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Spécialisation : Ingénieur Nom de l’échoppe : Au S'Kitty Piston Localisation : Icarus, Kélaïre, Keysington, Kallanos Voilà, après des mois d'attente, je poste enfin ma demande de licence commerçante — éternelle chimère pour ceux qui me connaissent. J'espère que cette lecture vous sera agréable, enjoy ! Première Candidature Paysan Seconde Candidature Paysan Candidature Citoyen Candidature Chevalier Alors, voilà, pour ceux qui me connaissent et ceux qui ne me connaissent pas je suis Glieps, tout simplement. Vous allez vous dire, mais quel est donc ce vieux croûton, moitié chat, moitié poney dans sa tête ? Pour commencer, passons rapidement sur la partie IRL. J’ai à ce jour 20 ans et quelques mois, j’étudie actuellement en école d’ingénieur à Strasbourg, en 3e année spécialité Génie Électrique. Cela fait maintenant 3 ans que je suis arrivé sur le serveur, entre Noël et Nouvel An 2011. J’ai, avant même de passer paysan, intégré Icarus, puis par la suite, Kélaïre. J’ai rapidement gravi les échelons dans ces deux villes à tel point que je suis donc actuellement dirigeant d’Icarus, et conseiller de Kélaïre. Je suis ensuite passé rapidement citoyen – le grade villageois n’existait tout simplement pas à l’époque –, puis il y a un an et demi, je déposais une candidature pour le grade de Chevalier, acceptée il y a un an quasiment jour pour jour. Entre temps, j’ai lancé mon propre projet en compagnie de Dokhas, Keysington sur Nabes. J’ai également aidé à plusieurs projets, en ressources et main-d’œuvre, mais ils me sont pour beaucoup sortis de la mémoire – vous savez, Alzheimer, tout ça… Plus récemment, j’ai un peu réduit mon activité IG due à un semestre particulièrement chargé, mais celui-ci arrivant à son terme, et le prochain s’annonçant un peu plus léger, je compte bien retrouver mon activité optimale sur le serveur d’ici très peu de temps. Pour commencer, je ne pense dans un premier temps n’ouvrir que quelques commerces sur New Stendel et Nabes – emplacement de mes projets oblige – soit Icarus, Kélaïre et Keysington. Si l’opportunité se présente, je compte également acquérir des parcelles au quartier ingénieur de Stendel et au spawn de Nabes – cette dernière n’étant pas encore décidée de façon définitive. Concernant les prix dans lesdites échoppes, ils sont donnés à titre indicatif. Ils peuvent changer au grès des arrivages, du marché ou bien d’autres facteurs. La liste suivante se veut le plus exhaustive possible, mais des oublis peuvent subsister. Objet — Prix en Capitale — Prix hors Capitale Redstone Bloc — 0,5/u - 0,4/u Redstone (Powder) — 4/stack — 3,5/stack Tripwire Hook — 1/u — 0,8/u Daylight Sensor — 2/u — 1/u Repeater - 0,5/u - 0,4/u Redstone Comparator — 0,8/u -0,5/u Hopper — 5/u — 4/u Jukebox — 7/u — 6/u Note Block — 1/u — 0,5/u Lampe de Glowstone — 8/u — 7/u Lampe de Glowstone pure — 10/u — 9/u Redstone Lamp — 3,5/u - 2,5/u Piston — 3/u - 2,5/u Sticky Piston — 4/u — 3,5/u Poulie — 11/u — 10/u Chaine — 1,5/u - 1,25/u Feux d’artifice (lanceur) — 12/u — 10,5/u Fusée — 10/stack — 9/stack Gunpowder — 1/u - 0,8/u Compass — 3/u — 2,5/u Flint & Steel — 1,5/u — 1/u Rail — 1,5/u — 1/u Powered Rail — 2,5/u — 2/u Detector Rail — 2/u — 1,5/u Activator Rail — 2/u — 1,5/u Ces items seront répartis sur mes différents commerces en Capitales et en projets. Ceux n’étant pas proposés à la vente en panneaux le seront via MP forum ou IG. Des réductions étant possibles pour les grosses commandes. Concernant maintenant le design des échoppes, celles-ci s’adapteront majoritairement au style des parcelles proposées par les projets. L’aménagement intérieur sera quant à lui selon ce qui suit : Image de l’échoppe d’Icarus Merci à Fydia pour la décoration Pendant près d’un an, je me suis questionné sur le fait d’obtenir ou non une licence commerçante. Il en est ressorti que passer commerçant serait pour moi une manière de me renouveler dans ma manière de jouer sur le serveur. C’est une manière pour moi de