L'homme d'Honneur savait qu'à son prochain mouvement, il serait happé par au-moins quatre de ces armoires à glace.
"-Soit, vous voulez que je vous conte mes récits ? Promettez-moi alors de me laisser votre chétif Nascens entre mes mains !
-Comment oses-tu vilain ? S'écria ce dernier en lui retournant une violente calotte, lui lacérant la partie gauche de son visage, déjà meurtri par les combats précédents.
-Tu ne te rappelles pas les trois blocs de laine, dans mes baraques ?!! Le contraire m'aurait étonné... Ecoutez, vos valeurs sont sûrement différentes des miennes, mais l'Honneur en est une, et cet homme devant moi n'est qu'un brigand malfamé !"
Nascens et les siens firent un pas en arrière en se regroupant. Leurs murmures étaient difficilement audibles pour notre farouche prisonnier.
"-Euh, mais je n'ai rien fait moi ?! A moins que... Il y a plusieurs semaines de cela, 3 blocs de laines traînaient par terre, je les ai pris... Normal quoi ! Mais le mouton devait être sa victime... En lui rendant sa pauvre laine, celui-ci sera plus apte à discuter sûrement."
Les Chevaliers commençaient à sérieusement perdre patience, cette "bête" n'étant qu'une perte de temps jusqu'à maintenant.
Nascens s'approche alors de lui, prêt à lui bondir dessus, malgré ses chaînes solidement attachées à terre.
"Voilà ton dû, et crois-moi, j'en suis sincèrement désolé. Si j'avais su que ces blocs appartenaient à quelqu'un, je ne les aurais évidemment pas prises. Je pense également que tu n'as pas très bien capté ce qui constituait un Chevalier. Aussi, je te redemande cela au nom de mes frères : conte-nous tes histoires avant que nous ne concluions sur une fin tragique."
L'enragé perdît soudainement sa teinte rouge. Ses veines se rétractèrent. Ses dents ne tremblèrent plus. Il cria alors de douleurs, au milieu d'un halo lumineux jaunâtre. quelque chose semblait faire pression sur sa poitrine. Il leva la tête et décroisa alors les bras. Ses yeux s'enflammèrent avec la même couleur jaunâtre.
Les Chevaliers n'en crurent pas leurs yeux, une sorte de Berserk Samuraï complètement illuminé, fit place à une étrange créature non solide, non gazeux, non liquide. Celle-ci avait son buste rattaché à celui du combattant, n'ayant plus l'air d'agoniser, mais plutôt d'être épanoui.
"-Salut à tous. Merci à toi Nascens d'avoir satisfait ma volonté, je vais alors satisfaire la votre en échange. Je m'appelle Lyotomitsu. Célèbre Samurai de la 6ème dynastie de Shikoku. Ou plutôt son âme de guerrier. Terrible défenseur de ces terres face à l'envahisseur Hokkaidō et Kyūshū. Ces noms ne vous disent sûrement rien je paris.
Ce sont deux autres dynasties guerrières, opposées à la notre. Les combats furent nombreux, intenses, et pourtant, je suis toujours là.. Je dois vous dire que le récit que je conte n'est pas de votre monde, ni de votre époque d'ailleurs. Ne me demandez pas comment, ni pourquoi, je ne comprends pas grand chose à cette histoire. Au plein milieu d'un champ de bataille je me suis propulsé au milieu d'une île à la Robinson... Bref, ce n'est pas le sujet.
Vous semblez choqué par mon "apparition" ? Pourtant, depuis le début je suis présent, avec vous. L'homme à qui vous avez parlé est un fou. Heureusement, mon contrôle est total sur lui. Depuis le temps que je voulais vous rencontrer. Vous voilà enfin !
-Pourquoi ne pas l'avoir arrêté avant l'attaque ? Cela nous aurait permis une meilleur entente, rétorqua immédiatement Tenshinryu.
-La réponse est simple : sans cette entrée en trombe, vous n'auriez pas été aussi propice à m'écouter. Je savais bien qu'un fou dans son genre n'avait pas la moindre chance face à vous, et que vous seriez intrigué par le personnage. Me montrer sous mon vrai visage alors que la porte venait de s'ouvrir vous aurait conduit à m'attaquer mortellement, et donc à vous tuer avant."
Le Samouraï semblait sûr de lui. Trop sûr même. Il reprit aussitôt son récit, voyant les yeux de ses opposants s'enflammer.
-Je ne suis pas là pour me battre, mais pour vous rejoindre. L'homme en-dessous n'est qu'un pion durant mes conquêtes, celui-ci étant un piètre combattant.
Tenshinryu calma le jeu immédiatement,baissant les poings vers le bas, signe de trêve pour son Ordre.
