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erache97

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  1. Merci ! J'écris toujours, mais sur des projets persos. Merci, et bonne lecture.^^
  2. EPILOGUE Cela fait un an depuis la bataille de la Citadelle. Depuis ce jour, la paix est revenue à Minorive. Il serait cependant mentir que de dire que la disparition de Mediaco n’y soit pas pour quelque chose. Mediaco, tout comme Punisher, ont été vus pour la dernière fois au moment où ils sont retournés dans le palais, peu avant sa destruction. Aucun des deux n’a donné le moindre signe de vie depuis. Cela va sans dire que la Triade et les Cinquante-Cinq ont été dissous ce jour-là. Commençons par ces derniers. Dark Shadow et Jatern ont réussi à prendre la poudre d’escampette. Dans leur hâte d’aider à la bataille, Ghosthand et Joft les avaient laissés en haute de la muraille extérieure de la ville. Ils se sont enfuis, personne n’étant là pour les surveiller. Le duo effectue depuis des missions de mercenariat, et de chasseurs de primes, tout en évitant soigneusement d’entrer en contact avec les autorités. Zikku et Ixylls ont été condamnés à une peine de prison. Ixylls s’est montré particulièrement bavard sur tous les Cinquante-Cinq, ce qui lui a valu une réduction de peine. Les Dames Rouges se sont volatilisées. Le bar de Chudd a accueilli deux nouvelles serveuses, ce qui est une joyeuse coïncidence. Les deux nouvelles se tiennent à carreau, et mettent du cœur à l’ouvrage. Cela est tout au bénéfice du propriétaire, Chudd, qui poursuit ses activités comme d’habitude. Filerd n’a pas tardé pour remplir son ardoise à nouveau. Joft étant à présent bien plus occupé, Elyso l’a remplacé comme camarade de jeu, et pour le trainer jusqu’au manoir, avant qu’il ne dépense trop. Le manoir ne comptait plus que trois copropriétaires à présent : Neah, Filerd et Elyso. Ce dernier, comme de nombreux membres anonymes de la Triade, avaient reçu un pardon exceptionnel en vertu de l’aide qu’ils avaient apporté à Minorive. Le trio coule des jours calmes, Neah poursuivant son travail avec assiduité. Le directeur assiste Joft avec ses nouvelles fonctions de grand dirigeant de Minorive. Joft ne chôme pas non plus, étant très investi dans sa fonction de dirigeant, et très apprécié des Minoriviens. Le commandant Sabre continue de servir sa nation, le nez dans le guidon. White Hat, en revanche, a pris sa retraite. Il s’occupe en tant que consultant à l’académie militaire de la Citadelle, son avis étant toujours le bienvenu pour former le futur de l’armée Minorivienne. Apollo a également eu un poste à l’académie, chargé de la formation des cavaliers. Les apprentis se plaignent régulièrement de la rudesse de l’enseignement d’Apollo, mais les résultats sont au rendez-vous. Du côté de Babylone, McFly ne change rien à ses habitudes. Il continue de produire invention après invention. Il chapote également l’installation d’un réseau de dirigeables publics pour relier entre elles les villes de Minorive. Inno, le tireur d’élite, s’est mis à la pêche. McFly lui a fabriqué tout un tas de cannes à pêche équipées d’accessoires que seul Inno arrive à utiliser. En ce qui concerne New Stendel, la vie continue. Velouttine travaille aux relations avec Minorive, et Ghosthand poursuit sa carrière sans un nuage à l’horizon. Le couple ne manque pas de passer du temps ensemble en faisant en sorte d’associer au mieux leurs congés et permissions. Il y a cependant une jeune femme qui n’a pas passé une année complètement sans soucis. Aurélia a passé un moment difficile. Peu de temps après la bataille de la Citadelle, l’enterrement de Yug eût lieu en petit comité. Aurélia ne prononça pas la moindre parole, et ne versa pas la moindre larme. La pauvre fille l’avait déjà assez fait. Les convives furent tous surpris de la montagne de fleurs et de cartes, venant de membres de la Triade n’ayant pas pu venir. Quelqu’un plaisanta que l’une des cartes devait provenir de Mediaco, mais nous n’en trouvâmes aucune signée à son nom. Aurélia passa un long moment sans vouloir voir qui que ce soit. Après cette période d’isolation, elle a publié un nouveau recueil. L’ouvrage s’ouvre par une réponse au poème de Yug. Les vers lourds de sens marquent qu’elle a fait son deuil. Les autres textes sont emprunts d’une subtile mélancolie qui ne lui est pas familière. Aurélia a tourné la page, et sa cicatrice sera soignée par le temps. Pour finir, nous pouvons parler de moi. Si toute cette folle aventure avait commencé pour que je retrouve l’inspiration, cela est un grand succès. Je me suis installé dans une petite maison très confortable, loin de toute distraction. J’écris, et ne suis pas près de m’arrêter. Thleze, mon éditeur, en est par ailleurs ravi. Il m’a présenté à deux gardes de la capitale charmants. Dans tous les cas, je vis ma vie dans la plus grande quiétude à présent. Je reposais ma plume et rebouchais mon encrier, satisfait de cet épilogue. Levant les yeux à la fenêtre au dessus de mon bureau, je constatais qu’il faisait nuit noire. Avec un soupir, je me levai et m’étirai. D’un geste machinal, j’essayais alors d’attraper ma monter, que je laissais au bord de mon plan de travail. Après quelques secondes de tâtonnement, je baissais les yeux pour me rendre compte que l’objet avait disparu. Pourtant, j’étais persuadé de l’avoir laissée là. C’était un sentiment trop familier. « Mon cher Erache, chercherais-tu ta montre ? » Je me retournais, n’en croyant pas mes oreilles. Cependant, mes yeux ne me trompèrent pas. Debout, au milieu de la pièce, dans une tenue de voyage n’ayant rien de remarquable, Mediaco se tenait, jouant avec ma montre, qu’il m’avait encore dérobé avec son talent incroyable pour le larcin. L’homme arborait un large sourire, et était tout aussi nonchalant que d’habitude. Il me jeta mon bien, que j’attrapai au vol. « Alors ? Tu ne dis rien ! On dirait que tu as vu un fantôme ! Tu ne vas tout de même pas me faire croire que tu as oublié le Grand Mediaco ! » Je reposais ma montre sur ma table, me remettant de la surprise. « Content de vous savoir en vie. -Et ravi de l’être. Ça n’a pas été une mince affaire de m’en sortir, avec l’explosion du palais. Pour une fois, la chance a vraiment joué. -Mais si vous avez survécu, et Punisher ? -Oh, ne t’inquiète pas pour ça, je te garantis que nous ne le reverrons pas. Mais ne veux-tu pas savoir plutôt comment j’ai fait pour m’en sortir ? -Pas vraiment. Rien ne sera plus extraordinaire que les possibilités de plan d’évasion. -C’est vrai, pour une fois la vérité n’est pas si intéressante que ça. -Est-ce le retour de la Triade ? -Ah, ça non. Nous nous sommes bien amusés, mais tout le monde est passé à autre chose, moi y compris. Et je vais être honnête avec toi, ça ne serait jamais aussi bien qu’avec Yug. » Mediaco s’interrompit une seconde, les yeux dans le vague. Puis il reprit : « Quand j’ai pu enfin être prêt à envoyer une carte après l’explosion du palais, la cérémonie était passée. J’ai dû me contenter d’un bouquet et d’un petit discours en solitaire. Enfin, ce qui est fait est fait. Je n’ai rien fait de très palpitant depuis, mais j’apprécie le calme des voyages sans la pression de m’occuper de la Triade. -Vous voyagez alors ? -Oh oui, je ne fais que ça ! Il y a tellement de choses à voir, et j’ai tout le temps qu’il me faut, ainsi que l’argent des poches de tout le monde. La retraite au grand air, on ne peut pas rêver mieux ! -Ravi que vous ayez trouvé une occupation qui vous convienne. -Je suis ravi pour moi aussi. » Mediaco claqua une fois dans ses mains. « Bien, ça a été un plaisir de te revoir, mais je vais y aller. Je ne compte pas m’éterniser quelque part, il y a tant à voir ! -Bon voyage alors. -Merci. J’ignore si je prendrai le temps de te rendre à nouveau visite, alors… Adieu Erache. Bonne continuation à toi. » Je le remerciais d’un signe de tête. Mediaco tourna les talons, franchit la porte d’entrée que j’avais absolument fermée à clé plus tôt. Sans un mot, Mediaco s’engagea sur le petit sentier qui remontait jusqu’à la route, plusieurs centaines de mètres plus loin. Il resserra sa cape sur ses épaules, et, sans se retourner, il m’adressa un signe d’au revoir de la main. Mediaco s’enfonça dans les ténèbres, jusqu’à devenir qu’une ombre, puis disparaître complètement. Quelques instants de plus suffirent à ce que le bruit de ses pas s’évanouit à son tour. Dans le silence retrouvé, je refermais ma porte. Seul dans mes pensées, je restais sans bouger un moment. Après un instant, je déclarais : « Bon, il est l’heure d’aller se coucher. » Bonjour à tous chers lectrices, lecteurs et autres ! Et voilà. C’est fini. Un grand remerciement à ceux qui sont toujours là. Ça a été un vrai plaisir d’écrire cette histoire, et de savoir que j’ai eu des lecteurs. Je ne peux que m’excuser pour l’attente que j’ai dû vous faire subir. Ça a pris plus de sept ans, mais enfin c’est fait. J’espère que ça vous aura plu, malgré les hauts et les bas. Si vous avez quoi que ce soit à dire, n’hésitez pas ! De mon côté, je suppose que c’est des adieux. Je vais toujours rester dans le coin, mais je ne prévois pas d’être bien actif. J’ai toujours des notifications quand je suis contacté, donc j’y répondrai si je peux. De ce que j’ai compris faut faire un état des lieux quand on s’en va ? Euh… Continuez comme ça les gars, c’est très bien. Si j’ai un truc à dire, c’est que cette section, la taverne RP, est pas assez active. Si vous voulez vous lancer, allez-y ! Rien ne devrait vous retenir. Sur ce, j’espère que vous avez eu une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97 
  3. Partie Finale : Le Bouquet Final Au sommet de la grande porte Sud de la Citadelle, le combat battait son plein. Joft et Ghosthand avaient beau travailler de concert, Dark Shadow était sans conteste l’un des plus fins bretteurs de Minorive. Le chasseur de primes savait parfaitement composer avec deux adversaires sans montrer le moindre signe de fatigue. Après une violente botte savamment placée, les deux alliés furent contraints de reculer de plusieurs pas. Dark Shadow lança : « Alors, vous n’êtes pas encore assez pour me vaincre ? » Joft s’élança alors vers lui. « Je suis bien suffisant seul ! » Dark Shadow eût un sourire retord. D’un mouvement, il dévia la lame de Joft, fit un pas en avant, et lui entailla le flanc, juste sous les côtes. Joft s’effondra sans un cri. Ghosthand se raidit. Sans un mot, il était prêt à poursuivre le combat. Dark Shadow ne comptait pas le laisser se reposer non plus. Il bondit sur le général, décidé d’en finir au plus vite. Ghosthand recula sous le choc du premier impact, mais tint bon ensuite. « A deux vous n’arriviez pas à me vaincre. Seul tu n’as aucune chance. » Contre toute attente, Ghosthand se mis à sourire, ce qui fit enrager Dark Shadow. « Qu’y a-t-il de si drôle ? -Oh, rien, c’est tout à fait vrai. Il manque cependant un détail. » Ghosthand et Dark Shadow bloquèrent leurs épées l’une contre l’autre. « Ah bon, et quel détail ? » Ghosthand se contenta de sourire, tandis qu’une vois s’éleva de derrière Dark Shadow : « Celui là ! ». Joft abattit un gravat sur le crâne de Dark Shadow, qui s’écroula sans avoir le temps de réagir. Joft se tenait droit et noble, la main sur sa blessure. Ghosthand commenta : « Joli coup. Pas trop blessé ? -Ca devrait aller. Ce n’est pas si profond. J’ai bien réussi à être convainquant en tout cas. » Ghosthand acquiesca, puis se pencha pour regarder l’évolution de la bataille en bas. Les troupes de White Hat venaient tout juste de forcer le passage. Il déclara : « Nous devrions les rejoindre. -Je ne vois pas d’escalier. » Ghosthand regarda autour de lui, et répliqua : « Pour descendre, nous n’avons pas besoin… D’escalier. » Il ramassa la corde et le grappin que Mediaco avait utilisé pour grimper sur la Lune de Midi. « On va descendre en rappel ? -Non, ça serait trop lent. » Il fit tourner l’embout métallique pour lui faire prendre de la vitesse, puis le jeta en direction d’un toit. Le grappin se coinça contre la gouttière. Ghosthand enroula alors la corde autour de son bras, agrippant fermement l’épais filin. Joft compris alors ce que le général comptait faire. « Sans vouloir vous offenser, général, c’est un plan à la Mediaco ça. -Et nous avons tous les deux que ses plans ont un fort taux de succès. -C’est vrai. » Ghosthand passa son bras libre autour de la taille de Joft, ce dernier s’agrippant au général de mieux qu’il put. Joft plaisanta : « J’espère que votre femme n’est pas du type jalouse. -N’ayez crainte, elle sait que vous n’êtes pas du tout mon type d’homme. En avant ! » Le duo bondit dans le vide. Ils tombèrent en chute libre pendant plusieurs secondes, puis la corde se tendit. Ils décrivirent un arc de cercle au dessus des soldats. Au point le plus bas de la courbe, Ghosthand s’écria : « On lâche tout ! » Les deux hommes s’exécutèrent, lâchant la corde et leurs contacts l’un à l’autre pour se projeter dans les quelques mètres qui les séparaient du sol. Ghosthand réussit à faire une roulade pour amortir sa chute, tandis que Joft s’écrasa avec fracas dans un étal. Déjà, les soldats présents se hâtaient de leur venir en aide, quand ils n’étaient pas sous le choc de la vision de cette arrivée spectaculaire. Ghosthand, déjà debout, réclamait : « Un cheval ! Et où se trouvent Sabre et White Hat ? » Les CMTT avançaient sans qu’aucune résistance ne leur soit opposée. Après qu’une vingtaine de balles aient rebondi contre la cuirasse du véhicule qui ouvrait la marche, les gardes de la Citadelle avaient abandonné l’idée de vaincre les canons motorisés. De plus, Inno effectuait un travail de maître depuis les toits, semant encore plus la discorde parmi les lignes ennemies. Aurélia, à bord du CMTT avec moi, semblait passionnée par le fonctionnement de l’engin, l’assemblement subtil des engrenages, et le minimalisme utilitaire inhérent à ce type d’invention. Elle finit cependant par décrocher son attention de la machinerie pour me demander : « Mediaco m’a dit que Yug avait quelque chose à me dire. Tu n’en sais pas plus ? -En effet, mais je ne dirais rien. C’est Yug que ça regarde. -Et tu n’y serais pas pour quelque chose ? -Tout vient de Yug. Il a sollicité mon aide, donc je connais tous les détails, mais il a tout fait lui-même. » Aurélia hocha la tête, et ne posa pas d’autre question. Soudain, notre véhicule s’arrêta. Aux aguets, j’essayais de voir quelque chose à travers la fente réservée au pilote. J’aperçus l’arrière du premier CMTT, à l’arrêt aussi. La voix d’un ordre étouffé de McFly résonna depuis son véhicule : « Formation défensive ! ». Le pilote s’exécuta. Il fit pivoter le véhicule, et, un instant plus tard, les trois CMTT se tenaient côte à côte, dans un arc de cercle visant à protéger ce qu’il se trouvait derrière. McFly ouvrit son écoutille, et nous invita à faire de même. Velouttine, Aurélia, Neah, Filerd, Elyso, McFly et moi se mirent à l’abri derrière le mur formé par les CMTT. Nous furent rejoints assez vite par Sabre et White Hat, qui nous avaient rattrapés à cheval. Ils descendirent de leurs montures respectives, et Sabre fit son rapport à McFly : « Nous avons réussi à franchir les défenses à la porte extérieure Sud, et les troupes investissent tout le périmètre extérieur, avec le soutien de la population locale. -Parfait. Où sont Ghosthand et Joft ? -Nous sommes là ! » S’exclama Ghosthand, qui venait d’arriver à cheval, Joft derrière lui. Les deux nouveaux venus se joignirent au groupe et expliquèrent la situation de leur point de vue. Nous nous mîmes d’accord pour la suite des opérations. Nous remontâmes à bord des CMTT, Joft rejoignant McFly et Neah dans le premier. Les véhicules se remirent en marche, suivis par les renforts qui venaient d’arriver. La lente procession franchit la porte abattue sans rencontrer de resistance, la garde ayant effectué leur retraite au dernier mur. Au même moment, beaucoup plus haut, Inno, à l’aide du lance-grappin prêté par McFly, venait de franchir la muraille, et était passé sur le toit le plus proche. A sa grande surprise, il tomba sur Yug et Apollo. « Drôle d’endroit pour faire une promenade à cheval. » Remarqua-t-il. Il résuma la situation. Apollo allait proposer quelque chose lorsqu’un grand fracas secoua l’air autour d’eux. « Ha, le Soleil de Minuit n’a pas réussi son atterrissage. » Souligna Inno. Yug réfléchit à toute vitesse. « Il faut que je passe de l’autre côté. -Pourquoi ? Demanda Apollo. -Il faut que j’ailler aider Mediaco. -Mais on n’a plus aucune chance de passé, ils ont déjà dû fermer la porte du périmètre intérieur ! » Yug grimaça, réfléchissant à une solution. Inno soupira, puis décrocha le lance-grappin de son bras et le lança négligemment à Yug, en expliquant comment il fonctionnait. « Voilà pour passer le mur. Mais même si Mediaco a survécu, ça serait du suicide. -C’est pour ça que j’ai besoin d’un tireur pour me couvrir. » Inno lança un regard noir à Yug. « Et pourquoi je ferai ça ? -Pour sauver la vie d’un membre du Hell Team Down Five ! » Apollo n’avait pas compris la dernière phrase, mais guettait la réaction d’Inno. Il fut surpris quand le tieur se tourna vers lui : « Tu peux nous emmener jusqu’au mur ? -J’ai fait que du transport aujourd’hui, alors une fois de plus… » Inno bondit sur le cheval derrière Yug. Il s’adressa à ce dernier : « Aurélia est en bas avec les autres, si tu as envie de faire un détour. -J’aurais tout mon temps après notre victoire. En avant ! » Apollo donne un coup de talon et le cheval part au galop sur le toit. Il saute sur le suivant, puis celui d’après, emmenant le trio vers le dernier mur d’enceinte. A mesure qu’ils avançaient, Apollo commençait à avoir des doutes sur le fait qu’ils puissent atteindre leur objectif. Alors qu’ils s’approchaient de la muraille, des coups de feu retentirent, et des tuiles commencèrent à exploser à côté d’eux. Inno arma son fusil, et s’écria à l’adresse d’Apollo : « Essaye de pas trop nous faire bouger ! -Et comment tu veux que je fasse ? » Inno soupira, cala son fusil sur l’épaule de Yug, et commença à tirer. En haut du mur, les gardes se jetaient à couvert, tandis que d’autres tombaient sous les coups du tireur d’élite. Le cheval sauta encore deux toits, avant d’atteindre le mur. Inno et Yug se tinrent l’un à l’autre, ce dernier utilisant le lance-grappin. Le projectile se logea en haut de la muraille. Le câble s’enroule alors, tirant les deux hommes vers le haut. Apollo eût juste le temps de leur crier « bonne chance ! » avant qu’ils ne soient hors de portée d’oreille. Le cavalier fit alors demi-tour pour rejoindre le reste des troupes. En haut de la muraille, les gardes devaient se replier devant les deux attaquants. Inno se créa une couverture en déplaçant deux canons, et commença à tirer en tout sens pour faire fuit ses ennemis. Yug le remercia d’un signe de tête, et repéra le lieu du crash du Soleil de Minuit. Il tira le grappin sur le toit le plus proche, et bondit dans le vide. Il se réceptionna