m’impliquer dans la communauté d’une manière nouvelle, diversifiant pour l’occasion mes activités IG. Ce métier d’ingénieur est le premier et le seul que j’ai jamais exercés sur le serveur. C’est un choix compte tenu de mon RP ainsi que de mes aptitudes concernant la manipulation de la poudre rouge – et pas seulement en ce qui concerne sa concerne sa consommation. Le fait d’obtenir cette licence me permettra également de monnayer plus facilement certaines choses, comme la création de falaises, et facilitera l’achat de matériel nécessaire pour mener à bien mes différents projets. Ce sera pour moi de ce fait une source de revenus non négligeable et très vite indispensable. Avant-propos Ce Role-Play est la continuité de mon RP présent sur ma candidature au rang de Chevalier. Il se passe directement après la fin du récit dans celle-ci, avant la toute fin — les 15 dernières lignes environ. Les bourrasques me fouettaient le visage. Au loin, nous pouvions encore voir la faille de laquelle nous venions de nous envoler. Une épaisse fumée commençait à s’en échapper accompagnée d’un grondement sourd. Après quelques minutes de vol, j’aperçus une masse sombre qui se dessinait à l’horizon et vers laquelle nous semblions nous diriger. Peu à peu, les détails se précisèrent, me permettant d’apercevoir le pavillon icarien qui battait au vent. Je reconnus l’une des frégates de la flotte de ce cher Joandre. Mais, ce navire semblait être seul. Comment allait-on pouvoir se poser ? Le pont était bien trop petit et à moins d’être totalement fou, c’était totalement impossible ! Je lançai un regard inquiet en direction de Joandre qui me répondit au moyen d’un sourire malicieux. Intrigué, je me mis à fixer le bateau suspendu dans les airs grâce à une énorme toile gonflée à l’hélium. Soudain, comme pour répondre à mes interrogations, j’aperçus plusieurs autres formes sombres bien plus imposantes se dégager de la brume qui se dissipait rapidement. En quelques secondes, le ciel s’était totalement dégagé, nous révélant l’étendue de la mission de sauvetage qui était venue nous récupérer. Outre deux frégates, le vaisseau amiral de la flotte icarienne était présent, accompagné du fameux porte-poulet que je voyais voler pour la première fois. Cela expliquait pourquoi et comment les poulonautes s’étaient aventurés si loin de leurs îles natales. Je restais bouche bée alors que nous nous approchions au fur et à mesure de l’imposant navire de guerre. Contrairement aux autres navires de la flotte, celui-ci volait grâce à quatre paires de ballons circulaires — toujours gonflés à l’hélium — et le pont avait été remplacé par une piste de décollage renforcée d’obsidienne. Une petite tour de contrôle se tenait au centre du navire pour réguler les allées et venues des différents escadrons Gallinacéens. Les voiles permettant de faire avancer l’imposant bâtiment étaient placées sur le côté et sous la coque pour ne pas encombrer la piste. En passant le long du flanc gauche, je dénombrais pas moins de vingt-cinq pièces d’artillerie ainsi que plusieurs plateformes où l’on pouvait déployer des canons mobiles, très utiles lors de combats aériens. Je n’en revenais toujours pas. Ce vaisseau, qui semblait encore loin d’être fini lorsque je partis avec mes compagnons dans cette longue quête, volait ! Les semaines précédant mon départ, je n’avais eu de cesse d’exprimer mon scepticisme concernant l’idée même d’un porte-poulet auprès de Sir Imouff, éminent concepteur naval. C’est à ce curieux personnage qu’avait été confiée la construction de celui-ci ainsi que de toute la flotte icarienne. Le fait qu’il a réussi à faire décoller la flotte ne m’avait point surpris, cela faisait d’ailleurs quelques années que la majeure partie de notre flotte avait pris le chemin des airs, mais un porte-poulet ! Cela dépassait l’entendement. Mais la preuve que l’idée n’était pas si saugrenue était là, juste devant moi, et je m’apprêtais à atterrir dessus d’ici quelques minutes. Après avoir dépassé la poupe, nous