- On t'écoute. Mais d'abord, dis-moi pourquoi tu es obligé de te farcir cet emmerdeur de première ?
- C'est simple. Je ne suis qu'une âme guerrière. Je sais tuer, combattre, me défendre. Je comprends également les valeurs, comme l'Honneur, la Sagesse et le Courage. Le reste m'est inconnu. Je ne sais même pas me faire une soupe... Ma survie serait faible sans cet être. On se complète quoi.
Tenshinryu acquiesça, prêt à écouter l'histoire de Lyotomitsu, ou Ble4Ch, ou peu importe..
Lyoto repris alors :
"-Je suis venu à vous pour combattre, toujours plus. Ble4ch ne fait que me suivre au final.
Mes faits d'armes sont légendaires dans mes contrées, mais comme je vous l'ai dit, je suis un parfait inconnu ici... Néanmoins, j'espère que vous avez au-moins entendu parler de la bataille du Sensei.
Celle-ci dura presque dix ans. Autant vous dire que partir au champ de bataille était une véritable délivrance.. Cette fois, notre dynastie faisait peur à tous nos voisins, Honshū compris (ndlr : donc les 3 dynasties contre une seule...). Notre armée était faible numériquement, mais puissante.
Les batailles furent rudes des deux côtés, même si au-bout de six ans, nos troupes commencèrent à avancer. Il faut savoir que chez nous, la meilleure défense est l'attaque.
Trois mois après nos premiers pas, nous arrivâmes à la frontière de Honshū. Nous savions que ce royaume n'était composé que de brigands et de traîtres. Notre chemin était tracé, vers le palais. Sur la route, seuls quelques vilains essayèrent de nous arrêter, la plupart des habitants nous encourageant, nous donnant des vivres.
Notre armée perdait des hommes de jour en jour. Etant parti avec 30 0000 troupes, celles-ci étaient réduites à 249 pauvres Samouraï, dernier rempart, non pas des moindres, du royaume Shikoku. Nos assaillants avaient heureusement perdus beaucoup d'hommes de leur côté.
Nous étions là, au pied des marches du temple, tuant les derniers gardes de celui-ci.
Je leva alors le bras en l'air, poing fermé, pour que le reste du groupe reste sur place. Je monta les marches sans encombres. Trente mètres de haut plus tard, j'ouvris la porte, rapidement condamnée, donc facilement destructible.
Je pensais alors avoir à me confronter à des soldats chétifs, se comptant sur les doigts d'une main, avant d'affronter le grand Miyamoto, vainqueur de 64 duels à lui seul. Le plus grand de tous.
Je vis effectivement le grand Samurai, mais devant lui se tint quatre douzaines de soldats au-moins.
Pas le temps d'essuyer la goutte sur mon front, 殺人精神 en tua trois, quatre, cinq. Je repris mon souffle brièvement. J'entendis alors du brouhaha derrière moi. Seulement, il n'y avait que la porte ?
Je leva les yeux, et le double de l'armée déjà en stand-by courait vers moi pour me sauter dessus.
Plus le choix, je sortis Bokkun de son fourreau, mon deuxième katana, plus petit et donc plus maniable que 殺人精神. Le premier geste à faire est d'empaler les cinq premiers qui arrivent. Chose faite, cela me laissa un peu de répits pour affronter mes assaillants du RDC. Toujours la même chose au final. Le palais étant finalement peu propice au combat, étant plutôt étroit, les salves de soldats arrivaient cinq par cinq, à la suite, comme si un sablier déterminait leur entrée en scène. Alors que la moitié était décimée, un lâche me trancha la longueur dorsale. Instinctivement, je lança alors Bokkun, lui faisant exploser le coeur avant qu'il ne puisse finir son travail. Je repris vite les armes, l'heure n'est pas aux balbutiements. J'entendais le grand Samurai rigoler derrière la montagne de cadavres qui jonchaient le sol. Les dernières salves furent les plus contraignantes. Je sentais la fatigue venir. Néanmoins, tant qu'il me reste un souffle. Péniblement, les derniers soldats tombèrent, me lacérant la cuisse et l'oreille droite *dégage ses cheveux pour la montrer, coupée à moitié*. Aussitôt fini, un tonnerre d'applaudissements singuliers sonnèrent dans le temple. Il n'en restait qu'un, non pas des moindres. Alors que la centaine de crevettes affrontées jusqu'ici m'avait épuisé, jusqu'à peiner pour marcher... Mes chances de survies étaient très faibles. Pourtant, en pleine forme, j'aurais pu le zigouiller en un rien de temps. Mais il devait le savoir, savoir que je viendrai seul, et que ma légende ne surpasse pas l'homme. D'où cet accueil inhabituel. Les applaudissements firent vite place au sang. Alors à dix mètres de moi, mon ennemi fît un saut dans les airs, aussi rapidement qu'une créature mi-lièvre mi-kangourou puisse.