en douceur sur le sol, rétractant le grappin dans le lanceur. Yug se glissa à travers les ruelles pour rejoindre le Soleil de Minuit. Il arriva près du palais. Le Soleil de Minuit s’était écrasé au bas des marches de l’imposant bâtiment. Les gardes essayaient de dégager les débris, n’arrivant pas à faire le tour. Sur les escaliers, deux personnes montaient les marches, se bataillant l’un contre l’autre. Yug les reconnût instantanément : il s’agissait de Mediaco et de Punisher, s’affrontant dans un duel acharné. De là où il était, il ne pouvait pas les rejoindre. Il décida alors de prendre le risque de traverser la place devant le palais, l’attention des gardes prise par le déplacement des restes du Soleil de Minuit. La main sur son épée, il franchit la place au pas de course. Il a de la chance au début, personne ne le remarquant. Il entend soudain une exclamation, l’un des gardes l’ayant repéré. Yug se met alors à courir à toutes jambes. Il manqua de peu de se jeter par terre lorsqu’il entendit un coup de feu, juste avant de constater qu’il s’agissait du soutien d’Inno. Etant maintenant à portée, il tira son grappin, se tractant au dessus des débris du Soleil de Minuit et arrivant quelques marche en contrebas de Mediaco. Ce dernier fut ravi de l’arrivée de son ami : « Bienvenue, Yug ! As-tu croisé Aurélia ? » Yug monta les marches, rétractant son grappin, puis dégaina son épée. « Malheureusement le devoir m’a appelé ici. Ce n’est qu’un détour cependant. » Yug se jeta dans la mêlée, l’épée en avant. Punisher para son assaut intrépide avant de bondir en arrière pour s’éloigner du duo. Mediaco ricana. « J’ai l’impression que cela fait des siècles que nous ne sommes pas battus côte à côte. Ca promet. » Yug se contenta d’un sourire et d’un petit signe de tête comme réponse. Les deux compères avancèrent d’un pas décidé vers Punisher. Ce dernier, en garde, reculait au même rythme qu’eux, précautionneux à ne pas réduire la distance qui le séparait de ses deux adversaires. Punisher grinça : « Je n’aurais pas dû m’attendre à un combat loyal. -Je sais bien que tu caches un plan de secours, Punisher. As-tu une idée de quoi il pourrait s’agir, Yug ? -Ca a probablement un rapport avec le fait qu’aucun garde n’essaye de nous arrêter. Le palais a l’air désert. -Oh, mais je crois bien qu’il est désert, en effet. Nous en aurons le cœur net dans une seconde… » Le temps de leur petite discussion, les trois étaient arrivés en haut des marches. Mediaco et Yug durent jouer de toute leur capacité à rester impassible devant le spectacle qui s’offrait à leurs yeux. Dans le décor opulent, des centaines, voire des milliers de fils s’entremêlaient en tout sens, sur le sol, les rampes, les rebords, partant dans toutes les directions tels autant de serpents dans un nid infâme. Mais il ne s’agissait pas là que de simples fils, mais de mèches, chacune reliée à son bâton de dynamite respectif. Mediaco et Yug s’immobilisèrent à l’entrée du palais. Mediaco ironisa : « Tu voulais un combat explosif, à ce que je vois, Punisher. Avec cette quantité de dynamite, nous allons être aux premières loges du feu d’artifice du siècle. Dommage que ça ne soit jamais la position pour avoir une bonne vue. Yug ? -Je sais. Si jamais nos épées raclent l’une contre l’autre, les étincelles feront tout exploser. -Je comprends où sont passés tout les explosifs qu’il y avait à bord du train. » Sur ces paroles, Mediaco et Yug franchirent le seuil, posant le pied sur les mèches et les bâtons de dynamite, d’un geste uni et magistral. « Si c’est tout ce que tu as trouvé, Punisher, c’est que tu n’es pas de taille à affronter le formidable Yug et le légendaire Mediaco. » Punisher surveillait ses adversaires avec un regard noir. La nouvelle décoration du palais n’avait pas eu l’effet auquel il s’attendait. Il ne pouvait dès lors que reculer, et essayer de trouver un moyen de séparer ses deux adversaires. Les canons des CMTT étaient en position. A l’ordre de McFly, les trois engins ouvrirent le feu. Avec une précision chirurgicale, les boulets tirés éclatèrent le sommet de la grande grille de la porte intérieure, faisant sauter d’un coup les chaînes qui la maintenait. Des tirs successifs firent vaciller la structure, avant qu’elle ne s’affaisse dans un grand fracas. Inno, du haut de la muraille, appréciait le spectacle. Il reporta son attention sur la rue principale et aperçut Ixylls, flanqué de gardes, qui se dirigeait droit vers nos troupes. Il le mit en joue, puis se rendit compte que son sabre, rangé dans son fourreau, lui servait à présent de mât pour un drapeau blanc. Inno soupira, mais était souriant. Il reporta son attention vers le palais, pour voir s’il apercevait Yug ou Mediaco, mais ne les trouva pas. Rangeant son fusil sur ses épaules, le tireur d’élite sortit de sa couverture et chercha un moyen de descendre du mur. Quelques dizaines de mètres en contrebas, les CMTT venaient de franchir la porte et s’étaient arrêtés devant le comité d’accueil désarmé. Ixylls souleva son fourreau vers le ciel, le tissu blanc se dressant dans le vent. Les gardes présents jetèrent leurs armes par terre. McFly sortit de son CMTT. Joft, White Hat, Neah, Sabre et Velouttine l’accompagnèrent. Ixylls et eux discutèrent quelques minutes, puis McFly revint au pas de course jusqu’au CMTT. Inno arriva au même moment, comme Apollo. Ghosthand demanda : « Que se passe-t-il ? -Le palais est rempli d’explosifs. C’est le dernier coup d’éclat de Punisher. Répond McFly. -Mediaco et Yug sont dans le palais, ils affrontent Punisher. Informa Inno. -Dans ce cas, nous devons les rejoindre ! » S’inquiéta Elyso. McFly ordonna le démarrage des CMTT. Aurélia bondit à terre. « Nous ne serons jamais rendus avec ces engins, il nous faut des chevaux, que l’on aille au galop ! » Quelques instants plus tard, nous nous élancions, deux par cheval, pour rejoindre le palais. La distance était courte, mais les montures furent d’une aide précieuse pour arriver à temps. Nous nous arrêtâmes devant les débris du Soleil de Minuit. Inno s’écria : « Ils sont là-haut ! » Tout le monde leva les yeux. Sur le balcon principal faisant face au Sud, Mediaco et Yug bataillaient de toutes leurs forces contre Punisher. Le style violent de ce dernier lui permettait de maintenir ses adversaires à distance, le moindre coup de sa solide épée transportant assez de force pour projeter par terre un combattant non averti. Cependant, notre duo avait l’avantage. Aurélia, la main tremblante cramponnée au pommeau de sa lame, fut la première à exprimer nos pensées : « Il faut les aider ! » Inno mit le balcon en joue, et répondit : « Je peux bien tenter, mais je ne peux pas garantir de toucher le bon. Ou de tout faire sauter. » Consternés, nous observions le spectacle. A cette distance, il était dur d’apprécier la compétence des trois combattants. Le cœur battant, nous attendions le moment fatidique, le coup final qui metterait fin à cette bataille et guerre. Le silence pesait lourd sur nos épaules. Filerd plaça ses mains en porte-voix, et s’écria : « Vas-y Mediaco ! » Tout le monde se tourna vers lui. L’air surpris, il haussa les épaules et expliqua : « On veut tous qu’ils gagnent, non ? Autant les encourager ! Allez ! Mediaco ! Yug ! » Alors que je regardais Filerd s’époumoner, Ghosthand se joignit à lui : « Allez, vous deux ! Vous avez déjà vaincu plus fort que lui ! » Un par un, tout le groupe se mis à hurler des encouragements divers pour soutenir nos combattants. « Allez les gars ! » « Vive la Triade ! » « Dégage, Punisher ! » « Vous l’avez ! » « Yug, bats-le ! » La folle cacophonie résonnait dans toutes les directions à travers la place, sous les yeux ébahis des gardes qui s’étaient rendus, et des renforts de notre camp qui arrivaient au compte-goutte. Des inconnus joignirent leurs voix aux nôtres, les messages criés devenant de moins en moins compréhensibles, mais dégageant toujours et encore cette motivation, cette énergie que chacun voulait confier à Yug et Mediaco, cette volonté d’enfin retrouver la paix qui nous avait été retirée. C’est alors que le tournant de l’affrontement eût lieu. Alors que Mediaco venait de repousser Punisher contre la balustrade, Yug bondit sur lui, l’épée en avant. Cependant, Punisher n’avait pas été aussi sonné que ce à quoi Yug s’attendait. Il serra les dents lorsque la lame de son adversaire lui déchira la peau, passant dans l’espace entre deux côtes. Punisher, avec un sourire sadique, profita de l’élan de Yug pour le précipiter par-dessus la balustrade. Yug tomba dans le vide. Dans un geste désespéré, Yug avait réussi à accrocher son grappin à la rampe. Suspendu dans le vide par un bras, son épée tombée une quinzaine de mètres plus bas, le sang s’écoulant de sa blessure béante, la situation de Yug était catastrophique. Au dessus de lui, Mediaco faisait tout son possible pour écarter Punisher du grappin. Aurélia ne tint plus. Elle donna un coup de talon à sa monture, qui partit au galop. Elyso, derrière elle sur le cheval, s’écria : « Hé ! Stop ! On ne pourra pas passer les débris du dirigeable ! » Il avait raison. Une dizaine de mètres plus loin, l’animal se cabra, refusant de poursuivre sur le sol accidenté. A côté de moi, j’entendis un soupir agacé. Apollo avait fermé les yeux, résigné. Sans prévenir, il poussa sans ménagement Neah, qui était derrière lui. Le directeur tomba par terre, heberlué. « Désolé ! » Lança Apollo en faisant partir sa monture en avant. Il cria à Aurélia de sauter avant d’arriver à son niveau. La jeune femme quitta ses étriers, bondissant debout sur sa selle. Apollo guida sa monture pour passer tout près d’elle. Aurélia sauta, se réceptionnant derrière la selle d’Apollo. Le cavalier ne décéléra pas. Son cheval se mis à bondir et à zigzaguer parmi les restes du Soleil de Minuit, progressant vers le palais. Sur le balcon, Mediaco était en difficulté. D’une main, il affrontait Punisher, dans une position défensive. De l’autre, il tirait la corde à laquelle Yug était suspendu, le remontant petit à petit. Mediaco continuait cependant de provoquer Punisher, malgré la situation dans laquelle il se trouvait. Dès qu’il avait le moindre dixième de seconde de répit, il jetait un œil en bas, pour vérifier combien de mètres il lui restait encore à tirer. Yug, qui était resté immobile pendant tout ce temps, venait de se remettre à bouger. De sa main libre, il avait attrapé le poignard caché dans sa chaussure. Avec un geste lent, il montait le poignard vers le fil qui le maintenait en l’air. Mediaco l’aperçut. « Yug ! Je t’ordonne d’arrêter ! Tout va bien, je te remonte ! » Yug leva les yeux, la lame du poignard contre le filin. Il adressa un sourire triste à Mediaco. « Tu ne le battras pas si tu dois me trainer. -Non ! Attends ! Je t’interdis de faire ça ! » Un choc de l’épée de Punisher fit vaciller Mediaco, faisant redescendre la corde d’un bon mètre. Mediaco tint bon. « Yug ! Tu n’as pas le droit de te sacrifier ! -Je fais partie de la Triade. Tout ce que je désire, je n’ai qu’à le prendre ! Et je prends volontiers ce sacrifice ! A toi de prendre la victoire finale, Mediaco ! » Yug trancha la corde. Apollo conjurait son cheval d’aller plus vite, l’animal remontant les marches vers l’entrée du palais à un rythme effréné. Quel que soit le temps qui leur manquait, ils ne l’eurent jamais. Yug s’écrasa devant l’entrée, sans pousser un cri. Son corps roula sur quelques marches avant de s’immobiliser, le visage vers le ciel. L’instant d’après, Apollo arrêta sa monture auprès de lui, et Aurélia se jeta par terre pour aller s’agenouiller à son côté. En larmes, désespérée, la jeune femme tentait de bander la blessure de Yug. Ce dernier, le souffle rauque, leva le bras et posa sa main droite contre la joue d’Aurélia, essuyant une larme d’un mouvement tremblant du pouce. Yug adressa un regard à Apollo, et dit dans un souffle : « Merci de me l’avoir apportée. » Le cavalier, sonné et fébrile, ne trouva pas les mots pour répondre. Il se contenta d’un hochement de tête qui suffit amplement à Yug. Il plongea la main gauche dans la poche intérieure de sa veste, sortant un papier mal plié. Il posa le papier dans la main tremblante d’Aurélia. « Désolé… Je l’avais retenu par cœur, mais je n’ai pas la force de le réciter… » Aurélia lui fit non de la tête, tenant toujours la main de Yug contre sa joue. « Ce n’est pas grave. Tu me diras tout quand on sera au calme, hein ? On va te soigner, et, et… » La voix de la jeune femme s’éteignit au regard résigné de Yug. Tout deux savaient ce que les secondes suivantes allaient amener. « Bonne lecture, Aurélia. » Yug ferma les yeux. La faible force qu’il avait déployée pour tenir sa main contre la joue d’Aurélia venait de disparaitre. Après une vie grandiose, Yug venait de rendre son dernier soupir. Une vague glacée avait balayé l’air. Si nous étions trop loin pour voir les détails, nous avions compris. Malheureusement, la bataille n’était pas terminée. Mediaco et Punisher, toujours sur le balcon, sa faisaient face. A travers la longue vue que McFly m’avait donné, j’observais les deux hommes. Mediaco était solennel. L’éternel être joyeux et insolent semblait avoir disparu, pour ne laisser place qu’à un être animé d’une colère froide. Mediaco adressa alors un regard par-dessus la rambarde, voyant tantôt Apollo et Aurélia ramener le corps de Yug, et le groupe plus loin qui l’observait. Comme par réflexe, un mécanisme par lequel il tirait sa force, Mediaco se mit à sourire à nouveau. Il tourna son regard vers Punisher, qui fut désarçonné de le voir ainsi. « Je te plains, Punisher. Non, vraiment ! Tu n’as fait qu’une seule erreur de toute ta vie, et tu vas tout perdre à cause de cela. Cette erreur, c’est de t’être pris au grand Mediaco ! Il est temps d’entâmer le bouquet final ! Je te le dédie, Yug ! Puisses-tu enfin te reposer un peu. » Mediaco éclata de son rire tonitruant et triomphal habituel. Punisher le chargea. Mediaco l’esquiva, et, contre toute attente, s’élança à travers la porte ouverte, retournant à l’intérieur du palais. Punisher se jeta à sa poursuite. Tout le monde contempla la scène bouche bée. Il était impossible de voir ce qu’il se passait à l’intérieur. Chacun retint son souffle, attendant de savoir comment cela allait se terminer. Le silence retomba, pendant un moment qui s’éternisa. Quelques instants plus tard, le bouquet final qu’avait annoncé Mediaco se produisit. Dans un endroit du palais, une mèche s’était consumée, mettant feu aux explosifs. Un tonnerre assourdissant froissa l’air, puis le palais fut emporté dans un déluge de flammes, avant de s’affaisser sur lui-même. En une dizaine de secondes à peine, le palais n’était plus qu’un tas de ruines fumantes. Dans le silence et la poussière qui retombait, chacun avait compris que tout était terminé.
  4. Partie Seconde : La Chute des Deux Astres Alors que Joft, réveillé en sursaut par le début de la bataille, grimpait quatre à quatre les marches pour rejoindre le pont principal, un garde de la Citadelle s’engagea dans les marches en face de lui. Le garde lança sa charge. Joft dégaina son épée juste à temps pour parer l’attaque. De sa main libre, il saisit le poignet de son adversaire et le tira vers lui. Alors qu’il commençait à perdre l’équilibre, il se jeta sur le côté, se cramponnant à la rampe, tandis que le garde tombait vers les niveaux inférieurs dans un grand fracas. Joft se hâta de se redresser et de monter sur le pont. D’un regard, il balaya la scène. Sur le pont de la Lune de Midi, le chaos régnait. Chaque équipage avait abordé le vaisseau adverse. Aurélia et Velouttine étaient en duel avec les Dames Rouges. Devant le gouvernail du Soleil de Minuit, McFly faisait de son mieux pour terrasser Punisher, bien que le combat soit rude pour le maire de Babylone. Joft était prêt à en découdre. Juste à temps, il évita un coup d’épée qu’il avait aperçu du coin de l’œil. Il contre-attaqua à l’aveuglette, faisant reculer l’attaquant. Levant les yeux, il vit qu’il s’agissait du capitaine de la garde de la Citadelle en personne : Ixylls. Ce dernier se lança dans une série d’attaques ininterrompue. Joft recula, poussé par la violence de l’assaut. Un instant plus tard, il était coincé entre la rambarde et Ixylls. Alors que Joft réfléchissait à un moyen de se sortir de cette situation, il y eût un craquement. Soudain, la rambarde se brisa et Joft bascula en arrière. Il atterrit sur un sabord ouvert, qui grinça sous le choc. L’épée de Joft lui sauta de la main, et tomba dans le vide. Entrainé par l’élan de la chute, Joft glissa du morceau de bois. Au dernier moment, il attrapa le rebord. Les pieds au dessus du vide, il se tenait au sabord à deux mains. Il poussa un soupir de soulagement et commença à se hisser sur la planche. Jatern reculait face aux attaques de Ghosthand. Alors que le Général cherchait le meilleur angle pour son prochain coup de taille, l’épée de Joft atterrit entre les combattants dans un écho métallique. Les deux hommes levèrent les yeux et aperçurent Joft, une bonne dizaine de mètres au dessus de leur tête. Jatern sortit son pistolet, mais Ghosthand fut plus rapide. Il se jeta sur Jatern et le plaqua au sol. La détonation partit, mais la balle se perdit loin de sa cible initiale. Les deux combattants, à présent par terre, s’échangeaient des coups. Ghosthand réussit à se relever, puis il s’exclama en cherchant une épée : « Mediaco ! Va aider Joft ! » Mediaco leva les yeux, tout en parant l’attaque de Dark Shadow. « Je ne peux pas tout faire en même temps ! » Répliqua Mediaco. Il y eût une détonation lointaine, un sifflement, puis Jatern tomba à la renverse. Ghosthand, surpris, regarda autour de lui, tandis que Mediaco éclata de rire. « Un super coup d’Inno, ça ! » Ghosthand ramassa la première épée qu’il trouva et se rua en direction de Mediaco et Dark Shadow. Mediaco força Dark Shadow à reculer d’une botte violente, puis lança une de ses épées en l’air avant de s’élancer dans la direction opposée à son adversaire. Ghosthand passa à côté de lui, attrapa l’épée qui retombait et fondit sur Dark Shadow à la vitesse d’un boulet de canon. Les deux paires de lames s’entrechoquèrent dans une pluie d’étincelles. Le général eût un sourire froid pour l’assassin. « Nous pouvons faire une croix sur la reformation de la DTHF, et ce n’est même plus la peine d’espérer un apéritif avec tous les anciens membres maintenant. -Ce n’est pas votre style, ces réflexions en plein combat. -C’est parce que Mediaco est dans mon camp, donc je sais que je n’ai pas trop à m’inquiéter pour notre victoire. » Maintenant que Ghosthand occupait Dark Shadow, Mediaco avait le champ libre pour aider Joft. Il rengaina son épée, puis pris la corde qu’il avait autour du torse. Il laissa le cordon se dérouler par terre, gardant en main l’extrémité sur laquelle le grappin était fixé. Il fit tournoyer l’objet de toutes ses forces. Quand il eût atteint une vitesse adéquate, il le lâcha. Le filin décrivit un léger arc en s’élançant vers le ciel. La corde passa juste à côté de Joft, alors que le grappin allait se loger dans un rebord un peu plus haut. Joft regarda en bas. Lorsqu’il vit Mediaco lui adresser un signe de la main, il attrapa la corde et se laissa glisser jusqu’à la muraille. « Merci pour le coup de main. -Un plaisir. Je pense que notre ami le général à besoin de votre aide. -Et vous ? » Mediaco se saisit de la corde d’une poigne incroyable et adressa son plus grand sourire à Joft. « Je vais prendre votre place là-haut. Je suis sûr qu’ils sont tous déçus que vous les ayez laissés en plan. » Joft haussa les épaules, se saisit d’une épée d’un garde vaincu, et s’empressa de rejoindre Ghosthand. « Mediaco remonte ! » Annonça Inno. Le tireur d’élite, par sa lunette, nous tenait informés. Tout autour de la foire, des gardes arrivaient. En bas des gradins, Yug, Elyso et moi affrontions vague après vague des gardes de la Citadelle. « Tu peux arrêter les commentaires deux secondes et nous donner un coup de main ? » Se plaignit Elyso. Inno soupira, puis une série de coups de feu retentit. A chaque coup, un garde s’écroulait. Les autres se jetèrent à couvert ou essayaient de s’enfuir. Après son dernier coup, Inno abaissa le canon de son arme. « Voilà. Satisfait ? » Elyso adressa un regard mauvais au tireur. « J’ai entendu une balle me frôler l’oreille. Tu l’as fait exprès. -T’aurais préféré que je t’abatte ? Ça peut toujours s’arranger si tu veux. » Yug grimpa les gradins, profitant de ce moment de répit. « Ça suffit vous deux. Inno, ça donne quoi à la porte ? -Le combat continue. Les gardes ont beau être encerclés par notre armée et les gars de Chudd, ils ont l’air de tenir le coup. White Hat ne va pas réussir à forcer le passage avant un mom… Oh ! » Tout le monde se tourna vers Inno. « Un cavalier est passé ! Il est… Ils sont trois sur un cheval ?! » Je me hâtai de rejoindre Yug et Inno en haut des gradins. Dans la rue principale, un cheval galopait dans notre direction. Les pieds aux étriers, les rênes dans les mains, Apollo guidait la monture, tandis que Neah et Filerd étaient derrière, ballotés en tout sens. Le cheval contourna les gradins et sauta par-dessus la barrière qui délimitait le contour de la foire. Elyso bondit de côté pour ne pas se faire piétiner. Tirant sur les rênes, Apollo arrêta sa monture. Neah et Filerd descendirent de cheval le temps que Yug et moi rejoignons les nouveaux venus. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Demanda Yug. Apollo montra le sac qu’il avait sur le dos. « Nous allons utiliser ça pour faire tomber la porte suivante. Toute la garde est encore distraite par la grande porte, c’est le bon moment pour tenter quelque chose. -Tu comptes y aller seul ? » Demanda Yug. Apollo fit une grimace, puis répondit : « Il va bien falloir. On a déjà failli y passer, juste parce que ces deux là voulaient venir en aide à leur copropriétaire. » Neah, Filerd et Elyso s’échangèrent un regard. Ce dernier soupira, puis posa ses deux mains sur les épaules de ses deux amis. « Merci les gars. On se fera un bon repas au manoir quand on aura libéré la ville ? » Les deux autres répondirent par l’affirmative. Yug s’avança vers Apollo. « Je viens avec toi. Tu auras trop de mal tout seul, et avec les renforts que tu as amenés ils vont pouvoir tenir ici. -Ça me va. » Yug prit place derrière le cavalier, et sans un mot de plus le duo s’élança vers la porte suivante au triple galop. Mediaco venait de finir son ascension. Sans attendre, il décrocha le grappin pour le lancer en bas. Il se dressa de toute sa hauteur, regardant autour de lui, le pont de la Lune de Midi toujours en proie au chaos de la bataille. Il n’avait pas fait un pas qu’un ennemi se présenta devant lui : Ixylls. Le capitaine fondit sur lui sans la moindre hésitation. Mediaco para son assaut d’un rapide mouvement du poignet. De sa main libre, il tenta de lui envoyer un direct entre les côtes, mais Ixylls recula juste à temps pour l’éviter. « Alors on essaye de faire de la boxe ? » Plaisanta Ixylls. Mediaco haussa les épaules, puis avec un sourire en coin, il rengaina son épée. « Ma foi, pourquoi pas ? -Tu n’as pas la moindre chance de me battre à la boxe. -Je crois que c’est l’une des choses que j’ai le plus entendu. » Ixylls rengaina sa lame, puis leva les poings. Mediaco chargea. Ixylls était prêt, mais pas pour l’attaque de Mediaco. Ce dernier plongea, la tête en arrière. Du talon, il tacla son adversaire en le frappant au bas des tibias. Le capitaine tomba tête la première contre le plancher du pont, son adversaire à présent dans son dos. Il tenta de se relever, mais Mediaco fut plus rapide. Déjà debout, il assomma Ixylls d’un coup de pied derrière le crâne. Satisfait de son coup, Mediaco se frotta les mains avec un sourire. Il dégaina son épée, plaisantant : « Victoire au premier round par K-O. C’est avec cette parfaite victoire que le grand Mediaco prend sa retraite de la boxe, car on est jamais aussi efficace qu’avec une épée. » Sur ces mots, Mediaco bondit sur la rambarde du côté amarré au Soleil de Minuit. Alors qu’il regardait autour de lui pour voir la situation, il aperçu Velouttine et Aurélia, dos à dos, en duel avec les Dames Rouges. Mediaco n’hésita pas un instant et courut le long de la rambarde. Il sauta ensuite pour atterrir derrière la Dame de Carreau. Cette dernière l’avait entendu arriver, et elle plongea sur le côté pour éviter son attaque. La Dame de Cœur se joignit à elle, que les deux fassent front ensemble devant leurs trois adversaires. Mediaco s’adressa à Aurélia : « Yug cherchait absolument à te voir. Il a quelque chose à te dire apparemment. -Alors nous devrions le rejoindre au plus vite. » Les trois alliés chargèrent. Avec Mediaco comme adversaire en plus, les Dames Rouges ne pouvaient pas rivaliser. Zikku vint se joindre à la mêlée. Alors que Velouttine et la Dame de Carreau tenaient leurs épées l’une contre l’autre, Mediaco envoya l’ennemi au sol d’un coup de pied bien placé. Au même moment, la Dame de Cœur fut distraite par l’attaque contre son amie. Aurélia profita de cet instant d’inattention pour l’envoyer au tapis d’un coup de la garde de son épée droit sur la tempe. Zikku recula, maintenant en un contre trois. Mediaco le désarma d’un geste, et l’assomma d’un uppercut. Mediaco allait féliciter ses camarades lorsqu’une secousse manqua de peu de les faire tomber. Les deux dirigeables, en très mauvais état à présent, commençait à perdre de l’altitude. De chaque côté, les soldats sectionnaient les cordes d’abordage qui maintenaient les deux titans l’un contre l’autre. Aurélia s’exclama : « On va s’écraser ! -Retournez sur la Lune de Midi, toutes les deux ! Je vous envoie McFly ! » Les deux femmes acquiescèrent et traversèrent le pont en courant. Sans attendre, Mediaco bondit à travers les marches pour rejoindre le maire de Babylone. McFly était toujours en plein duel avec Punisher. Ce dernier ayant un style violent, il forçait McFly à rester sur la défensive, faisant pleuvoir sur sa garde faiblissante une série de bottes plus fortes les unes que les autres. Mediaco lança : « McFly, ton navire a besoin de toi ! » Punisher jeta un œil derrière lui pour localiser Mediaco, puis fit reculer McFly d’un coup de taille appuyé par toute sa force. Il pivota alors et chargea droit sur Mediaco, son épée en avant. Mediaco plongea sur le côté, et se redressa après une roulade, du même côté que McFly. « Hé, McFly ! Retourne sur la Lune de Midi, ils vont sûrement avoir besoin de toi. » McFly planta son épée dans le pont, à la verticale. « Tu nous fais quoi, là ? » Demanda Mediaco, guettant le prochain assaut de Punisher. McFly ne répondit pas, tirant sa manche gauche. Sous la manche de sa tenue abîmée par les combats, ce qui ressemblait à une protection de cuir, accrochée par trois boucles de ceinture. D’un geste vif, il retira l’objet de son bras et l’accrocha au bras gauche de Mediaco. Punisher continuait à se tenir à distance, redoutant un coup fourré de la part de ses deux adversaires. « Qu’est-ce que c’est ? -Tu trouveras bien. Je vous laisse. » McFly fit volte-face et en deux bonds il rejoignit la Lune de Midi. « C’est bien la première fois que je vois McFly ne prenant pas tout son temps pour exposer le génie de son invention. Quelle journée ! Et il n’est pas encore midi ! » Mediaco saisit l’épée que McFly avait laissée, puis poursuivit : « Bon, Punisher, je t’ai manqué tout à l’heure, mais cette fois tu n’auras pas cette chance. Viens te battre ! » A la surprise dissimulée de Mediaco, Punisher s’avança vers lui. Non dans une charge intrépide, mais dans une marche calme et posée. Mediaco monta sa garde avec une lenteur similaire, tandis que le dirigeant levait sa lame pour préparer son premier coup. L’épée siffla à travers l’air. Dans une phénoménale gerbe d’étincelles, Mediaco l’avait arrêté de la lame de sa main gauche. Le chemin libre, son autre épée s’engouffra en avant dans un coup d’estoc dirigé droit vers le torse. Punisher bondit en arrière, hors de portée à quelques centimètres près. Le dirigeant s’immobilisa. Il prépara sa nouvelle attaque, à présent conscient de la menace que représentaient les deux épées de son adversaire. Une nouvelle secousse, plus violente que les précédentes, eût presque assez de force pour les jeter à terre. Les deux hommes se retinrent contre la balustrade. Les deux vaisseaux, à présent complètement désolidarisés, perdaient de l’altitude. Alors que Mediaco avait une de ses mains occupée à se tenir debout, Punisher en profita pour lui asséner des coups de taille, changeant son angle d’attaque à chaque fois. Une secousse supplémentaire envoya les deux combattants de l’autre côté. Mediaco et Punisher percutèrent le gouvernail, dans une pluie d’échardes et de bois brisé. « Les dirigeables tombent ! » Tout le monde leva les yeux à l’exclamation de Filerd. La Lune de Midi perdait de l’altitude à grande vitesse. Tandis que le Soleil de Minuit dérivait, l’autre chutait. « Il faut bouger d’ici ! » S’exclama Neah, réalisant que le navire Babylonien arrivait droit sur nous. Tant de monde pris leurs jambes à leur cou. Dans un fracas indescriptible, la Lune de Midi s’écrasa sur la foire. Le souffle de vent jeta les gens par terre. Dans le nuage de poussière qui se déposait, nous nous relevâmes. L’atterrissage catastrophique du dirigeable avait rendu au silence ce qu’il restait de la foire et des alentours. Alors que nous cherchions des yeux autour de nous pour s’assurer que tout le monde allait bien. Dans le relatif silence, un grondement sourd se fait entendre, puis un second, et un autre encore. Un coup de canon fit voler des morceaux brisés de la carcasse écrasée. Soudain, un appareil émergea des décombres. L’engin était incroyable, un chef d’œuvre d’ingénierie dont seul McFly avait le secret. L’engin de métal, alimenté par un imposant moteur à vapeur, pouvait se décrire comme un canon motorisé. Deux immenses blocs verticaux en forme de losanges, de chaque côté du canon, soutenaient les chenilles qui permettaient à l’appareil de se déplacer. Dans un grand bruit, l’engin s’avança à travers les décombres. L’instant d’après, l’un après l’autre, deux autres suivirent. Les trois engins s’arrêtèrent après avoir parcouru une dizaine de mètres. L’écoutille sur le toit du premier véhicule s’ouvrit, laissant apparaitre McFly, qui regardait autour de lui, aux aguets. Quand il aperçut notre groupe, il nous fit un grand signe pour que nous nous approchions, et s’écria à l’adresse des véhicules qui le suivait : « La voie est libre ! Vous pouvez sortir ! » Les écoutilles des second et troisième engins pivotèrent à leur tour. Du second sortit Aurélia. Elle fit un signe à tous deux présents, avec un grand sourire. Velouttin se dressa de la dernière écoutille, droite et noble. « Qu’est-ce que c’est que ces appareils ? » Demanda Neah. McFly semblait ravi qu’on lui pose la question. Il tapa du plat de la main sur le toit du véhicule, et annonça : « Mesdames et messieurs, je vous présente la dernière évolution de la technologie militaire : le Canon Motorisé Tout Terrain, ou CMTT. Cet engin peut se déplacer sur presque toutes les surfaces, qu’importe à quel point ces dernières sont accidentées. Cela est réalisé par l’utilisation de deux chenilles pouvant se déplacer indépendamment l’une de l’autre. Le moteur à vapeur et son réservoir permettant une autonomie de plusieurs heures. De plus, un système d’absorption du recul du canon permet un rechargement plus rapide et la réduction de l’espace nécessaire pour l’arme. Enfin, le tout est emballé dans une splendide armure renforcée. La coque peut résister jusqu’à quatre coups de canon à bout portant au même endroit avant de se briser. Les balles de fusil ne feront au mieux qu’érafler le métal et donner un mal de tête à l’équipage. » McFly profita un instant des regards admiratifs, puis Neah Intervint : « Apollo et Yug sont partis en avant, ils vont faire sauter la seconde porte. -Alors nous devrions les suivre. Le reste des troupes ? -Est toujours coincé à la première porte. -Raison de plus pour aller de l’avant. Nous allons les forcer à se retirer. Montez ! » Elyso intervint à son tour : « Et Mediaco ? -Il est sur le Soleil de Minuit. Il affronte Punisher. » Inno fit signe à McFly. « Qu’y a-t-il, Inno ? -Je crois que je serais plus utile si je prenais de la hauteur. Mais je n’ai pas de quoi monter sur les toits. » McFly pris un instant pour réfléchir, puis trouva une solution. Il releva sa manche et décrocha un objet identique à celui qu’il avait confié à Mediaco quelques minutes plus tôt. McFly lança l’appareil au tireur d’élite. « Et c’est quoi ? -Un lance-grappin. Mets-le sur ton bras préféré, vise en tendant le bras, et tire la poignée pour envoyer le grappin. J’en aurais plus besoin avec le CMTT. » Inno remercia le maire d’un mouvement de tête en accrochant le lance-grappin autour de son bras. Neah bondit sur le CMTT de McFly. Ce dernier nous indiqua : « Il reste une place auprès d’Aurélia et deux dans le dernier CMTT. » Il fut décidé que je monterais dans le second, et qu’Elyso et Filerd embarqueraient dans le troisième véhicule. Une fois en place dans l’étroit compartiment, et l’écoutille fermée, les véhicules se mirent en marche vers le périmètre intérieur de la Citadelle. Inno s’avança vers l’un des hauts bâtiments d’habitation bordant la place, et tira son grappin en suivant les instructions de McFly. Un instant plus tard, il était au sommet, se préparant à nous assister d’en haut. La considération portée à Apollo d’être le meilleur cavalier de l’armée Minorivienne n’était pas volée. Il guidait sa monture avec brio, penché sur l’encolure de l’animal. Afin d’éviter un grand groupe de gardes, il avait tourné dans une ruelle adjacente pour les contourner. Yug se tenait prêt, son pistolet et celui d’Apollo dans les mains. Le cavalier demanda : « Comment on va faire pour monter ? -Il faut qu’on passe de l’autre côté, et que l’on prenne l’escalier. -Une fois la porte passée, c’est sur la droite ? -Oui. » Par-dessus les bruits de sabots sur les pavés de la ruelle, une cloche retentit. Yug s’exclama : « Il referment la porte ! -Alors on n’a qu’à accélérer. » Le cheval bondit sur la rue principale, lancé vers la herse descendante au triple galop. Un garde leva son fusil vers les intrus. Yug l’envoya au sol d’un coup de feu bien placé. La herse continuait de descendre, mais pas assez vite. Un instant plus tard, ils étaient passés. Alors que les gardes de l’autre côté du second mur s’attendaient à combattre les arrivants, ils furent surpris de voir les deux cavaliers changer de route et se précipiter vers les escaliers. La monture, suivante parfaitement les instructions expertes de son cavalier, grimpait les marches à une vitesse incroyable. Après un virage en tête d’épingle à mi-hauteur, les deux hommes et le cheval entrèrent en trombe dans la salle de contrôle de la herse. En deux temps trois mouvements, les cinq gardes présents dans la pièce étaient à terre. Apollo se mit à la porte tandis que Yug sortait les explosifs. « Ils arrivent par les escaliers. -Alors ralentit-les. » Apollo jeta un œil par-dessus son épaule, regardant Yug placer les bâtons de dynamite. Il se précipite alors pour en prendre quelques uns. D’un geste, il alluma les mèches, et les jeta à travers les marches depuis la porte. Des cris paniqués indiquèrent que les gardes avaient repéré les explosifs. Un seconde plus tard, les détonations retentirent. Apollo regarda le résultat de son attaque. Il était à présent impossible de monter sur la muraille dans un grappin ou d’incroyables compétences d’alpinisme. « Ils sont ralentis. -Super, viens m’aider alors. » Les deux hommes travaillant de concert, il ne leur fut que peu de temps pour être prêts. Ils tendirent la mèche autant qu’ils purent, et ils se préparèrent à partir dès qu’ils l’auront allumée. Apollo lui signala qu’il était prêt, et Yug alluma. « Fonce ! » Hurla Yug. Apollo donna un coup de talon à sa monture pour qu’elle avance. Ils sortirent en trombe, bondissant dans les marches le long de la muraille. Soudain, ils arrivèrent à celles brisées par les explosions quelques minutes auparavant. « Accroche-toi ! » Lança Apollo. Le cavalier fit faire un bond à sa monture, devant les regards médusés des gardes en contrebas. Yug ne comprit pas ce qu’il se passait avant de sentir le choc de l’atterrissage. Apollo leur avait fait franchir le fossé entre la muraille et le toit du bâtiment le plus proche. Le cheval, les pattes tremblantes, escaladait péniblement la pente du toit, Apollo le confortant de douces caresses le long de l’encolure. Yug bénit silencieusement le talent d’Apollo ainsi que la résistance de leur monture. Il concentrait cependant toute son attention sur la porte, dans l’attente de voir si leur plan avait réussi. Il retint son souffle et… L’explosion retentit, suivit d’une gerbe de flammes dans toutes les directions. Des morceaux du sommet de la muraille s’affaissèrent. En même temps, l’énorme grille de fer, n’étant plus soutenue par le haut, vacilla un instant sur ses appuis au sol, avant de basculer complètement vers le côté extérieur du mur. La grille s’écrasa avec fracas, brisant le sol par endroits, des rivets expulsés en tout sens. « On a réussi ! » S’exclama Yug. Apollo, concentré sur le guidage de leur monture, répliqua : « J’avais entendu. -Apollo ! -Quoi ? -Regarde là-haut ! » Les deux hommes levèrent les yeux. Au dessus de la porte qu’ils venaient de forcer, le Soleil de Minuit continuait à dériver et à descendre. « Ils vont s’écraser près du palais à ce rythme-là, si ce n’est dessus. » Commenta Yug, Apollo ayant remis toute sa concentration dans son travail. Ils s’avancèrent jusqu’au centre du toit, sur une partie plane. Apollo demanda alors : « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? -On n’a pas le choix, on va devoir attendre que les autres arrivent jusqu’ici. -En gros on a le droit de faire une pause ? » Yug fut amusé par la question, puis répondit d’un hochement de tête avec un petit sourire.