fîmes demi-tour pour nous aligner avec la piste. L’appréhension montait en moi. Bien que je comptais à mon actif plusieurs centaines d’heures de vol à dos de poulet et un bon nombre d’atterrissages plus ou moins réussis, jamais je n’avais tenté une manœuvre aussi complexe que l’appontage que j’allais devoir effectuer. Alors que la piste ne se trouvait plus qu’à quelques battements d’ailes de moi, je m’aperçus d’un détail pour le moins crucial. La piste bougeait ! En effet, à cette altitude le vent soufflait avec force. Il était donc impossible au porte-poulet de voler de manière stationnaire. Je jetais un coup d’œil sur ma droite où se tenait Qdejatte. Mon ami semblait tout aussi anxieux que moi, mais lorsque j’y repense aujourd’hui, je dirais qu’il était bien plus inquiet concernant son poulet à bout de souffle que l’issue probablement tragique du vol. Plus que quelques mètres. Quelques secondes avant l’impact, je redressai doucement le bec de mon poulet, et le fis ralentir. Le poulet toucha la piste. Un fracas retentissant à côté de moi m’informa que Croûton était également arrivé à bon port. J’emmenai ma monture jusqu’à son box au sein du navire, puis remontai rejoindre les autres à l’arrière. Mes compagnons d’aventure, Protolet et Qdejatte étaient déjà là, ainsi que Joandre et Lowie qui semblait somnoler dans son fauteuil. Avant que personne n’ait eu le temps de dire le moindre mot, une silhouette émergea d’un coin de la pièce. Je reconnus immédiatement Enkanel avec son petit sourire en coin, son éternel crayon coincé derrière l’oreille droite et sa toge richement ornée. « Mes amis, commença-t-il. Je ne puis que vous féliciter. Vous avez accompli cette mission avec brio. Je n’en attendais pas moins de vous, j’étais certain que vous réussiriez. — À quoi cet artefact va-t-il bien servir ? demandai-je. Enkanel laissa échapper un petit rire. — Ah, ça mon ami, tu le sauras bien assez tôt, dit-il. Je t’en parlerais lorsque nous serons retournés à Icarus. » Dans les minutes qui suivirent, nous relatâmes toutes nos péripéties, depuis notre départ d’Icarus, jusqu’à l’arrivée des Gallinacéens. « Et voilà toute l’histoire, dis-je à la fin de notre récit. — Vraiment toute l’histoire ? demanda Enkanel. — Oui, répondis-je. » C’était d’ailleurs la stricte vérité. Après cela, je me rendis sur le pont d’envol en compagnie de Joandre. Quelques instants auparavant nous avait été signalée la présence d’une gigantesque ombre à l’horizon, et celle-ci semblait se rapprocher rapidement. Un escadron de Gallinacéens parti en éclaireur se posa et le capitaine se dirigea immédiatement vers nous. « Sir, commença-t-il. Nous n’avons pu identifier avec certitude cette… chose, mais elle n’est certainement pas amicale. Cela ressemble à un lézard avec des ailes de plusieurs dizaines de mètres de long. Je n’ai jamais rien vu de tel ! — Se pourrait-il que ce soit un dragon ? demanda Joandre. — Probablement, répondit le capitaine. Mais… comment cela pourrait-il être possible ? Ces créatures ne sont que des chimères et… — Un instant, le coupais-je. Avant ce voyage, j’avais moi-même des doutes quant à l’existence de beaucoup de choses qui se sont révélées au final bien réelles. Accordons-nous donc pour définir cette chose comme étant un dragon, et ce, jusqu’à preuve du contraire. » C’est à ce moment qu’Enkanel arriva. « Que se passe-t-il ? demanda ce dernier. — Je crois que nous avons un petit problème mon ami, dit Joandre. Il semblerait que nous soyons pris en chasse par une espèce de… dragon. — Comment ? — Oui, c’est très probablement à un dragon que nous avons affaire, confirmais-je. — Bien, essayons de le semer. Joandre, activez donc ce merveilleux système que nous avons mis au point, et voyons s’il est efficace. Il va falloir que nous nous rapprochions du sol, nous ne pouvons le battre sur ce plan, il vole bien plus haut que nous et nous ne survivrons pas au manque d’air si nous tentons de gagner de l’altitude. Faites passer le mot aux autres vaisseaux. Et surtout, que