophie et moi… Et puis, je suis bien ici, j’ai tout ce qu’il me faut.” C’est à ce moment que Lasya m’apporta mon repas. Elle était, comme à son habitude, tout sourire, en m’apportant le plat: “ Merci Lasya. -Hihi ! C’est moi qui te remercie, tout le monde n’aime pas mon roti de chèvre -Pourtant, c’est le meilleur que l’on puisse manger dans la région ! -C’est surtout le seul endroit où l’on puisse manger du roti de chèvre.” Son regard s’attarda sur la missive, puis elle me fixa de ses yeux dorés : “Cest une lettre de tes amis ? -Oui, en quelque Sorte… Ils me demandent de les aider à reconstruire quelque chose que j’ai contribué à créer. -Tu vas donc partir ? -Je ne sais pas. J’ai déjà tout ce qu’il faut ici, et je n’ai pas besoin de plus. -Mais, si tu ne vas pas aider, que va-t-il arriver ? -Probablement rien, ils sauront se débrouiller sans moi. -Non… Non, tu ne crois pas ça, je le vois dans tes yeux” Elle avait vu juste. A la lecture du message je me voyais déjà revenir sur ces terres hostiles accompagné par ceux que j’avais côtoyé à l’époque. Pendant ces quatre années de retraite, j’avais cherché ce qu’il me manquait. Maintenant j’ai trouvé, il me reste à aller le chercher. “Je sais ce que je dois faire, maintenant. Je dois retourner là bas, faire mon devoir. Je n’ai pas fait autant d’efforts pour les voir réduits à rien sans réagir ! -Bien parlé M’sieur Veh-kah ! Vous êtes un gars bien ! -Je reviendrai, soyez-en sûrs. En attendant, je ferai l’éloge de votre roti de chèvre à tous les voyageurs que je rencontrerai !” Je finis mon repas avec une nouvelle motivation. Je ne fis pas mes adieux, je reviendrai, mais je pris le temps de dire à chacun combien j’avais apprécié sa compagnie. Tous me souhaitèrent bonne chance et me donnèrent leur bénédiction, jamais je ne pourrai oublier ce que j’ai vécu ici et ce que tous m’ont apporté. Il est maintenant l’heure de partir. Mon équipement est prêt, avec ce qu’il reste de mes outils, une épée en bois et ma bourse de pièces d’argent. Je me remets en route, prêt à relever les nouveaux défis qui s’offrent à moi, prêt à tout affronter pour réussir, prêt à accomplir cette tâche qui m’incombe.