  5. Bonjour à tous chers lectrices, lecteurs et autres ! Voilà la fin des Aventures de Mediaco ! (Enfin !) Voilà le dernier chapitre. Comme je l’avais annoncé la dernière fois, je l’ai divisé en plusieurs parties, étant donné sa longueur. La première partie c’est aujourd’hui, on se retrouve mercredi pour la deuxième, dimanche prochain pour la troisième, et on finit par un épilogue mercredi d’après. Je n’ai rien de bien intéressant à dire pour le moment, je préfère conserver l’important pour le mot de la fin après l’épilogue. Je ne compte plus faire de petit édito comme ça avant la fin, donc on se retrouvera après l’épilogue. Comme petite conclusion à ce message : merci de m’avoir lu. Dans un peu plus d’une semaine, vous n’aurez plus à attendre des délais trop longs ! Sur ce, et pour la dernière fois, je vous souhaite une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97  CHAPITRE 44 : L’ULTIME BATAILLE DE MEDIACO Partie Première : L’Entrée en Scène Le jour se leva. Le Soleil, comme à son habitude, était apparu à l’Est, inondant le monde de ses chauds et bienveillants rayons, dans l’indifférence de ce qu’il se passait dans la tête des hommes, et la constance de la plus précise des horloges. A la Citadelle, le jour venait de commencer. D’un pas rapide, Un homme descendait les marches de marbre du Grand Palais Central. Grand Dirigeant de Minorive, c’était Punisher. De chaque côté, Zikku et Ixylls le suivait, s’efforçant de rester à son niveau. Les trois hommes s’arrêtèrent en apercevant un garde se dirigeant vers eux, grimpant les marches quatre à quatre. Zikku et Ixylls se mirent entre le nouveau venu et leur supérieur, dans un mouvement de protection. Le garde d’arrêta quelques marches en contrebas, hors d’haleine, et salua. Il s’empressa de justifier son arrivée, tendant vers le groupe une poignée de feuilles froissées. « Des tracts ont été accrochés partout dans la ville. Vous devriez prendre conaissance de leur contenu. » D’un geste sec, Ixylls prit les feuilles des mains du garde. Il se hâta d’en remettre un exemplaire à Punisher, puis en pris un pour lui. Il laissa Zikku se débrouiller avec ceux qui restaient. Les trois hommes lurent : « Chers Citadeliens, Ici Joft. Aujourd’hui, je m’adresse à vous pour vous transmettre des informations cruciales. Tout d’abord, le maire de Babylone McFly et moi-même avons signé l’accord de paix avec New Stendel. Nous avons obtenu le retrait des troupes Stendeliennes des territoires de Minorive, sans conditions. Ensuite, nous avons établi que le Grand Dirigeant Punisher s’est rendu coupable de trahison envers Minorive. Dans le but de s’enrichir personnellement via la vente d’armes, il dirige en secret le groupe terroriste des Cinquante-Cinq et a orchestré l’attentat à l’origine du conflit avec New Stendel. Je prends donc dès à présent le rôle de Grand Dirigeant de Minorive, avec le soutien de McFly, le commandant Sabre, ainsi que le commandant White Hat, injustement emprisonné. Nous savons pertinemment que Punisher ne se rendra pas sans résistance. Par conséquent, nous avons réuni tous les moyens à notre disposition pour assiéger la Citadelle. J’encourage l’ensemble des habitants à se mettre à l’abri. Les volontaires sont les bienvenus, mais ce n’est pas un engagement à prendre à la légère. Si vous êtes prêts à sacrifier votre vie, nous serons ravis de vous comptez parmi nous. Enfin, je vais m’adresser directement à Punisher. Tu aura beau t’emmurer et te cacher dans ta forteresse, nous réussirons à te déloger, et tu devras faire face à la Justice. Gloire à Minorive ! » Un silence de mort était tombé. Chacun attendait la réaction de Punisher. Ce dernier leva les yeux du papier, qu’il broya d’une main avant de le jeter par terre d’un geste négligent. Il adressa le regard le plus froid possible à son audience. « Détruisez tous les tracts. Ordonnez à tout les habitants de rester chez eux jusqu’à nouvel ordre. Si quelqu’un tente de sortir, menacez-le de prison. S’il y a la moindre résistance, tirez à vue. Personne d’autre que la garde ne doit se trouver dans les rues, est-ce bien clair ? » Le garde salua, et repartit au pas de course. Punisher adressa un regard en biais à Ixylls. « C’est de ton ressort, non ? Va gérer ta garde, Ixylls. » Le capitaine salua à son tour, et se lança à la suite de son subalterne. Zikku demanda : « Il s’agit d’un coup de la Triade ? » Punisher répondit d’un geste dédaigneux de la main. « Bien sûr que oui. Mais cela ne va rien changer à nos préparatifs. Le palais est bientôt prêt. » Sur ces paroles, il continua à descendre les marches, Zikku sur les talons. L’intérieur du bar de Chudd était en pleine effervescence. Dans tous les sens, les hommes allaient et venaient, chacun affairé à sa tâche précise. Alors que je venais d’ajuster ma tenue et de ranger mon épée dans son fourreau, Mediaco ouvrit en grand la porte de ma chambre. « Erache, va voir Inno pour prendre les nouvelles, et rejoins-moi en bas tout de suite après. » Je n’eus pas le temps d’acquiescer qu’il était déjà reparti dans le couloir et dévalait les marches de l’escalier en colimaçon. Sans attendre, je rejoignis la chambre d’Inno, à l’autre bout du couloir. Je traversais la pièce en deux enjambées puis grimpais sur le montant de la fenêtre ouverte. Une fois la sortie franchie, j’escaladais les tuiles pour aller m’asseoir à côté du tireur, qui observait avec une grande attention tout ce qu’il se passait au travers de ses jumelles. « Alors ? » Demandais-je. Inno jeta un œil par-dessus ses jumelles pour voir qui était venu le déranger. Il m’adressa un vague signe de tête en guise de bonjour puis répondit. « Rien qui n’était pas prévu. Les tracts ont circulé, puis ont été arrachés, et maintenant plus personne n’a le droit de sortir, sauf les gardes. Je crois avoir vu Punisher quitter le palais, mais rien de garanti à cette distance. Il y a aussi un ballet de gardes qui entrent et sortent du palais. Aucune idée de ce qu’ils y font. » Je regardais autour de nous pendant qu’Inno faisait le résumé de ce début de matinée. Je demandais alors : « Personne ne t’a repéré ? -Non, toute la ville est au courant que je suis là. Bien sûr que je ne me suis pas fait repérer. De toute façon, personne ne regarde vers le haut. Jamais. » Je pris congé d’Inno, me glissai de nouveau par la fenêtre, puis rejoignit Mediaco au rez-de-chaussée. Je lui transmis les informations qu’Inno m’avait données. Mediaco claqua des mains une fois et m’adressa un grand sourire. « Bien, c’est parfait. Il est l’heure pour moi de vous laisser alors. » Yug, qui se tenait derrière Mediaco, interpella ce dernier : « Tu es sûr que tu veux faire ça seul ? » Il adressa à Yug un sourire entendu. « C’est une question d’honneur que je fasse ça seul. Si je n’y arrive pas, Yug, alors nous pouvons déclarer forfait immédiatement. » Yug haussa les épaules. « Alors nous avons déjà gagné, car tu as réussi bien plus compliqué. -Yug, cela me va droit au cœur. » Sans un mot de plus, Mediaco franchit la porte d’entrée. Il nous adressa un dernier signe de la main sans nous regarder avant de disparaitre hors de la vue de la porte. Elyso, assis à une table, poussa un profond soupir. « Bon, c’est encore le moment d’attendre. » Yug ricana. « C’est dans les moments de calme que l’on regrette l’action, mais l’inverse est aussi vrai. -Je ne regrette ni l’un ni l’autre, j’ai surtout envie de faire quelque chose. Et pas de me reprendre une balle dans l’homoplate. » Chudd, de l’autre côté de la pièce, avait lancé un regard en coin à Elyso à la phrase « envie de faire quelque chose », étant donné que tout le monde était plus occupé que lui. « On aura fort à faire quand l’armée lancera l’assaut. » Annonça Yug. « La Citadelle est en vue ! » A l’exclamation, toutes les têtes se tournèrent dans la même direction. Certains se penchèrent, ou grimpèrent sur la caisse ou balustrade la plus proche. Tout l’équipage de la Lune de Midi voulait apercevoir les remparts de la capitale de Minorive. Alors qu’un silence tendu s’était installé à bord, McFly surgit hors de la cale, une expression déterminée sur le visage. D’une voix forte, in ordonna : « Tout le monde au travail ! Ce n’est pas le moment d’admirer la vue ! » L’effervescence reprit de plus belle. Tout le monde se hâtait de rattraper le retard de cette interruption contemplative. McFly soupira, jetant un regard circulaire autour de lui. La glorieuse Lune de Midi avait été endommagée par ses précédents combats. Partout où le regard du maire se posait, quelque chose avait été réparé ou laissé cassé. Certains des canons abîmés ou perdus avaient été remplacés par des modèles Stendeliens, récupérés sur des navires de la flotte avant son repli. Cet étrange collage serait jeté une fois de plus dans la bataille aujourd’hui. D’un geste las, McFly tapota la rampe des quelques marches qui menaient à la gouverne, comme pour souhaiter bon courage à son fidèle vaisseau dans ce qui allait être sa dernière bataille. Le pas décidé, il escalada les quelques marches, et demanda le rapport de la situation au timonier. « Tout se passe comme convenu. Nous avons fixé notre allure sur celle des troupes au sol et survolons le convoi. Il ne nous faudra pas plus de trois quarts d’heure pour atteindre la position prévue pour le début de la bataille. » McFly répondit simplement d’un hochement de tête. C’est alors qu’arrivèrent Velouttine, Aurélia et Ghosthand. « Y a-t-il un changement de programme ? » Demanda l’Impératrice. McFly fit un geste de la main pour lui signaler que tout allait bien, puis ajouta en regardant sa montre : « Heureusement tout se passe encore comme prévu. Si nous devions déjà improviser, alors qu’aucun n’a encore été porté, je ne donnerai pas cher de notre peau. Avez-vous vu Joft ? -Oui, il se repose, je l’ai vu dans l’un des lits des membres d’équipage. » Répondit Aurélia, avec un sourire indiquant son impatience à voir la réaction de McFly à cette nouvelle. Ce dernier eût un petit rire. « Au moins il sera en forme lorsque la bataille va commencer. » Les énormes roues dentées crissaient les unes contre les autres, entrainées par deux machines à vapeur de part et d’autre du large hangar. Les imposants mécanismes avaient été conçus pour ouvrir le toit, afin de permettre au dirigeable à l’intérieur de prendre son envol sans être déplacé à l’extérieur, ce qui était pratique pour économiser de l’espace entre les murs de la Citadelle. Alors que l’on attendait plus qu’à remonter la passerelle pour procéder au décollage, un groupe de retardataires escalada la pente raide de l’accès. Ouvrant la marche, Punisher menait le petit groupe d’un pas rapide. Zikku le suivait, et Ixylls ainsi deux gardes fermaient la marche. Un garde supplémentaire s’engagea derrière le cortège, une caisse dans les bras. Punisher l’avait aperçut du coin de l’œil. Il s’immobilisa et fit volte-face. D’un geste, il écarta son escorte et tira son épée. De sa voix grave, il ordonna au nouveau venu de s’arrêter. La grande caisse que le garde tenait masquait son visage. Il s’arrêta net à l’ordre. « Toi, là, qui es-tu donc ? » Demanda Punisher. Le garde trembla. « Je… J-je suis Bob. Je suis garde ici. » Punisher ricana. « Et tu penses qu’une pauvre caisse aurait suffi à m’avoir, hein ? Posa-la donc, que nous puissions tous voir ton visage, Mediaco. » Le garde faillit lâcher sa charge sous le choc et la surprise. « J-je ne suis pas Mediaco ! » Protesta-t-il. Il poussa ensuite une exclamation de peut lorsque Punisher racla bruyamment sa lame contre le bois de la passerelle, projetant des échardes comme s’il s’agissait d’étincelles. « Lâche cette caisse. » Dark Shadow apparut par-dessus la balustrade du pont. Il lança : « Punisher, je l’ai envoyé chercher cette caisse. Ce type n’est pas Mediaco. -Alors nous pouvons le vérifier tout de suite. » Répliqua Punisher d’un ton sans appel. Il donna un coup de poing puissant sur le sommet de la caisse, qui s’échappa des mains du garde pour s’écraser sur la passerelle dans un craquement sourd. Le geste avait révélé le visage du garde, paniqué et terrorisé, mais pas Mediaco. Punisher remit sa lame dans son fourreau, la mine sombre. Sans rien ajouter, il fit volte-face et remonta la passerelle, bousculant ceux qui n’avaient pas eu la présence d’esprit de s’écarter. Son escorte reprit sa marche, se hâtant pour ne pas se laisser distancer. Le garde, encore sonné, mis quelques secondes avant de reprendre la caisse et de continuer sa tâche. Lorsqu’il fut à bord, les soldats au sol vinrent enlever la passerelle, et décrochèrent les cordes d’amarrage. Le toit du hangar à présent grand ouvert, le Soleil de Minuit commença son ascension dans le ciel de la Citadelle. « Ca y est, le Soleil de Minuit vient de s’envoler. » Déclara Inno en pointant du doigt l’appareil. Yug, Elyso et moi avaient les yeux rivés sur l’engin. Yug déclara alors : « Bien, c’est le moment pour nous d’y aller. » Il recula alors de quelques pas sur le toit, puis il s’élança vers la rue. Il bondit et se réceptionna sur le toit suivant. Inno l’imita, suivi par Elyso et moi. A la rue suivante, nous firent de même. Saut après saut, toit après toit, nous nous dirigions vers la foire. Enfin, nous étions arrivés. Yug se pencha par-dessus le bord pour vérifier qu’il n’y avait pas de gardes en bas. La voie étant libre, il se laissa glisser le long de la gouttière, suivi par Inno, Elyso et Moi. D’un pas rapide, nous traversâmes la rue, et l’instant d’après, nous étions dans la foire déserte. « Montons là-dessus, nous aurons une meilleure vue. » Proposa Inno en montrant les gradins d’un geste. Yug acquiesça, et nous fit signe d’avancer vers la structure. Tous les quatre, nous prîmes place sur la rangée la plus haute, faisant dos au terrain de joute, et regardant plein Sud. Une ombre immense passa au dessus de nous. Le Soleil de Minuit continuait son chemin vers la porte Sud. Les cavaliers s’arrêtèrent, s’alignant suivant une légère courbe, parallèle à celle du haut du mur de la Citadelle. White Hat avança par-delà la ligne, Neah et Sabre derrière lui. Les trois cavaliers se tinrent devant leurs hommes. White Hat s’adressa à son voisin : « Vous nous ferez bien l’honneur d’ouvrir le discours ? » Neah acquiesça. Il se racla la gorge, les yeux fermés, puis releva la tête. « Messieurs, aujourd’hui est jour de victoire. Nous avons mis fin au conflit avec New Stendel, et il nous reste à présent à éliminer les traitres de Minorive, ceux qui n’ont que leur intérêt en tête. Ils seront punis pour leurs crimes, et pour le sang qu’ils auront fait couler. Aujourd’hui, nous prenons la Citadelle. Aujourd’hui, nous gagnons. Aujourd’hui, sera dans notre histoire le premier jour d’une nouvelle ère ! » Un rugissement approbateur résonna de la foule des soldats. White Hat adressa un sourire amical à Neah. « Vous avez un talent pour galvaniser nos hommes, à ce que je vois. -Je me contente de faire de mon mieux. » Répondit Neah, rendant son sourire au commandant. White Hat fit trotter son cheval de long en large, devant les autres cavaliers. « Tout se déroule bien comme prévu jusqu’à présent. Suivez le plan établi, et référez-vous à votre capitaine en cas de besoin. Pour Minorive ! » Un écho disparate de « Pour Minorive ! » lui répondit. Neah, White Hat et Sabre retournèrent à leur place dans les rangs, ce dernier un peu déçu de ne pas avoir eu l’occasion de faire son petit discours aussi, car tout avait été dit. Après un court instant, Apollo, à côté du trio et de Filerd, parla : « Punisher arrive. » Tous les yeux se tournèrent vers la muraille. Au dessus de la porte, le Soleil de Minuit venait de s’immobiliser, tournant lentement pour se placer parallèlement au mur. De l’autre côté, la Lune de Midi ne changea pas sa position, faisant face à la cité, au dessus des troupes au sol. Punisher monta sur la balustrade du vaisseau, un porte-voix en main. Il s’adressa à ses adversaires : « Traitres à Minorive, voici la dernière chance de vous rendre. Etant magnanime, certains auront la vie sauve si vous abandonnez dès à présent. Nous ne comptons faire aucun prisonnier. » Dans l’ambiance austère du discours, un éclat de rire retentit, tonitruant. « Vous ne ferez pas de prisonniers car vous allez perdre, tout simplement ! » Chacun s’échangeait des regards surpris. Sur le Soleil de Minuit, cris et coups de feu se firent entendre. Une personne habillée en garde de la Citadelle grimpa sur la balustrade, et pointa son pistolet sur Punisher. Il fit feu, mais la cible plongea sur le côté pour éviter l’attaque. Le tireur, à présent entouré de gardes, dégaina son épée, trancha le cordage le plus proche aussi haut qu’il put, et, la corde en main, bondit dans le vide avec un rire jovial. Alors qu’il se balançait comme un acrobate fou le long de la coque du vaisseau, il scanda : « Et le grand Mediaco rappelle à présent à tous ses sous-fifres que oui, c’est bien le signal. » Une série d’explosions déchira l’air, tout autour de la grande porte de barreaux croisés. Dans un grincement, la monumentale grille tomba vers l’extérieur, et s’écrasa sur la route avec un bruit sourd et mat. White Hat dégaina son épée, et la pointa vers le ciel. « Chargez ! » Hurla-t-il alors. Dans un tonerre de hurlements et de bruits de sabots, les cavaliers s’élancèrent droit sur la porte de la cité à présent grande ouverte. « En avant toute ! » Ordonna McFly, sur le pont de la Lune de Midi. Le vaisseau se mis en mouvement, surplombant les cavaliers dans leur charge. Mediaco lâcha son fil et se réceptionna sans mal sur le haut de la muraille. Entouré des deux côtés par des gardes, il commença à se battre. Virevoltant de droite à gauche, et de gauche à droite, il mettait au tapis les gardes avec une virtuosité et une efficience sans égale. C’est alors que deux ombres tombèrent du Soleil de Minuit. Mediaco s’interrompit. D’un côté, il y avait Dark Shadow. De l’autre, Jatern. Mediaco, immobile, attendait l’inévitable attaque. Ils chargèrent. Du bout du pied, Mediaco fit sauter l’épée d’un garde vaincu dans les airs. D’un geste, il s’en saisit, puis il para l’attaque simultanée de ses deux lames. « Deux contre un ? Il vous manque encore une centaine pour me battre ! » S’esclaffa Mediaco. Au dessus d’eux, un craquement terrible retentit. Lancé à pleine vitesse, la Lune de Midi venait de percuter de plein fouet le flanc du Soleil de Minuit. Les canons crachèrent leurs boulets dans un tonnerre de feu. Sur le pont, chacun essayer de passer sur le vaisseau ennemi. « Tous à l’abordage ! » Cria McFly. Dans la cohue, l’un des passagers de la Lune de Midi bondit par-dessus bord, épée en main. Il atterrit sur la muraille, derrière Jatern. Il bondit sur son adversaire, envoyant un coup d’estoc droit vers son cœur. Jatern se jeta sur le côté pour l’éviter, manquant de peu de se précipiter dans le vide. Mediaco balaya l’air de sa lame à présent libre, obligeant Dark Shadow à reculer pour l’éviter. Le nouveau venu se mis dos à Mediaco, l’épée levée face à Jatern. Mediaco ricana : « Merci, Ghosthand, c’est gentil à vous d’être passé. -Un plaisir. Je peux vous laisser Dark Shadow ? Je ne voudrais pas avoir à terrasser un ancien collègue de la Dream Team High Five. -Comptez sur moi, battre la DTHF est ma spécialité. » Avec le sourire, les deux hommes fondirent sur leur ennemi respectif.