toutes les pièces d’artillerie se tiennent prêtes. » Alors que la plupart des icariens qui avait entendu ces dires s’activaient, Enkanel rajouta en grommelant : « Rien n’est jamais facile, loin de là » Il me fit signe de le suivre avec Joandre jusqu’à une étrange boite de couleur noire. Aussi haute qu’un homme, elle faisait environ deux mètres de large pour un de long. « J’ai quelque chose à te montrer, mon p’tit Glieps, dit Joandre. Voici ce sur quoi nous bossons, Enka et moi depuis ton départ. Tu veux bien le lui montrer ? » En guise de réponse, Enkanel posa ses mains sur une plaque grise qui était fixée dessus. Aussitôt, l’étrange machine se mit à produire un grondement sourd. Et puis, je remarquais que le ciel, encore d’un bleu azur sans aucun nuage à l’horizon il y a quelques instants, commença à s’assombrir tout autour de nous. Quelques secondes plus tard, une brume épaisse avait envahi le pont d’envol. « Activer les champs de forces, cria Enkanel. » Tout à coup, la brume disparut du pont, et fut comme repoussée jusqu’à la limite d’une sorte de boule invisible qui englobait tout la flotte. Enkanel se tourna vers moi : « Voilà, cette machine allie ingénierie icarienne et magie kélare. D’ailleurs, ton grand ami Raidentiger nous a aidés dans la conception. Elle sert à faire un écran de fumée, si l’on peut dire, englobant tout dans un rayon d’un nautique autour d’elle. D’apparence, cela ressemble à un simple nuage parfaitement naturel, mais cela est d’une efficacité redoutable lorsqu’il s’agit de passer inaperçu ou de s’enfuir. Une fois activées, pour nous permettre de nous repérer les uns les autres, nous activons les champs de protection qui repoussent les nuages tout autour de la flotte. Très pratique pour éviter les collisions accidentelles entre nos appareils. — Mais n’est-ce pas incroyablement gourmand en énergie, demandais-je ? — C’est là toute la beauté de la chose, la magie Kélare alimente le système qui ne requiert de ce fait aucune source externe d’alimentation ! jubila Joandre, surexcité. » J’examinais l’appareil avec attention. Cette nouvelle technologie me fascinait. Il faudrait que j’étudie en profondeur son fonctionnement dès que l’on sera de retour à Icarus, me promis-je. Pendant ce temps, Enkanel se tourna vers l’un des capitaines présents sur le pont : « Faites décoller trois escadrons, il nous faut un visuel sur la position du dragon, ainsi que des informations complémentaires sur le cap à suivre. » Alors qu’une quinzaine de poulonautes s’exécutaient, une brèche s’ouvrit dans la couverture nuageuse dans le prolongement du pont d’envol. « Champs de force localisés, précisa Enkanel comme pour répondre à mes interrogations. Cela permet aux escadrons à dos de poulet de traverser sans risque le brouillard. » Les minutes qui suivirent le départ des Gallinacéens furent interminables. Sans aucune information extérieure, nous ne pouvions rien entreprendre concernant une éventuelle fuite ou un improbable combat. Soudain, deux poulonautes apparurent de là où ils étaient partis. Alors qu’ils atterrissaient, nous accourûmes à leur rencontre. « Trois, il y en a trois, dit l’un des deux soldats. Trois dragons qui tournent autour du nuage. Ils hésitent à le traverser, mais leurs intentions sont clairement belliqueuses. — Deux poulonautes sont déjà tombés en s’approchant d’un peu trop près, poursuivit l’autre. Carbonisés en plein vol. » Enkanel poussa un juron. « Ces bestioles sont surement en quête de nourriture et l’odeur alléchante du poulet frit va sans aucun doute en rameuter encore plus, dit-il. Mes amis l’heure est grave, la situation est bien pire que tout ce que nous pouvions imaginer. Non seulement nous avons été pris en chasse par une créature légendaire affamée, mais maintenant il y en a trois qui nous tournent autour. Joandre, je crois qu’il est temps… » Joandre leva la tête en direction de son ami. « Je pense aussi, approuva-t-il. Et le plus tôt sera le mieux… » Enkanel se dirigea vers la machine qui émettait toujours