Je parada alors son coup, rapide mais prévisible. S'engagea une lutte sans merci. Ses coups fustigeaient alors que mes mains tremblaient. La douleur se faisait sentir, et la fatigue me figeait. Seul mon esprit était intact, me permettant encore de me défendre, à défaut d'attaquer. Sa technique était incroyable, attaquant mon flanc gauche, paradant la droite, pour mieux me faire trébucher avec un coup de pied en plein dans le torse. Mes katanas volèrent à dix mètres l'un de l'autre, et à vingt de moi. Impossible d'espérer les récupérer sans me faire trucider avant.
J'ai cru ne jamais me relever. Mon Honneur m'interdisait d'appeler à l'aide. Mon Courage m'ordonna de me relever. Et ma Sagesse me fit comprendre que je devais cette fois-ci vaincre par l'esprit, non par la force.
Je me releva péniblement. Heureusement, mon adversaire était également un homme d'Honneur, celui-ci ne m'attaqua pas durant cette terrible épreuve.
Je commença alors une escapade vers la grande Salle se tenant devant moi. Miyamoto se délectait du spectacle. Il me suivait en riant bruyamment. L'Orgueil n'était pas légion parmi les Samurai, mais quand l'un d'eux se compare à un dieu, celui-ci devient forcément orgueilleux, si il n'a pas quelqu'un d'autre pour le compléter, et donc le faire revenir sur terre.
Là-haut, en plein milieu de la salle, se tenait alors un grand lustre de cristal, tenu par une corde à l'autre bout de la pièce. Si je voulais réussir, le timing devait être parfait : courir à la corde, la lâcher quand Miyamoto passe dessous. Le plus dur étant la première partie du plan, bizarrement...
Me vient alors mon second souffle qui, je le savais, ne durerait pas longtemps. Miyamoto encaissa mon poing dans sa tempe, alors que celui-ci pleurait de rire, aveuglé par son orgueil !
Je courus alors vers ma dernière chance, même si la douleur était plus insupportable que la morte elle-même.
Miyamoto était à 8 mètres exactement, reprenant à peine connaissance, séchant ses larmes.
Au bout de mes mains, ma vie sauve. Miyamoto me sauta alors dessus tel un liègourou (ndlr : cf la comparaison avant ). Heureusement, je ne rata pas mon coup. Ecrasé tel une mouche par un journal, celui-ci n'a même pas pu me souffler le mot de la fin.
Je m'écroula alors, seul, dans ce théâtre de sang. Il était temps pour moi de laisser la place à Ble4Ch, qui saurait mieux comment agir pour ne pas mourir.
Mon récit s'arrête là les amis, contrairement à mes aventures. Je ne suis pas là pour écrire ma biographie, mais pour entrer dans vos rangs. Ma stupide marionnette vous a fait mauvaise impression sur le coup, mais croyez-moi, nous avons de vraies valeurs, et sommes prêts à donner notre vie pour une cause. Et celle que nous avons choisi de servir, c'est la votre, Tenshinryu. Je vous prie de prendre en considération notre demande, la déception n'est pas au rendez-vous, croyez-moi."
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RP OFF !
Voilà, contrairement à vos conseils, je ne me suis inspiré d'aucun d'entre vous. Je voulais vraiment tester mon aptitude à cet exercice ma foi, de moins en moins difficile avec la pratique (je pense qu'on peut voir la différence entre mon 1er rp et celui-ci^^).
J'attends vos réactions. Une question en attendant : test IG ? Comment ça ? Vous allez me faire tuer des cochons et des vaches ? Ou me faire construire un temple ?! Ou plutôt tester l'entente avec le groupe ?!
Fearless : "Il ne s'agit pour moi que le récit de la rencontre de ton personnage avec l'ordre"
Oui, c'était le but. En donnant un peu l'eau à la bouche en parlant du passé, mais je ne voulais pas autant en dévoiler, du moins pas de suite. Tu me diras, on peut s'inventer 85 ans d'existence, ce n'est pas le contenu qui va se tarir. En fait, je voulais un RP original, sortant de l'ordinaire "on va conter nos aventures" qui, je trouve, est assez artificiel. Ce n'est qu'un avis hein, d'ailleurs je me suis mangé les dents avec Mais je pense qu'au final, ce préambule aura servi ma cause, puisque je trouve cela bien moins artificiel et bien sympa^^