  6. Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs ! Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Cette fois, le calme avant la tempête. En effet, c'est le dernier chapitre avant la bataille finale. C'est arrivé plus vite que ce que j'imaginais, mais je me suis rendu compte que tout les protagonistes étaient déjà en place. Donc profitez de ce méga chapitre (on est deux fois plus long que la moyenne habituelle). Pour la suite, voilà ce qu'il va se passer. Je vais écrire l'ensemble du dernier chapitre et de l'épilogue. Comme pour le tome 1, je compte diviser la bataille finale en plusieurs parties. Quand tout sera prêt, je mettrai ça en ligne sur plusieurs dimanches d'affilée jusqu'à que tout soit terminé. Quand est ce que ça sera ? Euh... L'objectif ça serait pour cet été au plus tard, mais vous savez... J'en profite pour vous rappeler de rester chez vous, le covid c'est pas fun. Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97  CHAPITRE 43 : PRÊTS COMME JAMAIS Dans les rues de New Stendel, le Soleil descendait sur l’horizon. Dans une petite maison bordant une rue peu fréquentée, Thleze, éditeur de son état, attendait de la visite. Ses deux visiteurs venaient toujours, une fois par semaine, le Houi, après leur ronde. Ils posaient les mêmes questions, obtenaient les mêmes réponses, et prenaient congé. Cette petite ronde durait depuis des semaines déjà. Thleze avait donc décidé de préparer du thé cette fois-ci, afin d’accueillir correctement les deux gardes. Alors que Thleze regardait l’heure, l’on frappa à la porte. L’éditeur sourit en constatant le respect de l’horaire, puis alla à la porte. Comme la semaine précédente, deux personnes se tenaient derrière le panneau. Les deux gardes se dressaient dans leur uniforme impeccable. La première personne, une jeune femme, ayant visiblement rejoint la garde depuis peu, semblait mener le duo. Elle était plus sérieuse que son camarade, qui était un jeune homme à l’air beaucoup moins zélé. La femme salua Thleze d’un mouvement énergique, l’autre suivant d’un geste fatigué. « Bonjour monsieur Thleze. Nous avons des questions à vous poser concernant l’un des auteurs que vous publiez. » Récita-t-elle comme d’habitude. Thleze s’écarta de la porte, faisant un geste aux gardes pour entrer. Les invités froncèrent les sourcils. « Qu’est-ce que cela signifie ? -Je vous ai préparé du thé. Nous pouvons certainement discuter des questions que vous avez autour d’une bonne boisson chaude. -Non, nous… » Alors que la plus sérieuse des deux commençait à refuser, l’autre retira son casque et franchit le seuil, en accordant un sourire à Thleze. Sa camarade l’interpella : « Melo, reviens ici ! Monsieur Thleze, nous devons décliner votre invitation. Nous n’avons pas le temps de prendre le thé. » Le garde nommé Melo haussa les épaules et répondit : « Je ne savais pas que tu avais un truc de prévu Fren. Tu peux rentrer tout de suite à la caserne si tu veux. Je peux bien lui poser les questions habituelles et profiter de son hospitalité tout seul. » Fren répondit par un regard mauvais, puis s’adressa à Thleze : « Je vous remercie de votre invitation. Nous l’acceptons avec plaisir. Je me permets d’entrer. » Un instant plus tard, les trois personnes étaient installées dans le salon, petit mais décoré avec soin. Thleze s’était posé dans son fauteuil favori, tandis que les deux gardes s’étaient assis côte à côte sur le canapé. Fren s’éclaircit la gorge. Thleze répondit à ses questions avant qu’elle ne les pose. « Non, je ne connais pas la localisation actuelle de Erache. Cela fait plusieurs mois que je n’ai pas été en contact avec lui. Je n’avais pas la connaissance de l’incident concernant des intrus à la maison abandonnée d’Erache avant que vous ne m’en parliez, et je n’ai pas d’idée sur ce dont il pourrait s’agir. » Fren soupira, et pris une longue gorgée de thé. Melo pouffa de rire, le gratifiant d’un nouveau regard mauvais de la part de Fren. Melo s’indigna : « Quoi ? Tu peux remercier monsieur Thleze, il rend notre travail plus facile. On a fini notre journée là. -Ce n’est pas une raison pour ne pas rester professionnels. -Je vous assure que je ne doute pas de votre professionnalisme. » Assura Thleze. Les trois personnes restèrent en silence un instant, puis Fren trouva un sujet de discussion : « Pensez-vous que le conflit avec Minorive va bientôt prendre fin ? » Thleze gratta sa barbe blanche en réfléchissant. « C’est une question intéressante. A ma connaissance le conflit s’est enlisé, donc la moindre opération pourrait faire changer l’issue de la guerre selon moi. » Le silence revint. Fren jouait avec le bord se sa tasse de thé. Melo finit par dire : « Je suis sûr que Fren serait ravie d’avoir un exemplaire dédicacé des Aventures de Mediaco. » Fren se retint d’envoyer son poing à la figure de Melo. Elle adressa un regard d’excuse à Thleze, et fut surpris lorsqu’il répondit : « Malheureusement je ne pense pas que je puisse arranger une dédicace avec Erache en ce moment. Mais je peux tenter de répondre à n’importe laquelle de vos questions. » Fren réfléchit un instant, regardant par la fenêtre. « Est-ce que tout est vrai ? » Thleze eût un sourire amusé. « Je ne peux pas vous garantir que la réalité n’a pas été embellie, mais je vous garantis que tout est vrai. » Fren semblait ravie de la réponse. Les trois personnes s’échangèrent encore quelques paroles, puis les gardes prirent congé. A présent seul, Thleze resta un instant à sa fenêtre, réfléchissant. Après un soupir, il se dit : « Quoi qu’il arrive, je vous souhaite bien du courage. » « Je. Ne. Pen. Se. Plus. Qu’à. Toi. Jour. A. Près. Jour. -Ca fait onze. » Yug jeta sa plume. Il demanda d’une voix terne : « Comment arrive-t-elle à faire ça ? » Je haussais les épaules en réponse. Cela faisait plus d’une journée que nous étions arrivés à la Citadelle. Mediaco donnait ses ordres aux hommes de Chudd afin de préparer la bataille. Afin d’éviter de nous faire repérer, Mediaco, Elyso, Inno, Yug et moi sommes restés au bar de Chudd. Après avoir profité des boissons gratuites, Yug m’avait approché, et avait avoué les sentiments qu’il avait pour Aurélia. Afin de pouvoir se déclarer, il voulait la toucher sur son domaine de prédilection, c’est pour cela qu’il avait demandé mon aide pour faire un poème. « Ce n’est pas ma spécialité la poésie. Même si l’on arriva à quelque chose, elle va sûrement trouver ça très mauvais. -Je sais. Mais ça sera assez bon pour qu’elle reconnaisse l’effort, pas vrai ? -Pas avec un vers de onze pieds. » Avec un soupir, Yug reprit sa plume et raya le vers qu’il avait commencé. « Tu n’as pas une astuce pour que le nombre de pieds soit correct ? -Compter… Jusqu’à douze. » Yug m’adressa un regard en coin, et je haussais les épaules en réponse. « Nous pouvons attendre l’avis d’Aurélia si tu préfères. -Essayons de nous en passer. » Alors qu’il se penchait sur la manière de conclure son poème, Elyso entra dans la pièce. « Vous êtes encore là ? -Où voulais-tu qu’on soit ? Répondis-je. -Je sais pas. Couchés ? L’armée arrivera demain, en fin de matinée au plus tard. Il vaudrait mieux être en forme, non ? » A ce moment, Yug me tendit le morceau de papier sur lequel il planchait. « Voilà pour le dernier vers. Ca va ? » Je lus le vers. « Il y a bien douze pieds. -Mais ? -Il n’y a pas de rime. -Et tu n’as pas de synonyme qui rime ? » Je lui fit une proposition, et Yug se hâta de modifier le vers. Je jetai un œil au résultat. « Je crois qu’on est bons. Au moins aussi bien que l’on pourra faire. Plus qu’à le recopier au propre ! » Yug soupira mais se mis au travail. Elyso, toujours à l’entrée de la pièce, haussa les épaules. « Je connais deux personnes qui vont mourir de manque de sommeil… » Je tirai ma montre. « Il n’est pas si tard ! -Extinction des feux dans un quart d’heure, messieurs ! » Répliqua Mediaco en entrant dans la pièce. Je me tournai vers Yug. Il m’adressa un geste las de la main. « J’aurai fini de recopier au propre, pas de souci. » J’acquiesçai, et nous laissâmes Yug dans sa chambre. Une fois dans le couloir, Inno se pencha par la porte de sa chambre. « Si c’est bientôt l’heure de se coucher, j’espère que l’on pourra avoir le silence en bas. -J’y veillerai ! » Répondit Mediaco, sur un ton enjoué. Sans un mot supplémentaire, Inno claqua sa porte d’un coup sec. « Toujours aussi agréable, notre tireur d’élite… » Remarqua Elyso, avant de prendre congé à son tour, s’enfermant dans la pièce qui lui était réservée. Mediaco claqua une fois dans ses mains, puis s’adressa à moi : « Bon, je suppose que tu vas y aller aussi, Erache ? -En fait, je voulais vous demander quelque chose. -Je t’écoute. -Je pense que c’est le bon moment pour avoir une discussion. -A propos ? -De tout ce que vous voulez. Nous ne sommes plus qu’à quelques heures de la plus grande bataille que nous n’ayons jamais livré. Quelques pensées, ça serait super pour la biographie. » Mediaco me regarda un instant sans ciller, un sourire léger, presque mélancolique, se formant peu à peu sur son visage. Il posa sa main sur son épaule, et d’un ton sérieux, Mediaco répondit : « C’est une très bonne idée Erache. Allons dans ma chambre, il y a des sièges confortables. » « Le coup est bien installé. Nous sommes prêts en cas d’attaque, et pour repartir à l’aube. » Déclara le soldat. White Hat acquiesça. « Et bien c’est parfait. Vous pouvez aller vous coucher, soldat, à moins que ça ne soit votre tour de garde. -Ca ne l’est pas, commandant. Et… » Le soldat hésita. White Hat fronça les sourcils. « Qui a-t-il ? -Je… Je voulais juste vous dire que c’est un honneur de vous revoir parmi nous, et d’être sous vos ordres. Et je ne suis pas le seul à le penser. » White Hat soupira, mais un sourire s’affichait sur ses lèvres. « Je vous remercie du compliment, soldat. Mais je pense vraiment que vous devriez aller vous coucher. -A vos ordres, commandant ! » L’homme salua son supérieur et tourna les talons. White Hat rabattit le pan de toile qui servait comme entrée à la tente. « Toujours aussi populaire, à ce que je vois, commandant. » Commenta Sabre, assis sur un siège derrière White Hat, devant une grande table circulaire. White Hat haussa les épaules. « Je ne le cherche pas. Je fais toujours ce que j’estime être le plus juste. -Et c’est une réussite ! Assura Neah, assis de l’autre côté de Sabre. Vous êtes le seul Minorivien ici a avoir été du bon côté depuis le début du conflit. » Avec sa réplique, Neah balaya d’un geste de la main les personnes attablées avec lui : Sabre, Apollo, Filerd, Joft et Ghosthand. Ce dernier répondit : « Quelle chance, en tant que Stendelien j’ai le bénéfice de toujours être du bon côté. -Je ne suis pas sûr qu’il y ait un avantage de nationalité, répliqua Apollo. Il n’y a qu’à voir Erache, il a bien rejoint la Triade ! » Ghosthand acquiesça, mais fit la moue. Joft tapota du plat de la main sur la table pour attirer l’attention. « C’est bien beau tout ça, mais c’était à votre tour de distribuer, White Hat. Dépêchez-vous de revenir vous asseoir ! -Je m’installe, je m’installe. » Le commandant se saisit du paquet de cartes pour les distribuer. En ce début de soirée, les sept hommes s’étaient réunis pour une petite partie de cartes. Joft avait récupéré, dans la cabine de McFly de la Lune de Midi, le coffret contenant des douzaines de figurines en métal, utilisées par le maire de Babylone pour représenter soldats et armées sur les cartes lors des réunions stratégiques. Les petites figures de soldats, de cavaliers et de canons, sculptées avec soin, servaient à présent de jetons pour la partie des noctambules. Joft se pencha vers Ghosthand. « Dites Ghosthand, je voulais vous demander, comment avez-vous réussi à séduire l’impératrice Velouttine ? Je demande ça pour Filerd, par ce que je n’ai pas de problème avec les femmes, et tous les autres militaires ont d’autres choses à gérer. » Filerd donna un faible coup de poing dans l’épaule de Joft. Ghosthand eût un léger sourire, et se pencha pour s’adresser directement à Filerd. « C’est très simple. Il suffit de trouver une femme intéressée. -C’est pas un conseil ça ! S’exclama Joft. -Ah, parce que cela vous intéresse ? -Non, j’apprécie juste que l’aide apportée à mon ami soit apprpriée. -Je peux surtout que ça t’inquiète de ne pas avoir un bon conseil pour toi. » Répliqua Filerd. Apollo haussa les épaules et rit. « Ce genre de question n’a aucune importance si aucun d’entre nous ne survit la bataille. -Oh, pas de défaitisme, je vous prie ! Répondit Neah. -Ce n’est pas défaitiste pour Apollo, s’il a la main pour abattre tous nos petits soldats. » Commenta Sabre. Tout le monde regarda les cartes dans la main d’Apollo. « Non, ne me dites pas que… » Réagit White Hat. Avec un sourire, Apollo étala ses cartes à la vue de tous, s’exclamant « carré d’as ! ». Joft jeta ses cartes pêle-mêle sur la table. « D’accord, c’est fini pour moi. -Pareil pour moi. » Constata Neah. White Hat se leva. Il déclara : « Je crois que nous pouvons ranger, nous avons un gagnant. -Je suis bien d’accord. Soutint Sabre. -Attendez, quand je gagne tout le monde s’en va ? S’indigna Apollo. -C’est exact, répliqua Filerd. Tiens, tu peux avoir toutes mes pièces. Félicitations ! » Ghosthand haussa les épaules en se levant. « Il faut savoir reconnaitre sa défaite. Je suis vaincu par la fatigue. A demain messieurs. » White Hat, Ghosthand et Sabre quittèrent la tente. Toujours assis, restaient Joft, Neah, Filerd et Apollo. Filerd soupira, puis demanda : « Vous pensez que nous allons y arriver ? -Nous allons tout faire pour. Répliqua Joft, sur un ton plus sérieux que d’habitude. Et nous n’avons aucune raison d’échouer. Nous sommes tous ensemble, non ? Je veux dire, même Mediaco est dans notre camp. » Il y eût un silence, les trois autres hochant la tête avec lenteur. Neah attrapa son verre, se leva, et le brandit bien haut. « Pour Minorive, New Stendel, et la Triade, je lève mon verre ! Que la bataille de demain cloture à jamais ce chapitre de notre glorieuse histoire ! Que tous les criminels soient enfin mis en face de la justice ! Hip hip hip ! -Hourra ! » S’exclamèrent-ils en chœur. Apollo éclata de rire. « Je vois que vous êtes motivé, Directeur Neah. -J’espère que tu l’es aussi, répliqua l’interpellé sur un ton de reproche. Ce n’est pas sans motivation que nous réussirons à gagner. -Hé, directeur, ce n’était pas moi le défaitiste, mais Filerd. » A l’appel de son nom, Filerd se leva, dressant son verre au dessus de sa tête. « Je lève mon verre à notre victoire ! -C’est l’esprit ! S’exclama Joft en réponse. A notre victoire ! Hourra ! » Sur le pont de la Lune de Midi, deux personnes observaient le camp en contrebas. La première, Aurélia, était accoudée à la balustrade et regardait les flammes des feux de camp. La seconde, Velouttine, se tenait haute et droite, les yeux scrutant l’horizon obscur. L’impératrice parla : « Avez-vous prévu la suite de la bataille ? -Je commencerai par quitter la Triade. » Velouttine haussa un sourcil. « Vraiment ? -Criminelle n’est pas vraiment ma vocation. J’ai accepté de rejoindre Mediaco pour revoir quelqu’un. -Une personne qui vous tient à cœur ? -Evidemment. » Il y eût un moment de silence froid. Après un instant d’hésitation, Velouttine finit par demander : « S’agit-il de Yug ? » Aurélia répondit d’un simple hochement de tête, sans regarder son interlocutrice, les yeux au loin. Elle poussa un profond soupir. « Il ne me reste plus qu’à espérer que l’on aura une occasion de discuter convenablement une fois que la poussière des canons sera retombée… -Je suis sûre qu’il est bien entrainé à éviter les balles perdues. » Aurélia rit à mi-voix. « Il faut que je m’inquiète plus pour moi que pour les autres, c’est ça ? -Je ne doute pas que la bataille sera rude. -Ca ne changera pas de l’habitude, alors. » Aurélia se redressa et s’étira, avec des gestes lents. Elle posa ensuite ses mains sur ses hanches, toute trace de mélancolie soudainement partie. Aurélia pencha la tête et s’adressa à l’Impératrice : « Bien, je vais vous souhaiter bonsoir. » Elle fit un mouvement du menton pour indiquer à Velouttine quelque chose derrière elle. « Votre mari est en train de monter la passerelle. Vous devriez aller les retrouver. » Velouttine se retourna, et acquiesça. Elle adressa ensuite un signe de tête à Aurélia en lui souhaitant bonne nuit. La poétesse répondit d’un signe de la main, et la laissa pour aller se coucher. « La clé à molette. » Exigea McFly d’une voix ferme, les yeux fatigués mais attentifs penchés sur son travail, le bras tendu en arrière. Il secoua la main en répétant « La clé à molette » sur un ton plus agacé. Il se retourna alors en baissant le bras. Le garde qui l’assistait était à présent endormi au dessus de la caisse à outils. McFly prit une grande inspiration, et s’écria « Debout ! » de la voix la plus forte qu’il pouvait lancer. L’assistant se réveilla en sursaut, hébété. Quand il vit McFly devant lui, il s’excusa immédiatemment de s’être endormi. McFly lui adressa un geste agacé de la main. « Allez me chercher quelqu’un de plus réveillé, tout de suite, qu’il prenne votre place. Allez dormir tout de suite après. » Le garde se leva, saluant son chef, s’excusant à nouveau, puis s’en alla au pas de course chercher quelqu’un d’autre. McFly soupira, se saisit de la clé à molette qu’il avait demandée, et se remit au travail. Lorsqu’il entendit des pas arriver derrière lui, il ordonna sans attendre : « Donnez-moi la boîte de boulons à côté de la caisse. » Le nouveau venu s’exécuta sans prononcer le moindre mot. McFly mit ses boulons en place, puis demanda : « Votre nom, soldat ? -White Hat, monsieur le maire. » McFly se retourna dans un sursaut. Le commandant se tenait là, à l’attente des instructions. « Excusez-moi, je vous ai surpris ? -En effet. Vous avez terminé votre partie ? » White Hat acquiesça, puis regarda sur quoi McFly travaillait. « Qu’est-ce que c’est que ces choses ? -Vous verrez demain. C’était un plan qui trainait depuis longtemps, mais j’ai réussi à en monter un complet, c’est celui devant. Et celui-ci est presque terminé. Le troisième devrait être complété avant le début de la bataille. » White Hat regarda avec intensité la machine terminée. Après un instant de réflexion, il finit par dire : « D’habitude, je serai d’avis que les gadgets n’ont pas leur grande utilité pour faire changer le cours de la bataille, mais avec ça nous aurons certainement un avantage non négligeable. » McFly répondit d’un sourire entendu, puis se remis au travail. Punisher posa à plat ses deux mains sur la table devant lui. Le visage terne, il balaya des yeux l’assemblée silencieuse. Attablés avec lui, Ixylls, Zikku, les deux Dames Rouges, Dark Shadow et Jatern, attendaient sa réplique. Ils venaient de passer l’heure précédente à établir la stratégie pour la défense de la Citadelle. Dans le grand silence, la tension alourdissait l’air. Le grand chef annonça de sa voix imposante : « Demain, vous pourrez vous racheter de vos erreurs, lorsque ce misérable coup d’état, et cette trahison de McFly seront réglés. Nous écraserons définitivement nos ennemis. Mediaco et tous ses sbires pendrons au bout de cordes, tandis que nous célèbrerons notre victoire. Mes amis, je vous souhaite à demain. » Dans le silence, Punisher se leva et quitta la salle. Solennellement, les autres membres des Cinquante-Cinq firent de même. Dans la chambre de Mediaco, nous prîmes place, chacun au creux d’un confortable fauteuil. Mediaco poussa un long soupir, tapotant ses accoudoirs d’un léger mouvement des mains. « Bien, que veux-tu me demander ? » Dit Mediaco pour rompre le silence. Je pris un instant pour réfléchir, puis je répondis : « Rien de particulier… Comment vous sentez-vous ? » Mediaco pris le temps de réfléchir à la question, puis répondit : « Je me sens prêt. Quoi qu’il se produise maintenant, je l’affronterai sans flancher. -Ce n’est pas différent de d’habitude, donc. -En effet. Mais même si c’est ma fin, je lui ferai face. -Cette bataille va être la fin de Mediaco ? -C’est possible. Mais je ne me vois pas partir si ce n’est suivant mes termes. -Vous êtes donc résigné. -On peut dire ça. » Le silence retomba. La discussion n’allait nulle part. Me reculant dans mon siège, je poussais un profond soupir. Mediaco sourit. « Ce n’est pas la discussion que tu espérais, Erache ? -En effet. C’est terriblement ennuyeux. -Alors ce sera une excellente addition aux Aventures de Mediaco ! » Dit-il en riant. Il s’arrêta de rire en voyant mon expression choquée et déprimée. Il ajouta, empressé : « Pas que le reste soit ennuyeux, au contraire ! Il est bien de prendre une pause entre deux batailles, n’est-ce pas ? » J’acquiesçais. « Ce fut une courte pause cependant. -Et c’est mieux que rien. » Répliqua Mediaco. Il rit alors, d’un rire calme et réservé qui ne lui était pas coutumier. « Qu’y a-t-il ? -Oh, je me disais juste que l’histoire aurait été bien différente, si l’on t’avait placé dans une autre cellule le jour de notre rencontre. -Ce moment me parait déjà si loin. -Et pourtant il semble que tout se soit enchainé si vite. » Le silence retomba un instant, puis Mediaco se leva en claquant des mains. « Bien ! Je pense qu’il est l’heure de nous coucher, mon cher Erache. -Tout à fait d’accord. » Je me levai à mon tour. Mediaco me tendit une main que je serrais. L’homme avait un large sourire. « C’est un plaisir de t’avoir rencontré. -Le plaisir est partagé. » Répondis-je.