un grondement sourd. « En dernier recours qu’il disait ? marmonna-t-il da<ns sa barbe avant d’appuyer sur une deuxième plaque de l’autre coté de l’appareil que je n’avais pas encore remarqué. Accrochez vous, ça va secouer ! » Le grondement cessa, immédiatement remplacé par un sifflement strident. Tout le porte-poulet se mit à vibrer. Je fus plaqué au sol, incapable de faire le moindre mouvement ni de dire le moindre mot. Ma vision devint trouble et je me sentis aspiré vers le haut. C’est là que je perdis connaissance. C’est un rayon de soleil effleurant mon visage qui me fit revenir à moi. En ouvrant légèrement les yeux, je vis un ciel d’un bleu parfait. Quelques cirrus parsemaient l’horizon au loin. L’astre solaire venait de commencer son ascension vers le zénith. La journée venait donc de commencer. Combien de temps avais-je été inconscient ? Sur le pont, mes compagnons commençaient également à reprendre leur esprit. Autour du ballon avant tournoyaient une dizaine de mouettes. « Des mouettes, pensais-je. Cela voudrait dire que… » Je me précipitais vers le bastingage. En dessous de nous se trouvait une étendue d’eau s’étendant à perte de vue. Tout autour du navire, j’aperçus les autres bâtiments de la flotte icarienne. Tous semblaient n’avoir subi aucun dommage apparent, mais aucun signe de vie n’en émanait. Je retournais voir mes amis. Tous semblaient être là encore un peu groggy, mais bien vivants. Je demandais à Enkanel : « Que vient-il de se passer ? — Je n’en suis pas sûr. Ce vieux gredin m’étonnera toujours. Il aurait dû me prévenir des conséquences de manière plus explicite. — Quelles conséquences ? — Vois-tu, Glieps, il semblerait que nous ayons… changé de monde. » Comment était-ce possible ? Changer de monde demandait une puissance magique énorme pour une flotte de cette taille ! Seules quelques personnes savaient comment le maîtriser et aucune d’entre elles n’accompagnait cette expédition. Mais bien sûr ! « J’aurais dû m’en douter, grommelais-je. Enkanel, pourquoi ne m’as-tu pas prévenu qu’un fragment du cristal de Lazul s’y trouve ! — Comment as-tu deviné ? — Là n’est pas la question, mais c’est cela qui a attiré les dragons. Et si tu m’avais prévenu avant de pousser le bouton, nous aurions pu facilement nous en débarrasser grâce au fragment. Maintenant, Lazul seul sait où nous nous trouvons ! C’est à ce moment que Protolet arriva en courant. « Je crois que nous avons un léger problème, dit-il. Tous les systèmes de propulsion du porte-poulet semblent avoir été endommagés par la puissance de la déflagration. Pour le moment, il est impossible de mesurer l’étendue des dégâts, mais ils sont à première vue très importants. — Et les autres vaisseaux ? — Aucun signe de vie pour l’instant. » Les heures qui suivirent furent consacrées à l’évaluation des dommages que la flotte avait subis. Les vaisseaux n’avaient subi que des avaries très mineures qui ne les empêchaient nullement de continuer à voguer par dessus les nuages sur des centaines, voir des milliers de nautiques. Le porte-poulet au contraire n’eut pas cette chance. Outre des dégâts structurels assez importants, les différents systèmes de propulsion avaient été soufflés par l’explosion magique. Nous nous trouvâmes dans une situation plutôt embarrassante. Non seulement nous ne savions pas où nous nous situâmes, mais aucun des navires qui composaient notre flotte n’était dans la capacité de tenter un quelconque remorquage du bâtiment endommagé. Ces navires avaient en effet été conçus pour privilégier la vitesse par rapport à la puissance, en raison de l’avantage que cela procurait lors des combats aériens. Après trois jours où nous dérivâmes au gré des courants aériens, Enkanel décida d’envoyer des escadrons de Gallinacéens en éclaireurs dans l’espoir de dénicher une quelconque terre, voir un signe de présence humaine. Je pris le commandement de l’un des escadrons et parti en direction du soleil levant. Une bonne heure après avoir quitté le navire, si j’en crois la course de l’astre céleste, nous aperçûmes un point à l’horizon plusieurs nautiques devant nous. Ce point se rapprochait rapidement et après quelques minutes, je reconnus un dirigeable battant d’un pavillon qui m’était totalement inconnu. Nous arrivâmes au niveau de l’appareil inconnu que nous contournâmes par le flanc droit pour arriver à l’arrière. Le ballon était très allongé et quasiment plat sur sa partie supérieure. Sur ce dernier se tenaient deux personnes étrangement vêtues qui nous faisaient de grands signes au moyen de fanions rouges. Je fis signe à mes compagnons de virer à gauche et m’aligna dans l’axe du ballon où je me posai quelques instants plus tard en douceur suivie des autres poulonautes. Les deux individus que nous avions aperçus auparavant accoururent aussitôt à l’endroit où nous nous arrêtâmes. « Et bien, quel atterrissage ! commença le premier. — Oui, les autres ne nous croiront jamais, poursuivit le second. — Mais quelles sont ces créatures ? Repris le premier. Je n’ai jamais vu de volailles de… — Où sommes-nous ? demandais-je promptement avant qu’il n’eut le temps de finir sa phrase. — Sur la toile de l’un des dirigeables de la force aérienne royale de Keysington, sir ! répondit le premier. Nous voguons actuellement au nord de notre patrie, au-dessus de l’immense océan Nabéssien. — Nabes… Nabes, marmonnais-je. » Ce nom me disait quelque chose. Une contrée bien éloignée. Comment avions-nous pu nous égarer ici ? « Nous sommes en mission de reconnaissance, voyez-vous. Voilà quelques jours que nous avons détecté une anomalie à l’ouest de notre position actuelle et la Guilde a immédiatement dépêché plusieurs dirigeables et navires pour voir de quoi il s’agissait. Mais qui êtes-vous donc ? » Nous leur expliquâmes d’où nous venions en commençant par l’attaque des dragons. Après quelques minutes de discussions et d’explications, nous apprîmes qu’à Keysington se trouvaient justement toutes les infrastructures nécessaires à la réparation des plus gros bâtiments maritimes, sous-marins, ainsi qu’aériens. Quelques minutes plus tard, nous étions en route pour retrouver notre flotte, en guidant le gigantesque dirigeable qui pourrait sans nul doute dépanner le porte-poulet. Deux jours plus tard, je me trouvais au niveau de la proue du navire remorqué lorsque nous arrivâmes en vue de Keysington. –––––––––––––––––––––––––––––––––––– Je n’avais jamais rien vu de tel. Tout comme l’antique Icarus, elle était située — du moins en partie — sur une île volant au-dessus des flots. Sur le dessus, ainsi que le long des parois de l’île avaient été construits plusieurs bâtiments aux murs de briques, d’acier et de cuivre, et dont dépassaient des toits moult cheminées crachant des torrents de vapeur vers le ciel. Le ciel était rempli de dirigeable de toutes les tailles ainsi que d’autres appareils volants de taille plus modeste, mais dont je ne pouvais identifier la nature exacte. Nous nous dirigeâmes vers l’entrée de ce qui ressemblait à une crique céleste. Après le bras d’île où se trouvait un phare, je découvris un port aérien grouillant d’activité. Après avoir accosté, nous fûmes conduits au bureau du responsable des affaires externes de la ville. Ce dernier — un homme plutôt petit, rondouillard et d’un certain âge — avait un air blasé. Après un bref discours de bienvenue, nous lui expliquâmes notre situation, et, après une vingtaine de minutes de discussions, il accepta de garder notre porte-poulet à quai pour réparations. Il fut également convenu que je resterais pour superviser les réparations tandis qu’Enkanel, Joandre et les autres rentreraient avec le reste de la flotte à Icarus le lendemain matin. « Messire Glieps ! » Je levais les yeux du plan que j’étais en train d’examiner, et je vis l’un des contremaîtres du chantier naval accourir. « Que se passe-t-il donc, demandais-je ? — C’est une catastrophe, répondit-il. L’excavatrice n° 4 est tombée en panne dans les galeries et personne n’a été en mesure de comprendre pourquoi. — Et vous voudriez