  7. Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs ! Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Deux semaines ! J'ai réussi ! Je tiens juste à dire que ce n'est toujours pas la peine d'avoir de grands espoirs pour les délais entre les chapitres (d'autant que le prochain chapitre va probablement être plus long), mais j'aime bien m’auto-congratuler de temps en temps. Aussi, 42. La Hell Team Down Five vient d'arriver à la Citadelle, et ils doivent à présent faire face au comité d’accueil : le capitaine de la garde Ixylls et ses hommes sont là, prêt à les abattre à vue. Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97  CHAPITRE 42 : SORTIE EXPRESS Dans la cabine de la locomotive, personne ne bougeait. « Inno, fait une diversion ! » Ordonna Mediaco. Inno le regarda avec des grands yeux. « Tu plaisantes ? Je ne compte pas finir comme une passoire. -Allez, tu es le seul qui pourrait être dans leur camp ! -Mediaco a raison, insista Yug. Il faut gagner du temps. » Inno tapota son arme, hésitant. Avec une grimace, il concéda. « Vous avez intérêt à trouver un plan, et vite. » Inno, les mains en l’air se penche par la fenêtre de la cabine. Des dizaines de fusils se pointent dans sa direction. « Ne tirez pas ! » S’exclama Inno en reculant, prêt à plonger à couvert. Ixylls leva la main, et ses hommes pointèrent leurs armes vers le plafond. « McFly vous envoie, je suppose ? Vu le fusil que vous avez sur le dos, j’imagine que vous êtes Inno. -C’est exact. -Que s’est-il passé ? -Monsieur le maire m’a chargé d’assister l’arrivée de renforts. -Ah, je vois. Venez me rejoindre, je vous prie. » Inno jeta un regard furtif à Mediaco, puis quitta la cabine. Me tournant vers les autres, je vis Elyso faire glisser le manuel de la locomotive vers Mediaco, pointant sur un paragraphe en particulier. Mediaco acquiesça, puis fit signe pour que nous sortions de la cabine du côté du mur. Sans nous faire repérer, nous suivîmes Mediaco hors de la locomotive. Une fois descendus, Mediaco s’adressa à nous. « Nous devrions nous éloigner de la locomotive. -Pourquoi ? -Elle ne va pas tarder à exploser. » Sans explication supplémentaire, Mediaco pris la direction de la queue du train. Nous les suivîmes sans attendre. « Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? -Nous préparer à sortir d’ici. » Mediaco grimpa à l’un des wagons et regarda à travers de l’une des fenêtres. « Apparemment, le produit utilisé pour éteindre la chaudière est produit continuellement. Si nous n’activons pas le levier d’arrêt à nouveau, la pression va faire exploser la locomotive. » Expliqua Mediaco. Plissant les yeux, il observait ce qu’il y avait de l’autre côté. « Et là j’établis comment nous allons profiter de la distraction pour sortir d’ici. » Mediaco balaya des yeux les rangs ennemis. Il réfléchit à la marche à suivre. Il sembla satisfait puis se tourna vers nous. « Il y a un escalier, longeant le mur de droite. Dès qu’il y aura l’explosion, nous profiterons de la cohue pour monter. » Nous nous mîmes en position. D’un instant à l’autre, la locomotive allait exploser. Le silence était retombé. Quelques éclats de voix et le mouvement des soldats de l’autre côté de la locomotive étaient audibles. Un craquement métallique retentit. Les gardes s’immobilisèrent, cherchant des yeux l’origine du son inquiétant. Soudain, l’explosion eût lieu. La locomotive se fendit en deux dans un bruit assourdissant. Des morceaux de métal furent propulsés en tout sens. « En avant ! » S’exclama Mediaco. Dans la cacophonie des soldats ne comprenant pas ce qu’il se passait, nous nous élançâmes à la suite de Mediaco. La panique régnait. De plus, l’explosion avait répondu une épaisse fumée à travers l’endroit. Alors que nous parcourions le chemin vers les escaliers, de souvenir de la direction à prendre à travers la fumée opaque, la voix d’Ixylls résonna soudain, entre deux quintes de toux : « Ouvrez le feu ! » Je vis Mediaco se jeter au sol, suivi de peu par Yug et Elyso. C’est alors que je m’écriais, avant que la moindre salve ne soit tirée : « Ne tirez pas ! La fumée est inflammable ! » Je restais immobile un instant, ne sachant si je devais me jeter par terre aussi. Au bout de quelques secondes, je compris que mon bluff avait fonctionné. Mediaco se releva d’un bond, m’adressant un « bien joué ! » à voix basse. Il reprit son chemin, Yug, Elyso et moi sur ses talons. Un nouvel ordre se fit entendre à travers la salle : « Sortez vos épées et chargez ! Que personne ne tire ! » Heureusement pour nous, nous avions déjà atteint les escaliers, que nous gravissions d’un pas rapide. Soudain, une main sortit du brouillard et attrapa l’épaule de Yug. Alors que ce dernier était prêt à frapper celui qui l’avait attrapé, il arrêta son geste : c’était Inno. « J’ai réussi à fausser compagnie à Ixylls en prétextant aller chercher de l’aide. Il m’a confié qu’il ne devrait pas y avoir de gardes aux alentours là-haut. -Hé bien profitons-en pour disparaitre ! » Répondit Mediaco, ravi de la nouvelle. Quelques instants plus tard, nous étions dans la rue. Le sol de pierre taillée courrait sur quelques mètres jusqu’au mur du bâtiment d’en face. Le Soleil était descendu sous la muraille, et l’obscurité commençait son invasion de la cité. « Je pense que nous ne sommes pas loin d’un endroit où nous pourrons nous mettre à l’abri. » Annonça Mediaco. Restant sur nos gardes, nous suivîmes Mediaco. Après un petit moment de marche, Mediaco s’arrêta devant une porte. Il se saisit du lourd heurtoir de métal pour frapper quelques coups rapides. Un petit rectangle, à hauteur d’yeux, s’ouvrit. Un regard balaya notre groupe, s’arrêtant sur Mediaco. Ce dernier adressa un signe de la main à la paire d’yeux qui l’observait. Après un court moment de silence, la porte s’ouvrit en grand. De l’autre côté, un homme bien bâti, n’ayant par l’air amical, dit : « Entrez. Vite, avant qu’une patrouille n’arrive. » Nous entrâmes sans nous faire prier. La porte fermée derrière nous, mes yeux durent d’habituer à l’obscurité. Le lieu dans lequel nous venions d’entrer était un bar. Au fond, un long comptoir se trouvait devant des étagères de flacons de boissons diverses. Un escalier en colimaçon montait à l’étage du dessus, où il y avait probablement des chambres pour les clients. Ces derniers, trop intéressés par le contenu de leur verre, ou leur partie de cartes, ne faisaient pas attention à nous. Notre arrivée avait cependant fait réagir l’un des attablés, qui s’était levé en apercevant Mediaco, et qui se dirigeait à présent vers nous d’un pas rapide mais claudiquant. L’homme, propriétaire de l’établissement, avait une apparence bourrue, une barbe de trois jours aux poils sombres, et sa paupière droite tombait en travers de sa pupille noir d’encre. Il serra la main de Mediaco avec vigeur. Alors que Mediaco souriait avec confiance, comme d’habitude, le propriétaire du bar ne dissimulait pas son sérieux ni son inquiétude à voir Mediaco. Il serra la main de Mediaco. Ce dernier le salua : « Bonjour Chudd, ça faisait longtemps ! » L’homme répondit d’un signe de tête, et ajouta : « J’imagine que vous venez avec une demande en tête ? -Exactement. » Chudd fit un mouvement de tête en direction d’Inno. « Vous avez recruté des gardes Babyloniens ? » Inno lui adressa un regard assassin. « Parce que tu crois qu’on m’a recruté dans la Triade ? Contrairement à toi, je ne suis pas mort d’inquiétude en voyant Mediaco. » Chudd sembla être sur le point de répliquer, mais s’interrompit en voyant Mediaco d’un rapide coup d’œil. Mediaco posa sa main sur l’épaule de Chudd. « Je vais tout t’expliquer. Fais préparer ta salle de réunion, et fais en sorte de faire revenir tes hommes ici avant le couvre-feu. » Chudd acquiesça, fit un signe d la main à l’un de ses hommes, qui acquiesça à son tour avant de sortir du bar au pas de course. Chudd escalada les marches pour aller à sa salle de réunion. Alors qu’il n’avait grimpé que quelques marches, il se pencha par-dessus la rampe pour ordonner au barman de nous servir qui que nous lui demandions. Alors qu’il reprenait sa montée, Mediaco l’interpella. « Oui ? -Le petit Filerd est venu te demander un service, non ? -C’est le cas. -Par chance, son ardoise est vide, n’est-ce pas ? -Non, il… » Chudd s’interrompit au sourire entendu de Mediaco. « En effet, son ardoise est vide. » Céda Chudd avant de reprendre sa montée. Elyso eût un petit rire. « Filerd a de la chance. Je ne sais pas combien il lui devait, mais je doute qu’il aurait pu rembourser en temps et en heure. -Vous connaissez de Chudd depuis longtemps ? Demandais-je à Mediaco. -Oh oui. Nous avons réglé nos différents il y a longtemps. Je le laisse tranquille dans ses affaires à la Citadelle, mais il doit me rendre service de temps en temps. Je sais que nous pouvons lui faire confiance. » Mediaco mis fin à la conversation avec une tape sur mon épaule, et en annonçant à voix haute : « Bien, profitons de la gratuité des boissons tant que nous le pouvons ! Après tout, dans deux ou trois jours, la ville sera un champ de bataille. »
  8. Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs ! Voilà la suite des aventures de Mediaco ! (Enfin) (Oui encore...). Il y aura-t-il un jour un délai d'attente satisfaisant entre deux chapitres ? Perso j'y crois toujours ! Je ne peux que vous remercier de votre patience, et continuer ! Il va bien falloir donner une fin à tout ce délire, et je compte bien ne pas laisser cette histoire inachevée. La Hell Team Down Five, en route pour la Citadelle à bord du train des Cinquante-cinq, doit réussir à arrêter leur véhicule avant de s'écraser à l'arrivée. Il n'y a qu'un moyen pour le faire : accéder au levier d'arrêt d'urgence, dans une boîte bien sécurisée sur le côté de la locomotive lancée à pleine vitesse ! Vont-ils stopper la locomotive à temps, d'autant que Dark Shadow, qui s'est volatilisé après leur dernier combat, pourrait surgir et leur mettre des bâtons dans les roues... Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97  CHAPITRE 41 : ARRET D'URGENCE "Il n'y a aucune raison que l'accès se trouve à cet endroit, pas vrai ?" Demanda Elyso. Pendant ce temps, Yug se déplaçait le long de la locomotive, les yeux fixés sur ses pieds pour ne pas glisser du minuscule rebord sur lequel il se tenait. "Je ne m'imaginais pas que McFly ferait un jour un choix technique aussi mal pensé, avoua Mediaco. Ni que ce choix nous mette en désavantage quelconque." Yug continuait sa progression, pas après pas. Quand il ne regardait pas où il mettait les pieds, c'était pour jeter un coup d'œil rapide sur la distance qu'il lui restait à parcourir. Il n'avait encore que quelques mètres à faire. Soudain, Mediaco s'écria : "Yug, stop !" Yug s'immobilisa. "Qu'est-ce qu'il y a ?"Demandais-je à Mediaco. Il ne me répondit pas, les yeux rivés sur l'une des cheminées de la locomotive. Mediaco demanda : "Inno, tu l'as aperçu aussi, n'est-ce pas ? -Affirmatif." Elyso plissa les yeux. "Erache, toi non plus tu ne l'as pas vu, hein ? -Je confirme." Inno soupira d'agacement. Il arma son fusil. "Dark Shadow se trouve là. Il se cache là-haut, dans un angle mort." J'avais les yeux rivés sur l'endroit indiqué par Mediaco en confirmation. Le large tube de métal qui s'élevait perpendiculairement au corps de la locomotive était assez large pour que quelqu'un se dissimule derrière. Dark Shadow avait dû se cacher là pour prendre en embuscade celui que nous enverrions accéder aux commandes d'urgence. Ou alors, il cherchait lui-même à atteindre la trappe et s'est dissimulé à notre arrivée. Inno porta son fusil à son épaule. D'abord, je crus juste qu'il se tenait prêt à intervenir, au cas où Dark Shadow décidait de bondir hors de sa cachette et de fondre sur Yug. Ce n'est qu'alors que je vis Inno régler les différentes molettes en métal et les lentilles en verre présentes sur son arme. "Mais c'est un angle mort, non ?" Demandais-je à Inno. Le tireur souri sans arrêter ses réglages. "Angle mort visuel c'est sûr, mais je pense que le revêtement de la locomotive est assez solide pour ne pas être transpercé par mes balles." J'avais le regard figé sur les actions d'Inno. Soudain, il arrêta de régler son appareil. Je retins ma respiration. Inno fis de même, mais pas pour m'imiter. Le tireur venait de stabiliser sa visée. Il pressa la détente sans une fraction de seconde d'hésitation. La balle partit dans une détonation tonitruante. Le projectile siffla, percuta la paroi de la cheminée à pleine vitesse et ricocha avec un bruit métallique. La balle disparut dans l'angle mort, et une exclamation de surprise et de douleur signala qu'Inno avait fait mouche. Mediaco, Elyso et moi célébrèrent le coup d'Inno avec une exclamation de joie. Inno se contenta d'un sourire satisfait, mais ne quitta pas sa position de tir. Soudain, une forme noire glissa derrière la première cheminée, le long de la courbure de la locomotive. Inno suivit l'ombre du bout de son fusil, mais n'arriva pas à assurer un second tir avant que la forme ne passe de l'autre côté de Yug. Comme Mediaco et Inno l'avaient deviné, il s'agissait de Dark Shadow. Le chasseur de primes se réceptionna sur le même rebord que Yug, et se suspendit à une main sur l'une des conduites qui couraient horizontalement le long de la locomotive. L'ennemi tira son arme. La lame glissa hors de son fourreau avec un son métallique. Yug bascula dans la même position de son adversaire, et tira sa propre épée. Yug se prépara à engager le combat, observant Dark Shadow. Le tir d'Inno l'avait blessé à la hanche gauche : à un rythme irrégulier, des gouttes écarlates coulaient le long de sa jambe, puis se perdaient dans le tumulte du sol qui défilait sous eux à une vitesse vertigineuse. Dark Shadow fit un mouvement d'épée que Yug para avec plus d'aisance qu'il s'attendait. Il fit une fente en avant. Dark Shadow recula pour l'esquiver. Yug se retint à poursuivre son assaut. Il n'était pas dans l'habitude de son adversaire de rester sur la défensive. Désormais, Yug était à la portée de la trappe d'accès. Il hésita. Il pouvait tenter de l'ouvrir d'un coup de pied, mais il risquait de perdre l'équilibre. Il décida de tenter le coup. Se tenant plus fermement pour ne pas tomber, il décocha un violent coup de pied contre la petite porte. A son grand désarroi, sa cible n'avait bougé d'un pouce. Il redonna un coup. Cette fois, la plaque de métal se rompit de ses gonds et tomba sur la voie avec un son métallique, presque inaudible à cause des autres bruits ambiants. Dans la boîte d'acier à présent ouverte, Yug aperçut le levier qu'il avait à actionner. Ravi, il tendit la main pour appuyer sur le levier. Yug retira sa main juste à temps pour éviter la lame de de Dark Shadow, qui manqua de peu de lui sectionner le poignet. Ce ne fut pas la seule attaque. Yug se recula à nouveau, puis il para le coup suivant. Dark Shadow avait joué la comédie pour que Yug s'approche. Maintenant, le mercenaire déployait toute sa dextérité pour terrasser Yug. Petit à petit, Yug reculait, poussé par les attaques ennemies. Les parades s'enchainaient. Cependant, Yug n'arrivait pas à gagner du terrain. Le levier d'arrêt était désormais hors de portée. Yug lança : "Si tu ne me laisses pas arrêter ce train, nous allons tous y passer. Tu as vraiment envie de te sacrifier pour ta cause ?" Dark Shadow eût un petit rire grave. "Me sacrifier ? Très peu pour moi, merci. Je ne serai plus là quand le grand carambolage aura lieu." C'est alors que Yug remarqua le sac à dos de Dark Shadow, que le mercenaire n'avait pas dans le combat dans le wagon. Yug comprit tout de suite qu'il s'agissait du ticket de sortie de son adversaire. Yug contre-attaqua. Il essayait de réduire la distance avec Dark Shadow. Ce n'était pas une tâche aisée. A chaque coup, le mercenaire réussissait une parade. Yug commençait à perdre patience, ses tentatives semblant vouées à l'échec. Yug ne pouvait pas avancer. En désespoir de cause, il jeta un regard en arrière. Il dût s'y reprendre à deux fois pour comprendre ce qu'il avait vu. Mediaco se tenait le bras tendu horizontalement, son épée pointée vers le ciel. Inno pointait son fusil vers Yug. Ce dernier se résigna. D'un geste, il imita Mediaco. Il tendit son bras le plus loin possible et pointa son épée à un angle droit vers le ciel. Ayant à peine achevé son geste, Inno ouvrit le feu. Le projectile percuta la lame, juste au dessus de la main de Yug. L'épée lui sauta de la main. Cependant la balle continua sa course. Déviée par son ricochet, elle fondit sur Dark Shadow. Le projectile frôla les côtes du mercenaire, et atteignit le sac qu'il avait sur le dos. Tout se produisit en une fraction de seconde. Le sac sembla exploser. Un tissu immense de la taille d'une voile se déploya d'un seul coup, gonflé par le vent. Dark Shadow fut arraché à la locomotive, et manqua de peu d'entrainer Yug avec lui. Ralenti avec une violence inouïe, Dark Shadow se réceptionna en catastrophe dans une série de roulades presque hors de contrôle. Le sac contenait un parachute. Yug ne pris pas le temps d'observer l'atterrissage de Dark Shadow et se concentra sur l'arrêt du train. Il s'avança aussi vite qu'il put jusqu'au levier d'arrêt. Au même moment, le train entra dans un nouveau tunnel. L'obscurité soudaine n'empêcha pas Yug de tirer sur le levier. Une série de bruits sinistres signala que l'action avait bien déclenché le processus. "Bien joué Yug !" S'exclama Mediaco. Un sifflement s'échappait de la chaudière. Elyso ouvrit l'accès pour introduire le charbon, et le referma presque immédiatement avec un cri de surprise. Une épaisse mousse de couleur rose pâle venait de s'échapper sur le sol de la cabine, en gros tas informes. "Qu'est-ce que c'est que ça ?" Demandais-je. Mediaco se pencha vers la mousse avec un sourire. "Je crois qu'il s'agit d'un produit pour éteindre le feu." Yug rentra dans la cabine. "Le train ralentit. C'est beaucoup moins soudain que ce à quoi je m'attendais. -Moi aussi, confirma Inno. Qu'est-ce que qu'on fait maintenant ? -On attend l'arrêt complet du véhicule avant de descendre." Répondit Mediaco. Le train continua de ralentir. A mesure que le ralentissement se poursuivait, les parois du tunnel s'approchaient du train. Soudain, nous étions dans un grand espace ouvert. La pièce immense au plafond haut semblait être un grand hangar. Le train s'immobilisa. Sur le quai, des dizaines de soldats de la Citadelle attendait, le fusil attendait, le fusil â la main. Une voix grave annonça haut et fort : "Dans le train, identifiez-vous !" Derrière les gardes se dresse une personne de haute stature, aux traits tirés et montrant une mine autoritaire. C'était lui qui venait de donner cet ordre. Inno soupira : "C'est Ixylls. Le capitaine de la garde de la Citadelle."
  9. Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs ! Voilà la suite des aventures de Mediaco ! (Enfin). Je n'ai pas pu trouver du temps pour écrire durant ces deux derniers mois (j'ai pas eu de vacances vu que j'ai commencé un boulot), mais je reprends le rythme ! Est-ce que ça veut dire un chapitre toutes les deux semaines ? ...J'espère. Enfin, assez d'excuses, j'ai des remerciements à faire ! Merci à tous, pendant ce creux entre deux chapitre, vous l'avez fait ! Dix mille vues. Ça veut pas forcément dire grand chose (surtout si l'on ramène ça au nombre de chapitres), mais merci d'avoir pris le temps de passer ici. Je suis très heureux et reconnaissant que ce que je puisse faire intéresse des gens. Je continuerai à me donner à fond jusqu'à la fin ! Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97  CHAPITRE 40 : TOUS VERS LE NORD Neah tira son pistolet de son holster avec trop d’entrain. L’appareil lui échappa des mains et s’envola dans les airs. Il y eût un coup de feu. Le cavalier, qui, quelques instants plus tôt, accompagnait Apollo et Neah, avait pressé la détente. La balle siffla, puis un son mat indiqua qu’elle avait fait mouche. Neah poussa un cri, le projectile logé dans la jambe. Apollo ne ralentit pas. Leur adversaire s’élança derrière eux. « Vous vous en sortez ? » Demanda Apollo. L’expiration de Neah siffla à travers ses dents serrées. « Je me porte comme un charme ! Il m’a touché à la jambe droite. -Et l’hémorragie ? -Il ne faut pas que je retire ma main. -Ah, c’est pas vrai ! -Qu’y a-t-il ? -Vous auriez pu utiliser mon pistolet, mais de la main gauche ça ne va pas servir à grand-chose. » Neah attrapa le pistolet d’Apollo et le sortit de son holster en l’armant. « Une chance que je sois gaucher. » Neah pivota pour pouvoir viser. Le cavalier adverse tenta de faire un embardée pour se mettre dans l’angle mort de Neah. Cependant, il ne fut pas assez rapide. Neah fit feu. Le tir atteignit le cheval de l’adversaire au niveau de l’une de ses pattes arrière. L’animal fut pris de panique et s’agita en tout sens. Le cavalier essaya de rester en selle, mais ses efforts furent vains. Sa monture le jeta au sol, et il heurta la terre tête la première. « Je l’ai eu ! Haha ! Apollo, il est tombé de son cheval ! -Génial. » Le duo ne s’arrêta pour vérifier l’état de leur poursuivant. Ils décidèrent qu’ils avaient gagné suffisamment de temps pour remplir à bien leur mission. Ils continuèrent leur chevauchée, attendant impatiemment le moment où ils apercevraient les troupes de Sabre. Ils n’eurent pas trop à attendre. Arrivant au sommet de la colline qui s’étendait devant eux, ils virent l’armée en marche, qui avançait droit vers eux. Aussitôt, des cavaliers vinrent à leur rencontre pour voir de quoi il s’agissait. Neah ne perdit pas une seconde : « Je suis le directeur Neah. Guidez-nous jusqu’à Sabre, immédiatement ! » Les soldats ne se firent pas prier, et escortèrent le duo à travers les rangs. « Si vous pouviez trouver un médecin aussi, je vous en serai très reconnaissant. » Quelques minutes plus tard, Sabre rejoignit Neah et Apollo. Neah était allongé sur l’une des charrettes du convoi, et sa blessure était bandée par l’un des médecins disponible. Sabre s’exclama : « Directeur, quel miracle, vous êtes encore en un seul morceau. McFly sera ravi de l’apprendre. -Commandant, McFly est déjà au courant. -Je vous demande pardon ? » Neah prit une grande inspiration. D’une manière concise mais détaillée, il expliqua tout ce qu’il s’était passé durant les dernières heures. Sabre était abasourdi. Il attendit en silence un moment, les mots lui manquant. Le commandant repris ensuite de l’assurance, et prononça : « C’est donc une trahison. » Neah et Apollo écarquillèrent les yeux. Apollo porta sa main au manche de son épée. Il s’apprêtait à la brandir pour se défendre lorsque Sabre compléta : « Punisher est un traître à Minorive ! Nous devons nous dresser contre lui ! » Apollo et Neah se détendirent, soulagés. Sabre ordonna sans attendre l’envoi de messagers pour rattraper l’avant-garde. Il donna ensuite l’ordre de filer plein nord. Les troupes s’exécutèrent, et le flot des soldats s’éloigna de la forêt. Alors que la marche se déroulait aussi bien que l’on puisse l’imaginer, Neah se rendit compte de quelque chose, et interpella Sabre. « Qui a-t-il, directeur ? -L’homme qui nous a attaqué su le trajet fait sans aucun doute partie des Cinquante-Cinq. D’autres de leurs agents vont probablement tenter leur coup maintenant. -Je comprends votre inquiétude, mais sachez qu’il n’y a pas la moindre chance que… » Alors que la discussion avait lieu, Apollo aperçut l’un des hommes dégainer son pistolet, quelques pas derrière Sabre. Le cavalier n’hésita pas et bondit sur Sabre, hurlant : « A terre ! » Apollo percuta le commandant, et ils tombèrent tous deux au sol. En même temps, l’assaillant vida le canon de son arme. Le tir manqua sa cible et se perdit au loin. Plusieurs soldats se jetaient déjà sur le traître, le maitrisant en une fraction de seconde. Apollo se releva, offrant sa main à Sabre pour l’aider à faire de même. Le commandant s’épousseta du mieux qu’il put. Il regarda Apollo et Neah. Sa mine indescriptible se changea en un sourire, puis il pouffa, avant enfin d’éclater de rire, sous les yeux ébahis de tout ceux présents. Il tendit sa main à Apollo. Le cavalier la serra. « Merci, cela s’est joué à peu. -Pas de quoi. » Le commandant se tourna ensuite vers Neah. « Je suis toute ouïe pour entendre vos propositions, directeur. -Nous devrions nous hâter de rejoindre les autres. -Je suis bien d’accord. Allons-y. » Les troupes Minoriviennes poursuivirent leur chemin en direction du Nord. Le train poursuivait sa course à toute allure. Yug arriva en premier dans la cabine de la locomotive. Il sauta à l’intérieur, prêt à devoir se battre. Cependant, il tomba sur un compartiment vide. Il nous appela pour nous signaler la situation. Quelques instants plus tard, nous étions tout les cinq dans la cabine. « Quelqu’un sait comment on arrête cette machine ? » Demanda Inno. Mediaco tira sur une poignée au hasard, enclenchant le sifflet de la locomotive. Un grand sourire illumina son visage et il tira à nouveau sur la poignée. Pendant ce temps, nous cherchions une véritable solution à notre problème. Elyso se saisit d’un manuel reposant dans une bannette en métal soudée à la paroi de la locomotive. Il le feuilleta. « D’accord, le frein se trouve ici. » Il pointa du doigt l’emplacement du levier. Le levier était brisé. « C’est une blague ? » Demanda Inno. Il empoigna ce qu’il restait du manche et tira de toutes ses forces sur le levier. Le morceau de métal lui échappa des mains et il tomba à la renverse, entrainé par sa propre force. La manette n’avait pas bougé d’un cheveu. « C’est pas possible. Il doit bien y avoir un autre moyen d’arrêter cette fichue locomotive, non ? » Elyso fourra le manuel dans les mains du tireur. « Si tu trouves quelque chose, préviens-nous ! » Inno se mis à feuilleter frénétiquement le livre, parcourant des yeux chaque page du mieux qu’il pouvait. Mediaco arrêta un instant de tirer le sifflet de la locomotive pour prendre la parole. « McFly a conçu cet engin. Je ne crois pas qu’il ait fait de telle sorte que seul un levier ici serve de frein. Je suis convaincu qu’il y a un autre moyen. -Une idée particulière ? Demandais-je. -Aucune. A moins que l’un d’entre vous se sente d’attaque pour se tenir à l’avant, et d’arrêter ce train à la seule force de ses bras. » Yug eût un sourire inquiet face à la plaisanterie de Mediaco. Soudain, ses yeux s’ouvrirent en grand, animés par une réalisation incroyable. Il se tourna vers Elyso d’une manière dramatique. « Le plan. Où est-il ? » Elyso le regarda, n’ayant aucune idée de ce à quoi Yug pensait. « Mais enfin, de quoi tu parles ? -Le plan de la locomotive fait par McFly. S’il y a un frein d’urgence, il sera forcément dessus. » Elyso cligna des yeux, le temps de procéder la demande de Yug. Ce dernier s’inquiéta : « Tu as bien le plan ? » Elyso fouilla ses différentes poches. Triomphalement, il sortit le papier plié. Yug l’attrapa et le déplia sans attendre. Nous nous penchâmes tous sur le dessin. Mediaco pointa du doigt une partie du schéma : « Là, regardez. » En effet, l’emplacement montré par Mediaco était légendé « Trappe d’accès des commandes d’urgence ». « Super ! M’exclamais-je. Où est la trappe ? » Consternés et penchés par la fenêtre, nous aperçûmes la trappe le long de la locomotive, quelques mètres plus loin, au dessus des roues tournant à pleine vitesse. « Bon… Duels de pile ou face ? » Proposa Elyso.