que j’y jette un coup d’œil, c’est ça ? — Euh… — Montrez-moi où cela se trouve et je verrais ce que je peux faire. Lorsque j’approchai de la machine, je vis qu’elle était recouverte d’une poudre rouge. Jamais je n’aurais cru ça possible aussi profond en dessous du plancher océanique, mais au milieu d’un amas de marbre blanc se trouvait un incroyable gisement de Redstone. La fine poudre s’était infiltrée partout au cœur du mécanisme, finissant immanquablement par bloquer ses complexes rouages. Je livrai mon « diagnostic » aux équipes présentes et leur demandai ce qu’ils comptaient en faire. Ils me répondirent que seul un certain Dokhas, responsable quelconque de la Guilde qui régissait la ville était habilité à prendre une décision et qu’à cette heure-ci, j’avais de grandes chances de le trouver à l’aérogare. Je m’y rendis donc immédiatement, quelque peu excité par la découverte de ce minerai dont je raffolais tant. Arrivé à l’aérogare, je me mis en quête dudit personnage, chose relativement aisée à cette heure où seulement quelques badauds flânaient et où un groupe d’hommes étaient occupés à décharger une précieuse cargaison de quartz de l’un des dirigeables. Je m’approchai vers l’un d’entre eux correspondant à la description approximative que m’avaient faite les mineurs et engageai la conversation. Après quelques échanges au sujet de la Redstone, nous décidâmes de nous retrouver le soir même, dans une taverne près du port pour pouvoir en discuter plus longuement. Durant les jours qui suivirent, je passai quasiment tout mon temps libre à discuter avec cet étrange compagnon. Durant ces longues heures, Dokhas m’en apprit énormément sur cette étrange cité qui ressemblait en moult points à celle dont je venais, et je lui enseignais les rudiments de l’ingénierie Kélaro-Icarienne. Au bout de quelque temps, nous nous mîmes à réfléchir à une collaboration qui allait nous permettre, du moins nous l’espérions à l’époque, de prendre le contrôle de Keysington, et de l’industrie de la ville, au moyen d’un plan d’action autant sur le plan commercial qu’auprès de la Guilde, dont les membres vieillissants ne nous paraissaient bien peu apte à répondre aux attentes des nouveaux commerçants voulant s’installer dans les environs. La première partie du plan était assez simple en sommes. Dokhas, déjà en charge d’un fonds de commerce conséquent qui se trouvait sur le port, m’aiderait à m’établir et à m’imposer auprès de la Guilde comme membre indispensable de celle-ci. C’est ainsi que, aidé de mon nouvel ami, je débutai en tant que commerçant, dans un vieil entrepôt au bord des quais du port de Keysington. Au bout de quelques mois, le porte-poulet fut finalement réparé, et j’entrepris un voyage pour le ramener à son port d’attache, Icarus. C’est avec un léger pincement au cœur que je laissai à mon personnel fraichement embauché la gestion de mon commerce dans la ville. Il faut dire que jusqu’à présent, la chance m’avait plutôt souri. Cette petite affaire n’avait maintenant de petite que le nom. Chaque semaine, de nouveaux clients venaient à Keysington par voie maritime et aérienne pour chercher cet or rouge que l’on sortait en quantité des fonds marins de cette région. Nous avions en effet recommencé les forages dans les anciennes galeries où le gisement de marbre s’était épuisé, mais où la Redstone effleurait encore parfois les parois. J’avais également installé un atelier où était transformée la Redstone en divers dérivés qui faisaient au début le bonheur de quelques riches de la ville trop contente de se payer quelques automates à la mode pour épater le voisinage. Bien vite néanmoins, ces produits commencèrent à être connus par delà l’océan et les cieux qui entouraient la ville volante. C’est donc à ce moment que je m’apprêtai à rapatrier ce navire dans ma patrie d’adoption. Sur conseil de Dokhas, je pris avec moi de quoi installer mon commerce dans l’Ancien Monde pour y étendre mon activité ainsi que ma renommée. Ce dernier n’avait cependant pas souhaité