  10. Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs ! Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Pile à l'heure avec vingt-quatre heures de retard. Maintenant, l'on va suivre l'armée qui devra prendre d'assaut la Citadelle. Mais d'abord, il doivent empêcher les troupes de Sabre de se dresser contre eux. Si tout se passe bien, l'on se retrouve le quinze Juillet. Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97  CHAPITRE 39 : LA MISSION DU DUO Les troupes, unies, avançaient vers l’Est. Comme il était convenu, ils devaient retrouver l’armée dirigée par Sabre et le convaincre à rejoindre notre camp. Même si la confiance régnait, une légère tension planait dans l’air. La possibilité que le plan ne fonctionne pas restait une probabilité. Cependant, la troupe continuait son avancée, décidée à réussir. La première nouvelle parvint au sol depuis la Lune de Midi : « Un groupe de cavaliers arrivent vers nous plein Est, commandant. » Reposta un soldat à White Hat. Le commandant ordonna à ses troupes de garder leur position. On lui apporta une longue vue. Il la porta à son œil pour voir qui étaient les cavaliers qui se dirigeaient vers eux. « C’est Sabre ? Demanda Neah. -Non. » White Hat replia sa longue vue. « C’est la Triade. -Alors les troupes de Sabre doivent être juste derrière. -Oui. Il faut d’abord les prévenir que nous n’allons pas les attaquer. » White Hat fit signe à l’un des cavaliers dans les rangs, qui faisait partie des renforts ramenés par Elyso et Yug. Il l’envoya prendre contact avec la troupe qui arrivait dans leur direction. Le cavalier exécuta son ordre. Quelques minutes plus tard, les cavaliers de la Triade rejoignirent les rangs de l’armée. Un des nouveaux venus se présenta devant White Hat pour expliquer la situation. « L’avant-garde Minorivienne n’est pas loin derrière nous, m’sieur le commandant. C’est une troupe de cavaliers. -Et Sabre ? -Certainement pas avec eux. » White Hat remercia son interlocuteur puis se tourna vers Neah : « Ce n’est pas une bonne nouvelle. Nous devons prendre contact avec Sabre, mais si son avant-garde l’informe de la situation ici, il sera impossible de discuter avec lui. Et s’il part renforcer la Citadelle, nous sommes perdus. -Qu’allons nous faire alors ? » White Hat regarda autour de lui. Il aperçut Apollo, un peu plus loin, et l’appela. « Qu’est-ce qu’Apollo a à voir là-dedans ? -J’ai besoin de vous aussi. -Attendez, j’ai peur de comprendre. » Apollo les avait rejoints. « C’est quoi le travail à faire ? » White Hat expliqua rapidement la situation. Apollo hochait régulièrement la tête, à l’écoute. « Apollo, vous allez contourner l’avant-garde et rejoindre l’endroit où se trouve Sabre. -Et je suis sensé le convaincre ? -Non, Neah s’en chargera. Vous l’emmenez avec vous. -Et pourquoi ne pas contacter directement l’avant-garde ? Demanda Neah. -Nous ne pourrons pas savoir ce que leurs messages vont transmettre à Sabre. Il pourrait refuser toute entrevue et nous serions piégés. Nous n’avons pas d’autre choix que de le voir directement, avec, qui plus est, deux personnes qu’il sait pour alliés. -On ne prend qu’un cheval ? -Oui, il ne faut absolument pas vous faire repérer par l’avant-garde. Un seul cheval suffira, d’autant que je ne sais pas si Neah réussirait à vous suivre. » Neah soupira, reconaissant cependant que White Hat avait raison. Apollo intervint : « Je crois qu’il y a un problème, commandant. -Qu’y a-t-il ? » Apollo monte son cheval. L’animal n’avait pas l’air en forme. « On n’ira pas loin avec ça. » White Hat réfléchit un instant. Il jeta un coup d’œil à son propre cheval. D’un mouvement, le commandant descendit de selle. « Apollo, votre monture est avancée. » Le cavalier ne se fit pas prier. Un instant plus tard, il était sur le cheval de White Hat, Neah derrière lui. Le commandant tapota l’encolure de sa monture, disant : « Bonne chance. -C’est pour nous ou pour le cheval ? » Demanda Apollo. White Hat ne répondit pas. Apollo et Neah partirent. Ils s’enfoncèrent dans la forêt pour disparaitre aux yeux de tous. Dans les sous-bois, ils durent ralentir leur course. Les branches basses et les hautes racines ne leur facilitaient pas la tâche, d’autant que l’épais feuillage au dessus de leurs têtes plongeait l’endroit dans la pénombre. Ils continuèrent vers l’Est pendant un long moment. Apollo arrêta la monture. Neah regarda autour de lui, inquiet de cet arrêt. Il demanda : « Que se passe-t-il ? -Ne bougez pas. Vous entendez ? » Neah tendit l’oreille. Il entendit le bruit des sabots de cavaliers lancés en pleine course. Apollo pointe du doigt la lisière du bois. « On va les voir passer dans un instant. Dès qu’ils se seront un peu éloignés, on rejoindra la plaine. -D’accord. » Entre les troncs, ils aperçurent les cavaliers passer. Quand le son de leurs sabots sur le sentier s’estompa un peu, Apollo guida sa monture en direction de la lisière. L’animal semblait ravi de pouvoir quitter le terrain traître de l’épaisse forêt pour la grande plaine dégagée qui s’étendait à perte de vue. Les deux hommes filèrent plein Est, suivant le sentier qui longeait la forêt. Alors qu’Apollo pensait que leur mission allait se passer sans accrocs, ils arrivèrent au sommet d’une montée, et Apollo aperçut, à une cinquantaine de mètres devant eux, un cavalier. Il se rendait, à toute allure, dans la même direction qu’eux. Apollo joua de ses étriers pour accélérer. Neah se pencha pour demander à Apollo ce qu’il se passait, mais compris en apercevant le cavalier plus loin sur le chemin. « Il nous a vus ? -Je ne sais pas. Dans tous les cas on va devoir l’intercepter. Vous avez bien votre pistolet ? » Neah sortit l’engin du holster à sa ceinture et l’arma. « Je vais faire en sorte de nous approcher le plus possible. Dès que vous pensez que c’est bon, n’hésitez pas à tirer. Et visez le cheval. Si sa monture est blessée, il ne pourra pas continuer. -Compris. » Le duo gagnait du terrain. Alors qu’ils arrivaient à une nouvelle montée, le cavalier solitaire jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Surpris, il se retourna pour mieux voir qui était derrière lui. Après une seconde d’observation, il tira sur ses rênes, souriant : « Monsieur le directeur ! S’exclama-t-il. Tout le monde vous pensait disparu ! » Neah s’empressa de ranger son pistolet, espérant que le soldat n’ait pas vu qu’il se préparait à lui tirer dessus. Il salua le soldat. « Que s’est-il passé ? -Nous avons été capturés par les Chapeliers Blancs, mais nous avons réussi à nous évader. Quidez-vous jusqu’à Sabre. » Le soldat acquiesça et poursuivit sa route, guidant les deux autres. Ils suivirent la route pendant une petite distance, avant qu’Apollo ne demande : « Et qu’est-ce que tu fais tout seul ? Tu as été séparé de ta troupe ? -Je suis chargé de navette entre l’avant-garde et le corps principal. Je suis en route pour faire mon rapport. -Et qu’y a-t-il à rapporter ? » Le soldat jeta un regard agaçé face au ton d’Apollo. « Nous avons repéré une armée à l’Ouest. Je dois l’indiquer car c’est mon travail. » Apollo tourna la tête pour que le soldat ne l’aperçoive pas. Il s’adressa à Neah, suffisamment bas pour être entendu que de son interlocuteur : « ressortez votre pistolet. » Neah répondit au même volume : « Comment ça ? Pourquoi ? -Il va falloir tirer sur le soldat. -Vous plaisantez ? Il est dans notre camp ! -Je sais pas ce qu’il cache, mais il ne fait pas partie de l’avant-garde. Ce n’est pas possible que le messager qu’ils ont envoyé ait pu devancer : au moment où nous les avons croisés, ils n’étaient même pas encore en vue de l’armée. Soit il s’est téléporté, soit il ment. Nous devons l’arrêter. Prenez votre arme. » Neah prit une inspiration, puis armorça le mouvement dans attirer l’attention du soldat. Il posa sa main sur la crosse, et l’employa fermement. Soudain, le soldat tira sur ses rêves de toutes ses forces. Son cheval se cabra, tandis qu’Apollo et Neah poursuivirent leur course à pleine vitesse. En moins d’une demi-seconde, ils dépassèrent le cavalier. Neah se retourna. Le cheval venait de reposer ses sabots au sol, et l’homme pointait son pistolet droit sur eux.
  11. Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs ! Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Aujourd'hui, beaucoup d'action ! Aussi, un chapitre un peu plus long que d'habitude. Ce coup-ci j'ai pu tenir le délai, mais je ne garantis rien pour le prochain chapitre (épreuves de fin de semestres, tout ça...) ; donc au mieux on se retrouve le premier Juillet. Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97  CHAPITRE 38 : BATAILLE EXPRESS Les deux groupes se regardèrent un instant, immobiles. « Bien, je suppose que l’on ne coupera pas à ce combat, n’est-ce pas ? » Demanda Mediaco. Personne ne répondit. « Je vais prendre ça pour un oui. Comment ça va, depuis le temps, Dark Shadow ? T’as rejoint les Cinquante-cinq ? Ca fait quoi de travailler pour Punisher ? » Dark Shadow croisa les bras. Il dit : « Je ne suis pas intéressé à participer à ta petite discussion. -Mais tu y es presque, pourtant ! Pour combien d’argent tu refuserais de te battre, cette fois ? -Ce n’est plus une question d’argent. » Il soupira, constatant qu’il était entré dans la discussion au final. Il poursuivit : « Mon souci n’a jamais été l’argent, mais la tranquillité. Je souhaite prendre une retraite en n’ayant aucun souci pour me gâcher la vie. Et vous êtes, en l’occurrence, source de bien des tracas. Enfin, heureusement pour moi, cela va se terminer aujourd’hui, une bonne fois pour toutes ! » Dark Shadow leva son bras droit, et l’abattit devant lui, en s’exclamant : « Feu ! » Deux coups de feu retentirent. Les balles percèrent le toit du wagon, et nous frôlèrent tandis que nous plongions à couvert. Inno se releva d’un bond, et en un unique mouvement, il remonta par la trappe au plafond, en disant : « Occupez-vous d’eux, je me charge de ce tireur de pacotille. » Ceux restés dans le wagon se préparèrent au combat. Chacun avait son épée en main, sauf nos adversaires. Leurs AMV leur suffisaient. Jatern lança le premier assaut. Bondissant par-dessus l’un des bancs, il se rua sur nous tel une bête sauvage. Il envoya un coup à Elyso. Ce dernier, se baissant in extremis, évita le poing de son adversaire qui alla s’écraser sur la vitre la plus proche et passa au travers. Yug et Mediaco n’étaient pas en reste. Dark Shadow s’était emparé d’un long tube en fer, originellement prévu comme pièce de porte-bagages, et le maniait tel une épée. Malgré la masse de l’arme qu’il manipulait, ses mouvements restaient fluides et experts, grâce à l’AMV. A deux contre un, Yug et Mediaco s’en sortaient bien. J’allai aider Elyso à combattre Jatern. Notre adversaire venait de se dégager son bras de la fenêtre dans laquelle il l’avait enfoncé. Jatern enchaînait les coups. N’utilisant pas d’arme, son allonge était mon importante que la notre. Cependant, son armure, en augmentant sa force et sa vitesse, permettait de combler le désavantage. La bataille commençait déjà à s’enliser. Aucun des deux camps ne parvenait à prendre l’avantage sur l’autre. Les coups s’échangeaient, mais des parades ou des esquives y répondaient. Après plusieurs minutes, il n’y avait toujours personne de blessé, malgré qu’aucun coup ne soit épargné. La situation ne dura pas cependant. D’un coup, une voix se fit entendre, venant de l’extérieur du train. C’était Inno. « Hé ! Je crois pas que je vais m’en sortir tout seul sur ce coup-là ! Que l’un de vous vienne m’aider ! » Yug et Mediaco s’échangèrent un regard et un hochement de tête. Yug changea instantanément de cible et bondit sur Jatern. L’homme au chapeau noir sauta en arrière pour éviter l’attaque, nous donnant un instant de répit à Elyso et moi. Yug s’écria : « Elyso, monte aider Inno ! On gère ici ! » Elyso ne se fit pas prier. A peine avait-il entendu son ordre qu’il escaladait la trappe et montait sur le toit. En arrivant sur le toit, Elyso comprit la détresse d’Inno. Son adversaire l’avait plaqué au sol. Il retenait avec son fusil la lame de l’épée ennemie, qui s’approchait lentement de lui. Elyso s’élança vers les deux hommes. Le membre des Cinquante-cinq remarqua Elyso trop tard. Ce dernier lui envoya un grand coup de pied en plein visage. L’ennemi vola à plusieurs mètres, mais réussit avec brio sa réception. Elyso aida Inno à se relever, puis se retourna vers leur adversaire. Le choc le laissa sans voix pendant une seconde. « Zikku… » Finit-il par prononcer entre ses dents. En effet, le copropriétaire de la villa se tenait devant lui. Inno pointa son fusil vers lui, mais attendait la confirmation d’Elyso pour faire feu. Ce dernier soupira, puis dit : « Neah et Filerd vont avoir beaucoup de place dans la villa quand tout sera terminé. -Ha ! C’est à ça que tu penses, alors que tu t’opposes à l’avenir de Minorive ? Ce n’est pas en colludant avec les Stendeliens que nous atteindrons notre apogée ! -Et c’est ça, l’objectif des Cinquante-cinq ? -C’est le mien en tout cas. -Et t’es qui, dans le groupe ? -Je suis le Valet de Trèfle. » Elyso soupira. « Bien, il est l’heure d’en finir. -En effet, c’est la fin pour vous deux. » Zikku se jeta à plat ventre sur le wagon. Dos au sens de la marche et concentrés sur Zikku, Inno et Elyso n’avaient pas remarqué l’augmentation de la luminosité ambiante. Soudain, ils n’étaient plus dans le tunnel. D’un coup, une bourrasque percuta Inno et ELyso, qui furent projetés en avant par le choc. Elyso atterrit à plat ventre sur le wagon, tandis qu’Inno roula sur lui-même et glissa du toit. Il se rattrapa in extremis en agrippant le rebord d’une main, et resta accroché là. Luttant contre le vent, Elyso et Zikku se levèrent pour se faire face. Ils s’avancèrent l’un vers l’autre, plantant fermement leur pied au sol à chaque pas pour garder leur équilibre. En même temps, Inno s’était agrippé à deux mains au rebord, et essayait de remonter malgré le tangage des wagons. C’est avec horreur qu’il constata que non seulement il se trouvait devant une fenêtre du wagon dans lequel le combat se passait, mais également que tout le monde l’avait vu. Jatern se précipita vers la fenêtre, mais Yug lui barra la route. « Il va falloir m’abattre si tu veux l’atteindre. -Et c’est sensé être un problème ? » Yug, alors qu’il continuait de se battre, s’adressa à Inno : « Dépêches-toi de remonter ! -Tu crois que je fais quoi ? C’est vrai qu’il n’y a rien d’autre que j’aime plus qu’être au bord de la mort ! » Sur le toit, Zikku et Elyso croisaient le fer. A chaque coup, ils devaient reprendre leur équilibre avant de frapper à nouveau. La blessure à l’épaule d’Elyso se relança et il grimaça. Il recula hors de portée de son adversaire en attendant que ça passe. Mais Zikku avait compris la situation. Il décida de ne pas laisser à Elyso la moindre seconde pour souffler. A chaque fois qu’Elyso la moindre seconde pour souffler. A chaque fois qu’Elyso faisait un pas en arrière, Zikku avançait d’un pas. Lentement, les adversaires traversèrent toute la longueur du wagon. En même temps, Inno avait réussi à remonter. Sans hésiter, il pointa son fusil sur Zikku et pressa la détente. La balle siffla, mais Inno se rendit compte trop tard qu’il n’avait pas pris en compte le vent qui soufflait vers lui. Le projectile manqua sa cible et se perdit au loin. La balle avait cependant réussi à attirer l’attention de Zikku, qui se retourna vers lui. Inno se rendit compte qu’il n’avait plus de balles. Zikku adressa une nouvelle estocade à Elyso pour qu’il recule, puis il s’élança vers Inno, décidé à l’achever avant qu’il ne trouve de quoi recharger son arme. Inno, ayant compris la situation, décida qu’il fallait mettre le plus de distance possible entre lui et son assaillant. Il se précipita en direction de l’arrière du train, Zikku sur les talons. Elyso se lança à leur poursuite, mais était ralenti par son incessante douleur à l’épaule. Inno sauta un, puis deux wagons. Zikku, lentement mais sûrement, gagnait du terrain. Inno, en un instant, conjura un plan. D’un geste, il ouvrit la trappe d’accès du wagon, révélant les caisses de dynamite. De son autre main, il se saisit du pistolet rangé à sa ceinture, dans son dos. Il brandit l’arme, mais ne la pointa pas sur son adversaire. Inno visait les explosifs qui se trouvaient sous leurs pieds. Zikku se figea, à quelques pas d’Inno. « Sûrement tu n’oserais pas tout faire exploser juste pour gagner, n’est-ce pas ? » Demanda Zikku. L’expression impassible d’Inno se mua en un sourire amusé. « Tu veux parier ? Je me sens joueur aujourd’hui. » Dès qu’il eût fini sa phrase, il aperçut du coin de l’œil Elyso se jetant à plat ventre sur le toit du train. Concentré sur son plan et son adversaire, il n’avait pas vu que le train replongeait dans un tunnel. Cependant, il était déjà trop tard. D’un coup, tout fut plongé dans la pénombre, et le vent qui les assaillait disparut. Zikku tomba en arrière, mais réussit de justesse à rétablir son équilibre. Inno tomba vers l’avant, chutant dans le wagon par la trappe d’accès. Son pistolet lui échappa des mains et alla se perdre dans les caisses de dynamite. Inno serra les dents, espérant qu’un coup ne parte pas et fasse tout exploser. Par chance, il n’y eût aucune détonation. Inno se releva, mais Zikku lui claqua la trappe au nez, la verrouillant avec le fermoir prévu à cet effet. Zikku se retourna pour faire face à Elyso. Leurs épées s’entrechoquèrent avec violence. Deux wagons plus loin, Mediaco, Yug et moi étions en train de poursuivre notre combat. Petit à petit, nous avions repoussé Dark Shadow et Jatern jusqu’au bout du wagon. Désormais, isl étaient dos au mur. Mediaco était ravi. « Alors, vous êtes fatigués ? On vous bat bien facilement. » Dark Shadow demeura impassible, mais rétorqua : « Et ça se termine maintenant. » Soudain, il envoya un coup vers Yug. Ce dernier le bloqua facilement, mais il s’agissait d’une diversion. Jatern envoya un coup de poing à Yug. Il mit son bras gauche devant son torse pour se défendre, mais cela ne fit pas une grande différence. Yug fut projeté en arrière, l’impact lui coupant le souffle un bref instant. Il finit sa course sur le dos, glissant jusqu’à l’autre extrémité du wagon. Yug tenta de se relever immédiatement, mais ne fit que tituber, sonné. Jatern profita de mon moment d’inattention à observer Yug et m’attrapa par le col avec se main droite. D’un geste, il me souleva une vingtaine de centimètres au dessus du sol. L’instant d’après, il me plaqua contre la fenêtre la plus proche. J’entendis le bois et le verre craquer derrière moi. Je me saisis du bras de Jatern pour essayer de me dégager. Cependant, l’AMV me rendait la tâche impossible. C’est alors que je vis, dans les mécanismes sur le bras de Jatern, un tuyau. Je compris qu’il devait servir à transporter la vapeur nécessaire à l’armure pour fonctionner. Sans hésiter, je me saisis du tuyau, puis, résistant au réflexe de le lâcher car il était trop chaud, je tirais de toutes mes forces. Je ne sais pas si c’est par chance, ou si le combat avait fragilisé l’AMV, mais le tuyau céda. Un jet de fumée fusa à travers le wagon. La poigne qui me maintenait en place perdit de sa force, et, combiné à la surprise de Jatern, je lui envoyai un coup au visage pour me dégager. Je retombais au sol, et bondis pour me mettre hors de portée de Jatern. Ce dernier envoya un coup de poing de son bras non touché, mais j’étais déjà trop loin. Le wagon devint vite brumeux à mesure que les réservoirs de Jatern se vidaient. Il essayait de remettre le tuyau en place tandis que Dark Shadow le couvrait des attaques de Mediaco. Je profitais de cet instant de répit pour aller auprès de Yug. Je lui donnais ma main pour qu’il se relève. « Merci. Allez, il est l’heure d’en finir ! -En avant ! » Ces mots prononcés, nous chargeâmes pour porter assistance à Mediaco. A travers la brume, nous surprîmes Dark Shadow, lorsque trois lames s’abattirent d’un coup sur lui. Il réussit sa parade. Cependant, voyant que la situation ne tournait pas à son avantage, il décida de prendre la fuite. Ouvrant d’un coup de pied la porte derrière lui, il se jeta dans le wagon suivant, et s’échappa en direction de la tête du train. Alors que Mediaco se précipitait sur ses talons, Jatern surgit de la brume et lui barra la route. Avec son AMV fuyant, et à trois contre un, la lutte fut brève. Mediaco évita l’attaque et lui attrapa le bras gauche. Au même moment, je lui bloquai le bras droit. Yug, enfin, lui envoya un coup de pied dans les jambes. Il perdit immédiatement l’équilibre. Mediaco et moi lâchâmes notre prise, et il tomba tête la première sur le sol avec fracas. Il avait été assomé sur le coup par le choc. L’assaut final de Jatern n’avait pas été un succès, mais il avait donné assez de temps à Dark Shadow pour s’enfuir trop loin pour qu’on le rattrape. Avec un sifflement plaintif, le reste de la bonbonne de l’AMV de Jatern venait d’achever de se vider. « Qu’est-ce que l’on fait maintenant ? Demanda Yug. -Il faut que l’on retrouve les deux autres. Ensuite on continuera tous ensemble vers la tête du train. » Au même moment, « les deux autres » étaient dans une bien moins bonne situation que la nôtre. Dans le noir complet, au milieu des caisses d’explosifs, Inno s’acharnait sur la trappe pour pouvoir sortir. Sur le toit, Elyso bataillait avec Zikku. Les deux croisaient le fer avec une ardeur redoublée. Les bottes s’enchainaient au sommet de la virtuosité des deux adversaires. Cependant, Elyso perdait peu à peu du terrain. Ses coups étaient parés de plus en plus facilement par Zikku. Soudain, Zikku bloqua l’épée d’Elyso. D’un geste du poignet, il désarma son adversaire. Il pointa ensuite son épée sur la gorge d’Elyso. Zikku ricana. « Comme je l’imaginais. Sans astuces ou coups en traître, tu ne peux pas gagner contre moi. -Visiblement, répliqua Elyso en haussant les épaules. Mais lui il peut. » Un coup de feu retentit. La balle perça l’épaule de Zikku, du côté où il tenait son arme. Zikku lâcha son épée sous la soudaine douleur. Elyso contre-attaqua, envoyant son poing en travers du visage de Zikku, qui s’écroula, assommé. Le haut du torse dépassant de la trappe, Inno rangea son fusil dans son dos, et se hissa sur toit. « Finalement on n’avait pas à te ramasser des munitions. -Tu as de la chance qu’il n’y a pas que des explosifs là-dessous, sinon je n’aurais rien pu faire pour toi. » Quelques instants plus tard, Elyso et Inno descendirent dans notre wagon, au moment où nous comptions partir les rejoindre. « Merci de nous faciliter le travail, déclara Yug. -C’est un plaisir, répondit Inno sur un ton faussement ravi. Et maintenant ? » Mediaco rangea son épée dans son fourreau avec un claquement satisfait et un mouvement dramatique. « Il faut que l’on rejoigne la locomotive. »