m’accompagner, trop occupé par ses affaires qui, elles aussi, marchaient admirablement bien. Comment allais-je m’y prendre pour faire passer dans l’Ancien Monde une masse aussi imposante qu’était le porte-poulet, me demandez-vous ? Simplement en prenant le même chemin que pour l’aller. Ces quelques mois, j’avais pu étudier en détail cet éclat de Lazul qui se trouvait au cœur du vaisseau et n’avait percé certains de ses mystères. D’après mes calculs, de par la nature du cristal, il était possible de faire passer sans encombre ce vaisseau vers son monde d’origine sans aucun dommage, du moins, je l’espérais… Contre toute attente de la part de mes compagnons de route, le retour vers New Stendel se déroula admirablement bien, sans incident notable si ce n’est un petit mal de l’air d’une partie de l’équipage, peu habitué aux voyages en si haute altitude. Nous arrivâmes après quelques jours de navigation en vue du phare oriental d’Icarus. Sur la place marchande de la ville, plusieurs commerçants avaient pris leur retraite durant les mois que j’avais passés à Keysington. Je récupérai donc une assez grande cellule de commerce sur cette place, ainsi qu’un entrepôt sur le port voisin. Je mis quelques jours à m’établir. En effet, l’échoppe avait été abandonnée il y a bien longtemps et une couche de plus d’un demi-centimètre de poussière s’y était accumulée, sans compter, bien entendu, les innombrables araignées qui y avaient trouvé refuge, tapissant littéralement les murs et le plafond de leurs toiles. Je vins finalement à bout de tout ce désordre grâce entre autres à l’aide de Gaudis, qui se trouvait par un hasard fortuit à Icarus le jour de mon arrivée en porte-poulet. Je meublai ensuite ma future échoppe et fis un inventaire sommaire des premières marchandises que j’avais ramené avec moi. J’avais également dans la ville, et d’ailleurs j’ai toujours, une cache secrète située au cœur de l’île centrale de la cité où j’avais passé autrefois des journées entières à composer avec ce noble élément qu’était l’or rouge. Je repris donc possession des lieux, comme atelier, indispensables lorsque l’on exerce mon métier. D’un point de vue logistique, j’affrétai plusieurs équipages de dirigeable spécialement pour acheminer l’or rouge vers ma contrée d’origine. Ils arrivaient à Icarus, où la Redstone était déchargée, stockée, puis envoyée aux clients selon les commandes sur tout le Vieux Monde ainsi que sur Stendel et les contrées folles, ou comme on les nomme plus communément, les contrées Nimpsiennes. Les dirigeables repartaient ensuite pour Keysington chargé de diverses marchandises diverses à destination des commerces de la ville. L’inauguration se déroula en grande pompe deux semaines après mon retour dans ma patrie en présence de la plupart des hauts dignitaires icariens ainsi que d’une délégation Kélare, apparemment très intéressée par les quantités de minerais rouges sur lesquelles j’avais mis la main. Ce soir-là, je signai plusieurs contrats pour ouvrir d’autres échoppes dans l’Ancien Monde, notamment à Kélaïre et à Kallanos, dont le dirigeant, Mopitio était très friand de ce minerai rouge vif. J’enregistrai à cette occasion un nombre important de commandes aussi diverses que variées. J’étais comme sur un nuage. Jamais depuis que j’avais commencé à commercer à Keysington je n’avais eu autant de clients à satisfaire. Un mois plus tard, une nouvelle échoppe ouvrait à Kélaïre. Les affaires n’avaient jamais été aussi bonnes. Si bonnes que j’envisageai à présent d’aller demander au Château des Gouverneurs une licence officielle me permettant entre autres de commercer en Capitale. Je me rendis donc à Stendel, où je déposais ma demande au château, puis j’allais à la taverne du port boire un coup, où je passai la soirée à narrer mes aventures récentes. Voilà, voilà, voilà, enfin me direz vous ! C'est ainsi que ce termine cette demande de licence. Je ne peux que vous souhaiter plein de chatons et de bonnes Fêtes de fin d'année... Glieps, Chevalier fou de chatons