  12. Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs ! Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Aujourd'hui, un peu d'action ! Il est possible que je sois en retard pour les deux prochains chapitre (je préfère prévenir de suite). Si tout va bien, rendez-vous dans quinze jours ! Et on a dépassé les neuf mille consultations... Y'a des années j'aurais peut-être pu faire un truc "marrant", mais je crois que c'est un peu dépassé maintenant. Merci de continuer à lire, vous êtes super ! Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97  CHAPITRE 37 : HTDF Dans la rue principale, nous étions cinq à marcher, côte à côte. De gauche à droite, Inno, Elyso, Mediaco, Yug et moi. Inno se pencha pour voir tout le monde : « Je crois que c’est la pire version de la Dream Team High Five qui puisse exister. » Mediaco éclata de rire. « Nous sommes la Nightmare Team Low Five ! - Ça le fait pas comme nom, répliqua Elyso. -Je confirme, c’est trop long. » Ajouta Yug. Mediaco était déçu que ça proposition n’ait pas plu à tout le monde. Je proposais alors : « Si nous ne sommes pas la DTHF, nous serons la HTDF ! Pour Hell Team Down Five ! -Alors ça, ça me convient. » Répondit Yug. Elyso et Mediaco acquiescèrent, puis se tournèrent vers Inno. Quand il se rendit compte que l’on attendait son approbation, il répondit : « Appelez-vous comme vous voulez, qu’est-ce que ça peut bien me faire ? -Mais tu as bien un avis, non ? » Inno garda le silence, mais devant les regards insistants, il finit par dire : « HTDF c’est bien. » Satisfaits, nous poursuivîmes notre route. Quelques minutes plus tard, nous avions rejoint les escouades Stendeliennes qui entouraient la station pyramide, épaulés par les gardes Babyloniens qui n’étaient pas partis avec les troupes pour l’assaut de la Citadelle. Tous étaient dans l’expectative d’un plan de Mediaco. Ce dernier expliqua : « Nous devons repousser ces ennemis. Il faut qu’ils se replient dans leur train et repartent. En même temps, nous cinq devons monter à bord dudit train. Il faut donc que nous nous infiltrions dans la station. -Et comment on va faire ça ? Demanda Yug. -J’ai prévu le coup ? J’ai demandé à McFly s’il n’y avait pas d’autre accès. Il s’avère qu’il y en a bien un unique. Nous allons passer par les tunnels de transit du courrier. Il y a une trappe d’accès à ces derniers depuis la station. Dans la cohue, nous devrions pouvoir monter à bord sans être remarqués. -Et si on se fait repérer ? Demanda Inno. -Alors nous obtiendrons notre ticket pour le trajet de force. » Inno eût un petit rire sarcastique. « Que de réjouissances en perspective… Et comment les forcer à prendre la retraite ? -Je pense qu’ils seront bien prêts à fuit si la station risque de s’écrouler sur eux. » Tout le monde était stupéfait des implications d’une telle remarque. « Vous voulez faire s’écrouler la station ? Demanda un capitaine Stendelien. -Non, pas besoin d’aller jusque là ! Mais si vous prétendez que c’est votre intention, cela devrait suffire. Il faudra juste s’arrêter avant que le bâtiment s’écroule. Ils ne savent pas que les Stendeliens ont déclaré un cessez-le-feu avec Minorive. Pour eux, voir les Stendeliens ravager un bâtiment de Babylone ne serait pas anormal. » Le plan était arrêté. Nous descendîmes dans les tunnels de transit du courrier. Les Stendeliens devaient, au bout d’un quart d’heure, lancer un assaut massif et pilonner la structure de boulets de canon. Sous terre, la HTDF naviguait d’étroits tunnels au plafond bas, jalonnés de rails. « Une chance qu’il n’y ait plus personne en ville, dit Inno. D’habitude il y a des tas de wagonnets qui parcourent ces rails. -Tu as déjà visité ? Demanda Elyso. -Non. Mais j’ai lu un reportage là-dessus dans la Gazette de Babylone. D’ailleurs le journal est distribué par ce système. C’est une bonne publication. -Tout à fait d’accord, confirma Mediaco. -Vous avez déjà lu un numéro ? Demandais-je. -Bien sûr. Nous avons même tous les numéros dans nos archives, si tu veux les lire Erache. -J’y jetterai un œil avec plaisir. -Vous aimez tous les deux le même journal, et avez tous les deux été au tribunal de Babylone, remarqua Yug. Mediaco, Inno, vous avez bien plus de choses en commun que je l’imaginais. » Inno répondit par une grimace et Mediaco par un sourire. Inno comptait ajouter quelque chose, mais Mediaco, qui menait la marche, leva la main. Nous nous arrêtâmes, comprenant que nous étions arrivés. Un tunnel d’accès permettait d’atteindre la station. Mediaco en premier, nous avançâmes jusqu’au bout du couloir. Dans le plafond, une trappe fermée était la dernière chose qui nous séparait de l’intérieur de la station. Mediaco souleva doucement le panneau de bois et jeta un coup d’œil. La trappe d’accès donnait sur un emplacement surélevé de la station. En contrebas, le train était déjà en position pour repartir. Nous pouvions monter et nous installer sur le rebord : allongés, nous passerions inaperçus. Mediaco nous invita à faire tout à fait cela. Quelques instants plus tard, nous étions tous à regarder le spectacle qui se déroulait en contrebas. Un relai s’était organisé pour toujours fournir des équipements à la surface. Voir toute cette organisation d’en haut faisait penser à une maquette finement conçue, et parcourue de petits automates qui effectuaient leur routine sans discontinuer. Je sortais ma montre de ma poche pour regarder combien de temps il restait avant l’assaut. Je n’eus à peine le temps de voir le cadran qu’une formidable détonation fit trembler l’édifice. De la poussière tomba du plafond. Tout le monde leva les yeux au ciel, un vent d’inquiétude balayant nos adversaires. Les explosions suivantes firent comprendre aux hommes ce qu’il se passait. Le sifflet de la locomotive retentit, et les Cinquante-cinq se ruèrent à bord. Ceux qui prensaient être trop loin pour atteindre le véhicule à temps se précipitèrent vers les escaliers pour rejoindre la surface. Le train se mit en mouvement. Mediaco se leva : « Messieurs, nous ne voudrions pas rater notre train ! » Puis il se jeta dans le vide. Il se réceptionna par une roulade sur le toit du train. Yug fit de même, suivit par Elyso. A mon tour, j’eus du mal à réussir la réception, et les autres m’empêchèrent de tomber du haut du wagon. Inno nous rejoignit sans difficulté. Le wagon sur lequel nous étions venait de s’engager dans le tunnel. A notre plus grande joie, le plafond était assez haut pour que l’on se tienne confortablement debout. Yug se pencha par-dessus le bord, puis annonça : « Il s’agit des wagons de stocks. Nous devons remonter à la tête du train. » Le train continuait d’accélérer pour atteindre sa vitesse de croisière. En même temps, nous avancions vers la tête du train. Nous sautâmes de wagon en wagon. Au bout d’un petit moment, Inno remarqua : « Depuis quelques wagons, y’a une trappe d’accès sur le toit. On jette un œil dedans ? » Mediaco acquiesça, puis ouvrit la trappe du wagon sur lequel nous étions. Au début, nous ne vîmes que des caisses d’équipement. Mais Yug constata : « C’est de la dynamite. » Mediaco ouvrit l’une des boîtes. Elle était remplie d’explosifs. Yug courut jusqu’au wagon suivant, et ouvrit la trappe. « Ils sont tous remplis de dynamite ! » S’écria-t-il. Mediaco referma la trappe. « Il ne faut pas trainer ici. En avant ! » Nous nous dépêchâmes de rejoindre Yug. Puis, regardant vers l’avant du train, j’eus un frisson d’inquiétude. « Nous avons de la compagnie ! » Quelques wagons plus loin, les soldats des Cinquante-cinq grimpaient sur le toit, depuis des fenêtres ou d’autres trappes d’accès. Inno n’attendit pas une seconde de plus pour ouvrir les hostilités, tirant et faisant mouche à deux reprises. « Joli coup ! » Congratula Elyso. Inno lui répondit par un sourire en coin. Mediaco tira son épée. « Maintenant nous savons dans quel wagon descendre. A l’assaut ! » Mediaco chargea. Nous nous élançâmes après lui. En un instant, nous fermions l’espace qui nous séparait de nos ennemis. Fondant sur eux tels des oiseaux de proie, un court instant fut suffisant pour qu’ils soient vaincus. Mais nous n’avions pas le temps pour souffler. Déjà, des renforts arrivaient, montant sur le toit du train de tous les côtés. Inno nous couvrait, par des coups experts tirés de plusieurs wagons derrière nous. En même temps, nous devions jouer de toute notre virtuosité pour combattre dans l’étroit espace qu’était le train. Mediaco semblait être au comble de la joie. Elyso, en revanche, serrait les dents et se concentrait sur les attaques de ses adversaires. Enfin, Yug gardait une expression terne tandis qu’il brisait tous les assauts ennemis. Au bout de quelques minutes d’affrontement intenses, nous étions arrivés à bout des Cinquante-cinq qui nous attaquaient. La voie étant libre, nous sautions dans le wagon sur lequel nous étions via la trappe d’accès. L’endroit était à présent désert, mais il s’agissait bien d’un wagon de transport d’hommes. Le lieu était aligné de bancs en bois rivés au sol. De plus, des fenêtres occupaient les murs, bien qu’elles ne permettaient à ce moment que de voir la paroi du tunnel. Inno nous rejoignit. « Vous n’avez pas récupéré des cartouches ? Je suis presque à court de munitions. » Le silence et des haussements d’épaules furent sa seule réponse. « Merci. Merci beaucoup. Vous êtes les pires partenaires que j’ai eu de ma vie. Et c’était un record difficile à battre. » Avant que Mediaco puisse contester, la porte donnant sur le wagon suivant s’ouvrit. Dans l’ouverture parurent deux personnes : Dark Shadow et Jatern, entièrement équipés dans leurs Armures Motorisées à Vapeur.
  13. Bonjour à tous chers lectrices et lecteurs ! Voilà la suite des aventures de Mediaco ! Aujourd'hui, c'est... Encore discussion. On arrive à la fin de ça, et chapitre suivant on aura un peu plus d'action. La suite le premier Juin. Sur ce, je vous souhaite une bonne et agréable lecture. À la prochaine ! Erache97  CHAPITRE 36 : D’UN COMMUN ACCORD « Vous voulez que Joft prenne la place de Punisher ? » Demanda White Hat à Mediaco. Ce dernier retira sa main de l’épaule de Joft, puis répondit au commandant : « Je pense que c’est un meilleur choix que McFly. Bien que je n’aie rien contre McFly, bien entendu ! Mais si l’on veut faire en sorte que la transition se passe bien, il faut quelqu’un qui puisse être apprécié des habitants de la Citadelle. McFly est l’homme de Babylone, tandis que Joft est l’ami des Citadeliens ! -Je suis d’accord. » Appuya McFly d’une voix calme. Le maire de Babylone se leva. « A partir de maintenant, je déclare solennellement que Punisher ne représente plus Minorive, mais les Cinquante-cinq. Joft, nouveau grand dirigeant de Minorive, et moi-même, McFly, second dirigeant de Minorive, prendront les décisions relatives à notre pays. » Joft se leva à son tour. « J’accepte ce nouveau poste et les responsabilités associées. Je ferai toujours de mon mieux pour honorer Minorive ! » White Hat salua, Mediaco et Filerd applaudirent chaleureusement. Quand le silence fut revenu et les levés se furent assis, Mediaco annonça : « Bien, il est l’heure de nous mettre d’accord sur la suite des opérations. Il faut commencer par la fin des hostilités entre Minorive et Stendel, avec le retrait des troupes Stendeliennes des territoires occupés. -Vous plaisantez ? S’indigna Ghosthand. Vous désirez que nous nous retirions ? Si vous attaquez la Citadelle, vous aurez besoin de toute la puissance nécessaire. -C’est un conflit interne à Minorive, répliqua White Hat. L’ingérence de Stendel serait mal venue. -Nous ne nous retirerons qu’après avoir éliminé les Cinquante-cinq qui attaquent la ville, annonça Velouttine. -Je n’en attendais pas moins, répondit Mediaco. Nous repousserons l’assaut des Cinquante-cinq. Ensuite, il faudra nous séparer en plusieurs groupes. Yug, Erache, Elyso et moi monteront dans le train. Notre but sera de rejoindre la Citadelle au plus vite, et prévoir l’arrivée des troupes en endommageant les défenses ennemies. Ensuite, White Hat prendra le commandement des troupes au sol, sous la supervision de McFly qui sera aux commandes de la Lune de Midi. Vous devrez récupérer le reste des Chapeliers Blancs, et avoir une bonne discussion avec Sabre. Ensuite, il faudra filer vers le Nord, et avec votre armée, commencer le siège de la Citadelle. -Et ceux qui n’ont pas été mentionnés ? Demanda Joft. -Vous êtes libres d’aller où vous voulez. » Aurélia, Filerd et Joft décidèrent d’accompagner McFly. Ce dernier demanda : « Inno se trouve avec les prisonniers de la Lune de Midi, c’est bien ça ? -C’est exact. -J’exige qu’il vous accompagne à la Citadelle. -Il ne réussira pas à tous nous exécuter. -Je sais, je pense juste qu’il pourra vous être utile. Et il est mon rôle de s’assurer que vous ne mettez pas en danger les intérêts de Minorive, même par inadvertance. -Il n’y a pas de problème. Je suis sûr qu’Inno se révèlera être très utile. » Velouttine prit ensuite la parole : « S’il ne reste que deux Stendeliens à Minorive, j’imagine que les habitants n’en seraient pas importunés ? -Tout dépend si vous souhaitez rester sans votre armée. -Nous saurons très bien assurer notre propre sécurité, répliqua Ghosthand. Mais nous devrons être là au moment où la victoire devra être célébrée. -C’est une vision optimiste comme je les aime ! » Les membres de la Triade, White Hat et Filerd quittèrent la pièce, afin de laisser Velouttine, Ghosthand, Joft et McFly discuter du traité de paix entre Stendel et Minorive. White Hat prit le commandement des libérés de la Lune de Midi. Ils furent renseignés de la suite des opérations. Pendant qu’Elyso était à l’écart, Filerd vint le chercher. Ils se regardèrent un instant, puis Elyso rengaina l’épée qu’il avait sortie de son fourreau pour la nettoyer. « Tu veux quelque chose ? » Filerd demeura silencieux. « Tu m’en veux que je fasse partie de la Triade ? Je l’ai rejoint un bon moment avant de te rencontrer, tu sais ? -Pour… Pourquoi tu me l’as pas dit ? » La voix de Filerd trahissait son émotion, mais il restait droit et assuré. « Tu plaisantes ? C’était mon boulot qu’on ne découvre pas qui j’étais. -Et tout était ton boulot ? -Ça veut dire quoi cette question ? -Toutes les bonnes discussions, et les moments où l’on a ri ensemble, c’était du vent ? » Elyso fronça les sourcils. « Bien sûr que non. Mon travail était d’attendre un travail. Je n’avais à faire ami-ami avec personne. Je l’ai fait car je voulais qu’on soit amis, c’est tout. » Filerd sourit, soulagé. Il tapota l’épaule d’Elyso. « Bon courage alors. Je voudrais bien essayer de te convaincre de quitter la Triade, mais j’imagine que je n’y arriverai pas. -Et tu as bien raison de penser ça. Bon courage à toi aussi. » Elyso tendit la main à Filerd, et son ami la serra. Les deux hommes retournèrent à leurs précédentes occupations. Alors que chacun était occupé à quelque chose, je somnolais contre la rambarde. Sentant les réconfortante chaleur du sommeil s’enrouler autour de moi, je profitais de la sensation, avant de l’avoir arraché d’une main secouant mon épaule. La voix de Mediaco acheva de me réveiller : « Erache, regarde, le Soleil se lève ! » Levant les yeux vers le mur Est de la ville, je perçus la lumière chassant la lueur des étoiles et rougissant le ciel. « Cela fait combien de temps qu’ils négocient maintenant ? » Demandais-je, plus pour moi-même. Mediaco tira une montre de sa poche et répondit : « Ma foi, plusieurs heures déjà. Je doute qu’ils ne prennent bien plus de temps. » Sans regarder, je tendis une main lasse à Mediaco pour qu’il me rende ma montre. « Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda Mediaco. -Ma montre. -Ah, mais je ne crois pas qu’il s’agisse de ta montre. » Je jetais un œil à l’objet que Mediaco avait en main. En effet, ce n’était pas ma montre, et je le confirmais en sortant la mienne de ma poche. « Hé bien je suis désolé, je pensais… » Mediaco m’interrompit en me posant la main sur l’épaule et en m’adressant un sourire. « Il n’y a pas de mal. Maintenant je vais te laisser, et je vais aller rendre sa montre à White Hat. » Le papier venait de faire le tour de la pièce, retombant dans les mains de Joft. Au bas du document figuraient trois signatures : celle très élégante de Velouttine, celle droite et professionnelle de McFly, et enfin celle libre et fantaisiste de Joft. Entre les mains de Velouttine reposait un document identique, signé de la même manière. La guerre entre Stendel et Minorive venait de prendre fin. Solennelles, les quatres personnes se levèrent. Velouttine eût du mal à conserver sa mine sérieuse, alors que Joft rayonnait de bonheur, affichant un grand sourire. McFly annonça : « Le plus dur reste à venir. La bataille de la Citadelle ne sera sûrement pas une partie de plaisir. » Alors que les dirigeants quittaient la cabine de la Lune de Midi, une nouvelle vint du mur Est : le reste des Chapeliers Blancs arrivaient en vue de Babylone. Les gardes s’empressèrent de les faire entrer et les nouveaux venus se déversèrent dans la rue principale. Les plus hauts gradés allèrent sans attendre faire leur rapport à White Hat. Les prisonniers de la Lune de Midi furent ensuite libérés, ainsi que Neah et Apollo, que les Chapeliers Blancs venaient de ramener. Il s’en suivit les explications nécessaires pour que chacun soit à la page et préparer la suite des opérations. Neah, Filerd et Joft eurent de chaudes retrouvailles. Elyso, sous couvert de la foule, les observa de loin sans les rejoindre. Yug avait remarqué la situation. « Tu ne vas pas voir tes copropriétaires ? -Pourquoi je le ferais ? -Il faudra bien voir à un moment pour leur céder ta part de la propriété, non ? » Elyso eût un petit rire. « Tu n’as pas tort. Mais je verrais ça une fois que l’on aura gagné à la Citadelle. Qui sait, un boulet de canon perdu pourrait bien faire s’écrouler toute la villa… -Ca serait mieux si tu avais des pensées plus positives. -Je ne pense pas que ça change quoi que ce soit. » Quelques minutes plus tard, les préparatifs étaient terminés. La Lune de Midi pris son envol, White Hat et les Chapeliers Blancs repartaient à cheval, avec Neah et Apollo qui avaient décidé de les les accompagner. Restant là, il y avait Mediaco, Yug, Elyso, Inno et moi. D’un pas décidé, nous prîmes la direction de la station pyramide.
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